1 mars.

Moi, voyageuse à la valise qui ne se ferme pas et malade.


La théorie veut que je prenne la route dans une petite demi-heure, le souci est que ma valise ne ferme pas. Pas celle de mes vêtements, non l'autre celle de mes médicaments.

C'est une petite valise comme les hôtesses de l'air utilisent, elle est vraiment toute mignonne tout plein, mais pas vraiment pratique. Alors que mon autre valise, celle des vêtements faits au bas mot le double et qu'elle n'est pleine qu'à moitié.

Avant que ma mère ne passe le pas ma porte de chambre j'intervertis le tout. Si elle voit que j'ai plus de médicaments que de fringues, je vais avoir le droit à une nouvelle crise de larmes.

— C'est moi. La voix de ma petite sœur résonne doucement dans ma chambre. Tiens. Elle me tend un tas d'affaires plus ou moins bien pliées.

— Si ce n'est pas ironique ça, je suis plus grande que toi de quatre ans, mais tes affaires me vont comme un gant.


Je prends ce fait à la dérision, il y a un peu plus d'un an je rentrais encore dans mes propres vêtements, mais l'alien a fait son œuvre.

Elle range rapidement le tout, dans la bonne valise, la petite, et s'assoit sur mon lit juste à côté de moi.


— Tu vas faire quoi là-bas ? Tout en me parlant, elle joue avec un fil qui dépasse de mon couvre-lit beige.

— Visité en grande partie. Je lui réponds automatiquement.

Elle me regarde et hausse un sourcil.

— Utilise ce charmant discours pour maman. Elle lève les yeux au ciel et soupire faussement agacé. Je dois me mordre l'intérieur de ma joue pour ne pas rire.

— Je vais sûrement m'immerger dans la vie du pur Irlandais. J'avoue sans grande peine.

— Ne fais pas trop la fête.

— Jamais jusqu'à la déraison. Sur ce nous pouffons comme deux idiotes, en même temps je prends un des mes énièmes cachets. Partir loin de chez moi, c'est un peu comme une renaissance, je vais m'autoriser à vivre ce qui m'a été enlevé de droit. Pendant que mes amies vivaient, j'étais cloîtrée dans une chambre d'hôpital.
— Les filles. Notre père entre dans ma chambre en frappant doucement sur la porte. L'avion ne va pas t'attendre.

— Même si tu préférais que je le loupe.

— Ha ma fille. Il pose une main sur son cœur. Toi seule sais me lire.

— Papa ! hurlons ma sœur et moi à l'unisson.
Au passage nous lui jetons tout ce qu'il nous tombe sous la main, plaquette de médicaments y comprise. Bien sûr maman a pesté comme pas possible.

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