Le 23 avril.
Moi, malade en pleine course aux poules.
J'ai un don incroyable. Une vraie malédiction... Ce qu'il me rassure c'est que je ne suis pas la seule à faire ce genre de chose. Plus on me dit non, plus je vais le faire. Voilà, comment on fait des conneries.
Pourtant, la vieille dame au nom improposable, m'a pourtant bien dit de ne pas ouvrir cette porte, enfin elle l'a baragouiné. Et, pendant que j'essayais de la comprendre, sans vraiment y mettre du mien. Je l'avoue. J'ai ouvert cette fameuse porte, celle de la cuisine soit dite au passage. Une flopée de poules en sont sorties en caquetant comme des grandes folles !
Je suis restée comme une idiote à les regarder sortir en se sautant dessus à mes pieds. La vieille dame s'est mise à beugler je ne sais quoi en faisant de grands gestes dans ma direction. À mon avis, ça ne devait pas être des mots d'amour.
Dans son dos, l'aventurier se foutait de moi en se tordant de rire en se tenant contre le mur en bois de la petite maison. Ça résonnait quand il tapait dessus du plat de sa main. Ouais, il se foutait totalement de moi et riait de plus belle quand la maîtresse de maison s'est approchée de moi avec un doigt menaçant.
Elle s'est plantée devant moi et m'a assaisonnée comme il faut. Le truc, c'est que je n'ai rien compris du tout. Mais rien de rien. Donc, je suis restée comme une idiote à la regarder avec de grands yeux ronds.
— Au lieu de t'foutre de moi ! Viens m'aider. Je siffle, grogne ? Contre l'unique truc qui ressemble de loin à un homme.
— J'y gagne quoi ? Qu'il me répond en essuyant le coin de ses yeux du revers de sa main.
Tout en levant les yeux au ciel, mon regard s'accroche à une toile d'araignée qui pend du plafond. Son ocupatrice n'est pas là, sûrement grillée depuis un moment déjà.
Pauvre bestiole.
Je finis par souffler en roulant une fois de plus les yeux et lui tourne le dos en claquant mes talons contre le parquet à moitié naze et très sombre. En passant devant la pièce qui sert de cuisine, je grimace. Sérieux, une simple pièce avec une bassine en ferraille en son centre sur un feu à peine alimenté ?
Où est le reste ? Le frigo ? Les placards et la plaque de cuisson ?? Je veux dire c'est le minimum non ? Enfin chez moi !
C'est incroyable a quel point la notion de confort change d'un endroit a un autre. Jamais je ne pourrais me passer de l'eau courante, de l'électricité et de tous mes appareils à la pomme croqués ! Le camping ? JAMAIS !
Trop d'insectes et pas assez de prises électriques. Et puis, ils sont vivants les insectes, je les préfère morts et grillés. Me voilà que j'en salive maintenant.
En sortant dans la petite cour, je suis obligée de m'essuyer la bouche.
L'aventurier a finalement daigné sortir ses miches au bout d'un très gros quart d'heure de course après la volaille ! Heureusement qu'il n'y a pas grand monde qui comprend le français parce que j'ai juré comme une folle dingue ! Mon père se serait foutu de moi et ma mère aurait eu honte de mon comportement.
Mon ventre serre un peu quand je me souviens que ma petite sœur ne m'a toujours pas envoyé de mail. Elle révise. Ouais. A D'autre. Faut pas que j'y pense, pas maintenant.
Au final c'est Terry qui nous vient en aide. Heureusement sinon je pense que l'on en aurait eut pour encore des siècles ! c'est que c'est malin les nuggets sur patte !
— Ta commande, l'accompagnatrice me tend un petit sac en plastique jaune pisse. Il ne te manque rien ?
Le sous-entendu est clair non ? Elle sait pour mon alien. L'asso a toujours quelqu'un dans les parages au cas où. Elle est discrète et tout je n'ai absolument rien a li reprocher, mais le fait qu'elle me le demande. Même entre-deux transporte de poules, me fou un claque.
J'ai l'impression d'être anormale. Est-ce que je le suis ? je sais que je ne rentre pas forcement dans les cases des bien pensants, mais je ne suis pas une 'anormale', non ?
Une fois de plus je mets un mouchoir sur cette merde qui pointe dans mon esprit. Je ne veux pas y penser maintenant, jamais si je le pouvais. Mais mon esprit n'est jamais d'accord. Petit con.
— Tout est bon, je lui réponds avec un petit sourire pressé. Juste une envie de chocolat.
— Je connais ! Quand ça me prend, je me transforme en Hulk vraiment très énervé si je n'ai pas ma dose !
On échange un genre de petit rire, quelque peu mal à l'aise pour moi et on reprend notre mission du jour.
La punition a été torchée en quelques heures ! sous le regard tueur de la vieille dame.
— À partir de demain, on remballe ses affaires ! on prend le bus et direction la frontière !
— On va dormir où ? demande la femme du petit couple mutique.
Je me retourne d'un coup vers elle. C'est bien la première fois que j'entends sa voix !
— Mais c'est qu'elle parle ! s'exclame l'aventurier en mettant une main sur le cœur. La tronche qu'il tire est à se tordre ! Il fat les gros yeux et ouvre grand la bouche, sa voix et elle aussi partit dans les aigus !
J'ai pouffé comme une dinde. Lui aussi s'est marré. Terry s'est mordu l'intérieur de la joue, ça s'est vu et elle a continué son petit discours. Presque mine de rien.
— On va direction le parc national de Manas. C'est un parc animalier à la frontière indienne, on va dormir là-bas ?
— En pleine nature ? s'insurge la femme.
Bon d'accord, c'est une question que j'aurais sûrement posée.
— On va loger dans des cabanes en hauteur.
— Ho !! mais c'est le truc ou on dort en hauteur ??!
— Bravo Sherlock...
— Tout a fait. Conclut Terry en se frottant le front avec son index et son majeur gauche. Bon départ demain à 10 h.
— Une dernière chose ! On se retourne tous pour la regarder. C'est deux par cabane. Bonne soirée à demain !
Puis elle se casse comme ça, normale.
Petit calcul rapide ! Un couple, deux célibataires, deux par piaules... ouais... Je rajoute la cancéreuse dans le lot, ça donne une future situation gênante. Bravo.
L'autre célibataire me sourit, avec l'air d'un carnivore qui n'a pas bouffé depuis un siècle.
— Même pas en rêve ! Que je lui réponds en me levant pour aller dehors.
— Pas porte ! M'hurle la vieille dame quand je passe devant la cuisine.
Je ne referais pas deux fois la même connerie ! Pas dans la même journée en tout cas. J'en profite pour faire demi-tour, je vais m'enfiler mes deux tablettes de chocolat sans respirer !
En pleine nuit, mon ventre fait un boucan d'enfer. Deux choses l'une, soit mon alien a descendu d'un étage et il fou le bordel en prenant ses quartiers, soit j'ai mangé trop de chocolat.
Trop de chocolat ! Mais d'où je sors ça moi !!
— Merde... je souffle quand je me rends compte que je n'en ai plus... Hoooooooo du réglisse !!
NDA de fin de chapitre : comment va en ce dimanche soir ! Dimanche... géant ... bref en tout cas dis moi ce que tu penses de mon histoire ! et n'hésite pas a venir sur insta : celiahlu et sur le forum pour continuer d'échanger : https://forumecrivaillon.wixsite.com/forum
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