6h
《 Seul l'arbre qui a subi les assauts du vent est vraiment vigoureux, car c'est dans cette lutte que ses racines, mises à l'épreuve, se fortifient 》
Sénèque
Des cris d'agonie me firent regarder l'écran fixement. On pouvait la voir très nettement et j'avais l'impression de revoir la fille que j'avais découvert à l'hôpital... Celle qui, attachée, tirait sur ses liens pour fuir, tout en hurlant à s'en déchirer la voix...
Ils l'avaient attaché aux chevilles et aux poignets, elle avait même un lien autour du cou. Regarder tout ça me faisait sentir effroyablement mal. Ils la touchaient comme une vulgaire chose, lui injectaient plusieurs choses dans les veines, peut-être des tranquillisants, je ne savais pas réellement, mais à aucun moment on ne la voyait s'endormir ou se calmer. Tous était occupés à quelque chose, mais celui qui s'occupait d'une aiguille et d'un flacon m'attirait étrangement... Et je compris très vite que je ne pouvais pas continuer de regarder cette scène beaucoup trop horrible lorsqu'ils lui attachèrent à la tête une machine pour que son œil reste ouvert... L'aiguille se dirigeait vers son œil sous ses lamentations, les suppliant. Je détournais le regard, entendant ce cri si aiguë et douloureux, légèrement changeant selon l'intensité de la douleur. Je voyais Monsieur Choi continuer de fixer la caméra, les larmes aux yeux et coulant à flot suite à la découverte de toutes les horreurs qu'ils avaient pu faire subir à sa fille.
Et ce n'était qu'une petite partie...
Je retirais l'enregistrement, lui épargnant plus de choses encore. Il me regarda soudainement, le visage vraiment pâle et les yeux rouges.
Jimin: Je donnerais ces enregistrements à une équipe spécialisée.
Il baissa la tête sans rien dire. Passant ma main derrière son épaule, je l'invitais à sortir de ce sous-sol et reprendre nos recherches.
A l'air libre, nous retirions nos masques et je l'observais.
Jimin: Rentrez chez vous, je pense que ça vaut mieux. Reposez vous, je vous appellerai.
Ju: Non, je veux retrouver ma fille.
Jimin: Vous en êtes certain ?
Ju: Oui.
Jimin: Très bien. Allons-y alors.
Je refermais la porte de ce sous-sol en n'oubliant pas de prendre avec moi l'alliance. Il me suivait doucement, et nous reprîmes nos recherches. Je plaignais énormément cet homme... Il avait eu une femme tout ce qu'il y avait de plus horrible, a été privé de sa fille et, en plus, il découvre qu'on l'avait torturé toutes ces années de toutes les façons les plus effroyables possibles...
Je plaignais cette homme, vraiment.
Mais nous ne devions pas abandonner nos recherches. De plus, je n'avais de nouvelle de personne...
C'était bien étrange...
6h
PDV Tomoe
J'avais froid et j'étais fatiguée. Je m'étais assise au sol et avais réussi à trouver un peu le sommeil. J'avais été réveillée par une petite bête poilue et adorable, mais, dès que j'avais ouvert les yeux, elle avait fui immédiatement.
Je ressemblais à cette petite bestiole... Insignifiante... Petite et craintive...
J'avais eu tord de quitter la cabane. Je ne savais absolument pas où je me trouvais... Je voulais retrouver Jimin, vivre avec lui, lui préparer de bons repas, mais à quoi bon... Désormais, il devait connaître la vérité sur moi, c'était plus que certain... Quel serait son regard sur moi ?
Pour quel genre de fille je me faisais passer, sincèrement...
Naomi avait raison, je n'étais qu'une menteuse... Jimin devait me détester... Si je lui avais dit tout ça dès le départ... Mais... Je devais... Me protéger...
Ma mère. Ma mère voulait me tuer... Et j'essayais simplement de survivre désespérément...
Qu'est-ce que cela aurait changé ? M'aurait-il aimé ? Je savais que certaines choses auraient été différentes... Il me manquait... Je voulais le revoir et être dans ses bras.
Je devais me remettre en route... J'avais l'impression que le soleil allait bientôt se lever...
Je me levais douloureusement, ma couverture toujours enroulée autour de moi, et continuais mon interminable et désespérée marche... Avec une immense envie de pleurer et de hurler son prénom.
Tomoe: Jimiiin !
Malgré tout, épuisée... Je n'arrivais pas à marcher réellement droit. Je continuais ma route tout en l'appelant doucement à chaque bouffée d'air reprise.
PDV Jimin
(Haha ! Mes canailles, on arrive bientôt à la fin ! ~ )
....: Jimiiin !
Jimin: ?!
Ju: Qu'y a t-il ?
Jimin: Vous avez entendu ?
Ju: Euuh...
Je me mis à accélérer le pas. J'étais certain d'avoir entendu sa voix...
Ju: Attendez-moi !
Combien de temps cela faisait-il que je ne l'avais pas vu ? Que je l'avais perdu ? Que je la cherchais partout, ici comme en ville ?
Elle me manquait...
Jimin: Tomoe ! Je suis là !
Ju: Vous êtes certain qu'elle est par ici ?
Jimin: Oui ! Je suis certain de l'avoir entendu !
Dévalant les pentes précipitamment, je m'entravais parfois dans les branches éparpillées au sol qui me firent tomber. Mais je continuais ma route dans la direction où j'avais entendu sa voix.
Le soleil commençait à donner vie à ses premiers rayons de la journée. Grâce à la nouvelle luminosité donnée, j'arrivais à voir au loin une silhouette à la chevelure blonde. Dans un souffle rassuré, je la regardais s'approcher inconsciemment de moi.
Jimin: T-Tomoe !
Levant la tête au son de ma voix , elle semblait m'avoir reconnu. Elle continua de marcher vers moi, alors je me mis à courir à sa rencontre. Je vis un sourire se sculpter sur son visage, elle souriait de toutes ses dents. Quelle joie d'enfin voir quelque chose de si doux et chaleureux après ces longs jours à la rechercher... Après toutes ces heures où j'avais ressassé quelle était sa vie d'avant.
Caressé par ces doux rayons de soleil naissants, je venais de retrouver le mien... Mon doux, petit rayon chaud, mon petit ange à moi.
La serrant dans mes bras de toutes mes forces, je regardais son visage, m'assurant que tout allait bien. Elle semblait fatiguée mais ses yeux brillaient. Son visage était pâle mais souriant, elle semblait aller bien. Automatiquement et sans plus attendre, comme pour me consoler, me rassurer de sa présence, je posais mes lèvres contre les siennes, les réchauffant un peu, et fermais les yeux.
Nos lèvres se mouvaient doucement entre elles, dans un rythme régulier et lent. Pendant que, derrière nous, son père nous regardait faire, légèrement embarrassé, ne s'attendant certainement pas à découvrir notre liaison de cette façon. Je réchauffais le corps de ma bien-aimée comme je le pouvais, la recouvrant d'amour. J'étais loin d'avoir fini de rattraper toutes ces heures manquées...
A toi, ma fleur que j'aime, je te fais la promesse d'un trèfle blanc.
Ju: Erm...
Je lâchais ses lèvres à contrecœur et me retournais, permettant enfin à Monsieur Choi de voir sa fille. Lorsqu'elle le vit, je l'entendis renifler et je pus voir aux coins de ses yeux des larmes perler. Elle se jeta sur lui sans plus attendre pour le prendre dans ses bras alors que cet homme bien trop courageux avait déjà fondu en larmes.
Tomoe: Papa ! Mon papa !
Ju: Ma chérie, mon Dieu, tu es là... Enfin là...
Tomoe: Tu m'as tellement manqué, papa...
Ju: Tu as été tellement courageuse ma fille, je suis tellement fier de toi. Tout est fini maintenant...
Je senti mon téléphone vibrer dans ma poche. Jin m'appelait. Je décrochais, intrigué. Qu'est-ce qu'il me voulait qui ne pouvait pas attendre ce soir, que je sois rentré ?
Jimin: Allô ?
Jin: Jimin, j'ai été appelé d'urgence au centre-ville. Nous avons un problème et j'ai besoin de renfort.
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