ANDREA:

Évidemment.
Ma mère est à peine revenue aujourd'hui qu'ils se disputent déjà, moi qui étais revenu si tard pour l'ignorer, ça va être compliqué.
Franchement je suis juste épuisé, je comprend même pas pourquoi elle est là, j'ai dit que je ne voulais pas la voir.
Je prend une inspiration avant d'entrer dans le bâtiment.
Ça va aller.

"Bonjour papa"

Je pose à peine les yeux sur son interlocuteur.

"J'ai besoin de toi, maintenant"

Je le prends par le bras avant qu'il ne puisse dire quelque chose, laissant la femme qui m'a mise au monde seule dans la pièce.
Elle a changée. Elle a un peu vieillie, et a coupé ses cheveux, par contre elle a bien gardé le même parfum. Et je dois l'admettre, ça fait mal de la revoir, mais je ne peux pas dire que je ne m'y attendais pas. C'est normal, j'imagine.

"Oui ?"

C'est la voix de mon père qui me ramène à ma réalité.

"Rien. Arrêtez de vous disputer comme des enfants, tous les clients vont vous entendre. Ah et, si c'était pour ça, t'aurais pu ne pas la laisser revenir."

Je soupire, la fatigue commence à se montrer et je n'ai pas la force de me disputer avec mon père au sujet d'elle.

                            //

08:00
Mes cernes trahissent mes peu d'heures de sommeil, je devrais vraiment essayer de dormir plus. Je regarde mon assiette sans pour autant avoir envie de la terminer, cette histoire m'a coupé l'appétit. Je balaie la pièce du regard, celui-ci s'adoucit quand il rencontre les beaux yeux de Kalea. Un sourire apparaît sur mes lèvres à la vue de ses iris marron, et je me lève immédiatement pour lui dire bonjour.
Bientôt un mois que je la connais et j'ai toujours l'impression qu'elle illumine chaque pièce dans laquelle elle se trouve.
Un mois, c'est peut-être trop tôt pour penser quoi que ce soit, peut-être que je me fais des idées.

"Bonjour princesse"

Elle lève la tête de son assiette vers moi et me sourit. Et son sourire... j'aime penser que parfois, je peux être la raison de son sourire.

"Je suis presque sûre de t'avoir déjà dit de pas m'appeler princesse" Kalea dit, faignant l'exaspération.

Elle se pince les lèvres avant de rajouter.

"Tant que t'es là.. je pars lundi prochain en train, je te l'ai déjà dit ? bref je me demandais si tu veux m'accompagner jusqu'à la gare?"

Elle passe une main nerveuse sur son coup, et j'ai l'envie étrange de lui prendre la main et de lui dire qu'elle n'a pas à être nerveuse.
Pour rien au monde je refuserai de l'accompagner.

"Je viens"

Aucune hésitation, évidemment que je viens.

"T'as mon numéro princesse, envoie moi l'heure à laquelle je te rejoins devant l'entrée"

Elle lève les yeux au ciel au surnom que je n'arrêterai pas de lui donner.

                              //

La réalité fait mal.
Je ne peux pas, non, je ne veux pas me rendre à l'évidence, me dire qu'elle part dans une semaine.

Toc Toc

Deux coups à la porte.

"Entrez" je dis assez fort pour qu'on m'entende.

Et la porte s'ouvre sur ma génitrice, un sourire crispé au lèvres. J'aurai su je ne lui aurais pas dit d'entrer.

"Chéri-"

"Non. M'appelle pas comme ça au revoir Isabelle" je la coupe.

Je passe à côté d'elle en sortant. Je refuse de lui parler.
Je vais plutôt voir Kalea, elle part bientôt et, elle, elle compte plus que la personne encore devant ma porte.

----------------------------------------------------------
Avis sur la mère d'Andréa ?