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《 Chaque parole a une conséquence, chaque silence aussi 》
Jean-Paul Sartre
Assis l'un en face de l'autre dans une pièce au poste de Police, j'avais posé devant moi un bloc-notes et un stylo, prêt à marquer tout ce qu'elle pourrait me dire, histoire de ne pas en décrocher une miette. Tout d'abord, je notais son nom, prénom et adresse.
Jimin: Dites moi tout ce que vous savez, tout ce que vous avez vu et entendu.
Voisine: En début de soirée, je regardais la télévision avec mon mari-
Jimin: L'heure ?
L'avais je coupé d'un ton plutôt brut et sec, que je n'avais pas voulu. Elle me regardait un peu surprise, elle qui n'avait pas l'habitude de ce timbre de voix de ma part.
Voisine: 18h30/45, je pense... Ma fille qui était venu me voir venait de partir.
Jimin: Votre fille ? Puis-je avoir un moyen de la contacter ?
Voisine: Son numéro ?! Euh...
J'arquais un sourcil suite à son hésitation plus qu'étrange... Devais-je lui dire qu'un refus d'obtempérer est passible d'un an de prison et une amende de 9 588 534,10 ₩ (= 7 500 €) ? Histoire de lui mettre un coup de pression...
Jimin: Comprenez bien que nous avons affaire à un meurtre, ça pourrait être n'importe qui. Alors, je dois interroger toutes les personnes possible, tous les potentiels suspects et/ou témoins.
Voisine: Je vois... Je vous donnerais son numéro de téléphone et son adresse...
Je fis glisser doucement mon bloc-notes en face d'elle, lui faisant comprendre que je le voulais tout de suite, au cas où elle oublierait ou ne veuille tout simplement pas me les donner, sait-on jamais.
Voisine: Voilà...
J'espérais pour elle que c'était le bon numéro, sinon elle risquait gros.
Jimin: Continuez, je vous écoute.
Voisine: Pourrais-je avoir de l'eau ?
Décidément, elle ne semblait pas très coopérative... Ou alors c'était simplement le stress... J'allais donc voir la personne qui gardait notre porte, lui demandant d'amener un verre d'eau à la dame. Puis, je retournais m'asseoir en face d'elle qui n'avait pas l'air très sereine...
Ce qui faisait d'elle un suspect... Toutes ses demandes et hésitations étaient étranges.
Agacée par les cris de cette mystérieuse femme, elle serait allée tirer une balle dans la tête de cet homme, pensant qu'il faisait du mal à une femme... Elle se plaignait souvent, alors ça ne serait pas impossible... Mais, tout de même, je voyais mal cette femme avoir une arme à feu chez elle... Après tout, l'habit ne fait pas le moine...
Elle eut son verre d'eau et le but d'une traite. Après s'être désaltérée, elle semblait moins paniquée. M'enfin...
Voisine: Comme je vous le disais, ma fille venait de partir et quelques minutes plus tard, je ne sais pas combien de temps exactement, j'ai entendu un coup de feu.
Jimin: Et ça ne vous a pas inquiété plus que ça à ce moment-là ?
Voisine: Je pensais que c'était des pétards que faisait péter des gamins dans la rue, comme souvent il se passe. Ils font un bruit absolument insupportable et ça y ressemblait, bien qu'il fut un peu différent. Je n'y connais rien, je pensais que c'était une nouvelle sorte...
Ah ouais, je voyais de quoi elle parlait... J'avais beau les chasser, souvent ils venaient devant chez moi. Ils savaient que j'étais policier et qu'ils n'avaient pas le droit de le faire dans un lieu résidentiel. Quel boulot de merde...
Admettons...
Jimin: Au moment de ce coup de feu, de votre fenêtre vous n'avez vu personne de louche près de la maison voisine ?
Voisine: Je ne me suis pas donné la peine d'aller voir, j'avais plutôt mal au dos.
Jimin: Je vois...
Voisine: Après ça, c'était calme. Mais ces cris ont recommencé en pleine nuit jusqu'au petit matin, où j'ai décidé d'aller voir ce voisin moi-même cette fois... Et c'est là que j'ai découvert... Ce... Cette scène...
Jimin: Vous n'avez touché à rien, j'espère.
Voisine: Comme si j'allais trifouillé un cadavre...
Jimin: Je ne parle pas du mort, je parle dans la globalité.
Voisine: Non, à part la rampe devant chez lui pour monter les marches.
Jimin: Je vois... Rien d'autre ?
Voisine: Pas qui me vienne en tête.
Jimin: Sûre ?
Voisine: Oui, si jamais quelque chose me revient en tête, je peux vous prévenir ?
Jimin: Bien sûr. A l'accueil, demandez ma carte. Dessus, il y aura tous les numéros où vous pourrez me joindre. N'hésitez pas à me contacter à n'importe quel moment.
Voisine: Oh, vous savez, nous sommes voisins, alors j'ai juste à venir vous voir.
Jimin: Il y a des soirs où je ne suis pas chez moi.
Voisine: Je vois.
Jimi: Je vous remercie.
Voisine: C'est normal.
Je la raccompagnais à la sortie où se trouvait l'accueil qui lui donna une de mes cartes. Cette fille qui habituellement me faisait un grand sourire... Ce jour-là encore, m'en donnait un.
Jimin: Vous voulez que je vous ramène ?
Voisine: Laissez faire, je vais aller faire les courses, je ne suis pas loin du supermarché.
Jimin: Je vois, passez une bonne journée, Madame.
Voisine: A bientôt Monsieur Park.
Elle partit simplement, alors je me tournais vers la fille au grand sourire. Une fille très gentille, il n'y avait pas à dire, et qui faisait son travail à merveille.
Jimin: Dis-moi Mary...
Mary: O-oui ?
Et ce qui était étrange c'était que, quand je m'adressais à elle, elle semblait toute chamboulée et essayait tant bien que mal de paraître normale. Parfois elle y arrivait, parfois non, c'était plutôt drôle comme spectacle. Alors je ne voulais pas m'avancer, mais il était possible qu'elle sois croc love...
Jimin: Il n'y a pas eu d'appel pour moi ?
Mary: Euh... Non, pas que je sache.
Jimin: Tu as des nouvelles de Jin ?
Mary: Non plus.
Jimin: Je vois, merci Mary.
Mary: De rien.
Avais je raison de penser ma voisine innocente ? Je n'en avais aucune idée... Pour le moment, à part une attitude étrange, je n'avais rien pour lui faire défaut.
Je partis à mon étage et retrouvais mes affaires, ainsi que mon ordinateur. Mais avant d'aller m'y poser, je me dirigeais vers la machine à café .
Restant devant, plongé dans mes pensées suite à cette histoire de meurtre, je réfléchissais. Tant de personnes pouvaient être coupables... Ça m'en donnait mal au crâne... Une affaire de meurtre, ce n'était pas la première que je gérais et c'était toujours autant galère... Pourquoi étais-je devenu flic au juste ?
Je me massais doucement la tempe du bout des doigts, les yeux fermés. Je ne savais pas pourquoi, mais je sentais que cette affaire allait être terrible à résoudre... Un pressentiment... J'en étais déjà fatigué...
Patron: PARK !
Je sursautai, tournant la tête vers mon patron, qui semblait être ici à me regarder depuis un moment .
Jimin: Oui Monsieur ?
Patron : Que faites-vous ? Vous n'avez pas une affaire à régler ?
Jimin: Je sors d'un interrogatoire avec la personne qui a découvert le corps et j'attends les rapports d'autopsie.
Patron : Et ? Du nouveau ?
Jimin: Pas réellement pour le moment, Monsieur. Mais, cette femme a une fille qui est partie de chez elle peu de temps avant le meurtre.
Patron : Qu'attendez-vous donc pour appelez cette femme alors ?
Jimin: Mais, Monsieur, je devrais bientôt recevoir les rapp-
Patron : Aller ! Aller ! Au travail ! Il n'y a pas de temps à perdre !
Jimin: Oui Monsieur, j'y vais.
Je me dirigeais vers mon bureau. A croire que je n'avais même pas le droit de prendre une pause...
Devant mon ordinateur, je pris mon téléphone fixe et composais le numéro de la fille de ma voisine...
Ça sonnait...
...
...
...
" Votre correspondant est momentanément indisponible, veuillez rappeler plus tard. "
Super...
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