Le 6 avril.


Moi, médecin aux oreilles qui sifflent.

Notre discussion n'a pas été houleuse. Elle n'a pas eu le temps de broncher en même temps. Je ne lui ai pas laissé le temps.

Pour finir si elle ne peut pas supporter le fait que je ne la baise plus ou plutôt que je ne cède plus à ses charmes, elle n'en n'a pas l'habitude, elle change de service. Rien a secoué du reste.

Ce matin, c'est une nouvelle jeune femme qui vient m'apporter les dossiers du jour. Rebbeka, si je ne me trompe pas.

De ce que j'ai compris, elle sort tout juste de l'école, en tout cas elle est vive et sympa.

— Docteur.
— Dorian, répète après moi Doooriiiannn. Je répète pour la millionième fois au moins, depuis ce matin en faisant de grands gestes avec les mains, il n'est même pas neuf heures.
Elle soupire en fermant les yeux tout en s'interdisant de sourire.
— Dorian, vos premiers patients sont là. Elle m'informe en écartant les bords de sa blouse blanche et en croisant ses genoux façon révérence narquoise.

— Monsieur et Madame...

Je ne l'écoute déjà plus, je soupire à mon tour sans pour autant cacher mon sourire.

Mes premières consultations se passent bien, je reçois un mail d'Andrew qui se plain que maintenant mon ex est dans son service, il me maudit sur quatre-vingt-dix-neuf générations.


En pièce jointe il y avait une vidéo d'un pauvre gars qui se fait écarteler.

« Imagine quatre voitures à la place des chevaux. Bien à toi. » Accompagnait la charmante vidéo.

Tout va bien.

« De : Alice Loti
À : Dorian Apps.


Pourquoi mettre un objet alors que le plus important est le corps du texte ?

Voilà avec tout cela, j'en oublie de vous dire bonjour...


Bonjour, mon très cher Oncologue, comment allez-vous ? Pour vous répondre, oui les gens d'ii sont très chaleureux ! Et vous n'avez plus à vous soucier des spécialités liquides locales, car je suis de retour en France ! D'ailleurs nous nous voyons demain matin. J'espère que vous ne serez pas en retard !

Bonne journée et a demain ! »

Comme la dernière fois, son mail est accompagné de plusieurs photos. Pratiquement que des paysages cette fois-ci. C'est vrai que le pays des lutins est plutôt beau.

— Doc.. Rian, vous allez bien ? Me demande Rebbeka qui vient d'entrer dans mon bureau avec un tas de papier entre les mains.
— Oui ?
— Je... pour vos vacances ?
— Ha oui ! Je tends une main en referme ma boîte mail d'un autre. Je prends du 13 au 27 mai et si Legrand n'est pas dispo demandez a Alaric.

Quand elle s'en va, je retourne sur mon mail et ouvre la photo qui manqué de me faire passé pour dingue auprès de ma nouvelle secrétaire.



Mademoiselle Loti a un genre de fête foraine, sa tête est épique. De ce que j'y vois, elle a essayé de taper avec une masse sur un socle pour mesurer sa force. Elle tire la tronche, car à côté de son prénom est affiché en grand, un escargot tout maigrelet avec les muscles qui tombent.
Je sais qu'il n'y a aucun son, mais j'entends quand même le son plus que navrant du looser typique. 

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