Le 26 Mars.

Moi, malade qui a le mal de mer.

Si quelqu'un a le temps, ne serais-ce qu'une toute petite minute, pour m'expliquer pourquoi et comment, surtout comment, je me suis débrouillée pour me retrouver ici ce serait vraiment sympa !

Le "ici" en question, n'est autre qu'une coquille de noix toute moisie puante et qui prend l'eau. Maintenant le pourquoi, et bien c'est tout simplement par ce que mon bon cœur me perdra. Mon bon cœur et surtout, ou juste, mon amour pour la fête.

Ma nouvelle conquête, le petit fils tout mignon de la vieille dame, m'a traîné à une fête qui est sur l'autre bout de la rive. On voit le lieu de la fête de la falaise, d'ailleurs. Du coup, monsieur l'aventurier a décidé de prendre le large sur sa coquille de noix toute naze et trouée.... Sa grand-mère nous a même fait quelques sandwichs, avec des trucs super trop bons dedans ! Au passage elle n'était pas inquiète pour deux sous.

Rassurant...

Honnêtement la traversée ne dure pas longtemps, peut être une vingtaine de minutes tout au plus. Mais, vingt minutes avec les pieds mouillés c'est long ! Parce que je prends tellement la flotte que ça passe par dessus mes bottes en caoutchouc orange... Suffirait qu'un poisson me prenne pour son nouveau bocal et le tableau serait complet.

Quand enfin nous arrivons à bon port et que j'ai vidé mes pompes sur la berge, au passage j'ai ruiné le jean de ma petite sœur en me posant sur le rebord de la coquille de noix. J'atterris sur un machin truc tout visqueux et vert, dé-gueu-lasse !! Je suis sûr de le voir bouger ! Ca vit ce te truc !! Il n'y en a pas qu'un !!! Il fait aussi des bruits écœurants type ventouse !

L'horreur, ces machins mutants et transgéniques bien trop verts pour venir de la terre vont venir me bouffer les orteils ! J'en suis sur ! Et avec le pot que j'ai, je suis sûr que c'est un pote à mon Alien !!

Merde !

— Mais c'est vivant ce machin laaaaa ! J'ai hurlé en modulant ma voix du plus grave au plus aiguë en essayant de secouer mon pied dans tous les sens, pour le plus grand bonheur de mon tout nouveau chéri tout choupi. Une flopée d'oiseaux a pris la tangente, mais ça ce n'est qu'un tout petit, riquiqui, détail. J'ai bien essayé de bouger pour fuir, mais le machin tout visqueux vivant me retient !!

— Je te jure que je ne peux plus bouger !! Y m'bouffe !!! Regarde !!! je continue de râler comme un putois tout en lui montrant avec mes deux mains.

Mon bel Irlandais ne s'est pas embêté outre mesure, enfin il a pas mal soupiré en me regardant me débattre comme un sauvage ! Il s'est avancé vers moi, lui ne s'enfonce pas, salop va, m'a pris sur son épaule et a continué d'avancer mine de rien en laissant mes pauvres bottes a leur triste sort.

Adieu mes très chère... Vos remplaçantes m'attendent déjà dans le premier magasin que je trouverai !

Il m'a peut-être sauvé, mais je ne me suis pas arrête de râler pour autant, tout y passait : le vert de la forte était trop vert, la musculature de monsieur l'aventurier était trop musclé... Bref tout et avec beaucoup de vigueur sinon ce n'est pas drôle! Quand il m'a soulevé, il y a eu un gros "PLOP" pas bien ragoûtant qui a retenti. Bien sûr j'ai râlé sur ça aussi.

Je martèle son dos avec mes poings comme une folle dingue en riant et injuriant tour à tour copieusement tout ce que je pouvais.

Tout autour de nous la nature se faisait plus dense et plus belle. On entend même quelques oiseaux chanter, ceux qui restent du moins.

J'ai l'impression de me retrouver dans une petite jungle, c'est impressionnant...
D'un savant geste, j'ai retiré mon portable de ma poche arrière de mon jean pour prendre plein de photos. J'en enverrais quelques une à mes parents quand on rentrera, je dirais que c'était lors d'une petite rando ? Oui voilà un truc dans le genre.

— Dis-moi, toutes les Françaises sont aussi vulgaires que toi ?
— Bien sûr chéri, c'est ce qui fait notre charme !
— Je vais aller plus souvent en France moi... Il me répond tout sourire après une toute petite seconde de réflexion.

Nous avons ri, mais il ne m'a pas relâché pour autant. Du coup je me suis mise à bouder comme une gamine, j'ai même essayé de croisé les bras, mais dans ma position ce n'est pas simple. M'en fou, je fais quand même. Je l'ai mordu aussi, un bon coup de dents sur ce qui est à portée de mes petites quenottes.

Il a râlé j'ai ri de bon cœur, puis il m'a juré de me laisser tomber comme une vieille chaussette et je me suis calmé, en râlant dans ma barbe.

Mais, Monsieur n'aime pas le silence ! Alors à chaque fois que je me taisais il me donnait une claque sur les fesses, pas une petite hein ! Non ! le genre de machin qui fait accourir les services sociaux a la quatrième vitesse ! Forcement je me mettais à hurler une nouvelle fois comme un putois mal luné tout un tas d'insanités à faire rougir un gros crado du coin. Lui ? Il se foutait encore plus de moi ! Il riait à gorge déployée et ce sauvage a même fait peur aux piafs !

Plus on approchait du lieu de la fête, plus on entendait de la musique et des rires tonitruants, certains déjà bien imbiber. Je sentais déjà les vibrations résonner en moi.

— Laisse-moi descendre ! Je lui demande entre deux coups de poings et fessées.
— Nop. Qu'il ose me répondre le malotru en me tapant une nouvelle fois sur les fesses.
— Mais arrête !!! Une fois de plus je passe du grave à l'aigu tant pis pour son oreille mon fondement avant tout !

Déjà qu'il ne m'en reste pas beaucoup...

Bien sûr, pour me répondre il me donne encore plus de tapes et forcement je peste comme une sauvage ! Je bas aussi des pieds pour faire bon mesure, je pense l'avoir touché une deux bonnes fois, car a un moment il a grommelé un truc dans a langue puis il s'est calmé. À son ton ce ne devait pas être super courtois.

J'en ai donc profité pour jouer à Candie Cruch, par miracle il y avait du réseau. Quand je dis que ce pays est merveilleux.

— Hoo, mais c'est qu'il ma répondu ! Pourquoi ne pas avoir mis de... wouhaouuuu ! Une fois de plus de viens d'hurler comme une folle dingue, car monsieur, l'aventurier hyper sexy, vient de me remettre sur terre. Enfin pour être plus précise : me lâcher comme une grosse merde sur le sol !

Rip mes chaussettes...

Petite note perso à retenir : mon oncologue m'a répondu, à voir plus tard pour le moment Fiesta !!!

J'ai un de ces mal au cul au passage...

Je me relève péniblement et surtout extrêmement honteuse, car je sais qu'il y a du monde. Vous savez cette sensation pas super sympa de se sentir observer et à poil ? Là c'est la même chose sauf qu'il n'y a pas qu'une seule paire d'yeux, mais une bonne quinzaine...

— Salut... ?

Je tente avec mon plus beau sourire et en faisant un petit geste de la main en me tournant vers la foule, heureusement que je ne suis pas de nature à rougir...

Un gars, complètement fait, passe en courant devant nous en hurlant comme Tarzan avec un gobelet dans chaque main, c'est étrange et ça a au moins le mérite de dérider tout le monde. Moi la première.

— Il est sympa. Il me dit en mettant une de ses grandes mains sur ma hanche pour me faire avancer. Tiens, il se penche pour emprunter une paire de baskets qu'il me tend.
— Même dans cet état ? Je lui demande en regardant l'apprenti Tarzan essayer de jongler avec des chaussures piquées à je en sais qui, au passage je le remercie en me chaussant de nouveau. Sympa avec les pieds trempés.
— Il est juste con là. Il me répond, quand je le regarde je vois qu'il fait une drôle de grimace à mi-chemin entre le dégoût et un questionnement profond sur la chose qui s'exhibe devant nous sans aucune honte.

En tout cas moi, il me fait bien marrer !

Nous rions une fois et enfin allons-nous mêler à la foule. Y'a soif ! Au passage s'il y a des chaussettes propres je suis prenante !


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