Le 27 Mars.

Moi, médecin qui grignote sur mon lit.

Glad a fini par atterrir chez moi avant l'heure. Par avant l'heure, j'entends vendredi soir au lieu de samedi midi, comme toujours. Mais, comme elle ne pouvait pas attendre, d'après elle, elle a débarqué sans rien me dire, elle m'a juste souri de toutes ses dents quand je lui ai ouvert la porte.

Pas attendre, mais quelle traînée ! Elle se tape la moitié de l'hôpital, patient compris, et elle ose me dire qu'elle ne pouvait pas attendre une nuit. La bonne blague. Et puis je ne vois pas en quoi ça me regarde après tout. On a toujours été comme ça, tout a toujours été clair entre nous depuis le début : pas d'engagement, pas de promesses que du plaisir et un maximum de liberté.

Pour le moment elle me gonfle menu menu, madame a faim et pas de sexe ! Donc faut que je me transforme en fée du logis pour ses beaux yeux ! Heureusement que Loti est là. Cette saloperie me bouffe les orteils !

— Loti ! Je râle une fois de plus en relevant les pieds le plus haut possible avec ma poêle dans les mains, cette saloperie sans nom s'accroche à ma chaussette pendant que je fais ce que je peux pour ne pas reverser ma poêlée de pomme de terre/légumes du jardin par terre.

Sois béni grand Dieu des surgelés.

Glad éclate de rire, je dois avouer que je ricane aussi. Quand je la regarde, je comprends mieux pourquoi elle a tant de succès. Elle est carrément sublime, d'accord elle rentre parfaitement dans le stéréotype typique de la blonde à forte poitrine un peu concon sur les bords, mais elle a aussi ce petit quelque chose en plus. Une bouche de grand malade ? Oui quelque chose dans ce genre-là.

— Ho la petite princesse. Gagatise la blonde en décrochant Loti de ma chaussette, elle est vraiment trop adorable. Qu'elle rajoute en l'embrassant sur la tête.

Pendant que les deux femelles se bisouillent je reprends la préparation de mon plat. Une fois que les assiettes sont faites et sur la table je pars récupérer ma Loti. C'est con et complètement puéril comme comportement, je le sais parfaitement, mais c'est MON chaton. MA Loti.

Vivement demain soir qu'elle se casse.

Je sais que c'est méchant et quelque peu contre-productif, mais c'est ce que je ressens vraiment.

— T'en as pas marre de jouer avec Loti, viens plutôt ici et ramène tout ce qu'il va avec.

À mort la délicatesse et le romantisme, du cul pour du cul et puis comme ça elle ne touche plus a ma Loti. Elle se marre et se ramène après avoir déposé mon chaton sur mon canapé. Une fois de plus je sais que c'est méchant et je ne le pense pas, mais le "elle est bien dressée la salope" ma vrillé le crâne un quart de seconde.

Pas bien Dorian, pas bien... Juste avant que notre reste de fringue ne touche le sol je peux voir Loti se carapater dans son panier avec le soutif hyper rembourré de Glad. Je me marre d'avance, car je sais qu'elle va le ruiner.

Gentil chaton tout doux. Double ration de thon pour toi ce soir.

Elle s'est décidé à rentrer chez elle dans la nuit, non je ne l'ai pas virée, par contre j'ai peut être un peu distant voir froid avec elle. Quand elle me l'a fait remarquer, j'ai prétexté une mauvaise semaine. Excuse facile, pas forcément fausse, mais, surtout extrêmement pratique. Puis, elle a mal pris que mon chaton dézingue sa fringue, pauvre bette elle avait sûrement envie de faire ses griffes.

Samedi j'en profite pour rejoindre Andrew dans un des nombreux cafés/brasserie que l'on squatte régulièrement. Faudrait acheter des actions chez lui.

— Tu n'as pas vraiment la mine d'un homme plus léger. Commence mon ami amateur de belles fesses bien lisses sinon rien ! Sur la petite table en inox il y a déjà un autre café fumant qui m'attend. Quand il s'y met, il est parfait ce gars.
— Qu'est-ce que tu... Raaaa ! Andrew ! Je souffle quand je comprends son allusion tout en me marrant ^puis je me jette sur ma drogue noire.
— C'était si horrible que ça ?
— Non, non... Je commence en prenant ma tasse dans mes mains et en fronçant mes sourcils.

Est-ce que ça s'est si bien passé ? Bonne question, vraiment très bonne.

— Tu sais, si les vagins ne te font plus d'effet je veux bien me porter volontaire. Qu'il ose balancer en riant sans s'occuper du regard des autres clients.
— Drew !!
— Quoi c'est un intérêt purement scientifique ! Il se justifie en mettant ses deux mains ouvertes devant lui.
— Enfoiré !

Bien sûr notre discussion n'en reste pas là, on enchaîne sur ses nouvelles conquêtes et sur la mienne. Contrairement à lui je suis fidèle à mes plans culs. Dis comme ça c'est horrible, même moi je m'en rends compte.

Finalement on mange ensemble, dans ce même café. Y sont bons leurs croques messieurs et j'aime leur ambiance.

Quand je rentre chez moi en fin de journée, les yeux rivés sur ma maudite boîte mails pleines de conneries, l'odeur du marre de café m'irrite le nez.

— Loti ! Je commence en ouvrant ma porte, histoire de faire bonne mesure je rallonge son prénom plus que besoin. Ma mère faisait ça avant de me chopper pour m'embrouiller. Par pur réflexe je frissonne. Instinct de survit avant tout et surtout bien encré dans nos gènes.
— Ho putain .... Mes mains viennent d'elles-mêmes s'accrocher sur mes cheveux après que mon portable retrouve sa juste place dans une de mes poches. Je vais te tuer, ho putain que oui je vais te tuer et te faire rôtir comme un poulet et te servir avec des frites maison ! Loti ! Viens ici ! T'es ou !!! LOTI !!!!

Cette saloperie de boule de poil à renversé ma cafetière sur mon tapis en laine blanche, le fond de mon café froid s'est rependu partout et pour couronner le tout cette saloperie sans nom a joué dans le marre de café. Elle m'en a foutu partout et en a partout sur elle !

Je la regarde avec un air mauvais, soit elle ne comprend pas tout soit elle se fou de moi en tout cas elle est devant moi puante et fière. Elle me miaule dessus en plus la garce !

— Non, mais ho pour qui tu te prends ! C'est toi qui fais une connerie et tu oses me miauler dessus ! Et mon tapis merde t'es dégueulasse ! Loti revient ici quand je te parle ! Lo... mais merde ! Reviens ici !

Ni une ni deux je prends mon téléphone pour appeler ma mère, tout en la regardant d'un air mauvais.

— Oui mon fils ?
— Ça va ? À ce que je peux entendre, je pense qu'elle est dans le jardin, sûrement pour nourrir les poules.
— Très bien ! Alors que veux-tu ? Je l'entends sourire.
— Tu sais comment je peux nettoyer mon tapis blanc, il a été victime d'une attaque de café. Je lui explique en salivant sur mon prochain plat de viande, qui me toise entre deux léchouilles. Elle ne doit pas aimer le café vu sa petite bouille de travers.
— Une attaque de kawa ? Elle me questionne sans cacher son étonnement.
— Oui, Loti a fait tomber ma cafetière dessus et elle a bien tout étalé.
— Loti ?
— Mon chaton.
— Mon garçon, si tu t'ennuies viens donc à la maison ! Ou trouve-toi une copine ! Je l'imagine bien lever les yeux au ciel et souffler tout ce qu'elle peut. Elle reprend voyant que je ne lui réponds pas. Et bien pour ton tapis il n'y a plus rien à faire, même si tu l'emmènes chez un professionnel pas sûr qu'il soit sain et sauf.
— Maman, heureusement que ce n'est pas toi qui dois annoncer la mort d'un patient à sa famille. Fut tout ce que j'ai trouvé à lui dire avant de me faire bombarder de questions en tous genres.

Oui maman je vais bien merci, oui je mange bien, ne t'inquiète pas j'ai le moral, non il fait un temps de chien, oui j'ai payé mon loyer.

On a encore papoté un moment avant que je ne me décide à aller laver ma monstrueuse boule de poil.

Le fait que les chats n'aiment pas l'eau n'est pas une légende. Maintenant je dois trouver comment expliquer mes nombreuses griffures sur mes bras a tous ceux qui auront l'immense connerie de me le demander. Et je dois aussi gérer le fait que j'ai essayé de négocier avec mon chaton...

Soit dit au passage quelqu'un peut m'expliquer pourquoi mademoiselle boit au robinet et non dans sa gamelle ?

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