Le 12 mai .
Moi malade, en pleine conversation avec sa sœur.
J'ai plus entendu les bruits de ses pas dans le couloir qu'autre chose, comme ci ils foutaient un sacré bazar dans le calme ambiant de notre petit Appart'. Petit mais, pratique ! Comme dirait ma mère avec sérieux. Tout est sérieux avec elle quand cela concerne notre logement, ménage, repas, ambiance, ménage. Sérieusement je ne conseil a personne de venir lui filer un coup demain le jour du grand ménage, en gros une fois par semaine.
Je me souviens qu'une fois, je ne devais pas être bien vieille puisque je n'était pas encore malade, elle m'avait puni a grand renfort de pliage de linge et de dépoussiérage intense d'endroit improbable. Derrière le frigo pour ne citer que ça. Je me souviens aussi de lui avoir proposé un programme de réintégration des détenus ! Une semaine entre ses mains sadique et je vous assure que même le plus gros de ses salopard deviendra le plus calme et mignon des agneaux.
Ouais, rien que ça. Pour tout dire , une fois que maman commence a sortir tout son matériel tout le monde déserte ou s'enfermé à triple tour dans sa chambre. Même papa.
Donc ma charmante sœur ! Le bruit de ses pas me font rapidement revenir à moi, je paris une semaine de chocolat qu'elle a mit les chaussures que je lui ai ramené d'Irlande.
Je n'ai pas le patiente d'attendre qu'elle ouvre la porte, de toute façon la patiente ne fait pas partit de mes nombreuses et innombrable qualités. Et puis à tous les coups, son trousseau est bien au fin fond de son sac et elle en a pour trois plombe avant de les trouver.
En passant dans le couloir je fais mine de ne pas entendre le soupire de mon vieux père, lui aussi sent la catastrophe approcher et comme toujours il ne se mettra pas entre nous.
Je l'ouvre d'un coup sec et me retrouve face à Béné qui a bien évidement son nez dans son sac à main gris et orange. Sac qu'elle m'a emprunté sans mon autorisation.... Passons.
On se regarde le temps que je referme la porte dans mon dos. Elle ne prononce pas un mot, même pas un soupire. Je lui ferais bien rencontrer tous les murs du coin avec beaucoup d'enthousiasme.
On s'est déjà disputée toute les deux, en générale ça ne dure que le temps de le dire, mais l'immeuble s'en souvient. Nos parents aussi et parfois certains bibelots.
- Un bonjour te trouerais le cul ? Je commence en croisant les bras sur ma poitrine.
- Tu as maigris, puis elle essaie de passer devant moi pour rentrer à la maison.
Je lui bloque le passage en la toisant, oui je la toise.
- Quoi ?! Qu'elle me demande juste une seconde après s'être reculé pour me regarder à son tour. Me toiser plus exactement.
- Un mail t'aurait démolie les doigts ??
- Pourquoi faire ?
- Donner des nouvelles par exemple, ou me répondre ! Je lui réponds en faisant claquer mes deux mains sur mes cuisses.
On se regarde sans flancher une seule fois et franchement j'ai envie de lui ratisser la tronche. Elle doit revenir de la bibliothèque, elle a des livres sous un bras et un tas de feuilles griffonnés sortent de son -mon- sac.
- Parce que répondre a tes précieux mails changeront la face du monde ?!
- Non mais t'es con ou quoi ? Il se passe quoi dans ta tronche ? Je finis par exploser en écartant les bras.
Elle resserre la bandoulière du sac contre elle, Béné est beaucoup de chose mais, le courage n'est pas son fort. Je ne dis pas que c'est une lâche où autre je dis simplement que quand elle peux elle fuit à toutes jambes toutes sortes d'ennuis. Et de manière général, elle ne supporte pas les disputes.
Vous avez un doute ? Mettez ma sœur avec une araignée dans un pièce je n'ai aucun doute sur l'identité de la survivante.
- Laisse moi rentrer... son soupire me fend le cœur, je ne prend aucun plaisir à exploser contre elle. Je déteste me disputer contre elle, contre les autres je m'en fou et je les oublie en une fraction de seconde mais ma petite sœur c'est un peu ma béquille dans toute cette merde.
- Pas avant d'avoir eut une explication et si ça prend toute la nuit je m'en fou.
- Tu vas être en retard à ton rendez-vous...
Je souris car malgré tout elle s'en souvient et surtout elle ne l'a pas dit avec de la méchanceté dans la voix, de la latitude oui, mais rien de plus.
- Je suis si souvent en retard qu'ils ne s'en apercevront même pas.
Elle esquisse un petit sourire mais se reprend bien vite.
- De toute façon je n'ai rien à te dire, sinon je t'aurais envoyé un mail.
- La prochaine fois que tu veux m'envoyer une saloperie dans la tronche essaie de ne pas avoir la voix qui tremble. Je la rembarre en haussant un sourcil.
Elle sait qu'au jeu de la peau de vache je gagne sans effort.
- Donc ? Je rajoute en croisant une fois de plus mes bras sur ma poitrine tout en m'adossant contre la porte.
J'peux pas faire plus claire comme message, tu ne passeras pas tant qu'on aura pas causé toi et moi.
Pendant une bonne minute, elle regarde partout sauf vers moi, elle soupire aussi mais ne dit rien. C'est une vraie tombe quand elle s'y met. C'est sa force, enfin de temps en temps.
Je me racle la gorge. Elle se triture les cheveux.
- Bénédicte !
Elle relève le menton comme électrisé par l'entente de son prénom en entier. C'est un peu un code entre nous : petit nom tout va bien, nom en entier y'a de l'eau dans le gaz.
Bon, pour moi il n'y a pas vraiment de diminutif.
- J'ai pas de raison particulière.
- Tu ... Quoi ??? J'explose une nouvelle fois en laissant tomber mes bras le long de mon corps et en me décollant légèrement de la porte.
- C'est pas bientôt finit ce bordel !!! Beugle la voisine en sortant de chez elle comme une malade.
On la regarde une petite seconde avant de se regarder avec Béné.
- T'as pas bientôt finit de gueuler comme une dinde ! j'hurle sur ma petite sœur.
- Moi j'hurle ! Qu'elle commence en donnant de la voix à son tour, mais tu t'es pas entendu espèce de folle dingue !!!
- Moi j'suis une folle dingue ?!
Maintenant on crie si fort qu'on doit reprendre notre souffle entre chaque mot.
La voisine essaye de nous couper la parole, mais c'est mal nous connaitre. On s'amuse a donner de nouveau de la voix. Toujours dans l'exagération. Cette fois, je suis sûr qu'on nous entend du rez de chaussé, nous sommes au troisième.
Quand elle finit par rentrer chez elle, en expliquant a qui veux bien l'entendre que cette nouvelle génération est un catastrophe ambulante, je ne peux m'empêcher de sourire. Dans le fond c'est assez comique quand même. Béné se mord la joue pour ne pas sourire a son tour, je fais mine de ne pas le remarquer.
- Les filles, la voix de notre père nous fait sursauter toute les deux. Je ne l'ai pas entendu ouvrir la porte, Alice fais attention à l'heure.
Il ne dit rien à ma cadette, il l'a regarde simplement et se retourne sans rajouter quoi que ce soit.
Je regarde rapidement mon portable, oui bon je vais avoir au moins vingt minutes de retard. Rien de bien méchant.
Sans vraiment regarder je sais que mon sac à main et mon sac d'hosto est contre le mur juste a côté de moi. Je sais aussi que je n'ai pas besoin de vérifier s'il y a tout, on parle de mon père tout de même. Monsieur Organisation ! juste pour entretenir sa fainéantise, comme il le proclame haut et fort.
- Bon... je vais passer mon contrôle technique, on finira cette conversation quand je rentre.
- Tu vas revenir ?
- Non, j'me casse en Urugaye !
- On dit Uruguay !
- La ferme !
On ne dirait pas comme ça, mais ce dernier échange est bien plus cordiale que le précédent.
- Tu t'en vas seulement ma fille ?
- Je suis à peine retard maman. Au faite ! On a communiqué avec la voisine !
Ma mère, que je viens de croiser dans le parking, soupire, tourne les talons et prend la direction de l'ascenseur tout en m'expliquant la façon qu'elle va utiliser pour rôtir ses deux filles et s'en sortir en plaidant la folie au tribunal.
Je démarre sans demander mon reste.
- Hé merde. Ha non c'est bon. Je replace un petit paquet, bien emballé dans un sac en toile marron, sur le siège passager.
Pendant le trajet, interminable merci aux bouchon parisiens, je m'efforce de ne pas réfléchir à ce qu'il vient de se passer avec ma sœur.
Juste avant d'entrer dans le centre hospitalier je sens mon portable vibrer. Ma mère me dit qu'elle a prévenue le secrétariat de mon retard. Heureusement qu'elle l'a fait, avec tout ça je n'ai pas pensé le faire une seule seconde.
Je traverse les couloirs sans faire attention à la direction que je prends, de toute façon je connais le chemin par cœur. Je ne compte plus le nombre de fois ou je suis venue ici, ce que j'aurais aimé jamais ne venir ici, ne jamais rencontrer tout ce beau monde.
Que serai je devenue si ... Ça à sert à rien d'y penser. Il est hors de question que je m'aventure dans ce genre de délire glauque au possible. Puis, je n'ai pas tant que ça à me plaindre, je vais bien et je voyage aux frais de la princesse.
Y'a pire comme punition non ?
- Bonjour ! Je suis
- Alice Loti, me répond la secrétaire aux belles boucles brune avec un grand sourire. Je vais prévenir Le docteur de votre arrivé.
Elle se dirige vers sa porte et entre après avoir toqué une fois dessus.
- Mademoiselle Loti, juste quarante cinq minutes de retard. Il y a du progrès.
Mon oncologue, celui que je n'enterrerais pas, s'efface pour me laisser entre dans son bureau. Chose que je fais d'un pas léger.
- Comment allez vous ? Votre voyage s'est bien passé ?
- C'était incroyable ! On a même vue des éléphants !
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