Le 7 avril.

Moi malade, qui entre dans le bureau du grand manitou. 


Mon dossier, le fuchsia, trône juste devant le clavier de son ordinateur « pomme ».

Je veux un écran comme ça. Juste parfait pour heures de geeks !

— Comment s'est passé votre voyage ?
— Très bien !
— Je m'en suis rendu compte oui...

— Et si on passait aux réjouissances ? Je lui demande en regardant toujours amoureusement son écran.

Il recule sa chaise et m'invite à me lever d'un signe de la main, je le suis et nous sortons de son bureau tout en parlant de mes petites vacances. Il ne revient pas sur le sujet qui fâche : les boissons alcoolisées. Ce que je ne lui dirais pas c'est que ce n'est pas demain la vieille que je lèverais de nouveau le coude.

Traitement + tout sauf du soft = pas bon !

Puis on ne se sent pas plus vivant avec un coup dans le nez.

On passe devant la jeune femme aux cheveux sauvage et elle m'accompagne dans la salle d'examen pendant que mon très cher oncologue retourne dans son bureau. Sûrement d'autres patients à voir.

La nana qui me fait passer mes tests est un peu froide, elle me parle à peine et passe son temps à soupirer... Ouais moi aussi ça me gonfle de faire tout ce cirque, mais, je n'ai pas le choix.

En plus elle a les mains froides. Super.

Au bout de la énième prise de sang, une infirmière me ramène un petit goûté histoire de ne pas tomber dans les vapes dans deux minutes.

— Vous pouvez retourner dans la salle d'attente, une partie de vos résultats arrivent.

Elle ne me le dit pas deux fois, je finis même de me chausser dans le couloir. Disons que je ne porte pas dans mon cœur cette partie de l'hôpital. J'en profite pour faire un crochet au distributeur, c'est pas avec une petite brique de jus et une madeleine que je vais tenir moi.

Quand je jette un œil à mon portable, je soupire en me rendant compte que ma mère a passé son temps à m'envoyer des messages.

— Allo ?
— C'est moi, je lui réponds quand elle décroche. Au final il vaut mieux que je l'appelle, ça ira plus vite.
— Tout se passe bien ma chérie ?
— Oui, t'inquiète pas, je viens juste de finir mon contrôle Tech, j'attends les résultats.
— Qui t'as fait passer tes exams ? La sorcière de la dernière fois ? Elle a dit quelque chose ?
— Celle-là même ! et elle n'a pas changé d'un poil.... Non rien de spécial, je suis en train de m'acheter de quoi me remplir le ventre.
— T'es au distributeur en gros. Quand tu as des nouvelles tu m'appelles hein ?
— Oui maman...
— Ne souffle pas et n'oublie pas la liste de course.

Je souffle une nouvelle fois une fois que j'ai raccroché.

— Quelle est votre prochaine destination ? Me demande mon oncologue une fois qu'il me demande de revenir dans son bureau.

Il tient une flopée de papiers entre ses mains,mes résultats. Il les lit sans parler ni rien.
— Je vais au Bhoutan, du 11 avril au 11 mai. Je lui précise en essayant delorgner sur le tas de papier. Je grimace un peu quand je n'y arrive pas.
— C'est ou ça ?
— C'est au pied de l'Himalaya.

Il fronce les sourcils une seconde avant de se lever pour prendre un bouquinaussi gros que ma petite valise. Il le feuillette en silence un petit momentavant de trouver la page qu'il cherchait.

— Voilà, il faut que je vous rajoute de quoi pallier a la pression et vous avezun vaccin à faire la vieille de votre départ. Je vous rajoute tout ça.
— Donc tout va bien ? Je finis par lui demander avec un peu trop de hargnedans ma voix.
Avant de me répondre, il me regarde droit dans les yeux et esquisse un sourireun peu trop agaçant même pour moi.
— Tout va bien, mademoiselle Loti. Il ne reste que le résultat de vos prises desang, mais il n'y a pas de raison que...
— Si tout va bien, je file faire mes courses alors !

Le médecin soupire et moi je souris. J'aime l'agacer.

— Au besoin vous avez mon email, il conclut en se levant pour m'accompagnerdevant la porte. J'embarque mes passe-droits, remets mon manteau et lui serrela main pour lui dire au revoir.

— Ho j'allais oublier ! Je me retourne et entre de nouveau dans son bureau,il me regarde et hausse un sourcil. J'ouvre en grand mon sac et farfouillededans. Tenez.

Il prend le paquet marron que je lui tends avec le sourire. Il l'ouvre sans sepresser et sourit quand il voit le petit leprechaun vert qui tient un trèfle àquatre feuilles dans sa main.

Il me remercie chaudement et le place sur son plan de travail toujours souriantcomme un môme.

Je passe à la pharmacie, fais deux aller et retour jusqu'à ma voiture pour toutranger et pars enfin faire les courses.


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