Brad

La journée a été divertissante. Je me marre de l'état de mon meilleur ami Julian. Marié à son travail jusqu'à maintenant, il peine à débuter une histoire avec sa belle espagnole. Si je peux me permettre une critique, il ne baise pas assez. Pour preuve, il se tient souvent l'arête du nez. Ça remonte au cerveau. Il devrait y remédier tant qu'il est encore temps. Je dis ça, je ne dis rien.

Au soir, la journée de travail bien remplie, de retour dans mon duplex, le téléphone se fait entendre et perturbe le silence agréable des lieux. Je décroche machinalement sans vérifier l'appelant. Première erreur.

— Mon petit Bradley. Comment vas-tu ?

— Ça va et toi..., je fais en jetant un œil bref sur l'écran pour ne pas faire de gaffe, Alexia ?

Comment est-ce possible de se tromper d'ailleurs ? C'est l'une des rares personnes à ne pas utiliser mon diminutif.

— Très bien. C'est bien toi qui es en charge de représenter Julian lors des réceptions ?

Elle a aussi une mémoire hors norme.

— Mm mm, je lui confirme en grimaçant.

— Alors note dans ton agenda la soirée au musée wolfsonian.

À ne rater sous aucun prétexte, j'ai bien saisi le message caché.

— Pourquoi moi ? je souffle d'impuissance dans l'espoir de me dérober.

Je déteste ces soirées pompeuses mais elle arrive toujours à ses fins.

— Parce que toi.

— Appelle Julian, je tente de détourner son attention.

— C'est déjà fait.

— Et ?

— Il est dans la lune. Il n'a rien capté.

Je le revois, dans son bureau, le sourire idiot.

— Visuellement, c'est pareil. Il est à l'ouest.

— Tu sais ce qu'il a ?

Il se croit amoureux ! Il délire !

— Il a été faire un tour au Bella Cuba.

— Qu'est-ce qu'il a été faire... Ah mais oui, j'ai pigé. Il t'en a dit plus ?

— Tu aimerais le savoir, hein ?

— Oui. Crache le morceau.

— Seulement si tu mets Julian sur la liste à ma place.

Ça peut fonctionner. Elle veut tellement tout savoir de son grand frère adoré. Et si en plus, je ne suis pas prié de faire acte de présence à cette soirée, je prends.

Un gala ! La seule chose que je veux donner, ce sont mes talents au lit.

— Dans tes rêves. Tu viens, c'est ton rôle. Ne t'inquiète pas, je saurai cuisiner Julian.

Je ricane. C'est tout elle.

— Je n'en doute pas. Qui organise cette réception ?

— Monsieur Thomsalon.

— Je vois. Encore une noble cause qui lui tient à cœur.

— Tu as tout compris. Il veut innover cette année et a demandé un cuisinier français. J'en ai trouvé un.

— Tu n'as pas l'air convaincue.

— Non, pas plus que ça. Ma préférence va à la chef du Bella Cuba.

Elle n'est pas la seule. Dunn la garde comme un trésor qu'il convoite. C'est fréquent de faire appel à un chef pour ce type d'événement. Rares sont les restaurateurs qui refusent. Lui, c'est dans l'espoir de la mettre dans son lit. Ou sur son bureau. En l'absence de sa femme.

— Tu peux toujours courir. Dunn ne voudra jamais.

— Je sais, soupire-t-elle de frustration. Je l'ai supplié mais il n'a rien voulu entendre.

Alexia qui ne parvient pas à ses fins. On aura tout vu.

— Le contraire m'aurait étonné. Tu vas demander à Julian de te communiquer les coordonnées de celui qui nous a lâchés ?

— Mon dieu non ! Tu as envie de traumatiser les employés qui seront sous ses ordres ? C'est censé les inciter à donner le meilleur d'eux-mêmes.

Je ris en y pensant et Alexia m'imite.

Tous les employés de La Côte se sont ligués contre l'ancien cuistot. Il était totalement infect et imbuvable avec tout le monde. Même avec Julian pour le peu qu'il était là entre deux visites de ses hôtels, c'est pour dire. Ça a fait des étincelles plus d'une fois entre eux deux. On ne sait toujours pas la raison de son animosité. On peut reprocher à Julian d'être distant et arrogant – à tort – mais il a toujours traité plus que bien ses employés.

D'où l'incompréhension de sa véhémence.

— Ça ferait capoter cette réception.

— Tout à fait. Je te laisse, mon petit Bradley. J'ai encore une foule de choses à faire.

— Pareil pour moi. À bientôt Alexia.

Il me reste à noter cette réception dans mon agenda si je ne veux pas l'oublier. Je suspends mon geste, ça serait une bonne excuse crédible. Je secoue la tête, non ce n'est pas une bonne idée. Alexia a un sixième sens et elle est d'une perspicacité remarquable.

Je me moque gentiment de Julian de le voir aussi impatient dans la perspective de revoir celle qui l'obsède à cette réception organisée par Monsieur Thomsalon. Car oui, finalement il vient. Tout simplement parce que Alexia a réussi l'exploit d'embaucher la belle espagnole. Ce n'était pas prémédité mais la blessure du cuisinier et l'éjection de la belle espagnole se sont très bien enchaînés.

Il n'a pas fallu le dire deux fois à mon meilleur ami. Je parie qu'il aurait supplié sa sœur de le mettre sur la liste d'invités. Lui qui déteste ce genre de réunion, je ne l'aurais jamais cru. Et bien si ! Tout arrive. Au fond, Alexia est une chic fille.

Quant à moi, je suis obligé de faire profiter la partie féminine des convives de mon agréable compagnie. Disons-le comme ça. Les mots employés par Alexia sonnent pareils : C'est un ordre Bradley !

Elle ne peut pas se passer de moi.

Par contre, grosse déception, elle n'a invité aucune bombasse pour moi. Quelle maîtresse de cérémonie ! Son organisation laisse à désirer. Je trouverai bien quelque chose à me mettre sous la dent.

— Ne fais pas de bourde mon chou, je ne peux m'empêcher de lancer à Julian au moment de descendre de la limousine.

Il ne répond pas mais me lance un regard amusé l'air de dire qu'il maîtrise parfaitement bien la situation. Je pensais le déstabiliser, manifestement, je me suis trompé.

Pour ne pas changer, Alexia en rajoute une couche de me voir à l'heure et Julian se fait un plaisir d'y mettre son grain de sel. À ma décharge, je ne sais pas d'où ça vient, j'ai beau m'organiser, je trouve toujours le moyen d'arriver largement après. À part ce soir vu que mon meilleur ami m'a mis la grosse pression tous les quart d'heure. Ça aide !

— Suivez-moi.

Notre hôtesse nous conduit jusqu'à la salle de réception. Nous sommes accueillis avec une coupe de champagne présentée sur un plateau par une charmante serveuse.

— Merci mademoiselle !

— Je vous en prie messieurs, bredouille-t-elle en rougissant.

Je me tiens droit, une main dans la poche comme il me l'a été inculqué. Je lui adresse mon sourire de séducteur. Elle manque de trébucher et se reprend de justesse. Colonne deux ou trois. Elle serait parfaite dans mon lit cela dit. Elle s'enfuit comme si elle avait le feu au plancher sans demander son reste avant que je ne puisse faire le moindre mouvement et l'aider à se redresser. Quelque chose me dit qu'elle m'évitera autant que possible ce soir. Elle est reléguée colonne une.

— Ne distrais pas le personnel, me sermonne Julian amusé.

— Penses-tu ! Je la remerciais.

Ce n'est pas interdit quand même !

— Bien évidemment.

Je le vois scanner la salle scrupuleusement à la recherche d'une longue chevelure brune.

— Tu vois ta belle ?

— Non, grogne-t-il de déception.

Le vieux monsieur Thomsalon nous rejoint. Nous conversons du but de son gala et essentiellement à propos de la cuisine dressée avec art et passion. Croyant détenir une exclusivité, il nous confie la perte d'emploi de la jolie demoiselle Calista.

Pas de souci, ce n'est pas tombé dans l'oreille d'un sourd.

Julian au rapport !

Soudain, son visage marqué par les épreuves de la vie s'illumine et il prend congé pour aller saluer une vieille connaissance.

Julian, à l'affût d'apercevoir sa belle espagnole et pas de bonne compagnie, je suis du regard la démarche digne de monsieur Thomsalon. Il s'avance vers une grande blonde.

Mais qu'est-ce donc ?

Celle-là est pour moi.

Bon sang, je sens mon cœur palpiter en imaginant nos cabrioles et une multitude d'orgasmes hors du commun.

Mon sang ne fait qu'un tour et converge plein sud. Je ne vois plus qu'elle. Elle m'intrigue. Ses courbes sont divines. Et cette peau burinée. Je salive de penser à ma langue lui léchant chaque parcelle de son grain de peau. Je suis certain qu'elle est active au lit.

— Tu as déjà vu cette fille ? je parviens à articuler à l'adresse de Julian.

Aucune réaction. D'un coup de coude dans le flanc, je détourne son attention.

Un peu de concentration ! C'est du sérieux !

— Que veux-tu ? marmonne-t-il distraitement.

— Tu connais cette femme blonde ?

— Non je m'en souviendrais. Intéressé ?

Alors là, il me sidère ! Comment peut-il être si catégorique alors qu'il lui a jeté un coup d'œil d'une demi-seconde ?

— Ça se pourrait.

Plus qu'un peu ! Je dois à tout prix passer la nuit avec cette fille.

Mes yeux restent braqués sur elle. Elle retient toute mon attention. Elle dégage un truc différent, une émotion inhabituelle. Ses gestes sont sensuels et charnels. Qu'elle rit avec élégance, qu'elle grignote des hors d'œuvre, qu'elle sourit attendrie, elle est attirante. Tout en elle m'attire.

Les serveurs déambulent dans la salle et détournent mon attention quelques instants. Sans surprise, les mets sont succulents. Julian trépigne d'impatience mais sans le montrer. Il faut le connaître pour s'en apercevoir.

Oh putain !

Soudain, Julian est à deux doigts de recracher une gorgée de champagne. J'oriente mon regard dans la même direction. J'en aurai fait autant si ce n'était pas chasse gardée. L'objet du désir de mon acolyte se matérialise au milieu de la foule et la plupart des hommes la dévorent des yeux. Elle est resplendissante, il faut bien l'avouer. Je vais le laisser se débrouiller, me concentrer sur ce qui s'avère être mon fantasme de ce soir et qui se trouve seul au buffet. Mes pas se dirigent vers elle sans la quitter des yeux. Je l'apostrophe de ma plus belle voix.

— Bonsoir.

— Bonsoir, me sourit-elle poliment, détachée en me jetant un regard furtif.

Je connais ça. Elle veut se faire désirer.

— Vous êtes venue accompagnée ?

— Euh... oui.

— Qui est l'heureux élu ?

— Un homme très gentil. Le plus gentil que je connaisse.

C'est parce que tu ne me connais pas encore, chérie !

Putain qu'elle est belle !

Si elle est prise, tant mieux. Elle ne sera pas un boulet.

— Vous vous amusez ?

— Pas vraiment mais je me régale.

Moi aussi.

Aussi bien niveau gustatif que visuellement. Cette fille est renversante, je pourrai me noyer dans le bleu intense de ses yeux. Trop subjugué par sa beauté décalée, je n'écoute rien de ce que cette délicieuse bouche raconte. Merde. C'est mal barré, elle va croire indifférent ou arrogant. De quoi parlait-elle ? Ah oui, la nourriture.

— Je confirme, c'est très bon. Vous êtes de passage ?

— Oui et je ne reste pas longtemps.

De où peut-elle bien venir ?

— Que pensez-vous de la Floride ?

Un éclair de malice traverse son regard.

— J'aime beaucoup. Surtout les paysages, les...

— Bonsoir, nous salue une voix désagréable dans mon dos.

Je lui retourne la politesse en la regardant à peine par-dessus mon épaule. Je refixe mon attention sur mon fantasme en lui souriant.

Elle est encore plus belle de près. On ne voit qu'elle.

— Je ne pensais pas te voir ici, me souffle la voix en glissant son bras sous le mien.

Merde !

— Monica, je fais en la regardant. Quelle surprise.

Vraiment pas.

— Brenda, me corrige-t-elle.

À quelques lettres près, c'est pareil !

Toujours en train de me coller celle-là alors que nous ne nous sommes jamais retrouvés dans le même lit ni échangé nos fluides. De bouche à oreille, je sais qu'elle a une approche similaire auprès de chaque célibataire. J'ignore comment elle se débrouille pour être présente à chaque réception. Alexia va avoir des comptes à rendre. Ce soir, je pense qu'elle s'est rabattue sur moi car elle n'a pas vu son chouchou : Julian.

— Euh, oui. Je suis occupé là.

— Avec qui ?

Je me retourne. Elle est partie. Fait chier.

— Avec...

Je cherche.

— Avec moi, fanfaronne-t-elle.

— Non !

— Tu es bien cruel, beau blond.

— Désolé. Ce n'est pas contre toi, Angela.

— C'est Brenda. On pourrait aller en discuter plus intimement, minaude-t-elle en battant des cils tout en promenant un doigt sur mon bras.

Je scanne la pièce à la recherche d'un visage connu. Pas Julian, je ne le vois nulle part. Je lève mon verre au hasard et un confrère en fait de même. Alibi trouvé.

— Je dois aller voir une connaissance. On se retrouve dans ta chambre ?

Ne m'insultez pas, je n'arriverais pas à m'en défaire et elle se consolera avec le premier venu. J'ai d'autres chats à fouetter. Surtout une certaine chatte.

Où est ma belle blonde ?

Oui oui. La mienne. Personne ne l'aura ce soir si ce n'est pas moi.

— Chambre 48. Quand ?

Jamais !

— Dans cinq minutes ?

— À tout de suite, beau blond !

C'est ça, bon vent !

Je suis certain qu'elle ne se souvient pas de mon prénom.

La voie est libre.

Je déambule dans cette vaste salle remplie d'anciennes conquêtes d'une nuit. J'essaie de me faire petit mais mon mètre quatre-vingt-cinq et ma carrure ne m'aident pas. Heureusement que Julian est parti, avec ses cinq centimètres de plus, je serais encore moins passé inaperçu. Je me dirige vers les toilettes. Besoin de souffler un peu et d'échapper à toutes ces femmes qui m'interpellent sans cesse.

Ma réputation me précède.

— Vous vous êtes débarrassé de votre petite amie ?

Cette voix ! Douce et sexy. Je la reconnais avant de faire face à sa ravissante propriétaire. Je note une intonation piquante.

— Vous me suivez ? je demande sur le ton de la plaisanterie en espérant avoir vu juste.

M'a-t-elle remarqué de la même façon ?

— C'est plutôt à moi de vous poser cette question puisque je sors des toilettes. Vous me suivez ?

Je la cherchais. C'est pareil ?

— Non !

— Dommage !

Oh bon sang !

— À la rigueur, il se pourrait que ce soit le cas !

Son gloussement tend immédiatement mon membre et mon corps vers elle.

— Et donc, votre petite amie ?

Ce n'est pas d'actualité et surtout pas celle-ci. Il faudrait que je sois vraiment désespéré.

— Je n'ai pas de petite amie !

Jamais bon sang ! Je ne saurai pas comment m'en occuper. Ça se sort ? Faut l'arroser ? La nourrir ?

— Ce n'est pas l'impression qu'elle donnait.

— Elle est assez tenace et c'est sa spécialité.

Elle se rapproche assez près, je peux sentir son odeur affriolante et sa chaleur attirante. Elle me remue les tripes et d'autres choses. Ses lèvres ne sont pas maquillées mais elles sont pulpeuses et leur teinte rose tentation est tout à fait adaptée. Semblables à une gourmandise, on a envie de croquer dedans. Elle se rapproche et baisse la voix comme pour me confier un secret.

— Je sais, je l'ai déjà vue à l'œuvre plus d'une fois.

Premier indice.

— Vous êtes donc une habituée de ce genre de soirée ?

Elle s'écarte. Son visage se ferme. Elle en a trop dit.

— Rarement. Et vous ?

— Je suis venu avec mon meilleur ami, je lui confie sur le même ton de la confidence.

— Manifestement, il vous a abandonné.

— On ne peut rien vous cacher.

D'apparence, nous donnons l'air d'être un couple complice en train de discuter. Je passe le bras autour de sa taille et plonge profondément mon regard dans le sien. Elle se laisse faire. Je la plaque contre moi. La peau me brûle à l'endroit où se pose sa main. Sur mon cœur.

Le bleu de ses yeux se trouble et s'anime d'un éclat de luxure.

— Il serait tombé fou amoureux d'une parfaite inconnue.

— Quelle idée !

— Je suis bien d'accord avec vous. C'est répugnant.

Je resserre mon étreinte en entendant une voix m'appeler. Merde comment elle s'appelle déjà... Paula, il me semble.

— Tu as dit que tu me rejoignais dans cinq minutes !

Merde !

Je lance un regard d'excuse à ma belle blonde.

— Désolé, je ne sais plus quoi faire pour m'en débarrasser.

La main de mon fantasme plonge dans mes cheveux et approche mon visage du sien. Nos lèvres se frôlent, j'ai un coup de chaud.

Ma respiration peine à assurer un rythme normal. Sa langue caresse la mienne de façon effrontée. Jamais un baiser chaste ne m'a autant excité. Je suis encore plus dur quand elle se presse doucement contre mon érection. Je grogne dans sa bouche.

Bien trop vite, elle se recule. À en juger ses yeux brillants et ses joues rosies, elle n'est pas indifférente.

— À mon tour maintenant, me réveille...

Je ne sais plus son prénom.

Elle est encore là, elle ?

Ma belle blonde me prend par la main et m'emmène... aux toilettes. Des visions décalées incluant nos deux corps nus me traversent l'esprit et chacune ferait tâche de les avouer.

— Désolée, il est avec moi ! lui sourit ma belle blonde narquoise avant de fermer la porte à son nez.

Sous son regard médusé, nous pénétrons dans les toilettes qu'elle ferme à clé.

— Ça devrait la calmer, le temps qu'elle se rende compte et parte noyer son chagrin.

— Nous aurions pu tout simplement nous éclipser.

Chez moi par exemple. Seconde erreur, je n'amène personne dans mon logement.

Elle ferait bien dans mon lit. Sur le comptoir de la cuisine aussi. Également sur le canapé. Contre la baie vitrée exhibée devant tout le monde pendant que je la saute. Je valide.

— Elle aurait été sur nos talons et je n'ai pas envie de me faire remarquer pour ce genre de choses.

C'est vrai qu'elle est extravagante, elle en aurait fait tout un esclandre et tous nous auraient dévisagé. Nous aurions été le sujet principal des messes basses. Alexia n'accepterait pas ce nouveau débordement.

— Nous pouvons lier connaissance pendant ce temps là ?

— Pas vraiment non, me coupe-t-elle l'herbe sous le pied.

Déception !

— Vous ne voulez pas savoir comment je m'appelle ?

— Non. Rien de personnel.

— Dommage. Toutefois, je peux vous en apprendre plus sur moi dans une autre position.

Mes yeux caressent ses délicieuses courbes sans que je ne puisse les en empêcher. Ses petites pointes durcies se révèlent sous l'étoffe légère de sa robe et ne demandent qu'à être soulagées. Par moi, bien évidemment. Les lèvres sèches, je me passe la langue dessus. Ce geste les humidifie à peine. Des tétons dressés n'ont jamais été aussi tentant. Cette manifestation de désir accapare toute mon attention et l'envie de les avoir en bouche fait loi.

— Pourquoi pas.

Sa réponse fait bouillir mon sang.

Elle me sourit en se rapprochant. Tout contre moi, elle tend le visage vers le mien et nous reprenons notre baiser. Enflammé, il est tout aussi intense que le premier. Elle prend ma main et la guide contre son ventre. Sa progression continue vers la gauche et longe sa hanche. Je retiens mon souffle.

Nos mains glissent dans l'ouverture de la fente latérale de sa robe. Sa peau douce et satinée crée une symbiose avec la pulpe de mes doigts. Elle m'emmène là où elle en a envie. Entre ses jambes. Son audace ne me surprend pas. Je l'avais devinée mais elle m'enchante. Le moment où je vais glisser en elle me semble loin. Un grognement rauque m'échappe.

— Tu as la peau douce.

Ses yeux me fusillent de briser le silence.

Le souffle irrégulier, le contact ne la laisse pas indifférente. J'effleure sa féminité sous sa petite pièce de lingerie.

Elle s'accroche à mes bras en ondulant sur mes doigts. J'écarte sa culotte sur le côté et caresse sa petite fente humide à souhait.

Je grogne d'appréciation, me baisse à genoux et lui retire lentement son ridicule morceau de tissu indécent.

— Tu sens ça ?

Elle marmonne une réponse que j'interprète comme un acquiescement.

Je souffle sur son mont de vénus puis passe la langue sur son sexe. Tout en écartant légèrement les jambes, elle se cambre et maintient mon visage contre elle. Impossible de m'écarter et c'est la dernière chose que je souhaite. Ma tête prise au doux piège de ses jambes, elle ondule d'un mouvement lascif des hanches.

— Oh oui ! Encore !

Elle ne me laisse même pas en placer une en continuant de raffermir sa prise. Du nectar coule de son sexe. Je le lape. M'en délecte. Succulent !

Ma langue prend la direction de son clitoris et je l'emprisonne entre mes lèvres. Sa chatte accentue un peu plus la friction contre ma bouche.

Elle en veut plus et moi aussi.

J'introduis deux doigts en elle quand je sens la délivrance toute proche. Je leur intime des va-et-vient qui aguichent son point sensible intérieur. Elle tremble et s'envole vers la jouissance en gémissant de plaisir.

Sa jouissance la révèle.

Je m'essuie discrètement avant de me relever et la garde dans mes bras pour qu'elle ne s'écroule pas.

Ou parce que j'en ai envie.

— Tu as une chambre ? me demande-t-elle en retrouvant une respiration normale.

— Un appartement à...

— Non, ça ne m'intéresse pas de savoir où tu habites.

— C'est sérieux ?

— Très.

C'est la meilleure celle-là !

Sans réfléchir, je propose pour la première fois mon appartement. N'importe quelle femme aurait déjà sauté sur l'occasion.

— Bien...

J'étire le mot, le temps de trouver une alternative et de repousser au loin ce sentiment de déception.

— Je peux prendre une chambre ?

— Allons-y !

— Si tu permets deux minutes.

Elle me regarde interloquée et retient son souffle quand je lui remets sa culotte. Je la fais glisser sur ses longues jambes aussi lentement que lors de son retrait. D'un coup sec, je tire sur le haut de son mini string pour le coincer dans sa fente, révélant ses lèvres intimes.

Son hoquet de surprise mêlé d'excitation me remplit d'orgueil. Ma langue passe copieusement dessus. Elle gémit. Je grogne. Mes lapements cessent.

Mes yeux fixent quelques longues secondes tous ces appétissants morceaux de chair et je les trouve follement à mon goût. Elle lâche une plainte de protestation alors que je viens de replacer le string sur sa féminité. Lorsque je me relève, je me lave les mains puis prends la sienne pour partir. Mon cœur tambourine fort. Le contact de sa main dans la mienne est tout ce que je retiens.

Nos corps n'ont pas encore communiqué sexuellement. Une connexion nous relie et une certitude s'impose : cette femme sera le meilleur coup de ma vie. Ça ne fait pas de doute. La suite va être inoubliable.

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