Jour 9: 28/03/2020 Un orage, un piano, une insomnie

Au troisième coup de tonnerre, James se leva.

Il ne dormait jamais les soirs d'orage, et ce depuis que l'année de ses 18 ans, son père Fleamont Potter s'était éteint dans son lit, victime de de la dragoncelle, sous le bruit assourdissant de la foudre.

Il descendit à la cuisine et se servit un verre de Jus de Citrouille.

Par chance, le jeune Harry ne trouvait pas l'orage dérangeant pour son sommeil et dormait toujours à point fermé, tout comme son épouse.

Pensif, il s'assit sur le divan, les yeux dans le vague et les pensées tournées vers l'époque bénie de son adolescence.

Il se rappelait les vacances avec Sirius et ses parents ici, au manoir Potter.

Mais malheureusement, ses souvenirs heureux laissèrent vite place à la mélancolie et à la profonde tristesse qui l'avait accompagné durant la maladie de son père.

Il se rappelait sa mère, une femme forte et fière jouer du piano pour son époux, lui permettant le temps d'une chanson d'oublier qu'il quittait petit à petit ce monde.

Sans même s'en rendre compte, James se retrouva assis devant le vieil instrument de musique familial, et laissa courir ses doigts sur les touches.

Il n'avait joué que de rares fois devant sa femme, et jamais devant qui que ce soit d'autre.
C'était les moments privilégiés qu'il passait avec sa mère après la mort de son père, c'était elle qui lui avait apprit à jouer.

"Pour toujours avoir de l'espoir" Disait elle.

Et un jour, James lui en jouait à elle alors que la même maladie que son père venait la chercher.

Il ignorait par quel miracle la dragoncelle ne l'avait pas tué également, une histoire de destinée d'après Lily.

Et depuis, le piano avait toujours été pour lui un moyen de noyer sa tristesse.

Et aujourd'hui, enfermé depuis déjà tant de temps dans sa maison, James Potter n'en pouvait plus.

Il joua avec beaucoup de force ce soir là, donnant vie à sa musique, des larmes coulant sur ses jours et d'autres encore accrochées à ses cils.

Il était tellement concentré qu'il n'entendit pas son fils pleurer, las de l'orage qui ne semblait pas vouloir partir.

Il n'entendit pas sa femme descendre, intriguée de trouver son lit vide et d'entendre de la musique provenir du salon.

Il ne remarqua sa présence que lorsque ses mains s'enroulèrent autours de sa nuque.

-" James. Que ce passe t-il ?

Et lorsque le visage de son mari se tourna vers elle, elle prit conscience des larmes qui coulaient sur ses joues.

Elle s'assit avec lui sur le siège et le serra contre elle.

- Je sais que c'est dur. C'est un mauvais moment à passer mon chéri. Ça va aller."

Elle le sera contre elle longtemps, elle en perdit le fil du temps.

Elle savait bien que James n'était plus le prétentieux de Poudlard, ni le chevalier sans peur de l'Ordre du Phénix, ou même le mari prévoyant et toujours maître de lui même qu'il était en temps normal.

Il avait aussi ses failles, ses faiblesses.

Il était James Potter et elle l'aimait ainsi.