Le 12 mai dans la nuit.
Le 12 mai dans la nuit.
Moi, malade qui ère dans la nuit.
J'ai envoyé un message un peu plus tôt à mes parents pour leur dire que ce soir je suis en soirée. Je n'ai pas envie de rentrer chez moi, ils le verront. C'est marqué sur mon visage, je l'ai vue en me regardant dans mon rétro. Je fais peur, je me suis fait peur.
Mon visage est plus mince, mes traits sont tirés. Je pus la douleur. Je me dégoûte. Je suis en colère, furieuse contre moi-même, contre le docteur Apps ! il aurait au moins pu se la fermer celui-là ! ne rien me dire revient a ignorer mon état. Je ne veux pas savoir ! je veux vivre, vivre avant de mourir. Je veux même décider de ma mort. Non, je dois décider de ma mort. Ne pas lui laisser l'opportunité de la laisser me bouffer, me réduire en bouillit informe !
- Salope ! J'hurle en tapant le volant du plat de mes deux mains ! je frappe encore et encore jusqu'à que ma peau soit rougie et douloureuse. Je le fais tout en hurlant ma rage comme une folle furieuse.
Je le fais jusqu'a que ma gorge me brule, jusqu'à que mes yeux soient brouillés de larmes, jusqu'à espérer ne plus rien ressentir.
Sans m'en rendre compte, je dégaine mon portable, je n'ai pas d'autre message. Je suis seule. Seule comme une conne dans ma vieille bagnole à hurler tout ce que j'ai de pire en moi comme une dingue.
Comment avez-vous osé me le dire ! pourquoi ne pas l'avoir gardé pour vous ?! je vivais très bien il y a à peine quelques heures et vous avez tout foutu en l'air ! vous ne voulez pas le bonheur de vos patients ! mon bonheur ni ma guérison ! sans nous vous n'auriez pas de boulot ! vous êtes le corbeau du croc mort ! pire que la mort elle-même ! posé là sur son épaule vous nous regardez sans dire un mot, vous nous souriez et vous nous bouffé !
Je tape mon texte à toute vitesse, mes doigts survolent le clavier si vite que c'est à peine si je touche le clavier. Je verrouille mon écran et balance mon appareil sur le pare-brise tout en jurant une fois de plus.
Je démarre, cale, recommence, la voiture broute avant de s'éteindre de nouveau. De colère j'arrache les clés et les jetés aussi. Elles rebondissent sur mon écran de téléphone, il se fissure.
La seule personne qui vient hanter mon esprit est Nikolas. Je ne sais pas pourquoi. J'ai besoin de le voir, j'aurais pu lui hurler dessus, il m'aurait laissé faire sans rien dire. L'unique baiser qu'on a échangé titille mon esprit. On aurait pu vivre quelque chose de beau, jusque là ensuite il serait parti. Il m'aurait abandonné, le cancer fait fuir les plus braves. Même lui. Je suis sûr que l'aventurier aurait pris ses jambes à son cou quand il aurait su et surtout vu. Je suis dégoûtante. Je pus la mort.
Quand j'arrive à démarrer sans caler, la lune est haute et bien pleine. Elle aussi je l'insulte. Tout me dégoûte. Seuls les bars remplis des piliers de comptoir sont encore ouverts. Je roule sans but, juste pour me sentir avancer.
4 h 56, c'est ce qu'indique l'horloge de ma citadine quand je m'arrête devant chez moi. Je ne suis pas fatigué, juste en colère. Aucune lumière n'éclaire nos fenêtres, tout le monde doit dormir du sommeil du juste. Bande d'enflures. Oui, je le pense vraiment !
Je monte en silence, sur la pointe des pieds, après avoir garé ma voiture en sous-sol, me niche sous ma couverture qui sent bon la soupline encore toute habillée. Je sais que mon père va bientôt se lever pour le travail, ma mère et ma sœur suivront. Je pourrais enfin me lever.
Vers 6 h du matin, j'entends ma porte de chambre grincer. Mon père veille, je sens son regard se poser sur moi, mais je ne bouge pas. Je lui montre mon dos sans bouger. Il referme la porte en silence et j'entends le bruit de ses pas qui se dirigent vers la cuisine. Je serre les dents jusqu'à que je me retrouve seule chez nous. Seule, encore une fois.
Il y a un petit mot de ma mère sur la table de la cuisine, elle me souhaite une bonne journée et me dit qu'elle m'aime.
Je ne peux pas le leur dire, leur briser le cœur à nouveau.
Non, je dois me taire le plus longtemps possible. Je me convaincs que cette décision est la bonne, puis j'allume le pc. Il faut que je retrouve Nikolas.
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