A mon portail
《 J'ai du sang dans mes songes, un pétale séché
Quand des larmes me rongent que d'autres ont versées 》
Céline Dion
3 jours plus tard - 20h
Maman...
*Pleurs*
...
Il t'a fait mal ?
Oui...
...
*Gifle*
! Maman...
Tu n'es qu'une perte de temps et d'argent.
Pardon...
Je me réveillais en sursaut et levais la tête qui reposait sur les jambes de mon colocataire. Posant ma main sur ma joue, je ne sentais plus la douleur mais la sensation y était gravée. Le cœur battant d'épouvante et le visage transpirant, je regardais autour de moi, revenant peu à peu à la réalité. Je fis sursauter Jimin avec ce geste soudain, il détourna le regard de son émission à la télé pour me regarder, surpris. Constatant mon souffle irrégulier, il devait supposer que je me réveillais d'un cauchemar.
Jimin: Tout va bien ?
Tomoe: Je... Hm. Je vais prendre ma douche.
Jimin: Oh, euh... Ok.
Je me levais lourdement pour aller dans la salle de bain. Je laissais tomber mes affaires au sol et regardais mon corps squelettique dans le miroir, m'approchant de lui, frôlant mon reflet nu du bout des doigts... Regardant tristement mon corps puis, ces maudits cheveux que je haïssais.
A côté de moi, il y avait un ciseau en acier pointu rangé parmi d'autres ustensiles basiques. Certainement un ciseau de couture... Je le pris dans mes mains, le regardais, puis portais de nouveau le regard vers mon reflet.
Je pris une de mes mèches de cheveux et en approchais les lames ouvertes et coupantes du ciseau. Si je coupais mes cheveux blonds... Peut-être que...
Les paroles de Jimin me revinrent en tête. Si j'aimais ses cheveux, alors je devrais aimer les miens... C'était ridicule... C'était les mêmes. Non. Clairement pas... Lui, aimait mes cheveux...
Il était le seul à aimer cette horrible couleur blonde...
Je ne pouvais pas faire ça... Alors, je reposais les ciseaux, abandonnant cette idée. Je fis couler l'eau de la douche, me mettant dessous et m'asseyais dans la baignoire pour poser mes bras sur mes genoux et ma tête au même endroit. Pensive, je laissais glisser l'eau et recouvrir mon corps.
A quoi pensais-je en faisant ça ? Ça n'arrangerait rien, rien n'effacera ça...
PDV Jimin
Je trouvais Tomoe longue sous la douche. Ça faisait bien au moins 20 minutes que j'entendais l'eau couler. Je m'apprêtais à frapper à la porte de la salle de bain, pour m'assurer que tout allait bien, lorsque j'entendis l'interphone de mon portail.
En pantoufle, je sortis de chez moi, remarquant des gyrophares d'ambulance devant mon portail. Intrigué, je l'ouvris légèrement pour passer et savoir ce que ces braves hommes me voulaient à une telle heure.
Jimin: Bonsoir.
...: Bonsoir Monsieur, nous sommes navrés d'arriver si tard. Nous avions à faire avec l'accident qu'il y a eu en centre-ville.
Un grave accident qui avait fait plusieurs victimes.
Je restais silencieux, fronçant les sourcils, ne comprenant pas pourquoi ils étaient là, à sonner chez moi. Surtout à 20h passé.
...: Où est-elle ?
Jimin: Je vous demande pardon ?
...: Nous avons reçu un appel selon lequel une personne nécessitant une aide psychologique résidait ici. Alors, à votre demande, certainement, me voilà comme convenu pour l'emmener dans un établissement adapté à son cas.
Jimin: A " ma " demande ? Certainement pas, je n'ai passé aucun appel.
Il me tendit une feuille, que je pris dans mes mains pour la regarder attentivement.
...: Pourtant, mes instructions étaient très claires. Tenez, regardez, tout est écrit là.
Jimin: Je conçois que vous faites votre travail mais, je suis navré, ce n'est pas la peine, vous pouvez partir.
...: Euh...
Jimin: J'ai recueilli moi-même cette femme dans un hôpital et j'ai une autorisation pour la prendre à ma charge. J'ai tous les documents pour le prouver si vous voulez une preuve. Elle reste avec moi. Rentrez chez vous, vous perdez votre temps.
...: Mais, Monsieur, elle es-
Jimin: Entre de bonnes mains, tout se passe bien. Puis-je garder la feuille ? Merci. Bonne soirée a vous.
...: Mais Monsieur-
Jimin: J'ai dit bonne soirée, Monsieur.
Je fermais mon portail et rentrais chez moi. Génial, encore une affaire ridicule à régler... Tomoe était sortie de la salle de bain, finalement, et me regardait, curieuse, alors que je fermais à clé la porte d'entrée.
Jimin: Qu'est-ce qu'il y a ?
Tomoe: Pourquoi y avait-il une ambulance ?
Jimin: Oh... Une personne m'a fait une mauvaise blague, rien de bien grave.
Tomoe: Ah oui ?
Jimin: Oui, ne t'en fais pas, tout va bien.
Tomoe: Bon.
Je pliais cette fiche et la mis dans mon manteau, ne m'en occupant plus pour le moment. Je me rendis dans ma chambre pour regarder mon armoire et les vêtements qui étaient à l'intérieur, essayant de choisir une tenue pour la réunion d'équipe de demain. Une réunion qui ne m'enchantait guère, je n'y participais jamais véritablement. Le seul aspect positif était les snacks proposés...
Tomoe, assise sur le lit, me regardait faire, les jambes croisées et bras serrant mon oreiller.
Depuis qu'elle dormait avec moi et qu'on se retrouvait dans ma chambre pour une situation similaire à celle-ci, comme discuter ou choisir des vêtements, elle prenait tout le temps mon oreiller, jamais le sien. Lorsque je lui demandais pourquoi, elle restait simplement silencieuse.
J'avais aussi remarqué que le coussin du canapé qu'elle enlaçait était celui sur lequel je m'appuyais le plus souvent.
Peut-être que, quelque part, ça la rassurait, je ne savais pas. Plongé dans mes pensées, je me mis à parler à voix haute, fixant mes vêtements.
Jimin: En ce moment, Jin est étrange...
Tomoe: ?
Jimin: Il est pensif et ne parle pas beaucoup. A midi, il n'a pas terminé son assiette.
Tomoe: ...
Jimin: Je me fais du souci. Ça ne lui ressemble pas. Mais je ne pense pas qu'il soit malade.
Je me tournais vers Tomoe, qui me regardait de son expression habituelle, comme si elle m'écoutait sans réellement le faire, me fixant simplement. Ni souriante, ni triste, elle était totalement neutre et silencieuse tout en continuant de cligner des yeux de temps à autre.
Jimin: Désolé, je te parle de ça mais c'est vrai que tu ne connais pas vraiment Seokjin... Alors...
Tomoe: Et si tu allais directement lui demander ce qui ne va pas.
Jimin: Hein ?
Tomoe: Tu le fais tout le temps avec moi alors, fais pareil pour lui. Non ?
Jimin: Peut-être qu'il... Ne voudra pas m'en parler...
Tomoe: Tu ne le sauras pas si tu ne demande pas. Vous êtes amis, non ?
L'écoutant parler, je me rendis compte qu'elle avait raison et que c'était également la première fois qu'elle me donnait son avis. Le pouce sur le menton et le dos de mon index recouvrant la largeur de ma bouche, j'essayais de cacher mon petit sourire en l'écoutant parler. J'étais à la fois surpris et heureux.
Jimin: C'est vrai. Demain après la réunion, j'irai lui parler. Merci Tomoe.
Tomoe: De rien.
Jimin: J'ai encore besoin de ton avis.
Tomoe: ?
Je me tournais face à ma penderie et pris dans les mains deux de mes costumes pour lui montrer.
Jimin: Demain, à ma réunion, il y aura mes grands patrons donc, je me dois d'être bien habillé. Ce sera une réunion qui durera la journée, je ne pourrai pas rentrer. Il y aura aussi un repas avec toute l'équipe. Alors... Le gris ou le rouge ?
Tomoe: Le noir, avec la chemise rouge que tu n'as pas dans les mains.
Jimin: Hein ? T'es sûre de toi ?
Tomoe: Certaine.
Jimin: Bon... Alors ce sera celui-là.
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