Chapitre 18
KALEA:
Je jette un coup d'œil à Lizz, je ne sais pas ce qu'Andréa compte me dire mais je préfère qu'il me le dise seul à seul.
Je ne lui ai pas répondu, qu'est ce que je pouvais dire ? J'essaie de me convaincre que je ne m'attend à rien, mais je sais qu'au fond de moi j'espère une bonne raison de sa part. J'essaie secrètement de me dire que, peut-être, ce n'était pas sa faute, peut-être qu'il a vraiment une très bonne raison. Bon, peut-être aussi que je me fait simplement des idées.
"On peut parler, mais pas maintenant" Je dis, faisant de mon mieux pour garder une expression neutre.
Je ne tiens pas à 'discuter' ici ni maintenant. Je le vois retenir un sourire.
"Ce soir ? Ou alors c'est quand tu veux, où tu veux"
Je soupire, je n'ai pas vraiment pensé à ça.
"Demain avant de partir" je m'entend dire.
Oui je suis lâche, si quelque chose se passe mal, je n'ai qu'à partir et ne jamais le revoir, mais qui pourrait m'en vouloir.
Je le vois sourire, et je dois bien avouer que son sourire m'a manqué, c'est comme retrouver quelque chose de perdu il y a longtemps, comme si je retrouvais une partie de moi-même.
Il me fait un signe de main avant de partir.
"Au revoir Kalea."
Je mentirais si je disais que je n'étais pas un peu déçue.
//
Mes parents me font la tête, ils m'ignorent et me lancent des pics, mais honnêtement, je n'en ai plus rien à faire de leur comportement. Ça m'a handicapé toute ma jeunesse, mais maintenant je suis libre de mes choix, alors qu'ils fassent la tête autant qu'ils veulent je ne viendraient pas m'excuser de ne pas vivre comme ils le veulent.
J'envoie un message à Isabelle, malgré l'énorme écart de différence, Isabelle est devenue ce qui pourrait se rapprocher d'une amie. Elle nous a conduit à la gare pour retourner en France après notre voyage en Italie. Depuis nous n'avons pas coupé contact, elle nous a aidé à trouver un appartement avec Lizz et prend souvent des nouvelles de nous. Nous n'avons pas beaucoup parlé de sujets personnels mais il me semble qu'elle a un enfant, je ne l'ai jamais vu mais je sais au moins qu'il a une mère formidable.
//
J'ai étrangement bien dormi. Je suis tellement habituée aux quelques heures de sommeil par nuit que c'est étonnant. Lizz a même dû me réveiller et me traîner jusqu'au grand prix, je lui suis reconnaissante de m'avoir fait découvrir ce sport, sans elle, je n'aurais jamais pensé à regarder un grand prix de ma vie.
On a pris des nouvelles des filles ce matin, le frère de Lizz a apparemment apporté des médicaments et du bouillons à Maël, quand ils ne se chamaillent pas, je trouve que Maël et le frère de Lizz sont mignons ensemble. Jude est stressée pour son examen, elle devrait arrêter de douter autant d'elle.
Je m'assois parmis le public à côté de Lizz, les monoplace vont prendre le départ et c'est comme si tout le monde retenait son souffle.
Andréa part premier de la grille, je n'irai pas jusqu'à dire que je suis fière, mais disons que je préfère que ce soit lui que quelqu'un d'autre.
Les voitures partent, la vitesse est encore plus impressionnante dans la vraie vie.
Finalement je ne suis pas si contre à l'idée de parler à Andréa, j'ai presque hâte, je ne voulais pas me faire de faux espoirs mais je crois bien que c'est trop tard. Alors on reparlera peut-être seulement pour quelques secondes, ou peut-être bien qu'il se rattrapera.
//
Andréa à gagné. Je me suis presque surprise à célébrer. Lizz est partie avec son équipe ou quelque chose du genre me laissant déguster un café AVEC du lait et du sucre.
Ça doit faire quelques heures que le grand prix s'est terminé sur un doublé d'aurore Racing. J'ai eu le temps d'appeler Isabelle très heureuse de cette nouvelle, peut-être que c'est l'écurie préféré de son enfant ?
J'aurais pas le temps d'aller courir aujourd'hui, rien que d'y penser suffit presque à me stresser. Je suis à deux doigts de partir et d'aller courir avant de prendre l'avion retour, je ne vais pas attendre Andréa indéfiniment !
C'est là que je le vois arriver vers moi avec un sourire au lèvres. Il prend la chaise à mes côtés et passe une main dans ses cheveux.
"Pas mal la vitesse venant de quelqu'un que je battais au karting" je lance non sans repenser à cette fameuse après-midi au karting, et dire que c'était presque trois ans auparavant...
"Pas mal la repartie venant de quelqu'un qui perdait ses mots devant moi" répond-il sur le même ton
Je m'étouffe presque avec ma boisson, il ne me l'avait jamais fait remarquer, mais je me rappelle encore de la façon dont je bégayer quand il me parlait. J'ai presque envie de disparaître sous terre tant je suis gênée par ce souvenir.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top