Chapitre 1

Chapitre 1 : Un défi pas comme les autres

C'était une de ces nuits typiques où les touristes et les Parisiens se mêlaient, créant un vacarme familier à Paris. Les terrasses des cafés, bondées malgré le mois d'avril encore frais, reflétaient l'énergie vibrante de la ville. La capitale ne dormait jamais, même sous les lumières pâles des réverbères.

Dans un immeuble discret du 14e arrondissement, Alix se tenait devant une porte d'appartement. Son téléphone entre les mains, elle tapait rapidement un message, les doigts glissant sur l'écran avec assurance. Une fois envoyé, elle le glissa dans son sac et, sans hésitation, appuya sur la sonnette.

La porte s'ouvrit presque instantanément, dévoilant Ezra, le sourire aux lèvres, visiblement ravi qu'elle soit venue. Il s'écarta légèrement, lui faisant signe d'entrer d'un geste accueillant.

— A quoi bon sonner si tu m'envoies un message ?

Il referma doucement la porte derrière elle, son regard la suivant.

— Pour que tu puisses m'ouvrir immédiatement, répondit-elle en lui tendant sa veste.

Ezra leva les yeux en l'air avant de récupérer la veste de son invité pour l'accrocher au portemanteau. Pendant qu'il s'affairait, elle se dirigea directement vers le salon, s'appropriant l'espace avec une aisance naturelle. La pièce était plongée dans une douce pénombre, baignée d'une lumière tamisée qui créait une ambiance feutrée, presque intime, chargée d'une tension indéfinissable.

Alix déposa son sac sur le canapé, se retournant ensuite pour faire face à Ezra, qui s'était approché sans un mot. La distance entre eux se réduisit progressivement, leurs respirations s'entremêlant dans ce silence lourd de sous-entendus. Leurs regards s'accrochèrent, exprimant une complicité tacite empreinte de désir.

Tout avait toujours été simple entre eux : pas d'engagement, pas de promesses. Une histoire de corps, dictée par des envies partagées, et rien de plus.

Alix l'attira brusquement à elle, leurs lèvres se rencontrant dans un baiser intense et sauvage. Le désir palpable entre eux se matérialisait dans chaque geste, chaque souffle saccadé. Ezra posa fermement ses mains sur ses hanches, l'attirant davantage contre lui avec une force maîtrisée, tandis qu'une chaleur irrésistible se propageait dans tout le corps d'Alix.

Lorsqu'ils se séparèrent pour reprendre leur souffle, leurs regards se croisèrent brièvement, un mélange d'envie brute créant un tension électrique. Les mains d'Alix s'agrippèrent aux épaules d'Ezra, l'incitant à revenir à elle sans attendre. Ce second baiser fut encore plus urgent, un feu dévorant les consumant à mesure que leurs corps s'accordaient dans une synchronie passionnée.

Ezra glissa ses doigts dans les boucles frisées d'Alix, la rapprochant davantage, tandis qu'elle explorait son dos, ses mains pressant fermement contre lui, impatiente et avide de sentir chaque parcelle de sa peau. Leurs gestes s'accéléraient, empreints d'une frénésie incontrôlable, alimentés par un désir qui semblait vouloir les engloutir.

Dans un mouvement fluide, Ezra la poussa doucement sur le canapé, faisant tomber le sac qu'elle avait laissé là. Ses mains descendirent le long de ses cuisses, effleurant sa peau avec une tendresse inattendue. Il releva lentement le tissu de sa robe, dévoilant une peau frissonnante, tandis qu'Alix fermait les yeux, savourant chaque sensation, chaque frisson qui la parcourait.

Sa respiration s'intensifia, et elle s'abandonna entièrement aux mains d'Ezra, qui, avec une expertise délicate, explorait son corps. Loin d'être gênée, elle s'enivrait de cette alchimie brûlante, se laissant emporter par le moment, les battements de son cœur rivalisant avec l'intensité de leurs gestes. Chaque contact était une promesse non dite, une fusion où rien d'autre n'avait d'importance que cet instant partagé.

*

Elle se sentait détendue, presque légère, comme si le poids de sa journée s'était dissipé. Chantonnant un air qu'elle avait dans la tête, elle se mit à rassembler ses affaires éparpillées dans la pièce, un sourire satisfait sur les lèvres.

Ezra, allongé sur le canapé, l'observait en silence, pris dans un mélange de satisfaction et de réflexion. Ses pensées vagabondaient, passant du moment qu'ils venaient de partager à une observation anodine : elle semblait légèrement plus ronde qu'avant, mais d'une manière qui accentuait ses courbes et lui donnait une présence encore plus sensuelle. Un sourire espiègle se dessina sur son visage, et il se fit la remarque qu'il n'était pas contre cette évolution.

Son moment de rêverie fut interrompu lorsqu'un boxer atterrit presque sur son visage. Il l'attrapa au vol, un réflexe rapide.

— Sérieux ? Tu vises toujours aussi mal, lança-t-il, amusé, tout en enfilant le vêtement.

Alix haussa les épaules.

— La prochaine fois, je viserai mieux. Mais vu ta tête dans les nuages, je pensais que ça te réveillerait, répondit-elle avec un clin d'œil, tout en s'efforçant d'agrafer son soutien-gorge.

Voyant sa partenaire galérer, le jeune homme se leva et s'approcha sans un mot. Avec une simplicité presque habituelle, il agrafa le sous-vêtement pour elle, ses doigts effleurant brièvement sa peau brune.

— Tu passes la nuit ici ?

Alix, tout en finissant de s'habiller, secoua la tête.

— J'aurais aimé, mais je sors demain avec Charlie.

À cette mention, Ezra ne put s'empêcher de froncer les sourcils, une irritation visible sur son visage.

— Comment peux-tu être amie avec...

— Ne gâche pas tout, Ezra, le coupa-t-elle d'un ton ferme, en posant ses mains sur ses hanches. On a passé un bon moment, pas besoin de relancer ce sujet. C'est mon amie, et ça ne changera pas.

Vaincu, il laissa échapper un soupir et se laissa tomber sur le canapé, où traînaient encore ses vêtements. La frustration qu'il éprouvait envers Charlie revenait, comme une vieille habitude dont il ne pouvait se défaire. Même absente, elle réussissait à l'agacer.

Alix, désormais habillée, sortit son téléphone pour vérifier l'état de sa commande Uber.

— Je te ramène ? proposa-t-il par politesse, bien que ses pensées restaient ailleurs.

— Non, j'ai déjà commandé un Uber, répondit-elle en montrant l'écran où la course venait d'être acceptée.

Malgré tout, Ezra se redressa pour l'accompagner à la porte, fidèle à son rôle de gentleman, bien que l'agacement le ronge encore légèrement. Une pensée fugace traversa son esprit : sans ce contretemps, un troisième round aurait peut-être été possible.

—Tu viens toujours à la fête de Mikaël ? demanda-t-elle, en enfilant sa veste.

— J'ai déjà confirmé ma présence, répondit-il, croisant les bras.

— Super, on se voit samedi alors. Bisous, prends soin de toi.

Elle se pencha pour lui embrasser la joue, un geste léger mais qui laissa Ezra avec un mélange de satisfaction et de frustration. Elle enfila ses chaussures rapidement avant de disparaître dans le couloir de l'immeuble, le laissant seul dans la pénombre du salon. Le bruit lointain de la rue parisienne s'infiltrait doucement par la fenêtre ouverte, accompagnant sa réflexion silencieuse.

*

Ezra accueillit le week-end comme une bouffée d'oxygène. Après une semaine éreintante, marquée par le stress du travail, il était enfin temps de décompresser. Les deadlines oppressants et les heures supplémentaires l'avaient presque vidé de son énergie, mais ce soir, tout cela appartenait au passé. L'atmosphère festive qui régnait dans l'appartement était exactement ce dont il avait besoin.

Les basses entraînantes de la musique pop et les éclats de rire des invités emplissaient la pièce d'une énergie insouciante. Avec un verre de bière à la main, Ezra se fraya un chemin à travers la foule compacte, savourant l'effet réconfortant de l'alcool qui s'insinuait doucement en lui.

Il laissait son regard errer sur les visages autour de lui, à la recherche de quelqu'un de familier. Ce soir, la fatigue accumulée des derniers jours semblait s'être dissipée, remplacée par une sensation de légèreté bienvenue.

— Alors, tu t'amuses ? lança une voix derrière lui, familière et teintée de jovialité.

Ezra se retourna pour croiser le regard pétillant de Franck, un ami proche. Le sourire éclatant de ce dernier et l'éclat dans ses yeux trahissaient qu'il avait probablement déjà bu un ou deux verres. Malgré le brouhaha ambiant, la simple présence de Franck lui procura un sentiment de réconfort. Ces derniers temps, leurs emplois du temps respectifs les avaient tenus éloignés.

— J'attendais ça avec impatience, répondit Ezra en levant son gobelet avant de le porter à ses lèvres. Et toi ?
— Content d'avoir survécu à une semaine de plus ! s'exclama Franck, exagérant volontairement son ton dramatique. J'étais à deux doigts de rendre l'âme !

Ezra rit à la déclaration de son ami, mais son esprit commençait déjà à s'égarer. Tandis que Franck s'embarquait dans le récit rocambolesque de sa semaine, probablement agrémenté de détails fictifs, les yeux d'Ezra parcouraient machinalement la pièce.

Il cherchait quelqu'un. Elle.

Il savait qu'elle était là quelque part, et une part de lui ne pouvait s'empêcher de scanner la foule pour la trouver. Ce n'était pas qu'il n'écoutait pas Franck, mais son esprit semblait irrésistiblement attiré par une autre présence, une autre énergie.

Ezra tenta de reporter son attention sur Franck, mais une force inexplicable le ramenait constamment vers elle. Il lutta un instant, avant de céder à cette attraction silencieuse. Et puis, il la trouva.

Son regard se posa sur une silhouette familière au centre de la piste improvisée. Alix. Elle dansait au rythme sensuel de "Dile" de Don Omar, ses mouvements fluides s'accordant parfaitement à la musique. La lumière tamisée caressait ses courbes, accentuant chaque déhanché, chaque geste empreint d'une sensualité naturelle. Ezra sentit son cœur s'emballer, incapable de détourner les yeux.

Tout, dans sa posture et son insouciance, captivait son attention. Elle semblait complètement immergée dans la musique, coupée du monde, comme si rien d'autre n'avait d'importance. Cette aura magnétique qu'elle dégageait, il la connaissait bien. Et malgré leur accord tacite de rester dans une dynamique légère, purement physique, inconsciemment une part de lui aspirait à franchir une barrière qu'il ne pouvait pas nommer.

Les mots de Franck se fondaient désormais en arrière-plan, des bribes de conversation qui n'arrivaient plus à capter son attention. Tout ce qui comptait, c'était elle.

Franck finit par remarquer le silence prolongé de son ami et suivit la direction de son regard. Un sourire moqueur étira ses lèvres lorsqu'il comprit.

— Allez, va la voir au lieu de la fixer comme un gamin. Tu es grillé, mec.

L'idée de s'approcher d'elle l'avait bien traversé, mais il choisit de rester en retrait, incapable de maîtriser cette tempête d'émotions qui s'agitait en lui. Ce n'était ni le moment ni l'endroit, du moins, c'est ce qu'il s'efforçait de croire.

Chaque mouvement d'Alix semblait orchestré pour captiver. Son corps ondulait avec une harmonie parfaite sur la musique, et Ezra se sentait pris au piège d'un désir grandissant, insupportable. Il ne se contentait plus de l'admirer, il la voulait. Entièrement. La simple idée de sentir sa peau sous ses doigts lui brûlait l'esprit, transformant cette attraction en une faim viscérale. Une obsession.

Perdu dans ses pensées, il sursauta légèrement lorsqu'une tape amicale de Franck le ramena brusquement à la réalité. Ce dernier observait son ami avec une lueur moqueuse dans les yeux, clairement amusé par son état.

— Sérieusement, mec, t'es une vraie pub pour les comédies romantiques. Si ça continue, tu vas nous sortir un monologue dramatique sur le sens de l'amour, lança-t-il, hilare.

Ezra fronça les sourcils, sa défense immédiate déjà prête.

— Mais non, tu dis n'importe quoi. C'est juste... pour s'amuser, répliqua-t-il, la voix peut-être un peu trop rapide, un peu trop tranchante.

Franck haussa un sourcil, clairement peu convaincu, mais il n'insista pas. Son sourire en coin semblait dire qu'il connaissait une vérité qu'Ezra refusait encore de s'avouer.

— Où est-elle passée ? pensa soudain Ezra, abandonnant la conversation avec Franck.

Ses yeux balayèrent la pièce, scrutant les silhouettes mouvantes des fêtards sous les lumières tamisées. Alix avait disparu de la piste. Où était-elle partie ?

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