Julie n'avait pas prévu que sa vie changerait un jour, mais en même temps, qui prévoit vraiment de telles choses ? Elle n'avait aucune raison de s'inquiéter. La révision de ses devoirs ? Un truc qu'elle pourrait faire demain. La conversation avec les garçons de sa classe ? Encore un truc à remettre à plus tard. Quant à la question existentielle de savoir pourquoi les gens se levaient tous les matins pour aller bosser, étudier ou s'activer pour des choses aussi ennuyeuses... Eh bien, elle ne l'avait jamais vraiment comprise. Pourquoi se fatiguer, quand on pouvait tout simplement rester chez soi, s'enfermer dans sa chambre, manger des snacks et jouer à des jeux vidéo pendant des heures ?

C'était son univers. Sa zone de confort.

Il y avait bien ce léger malaise en arrière-plan : des informations qui se succédaient à la télé, des trucs sur des tensions internationales, des émeutes, des grèves... Mais Julie ne voyait pas comment cela la concernait. Le monde était comme un mauvais film, et elle n'était pas d'humeur à le regarder. Elle était trop occupée à ne rien faire.

Jusqu'au jour où le monde a décidé de se rappeler à elle.

Le premier choc ? La mort de son père. Pas dans un accident ou une maladie, mais dans une émeute. La cause ? L'écroulement d'une tour en ville. C'était le genre de nouvelles qui vous traverse l'esprit sans vraiment vous toucher, jusqu'à ce que vous réalisiez que ça pourrait tout aussi bien vous arriver à vous, ou à quelqu'un que vous aimez. Mais même après l'enterrement, la réalité était difficile à saisir.

Le deuxième choc ? La panne d'électricité mondiale. Non, ce n'était pas un simple problème de réseau local. Tout, absolument tout, s'est éteint d'un coup. Plus de Wi-Fi. Plus de connexion. Plus de notifications. Plus de tout. Le genre de catastrophe que même les scénaristes de films catastrophes n'avaient pas vu venir. Ce qui avait débuté comme un petit caprice de la nature est devenu un chaos global. Des villes plongées dans le noir, des foules dans les rues, des conversations devenues urgentes parce que... eh bien, il n'y avait plus de distractions.

Alors, là, Julie s'est retrouvée à devoir se reconnecter... mais pas de la manière qu'elle aurait imaginée.

Parce qu'à un moment donné, même une ado qui déteste parler aux garçons, qui déteste encore plus étudier, et qui préfère passer son temps à se perdre dans des mondes virtuels, doit bien se rendre à l'évidence : il n'y a pas de bouton « réinitialiser » pour le monde réel. Et parfois, il faut accepter de quitter sa chambre et se mettre en mouvement.

Bienvenue dans l'aventure de Julie. Une aventure qu'elle n'a jamais demandée, mais qui va sûrement la transformer de manière... un peu dramatique, mais pas sans une bonne dose d'humour noir.