Le 22 mars.

Moi, médecin reposé, rasé et qui fusille du regard son portable.

William Shakespeare a dit que l'enfer est vide, car tous les démons sont ici, je le crois.

Parfaitement que je le crois ! Surtout quand je regarde mes mails ! Et vu qu'aujourd'hui je suis de congé et que demain c'est le week-end et que je ne suis pas de garde, je sens que je vais y croire encore plus fort !

Cette nana est mon démon personnel. Je ne comprends pas vraiment pourquoi cela me triture autant, il n'y a pas de raison normalement, mais c'est plus fort que moi.

Pendant que je m'enrage tout seul comme un grand con, par ce qu'il faut dire ce qu'y est : je rage tout seul et je n'ai personne à qui en parler même pas un chat !


Il me faut un chat... Ou un poisson rouge... Non un chat... Oui, mais il va pisser dans la litière et il faudra que je la change, alors que le poisson rouge... Il va finit dans le siphon de mon évier... Au mieux !

Mais je ne pourrais pas lui faire des caresses. Alors que le chat oui, enfin quand cet ingrat se rappellera de moi ou quand il aura faim. Ouais il me faut un chat. C'est parfait.

En l'espace d'une seconde, je fais un transfert avec une vieille dame quelconque et totalement gaga avec ses boules de poils, une douzaine de boules de poils ingrate au moins... 

Règle n° 1 : Garder mes distances avec ladite boule de poil. 

Pendant que j'enfile ma veste je dégaine mon portable pour appeler Adrew, mon collègue gynéco amateur de belles fesses masculines. Épilé sinon rien ! 

— Si c'est pour une urgence vitale, je ne suis pas dispo. Il me dit en guise de salutations au bout de deux sonneries.

— Juste une urgence de poil.

— De Poil... j'aime pas les poils moi ! Je t'ai déjà dit beau gosse pour qu'il y ait un truc entre toi et moi il faut que tu....

— Hop hop hop ! Je le coupe en levant les yeux au ciel. Je te parle de poil comme une petite boule de poil qui fait « miaou ».

— Toi, ça va pas fort... Il me répond, je le vois d'ici s'asseoir et se frotter le front.

— Je veux adopter un chat. 

— Et ???

— Ba je ne sais pas ! Il faut que je prenne quoi et je vais le prendre où ?

— Attend, attend, attend. Tu me demandes ça à moi ?? Pourquoi ?? Par ce que j'aime les gars et que je suis seul, mais tu sais je ne suis pas désespéré au point d'a...

— 'Drew.... Je le coupe.

Il se tait une petite minute et heureusement, si je le laissais faire il me ressortirait son discourt du gay bien dans ses pattes anti stéréotype et tout et tout...

— Un bac à litière, de la litière, mais ne prends pas de la merde n'oublie pas les sacs qui vont avec. Deux gamelles, une pour l'eau une pour les croquettes, plusieurs dodos, des jouets, un collier. Une petite radio ou alors un truc d'aromathérapie pour ne pas qu'il stresse quand il est seul. De quoi lui faire faire ses griffes, un arbre à chat, du grillage fin pour ne pas qu'il se fasse la malle quand tu ouvres la fenêtre et enfin un bon véto.


C'est à mon tour de me taire.

Je préfère tourner ma langue sept fois dans ma bouche sinon je vais dire une connerie. C'est tentant là quand même. Non ? 

— Tu as un veto à mon conseiller ? J'ai le culot de lui demander.

— Non, mais tu crois quoi ?! Que j'ai que ça à faire ! 

Je dois serrer les dents pour ne pas exploser de rire, il a essayé de faire son méchant, mais franchement pour y croire il faut être à la fois sourd aveugle et profondément stupide.

— Celui de la rue Rivoli. Il est bien. Pour la bestiole, va sur le bon coin et stérilise le direct. Il me grogne ces deux trois dernières choses en parlant dans sa barbe.

— Merci 'Drew. 

— Lundi tu me devras un café. Puis il raccroche.

Je suis sûr que lundi il aura ramené quelque chose pour le chat. Je fonce dans le premier Animalis que je trouve, me gare et dévalise les rayons spéciaux « matou ».


— Hé bé j'en connais un qui va être plus qu'heureux ! Me dit la caissière en scannant la bonne quinzaine d'articles qui défile devant elle.

— Je l'espère oui. Je marmonne en cherchant ma carte bleue.

— Alors comment s'appelle l'heure élu ? 

— En fait il n'y a pas encore d'heureux élu. Pendant que je lui réponds, je dégaine enfin ma carte. 

— Ho... Elle semble surprise puis pensive. Si vous voulez, on a ici des annonces de chats et chaton. Avec un vague geste de la main, elle me montre un tableau en liège ou en effet un tas de bouts de papier y sont accrochés.


Je perds quoi à le regarder ? Rien alors je m'approche au passage je passe devant un bocal remplit de petite balle de toutes les couleurs. Je ne suis plus à cinq euros prêts.

Cinq euros pour un machin en plastique... Ouais...


Le tableau et divisé en deux parties, un coté « chiens » et un autre « chat ». Du côté des boules de poils ingrates, il y en a un qui me tape dans l'œil. Elle est toute blanche avec trois petites chaussettes noires et une rousse. Il y a aussi une petite tache blanche sur son museau noir.Sur l'annonce il est dit que c'est une petite femelle de cinq mois et qu'elle est à donner. Ni une ni deux je dégaine une nouvelle fois mon portable.

Résultat des courses je passe la voir en début de soirée. 

— Si vous voulez, je peux vous offrir une petite médaille à lui mettre sur son collier ? Me propose bien gentiment la caissière. Mais il faudrait changer la couleur de son collier du coup. Elle fait la grimace en le tenant. En effet il est blanc.

Et le bug fut. Je l'ai regardé comme un idiot une longue seconde. Mais vraiment très longue.

— Venez avec moi on va regarder les couleurs qu'il y a.

Voilà comme je me retrouve une nouvelle fois dans les rayons « matou » pour chercher un collier à la hauteur de ma boule de poil. Couleur, texture, praticité tout y passe. Franchement ! Je mets presque autant de temps à choisir son collier et à changer ses dodos que tout à l'heure.

Oui j'ai changé certains dodos, tous, car ils n'allaient pas avec la couleur de son poil ou alors il n'était pas assez bien pour les chats... Non, je vais bien merci et non je ne suis pas désespéré. Pas encore du moins. 

— Alors pour la médaille ? 

Je prends un petit flocon de neige qui ira parfaitement sur son collier vert pomme en faux cuir... Merci de ne pas juger. 

— Son petit nom ? Je fronce une seconde les sourcils avant que son prénom ne m'apparaisse comme une évidence.

— Loti. Oui comme Alice Loti... Mon démon personnel. Une fois encore merci de ne pas me juger. Je deviens dingue. 

Quand je rentre pour la troisième fois chez moi ce jour-là je dépose au sol une petite boule de poil à mes pieds. 

— Bienvenue à la maison Loti. Ce a quoi elle me répond par un petit miaulement en gambadant déjà vers mon canapé, son nouveau lit je le sens bien...

— Dans quoi est-ce que je me suis encore embarqué moi ? Le comble dans tout ça, parce que oui il y en a un, j'ai dégainé mon portable pour faire environ trois millions de photos aussi bien pour moi, que pour mes parents et Andew.


Une fois de plus merci de ne pas me juger.

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