le 24 mars.

Moi, malade qui a besoin de tous ses doigts pour manger son goûter.

Ses gâteaux sont juste énormes !! Et totalement incroyablement bon, enfin pas juste bon ! Carrément super délicieux et plein de beurre, parfait pour moi !

Pendant que je me régale tout en dévorant du regard le beau spécimen mâle qui ne cesse de me jeter des œillades incendiaires, que bien sûr je lui rends. Un peu de politesse que diable ! Après tout ma mère m'a bien élevé.

Bref, pendant ces délicieux moments mon portable ne cesse de vibrer, réseau du jour, bonjour.

De : Béné

À : Alice

Raconte-moi tout !!! N'oublie pas les photos ! Tu croyais quoi ? Que l'un des beaux gosses de la série allait venir te voir pour t'embarquer je ne sais où ??! idiote !

Ne t'inquiète pas je n'ai rien dit à maman, mais en échange je veux TOUS les détails ! Et si tu te poses la question oui c'est du chantage et non j'n'ai pas honte !


Petite peau de vache !!! C'est ma petite sœur à moi !


De : Maman

À : Alice

Bonjour ma fille ! Comment vas-tu ? Quel temps as-tu ? Que fais-tu ? Merci pour tes photos ! Elles sont sublimes ! Ici tout va bien, tu sais bien que la région parisienne est toujours belle, mais que rien d'incroyable ne s'y passe vraiment.

Je t'écrirais plus longuement dans la semaine, papa te fait un gros bisou et moi aussi ! N'oublie pas de prendre ton traitement et de bien protéger ta peau, cela te rend photosensible rappel toi.

Je t'aime maman et papa.


Je souffle en lisant ces dernières lignes, mais je ne dirais rien, c'est une maman après tout...


De : Fnac

À : Alice

Profitez de remises exceptionnelles !!! votre magasin est en fête !!


Mon doigt, plein de miettes, frôle la touche supprimée. Je crois avoir répété ce geste une bonne quinzaine de fois au moins. Maintenant l'écran tactile de mon superbe Smartphone « pomme » est dégelasse.


Bref, pas grave. Un petit coup de manche et hop il est comme neuf.


En regardant par la fenêtre, je vois la mer onduler doucement au gré du vent et des courants, tout est calme, mais elle s'écrase avec violence contre la roche. C'est un drôle de contraste, le silence quasi religieux qui se mêle a la violence de la nature...


— L'île fantôme n'apparaît qu'au plus brave. La voix grave et modulée par un accent sexy à souhait du charmant irlandais me fait vibrer toute entière et ça, ce n'est que sa voix...

— L'île fantôme ?

— Ouep... Elle va et vient depuis que le monde est monde. Il hausse les épaules et me regarde enfin. Je te montre ? Il me demande avec un air de défis en baissant à peine la tête pour m'observer.


Défis que j'accepte de relever avec un demi-sourire et des yeux de biche.


Il se lève et m'attrape le poignet, sa main est chaude et un peu calleuse sur ma peau. Je le suis en gloussant comme une écolière. Je crois même que je suis pied nu.

Il me tire jusqu'au bord de la falaise toujours en riant, lui aussi d'ailleurs. J'ai l'impression d'être une enfant, tout est si beau, si incroyable.


Je suis si près du bord que mes orteils sont dans le vide, je les remue un peu en les regardant, en effet je suis pied nue.

Aëdan, le beau gosse oui j'ai finis pas entendre son prénom, se tient derrière moi et me tient par les hanches.


Il baragouine je ne sais quoi dans sa langue, tout ce que je sais c'est que je ne vois pas cette fameuse île et que je pose ma tête sur son torse. Je sens les battements de son cœur résonner sur ma nuque, je trouve ça très agréable.


Je vais passer pour une folle, mais j'ai l'impression d'entendre une musique qui vient de la mer, elle entre en moi et me réchauffe de l'intérieur. Son souffle au-dessus de mon oreille se fait plus lent, plus profond. Je n'entends plus rien à part cette superbe musique. Elle me possède, me fait sentir vivante.

Je suis heureuse, ce genre de bonheur qu'on sait complètement éphémère, il disparaîtra quand on ouvrira les yeux, mais voilà il est juste là, merveilleusement doux et tout simplement magnifique. Insondable et puissant.


Ses mains sont toujours sur mes hanches, on se met doucement à danser l'un contre l'autre sans bruits, juste les vagues qui mettent au défi les flancs de la montagne inlassablement.


En me frottant lentement à lui je me demande combien ils sont dans son caleçon ?

C'est vrai quoi !!! Bon d'accord je viens de briser ce moment magique, mais la question s'impose !!! En effet le peuple irlandais est chaleureux...


Quand j'ai eu la réponse sous les yeux, nous avons atterri je ne sais comment dans sa chambre je précise, bref, à ce moment-là ma seule pensée à peu près cohérente fut « Hoooooooo punaise ! Je ne vais jamais survivre à ça ! »

Petite précision, j'ai survécu, très bien survécu et pour ce qui est du reste nous dirons que cela appartint à l'histoire, mais il n'y a pas qu'au Texas que tout est plus grand !


Je crois que je vais rester jusqu'à la fin de mon séjour dans cette délicieuse petite auberge... Il n'y a pas de mal à se faire du bien après tout ! Puis c'est ce qui était prévu de toute façon.


Quand il s'endort je l'embrasse une nouvelle fois et pars dans ma chambre sur la pointe des pieds, je serais bien resté avec lui, mais le retour à la réalité est lui aussi bien présent.


Au revoir chaudes étreintes et bonjour cuvette en porcelaine !


Glamour quand tu nous tiens...

Pour le coup, l'envie me prend de décorer les toilettes avec pleins de petits cœurs roses et tout un tas d'autres conneries 100 % fifille. Je vois bien des petits papillons avec tout un tas de froufrou de toutes les couleurs.


J'ai des idées con moi parfois...


Devant ma porte il y a un gros pichet de jus d'orange frais, maison à mon avis. Il y en a au moins une ici qui connaît mes petites habitudes de cancéreuse, merci a maman sûrement. Et surtout qui est assez discrète pour ne pas le hurler sur tous les toits et casser le plan que j'ai avec son petit fils.

Oui, j'ai aussi fini par comprendre qu'il est son petit fils. Le fait qu'elle me le dise m'a pas mal aidé je dois dire.


Tiens ! et si j'envoyais un mail à mon nouvel oncologue chéri préféré ? Après tout celui-là je ne l'enterrais pas non ? Bon ! Nouveau défi retrouver sa carte entre deux nausées...

La chanson de Dora l'exploratrice me vient le plus naturellement du monde...

La carte, la carte oui ! la carte !


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