Chapitre 40.
Camille rentrait de patrouille lorsque ça arriva.
Elle était préoccupée, les investigations pour savoir comment l'explosion du Nébuleux avait pu avoir lieu n'avançaient pas d'un pouce. La veille, elle avait eu une réunion avec les lieutenants durant laquelle Alan leur avait fait part des avertissements de Samantha. Mais c'était bien beau de savoir que l'attaque venait du conseil, car sans preuve, aucune justice ne pourrait être faite !
Et ça faisait déjà une semaine. Chaque jour qui passait les éloignait un peu plus de la vérité, c'était terriblement frustrant.
À part ça, sa relation avec Enzo allait de bon train. En fait, ça allait même vraiment bien. Presque trop à son goût. À croire que ce mâle était parfait !
Si la louve qui vivait en elle appréciait la situation et l'incitait à tisser le lien d'Opposé que lui promettait Enzo, l'humaine était moins d'accords. Bientôt, il partirait, et elle ne voulait pas avoir un lien qui la rendrait vulnérable. Elle était déjà bien assez engagée dans cette relation pour ne pas aggraver la situation.
Mais elle savait qu'elle allait devoir trouver de nouvelles parades, et vite. Même si Enzo faisait semblant de se satisfaire de la situation, puisqu'ils se voyaient souvent – il passait à son bureau tous les jours pour lui apporter des fleurs et était déjà venu dîner chez elle en présence de ses enfants – elle sentait son impatience grandissante.
Le désir de se préserver de la douleur que serait son départ était contrebalancé par l'envie de pouvoir dire qu'il lui appartenait. Qu'il était sien.
Camille en était là dans ses réflexions lorsqu'elle sentit quelque chose de glacé se poser sur son visage. Surprise, elle releva la tête et eut juste le temps de tendre la main pour réceptionner un petit flocon blanc qui fondit au contact de sa peau chaud.
Et soudain, elle eut l'impression qu'une vieille blessure qu'elle s'acharnait à refermer se rouvrait brutalement, la faisant saigner de l'intérieur dans une douleur intolérable.
Il neigeait.
***
Enzo revenait d'un entraînement particulièrement satisfaisant. Ses élèves avaient parfaitement saisi les mouvements qu'il leur avait appris et étaient désormais capables de les enchaîner. C'était une bonne chose, car avec la menace grandissante des humains sur leur meute, leurs enfants risquaient d'avoir besoin d'apprendre à se battre.
Il salua Matthias qui l'avait raccompagné jusqu'à sa chambre et y entra.
Enzo sut immédiatement que quelque chose n'allait pas. Une odeur de pomme et d'orange flottait dans la pièce. Il n'eut aucun problème à trouver Camille, blotti dans son lit. Contrairement à la dernière fois où elle avait foulé cet endroit, elle n'était pas vêtue d'une nuisette, mais de l'un de ses t-shirts et elle dormait. Couchée sur le flanc, du côté où il dormait habituellement elle serrait contre son corps un de ses deux oreillers. Ses boucles rousses étaient éparpillées sur le deuxième coussin et une de ses jambes était légèrement relevée, dévoilant une culotte en coton noir tout ce qu'il y avait de plus classique.
Prudemment, il s'avança près du chauffage pour l'allumer. Les températures avaient considérablement chuté et Camille risquait d'attraper froid. Il n'avait pas de vraie cheminée dans sa chambre, car ça aurait été beaucoup trop compliqué à entretenir. Ainsi, seules les plus grandes chambres ou les appartements en possédaient une. Les petites chambres n'avaient que des chauffages à bois qui produisaient une chaleur bien suffisante pour l'espace.
Puis il se rapprocha et attrapa une couverture pour la remonter sur son corps. Elle frémit, et il sut qu'il l'avait réveillé. Pourtant, il fit mine de rien et alla prendre une douche.
Étrangement, il sentait que quelque chose s'était passé. Quelque chose qui avait suffisamment ébranlé sa belle et forte lieutenante pour qu'elle ressente le besoin de venir vers lui pour lui demander du réconfort.
Il se doucha en quatrième vitesse, de peur qu'elle ne décide finalement de tout garder pour elle et de partir. Enzo remarqua seulement à la fin de sa douche qu'il avait oublié de prendre son pyjama.
Il fut donc obligé de sortir avec une simple serviette autour de la taille. Le mâle ressentit un intense soulagement en s'apercevant qu'elle était encore là. Assise sur le lit, elle continuait de serrer le coussin contre elle, comme s'il pouvait la protéger de ce qui l'effrayait. Elle avait la tête baissée et l'air profondément lasse. Il se dégageait d'elle quelque chose de vulnérable.
Ebranlé par cette facette de Camille, Enzo s'habilla rapidement.
— Camilla, appela-t-il après avoir enfilé un pantalon de jogging.
Soudain, elle se leva et s'éloigna de quelques pas, comme si elle avait finalement décidé de partir. Sans comprendre comment, Enzo sut qu'à tout moment il risquait de la perdre. Quelque chose chez Camille avait changé ce soir, et ça la hantait, visiblement.
— Non, appela-t-il lorsqu'elle se dirigea vers la porte en emportant son oreiller.
Elle se figea, en lui tournant le dos.
— Je veux dire... tu peux rester... je veux que tu restes... enfin, j'aimerais que tu restes... si tu veux, balbutia-t-il en se sentant stupide.
Il n'avait pas la moindre idée de comment il fallait qu'il réagisse à cette Camille-là, et ça l'effrayait. C'était comme s'il tentait à tout prix de la retenir alors qu'elle était au-dessus d'un ravin. Il avait l'horrible sensation que s'il la lâchait, il risquait de la perdre.
Elle se tourna légèrement vers lui et releva son regard vert. Il y avait tant de douleur dans celui-ci qu'il aurait voulu s'avancer et la prendre dans ses bras. Et peut-être qu'il l'aurait fait si sa position, légèrement défensive, ne l'en avait pas dissuadé. Camille devait venir à lui d'elle-même, il fallait qu'elle lui accorde sa confiance et qu'elle vienne jusqu'à lui.
S'il s'écoutait, il exigerait d'elle une explication pour pouvoir aller terrasser les démons qui semblaient s'être emparés d'elle. Mais ce n'était pas la solution. Alors il tendit une main en restant là où il était, près du lit deux places de sa petite chambre de soldat.
— Viens à moi, ma belle. Laisse-moi juste te tenir, laisse-moi prendre soin de toi...
Enzo utilisa volontairement les mêmes mots que le soir de l'explosion afin de faire écho en elle. Il fallait qu'elle se souvienne qu'il avait déjà pris soin d'elle, qu'elle pouvait lui faire confiance.
Elle sembla hésiter, lui lançant des brefs regards, d'abord vers lui, puis vers le lit et elle alterna un moment.
— Pas de sexe ce soir, dit-il dans l'espoir de la convaincre.
Elle n'avait pas vraiment l'air d'avoir besoin de sexe, plutôt de câlin et de réconfort.
— Et pas de question, ajouta-t-elle d'une voix légèrement éraillée, un peu plus aiguë que la normale, comme si elle avait longtemps pleuré.
Ça lui donna l'impression de parler à une petite fille effrayée.
— Pas de question, promit-il alors qu'un millier d'interrogations tournait dans sa tête.
Mais elle ne bougea pas, continuant de se balancer d'un pied à l'autre avec un air hésitant.
Désireux de ne pas lui mettre la pression, Enzo s'allongea dans le lit.
— Tu as le choix Camille, et qu'importe celui que tu feras je le respecterais, assura-t-il avant de poser son bras sur ses yeux.
Et il attendit.
Il attendit si longtemps qu'il crût un instant qu'elle était partie sans qu'il ne l'entende. Mais finalement, un petit bruit de pas foulant l'épaisse moquette se rapprocha, et il la sentit toute proche. Mais elle ne grimpa pas sur le lit.
— Pas de sexe ce soir, et pas de question, répéta-t-il doucement, la faisant sursauter.
Une Camille fébrile ? Qu'importe ce qu'elle lui cachait, ça semblait vraiment grave. Mais il avait promis et Enzo tenait toujours ses promesses.
Enfin, il sentit le lit s'affaisser à ses côtés et un doux corps se glisser sous la couverture. Ne pouvant plus tenir, il retira son bras et tourna la tête pour la regarder. Elle le dévisageait de ses grands yeux verts, quelques boucles rousses barraient son visage. Elle avait l'air incroyablement jeune quand elle ne faisait pas la gueule en fronçant les sourcils.
Doucement, très doucement, pour ne pas l'effrayer – car il avait la réelle impression d'être en présence d'une douce proie craintive – il se tourna sur le côté pour la regarder. Elle continuait de maintenir son oreiller entre eux, comme si elle espérait que ça puisse la protéger de quoi que ce soit.
Incapable de s'empêcher de la toucher quand elle était aussi proche de lui, Enzo tendit la main pour repousser doucement quelques mèches de ses cheveux. Et soudain, comme si un barrage était tombé, sa lèvre inférieure se mit à trembler et ses yeux se remplirent de larme. Courageusement, elle se mordit la lèvre pour se retenir.
— Tu veux un câlin ? proposa-t-il maladroitement, incapable de savoir ce qu'il pouvait faire pour elle.
Heureusement, elle hocha vivement la tête et s'empressa de répondre à l'offre en se rapprochant. D'une main, il la libéra de l'oreiller pour passer un bras autour de sa taille et l'attirer tout contre lui.
— Chuuuut, chuchota-t-il en la sentant trembler. Je suis là maintenant, je te tiens, je ne te laisserais pas tomber...
— Tu restes ? demanda-t-elle timidement, comme si elle craignait qu'il décide subitement de s'en aller.
— Je ne vais nulle part, assura-t-il en commençant à lui caresser les cheveux.
Et comme si elle n'avait attendu que cette promesse, elle sembla se détendre tout contre lui. Une minute, plus tard, elle dormait.
***
Enzo faisait un rêve vraiment très étrange. Il faisait tout noir, mais il sentait sous sa main quelque chose. Curieux, il sera légèrement le poing. Ce quelque chose était doux, lourd, chaud et moelleux, c'était très agréable à malaxer alors il continua. Il ne savait pas où il était, mais ça sentait bon l'orange et la pomme et quelque chose lui chatouillait de nez.
Sans vraiment réfléchir, il continua de caresser cet étrange objet et soudain, il tomba sur une drôle de rugosité. Il la tâta, la pinça et la fit tourner sous son pouce sans arriver à saisir ce que c'était.
Jusqu'à ce qu'un gémissement étouffé finisse de le réveiller totalement.
Ouvrant les yeux, Enzo réalisa qu'il avait le nez blotti dans le cou de Camille, que ce qui lui chatouillait le nez n'était autre que ses cheveux et... qu'il tenait son sein dans sa main.
Enfin, il supposait que c'était un sein, car sa main était glissée sous le grand t-shirt que portait Camille et qui était remonté jusqu'en dessous de sa poitrine, dévoilant un ventre plat à la peau satinée et une petite culotte noire avec un joli nœud devant.
Tous ses neurones n'ayant pas encore fait leur connexion, il tripota encore un coup l'objet rond et moelleux et ne put que conclure que c'était bel et bien son sein. La jeune femme s'agita doucement dans son sommeil serrant ses belles cuisses sur celle qu'Enzo avait glissée entre ses jambes.
Voilà qu'il bandait maintenant !
Enfouissant son visage dans le cou de la jeune femme, il prit une profonde inspiration, s'imprégnant de son odeur de pomme, d'orange et d'excitation.
Son loup gronda de satisfaction en l'incitant à jouer encore avec le beau sein rond de la jeune femme.
Doux... gronda l'animal avec plaisir.
Enzo était d'accord, sa poitrine était si douce et chaude, ses seins avaient pile la bonne taille, débordant à peine de ses mains, il mourrait d'envie d'y enfouir le nez pour les lécher et les mordiller tout son soule.
Camille soupira de nouveau et se frotta contre sa jambe. Il s'aperçut qu'il avait commencé à jouer distraitement avec le petit anneau froid qu'il sentait contre sa main.
Curieux, il tira doucement dessus et l'odeur d'excitation de la jeune femme s'intensifia. Elle cambra les reins venant pousser son postérieur contre son sexe raidi de désir.
Sans vraiment réfléchir, Enzo lâcha son sein pour venir caresser son ventre soyeux et du bout des doigts commença à tracer l'élastique de sa culotte. Elle avait laissé une marque sur sa belle peau crémeuse et un frisson secoua la jeune femme lorsqu'il l'écarta légèrement.
Il songea qu'elle devait être incroyablement douce, plus bas. Il avait envie de venir essayer, de glisser sa main sous son sous-vêtement pour voir si elle était aussi chaude et humide qu'il l'imaginait.
Son loup était tout à fait pour, il proposait même de retourner Camille sur le dos pour venir la lécher. Enzo en eut l'eau à la bouche. Mmh, il rêvait de lécher Camille toute entière, sauf que la lécher-là était un privilège qu'elle ne lui avait pas encore accordé.
Il la sentait qui se réveillait doucement, et il songea qu'il valait mieux pour lui qu'il repose sa main à un endroit convenable.
Camille soupira d'aise en sentant une chose chaude et rugueuse à deux doigts de sa féminité. La chose s'était baladée sur son sein et l'avait grandement excité avant de venir courir sur son ventre et enfin elle semblait décider à passer aux choses sérieuses.
La jeune louve luttait pour rester dans son rêve, elle ne voulait pas se réveiller, c'était si bon. En plus la chose avait l'odeur agréable, un mélange de sauvagerie et de dangerosité.
Sauf qu'au lieu de descendre plus bas, elle remonta pour se poser sur son ventre.
— Camilla... chuchota une voix grave et langoureuse contre son oreille.
Elle reconnut la voix d'Enzo, sans surprise. Pourquoi son rêve érotique l'aurait-elle amené autre part qu'entre les bras de l'homme qu'elle désirait ?
S'il pouvait juste arrêter de la faire languir et venir la caresser, ce serait parfait...
Le rêve réagissant à ses envies, la main calleuse du mal glissa jusqu'à sa culotte, mais il ne passa pas la barrière de tissus.
— Camilla, il faut que tu te réveilles maintenant.
Non ! Elle n'avait pas envie de se réveiller ! Pourquoi fallait-il que même dans ses rêves, il soit contrariant ?
Le Enzo de son rêve rit en venant embrasser sa gorge.
Elle se demanda un instant d'où il se permettait de poser ses lèvres sur cet endroit, car c'était un privilège qu'elle n'accordait pas à tout le monde. Puis elle se souvint qu'elle rêvait, et qu'il n'y avait donc pas de raison qu'il ne le fasse pas, parce qu'elle adorait ça.
— Tu veux que je te caresse, Camilla ? demanda-t-il.
Très réaliste, ce rêve, remarqua-t-elle. Même là il posait des questions stupides ! Évidemment qu'elle voulait qu'il la caresse, si seulement il pouvait se dépêcher elle avait de plus en plus de mal à s'empêcher de se réveiller.
— Peut-être que je préfère que tu sois réveillé pour ça, fit-il remarquer.
Non ! Elle ne voulait pas se réveiller ! Elle voulait continuer à dormir, elle voulait continuer ce rêve si agréable ! Elle ne voulait pas se réveiller et se souvenir pourquoi elle était triste. À cette pensée elle sentit son cœur se serrer et sa gorge fut obstruée par quelque chose.
Mais elle n'eut pas le temps de s'appesantir sur son chagrin, enfin la main d'Enzo se posa sur son sexe.
Sa main était grande et ses doigts, longs et épais, écartèrent avec douceur ses lèvres pour venir étreindre la perle de plaisir entre ses cuisses. Un soupir de pures satisfactions lui échappa, c'était exactement ce qu'elle désirait.
Ses mains d'homme étaient si agréablement rudes, abîmées par les nombreux travaux qu'il avait pratiqués, c'était une sensation incroyable. Il commença un lent mouvement de rotation sur sa perle de plaisir, la massant avec délice jusqu'à faire naître une chaleur humide entre ses cuisses. C'était encore meilleur quand il venait embrasser sa gorge, frottant son début de barbe contre la peau fragile de son cou.
Si seulement ce rêve pouvait ne jamais se finir... mais à chaque va et viens de plus en plus rapide et désordonné de sa main, elle sentait son sexe palpiter de désir et son corps se réveiller peu à peu. Comme s'il la sentait proche de la jouissance, sa main se fit plus pressante, venant fouiller ses chairs fondantes, glissant jusqu'à son entrée pour la taquiner avant de remonter son doigt humide jusqu'à son bourgeon.
Camille se raidit en sentant monter en elle cette vague familière et soudain, elle sentit ses crocs contre sa gorge et son corps entier se tordit d'extase.
Haletante et pantelante, la jeune femme ouvrit les yeux, comblée... et pas du tout seule.
Comme dans son rêve, qui après réflexion n'en était pas un, Enzo était derrière elle, une main dans son sous-vêtement, il la câlinait tranquillement après l'orgasme dévastateur qu'il lui avait donné.
– Bonjour, petit rayon de soleil, salua-t-il d'une voix délicieusement rauque en retirant sa main de son sous-vêtement.
Doucement, elle se retourna vers lui pour lui faire face.
Elle était brave, forte ! c'était une soldate, elle pouvait l'affronter.
– Ce n'était pas un rêve, hein...
Il souriait, le bougre, visiblement fier de lui.
– Non, en effet.
Elle déglutit difficilement.
– Et j'ai parlé à voix haute... hésita-t-elle.
Cette fois-ci, il gloussa.
– Oui.
OK, finalement, elle n'était pas forte ! Oh misère ! Comment une telle chose avait pu lui arriver ? Attrapant vivement son oreiller elle le plaqua sur son visage, priant pour disparaître.
Jamais, de sa vie sexuelle, elle n'avait eu un orgasme aussi plaisant ! En fait, jamais elle n'avait lâché les rênes ainsi, elle faisait toujours en sorte d'avoir le contrôle pendant ses rapports. D'ailleurs, les rapports se limitaient à ça : des rapports. Puis s'était tout, il n'y avait pas de discussions gênantes à la fin et le mâle faisait en sorte de disparaître avant qu'elle ne se réveille. Ou inversement.
– Hé, Camilla, j'ai fait quelque chose de mal... ? demanda Enzo en soulevant l'oreiller avec lequel elle essayait de s'étouffer.
Quelque chose de mal ? À part lui avoir offert le meilleur orgasme de sa vie sexuelle ? Absolument rien.
Elle avait déjà eu des orgasmes, bien sûr, de très nombreux orgasmes, elle ne s'était jamais embarrassée d'homme incapable au lit ou alors elle avait fait leur éducation. Mais le sexe avec Enzo... wouah ! Il n'y avait pas d'autre mot, en quelques minutes, il lui avait donné envie de baiser farouchement. Et elle se doutait que ce n'était qu'un avant-goût de ce qu'il pouvait proposer.
– Tu n'as pas voulu te réveiller, balbutia-t-il, visiblement gêné par son silence. Et quand j'ai essayé, tu as eu l'air si triste...
Et soudain la raison de son malheur et du pourquoi du comment, elle se trouvait là la frappa de plein fouet. Hier, ça avait été l'anniversaire de la mort de sa mère. Le premier jour d'hiver. Sans savoir pourquoi elle avait erré dans le manoir, comme à chaque fois, et elle s'était retrouvée devant la chambre d'Enzo. Elle était venue chercher du réconfort, comme chaque année à cette période. Mais il n'avait pas été là. Elle s'était dit qu'elle y resterait juste quelques minutes et qu'après elle irait chercher Ethan pour lui demander un câlin.
Mais une fois à l'intérieur elle n'avait plus pu sortir. Comme une enfant, elle s'était mise à pleurer toutes les larmes de son corps à la mémoire de sa défunte mère, qui avait eu une vie courte et malheureuse. Puis elle avait enfilé un de ses t-shirts. Celui qui portait son odeur profondément ancrée signe que ça faisait longtemps qu'il était à lui. Et elle s'était blottie dans son lit pour pleurer encore un peu. Elle avait fini par s'endormir.
– Camilla ? Chérie, tout va bien ? s'inquiéta de nouveau Enzo.
Sentant sa tristesse remonter, elle secoua négativement la tête.
– Tu peux me faire un câlin ? réclama-t-elle en croisant son regard.
Il ne lui fit pas remarquer qu'il pourrait difficilement se tenir plus proche d'elle. Au lieu de ça, il s'empressa de répondre à sa demande en l'entoura de ses bras pour la presser contre son torse ferme, chaud... et nu.
Camille avait beau savoir qu'elle ne pouvait pas rester éternellement dans les bras d'Enzo, elle n'avait pas envie de bouger. Pourtant, le jour se levait et déjà elle entendait les soldats qui résidaient à cet étage passer dans le couloir en parlant à voix haute.
— Camilla... commença Enzo en venant lui caresser distraitement les fesses.
Elle se figea, craignant qu'il ne respecte pas sa parole de la veille et lui pose des questions sur les raisons pour lesquelles elle était là. S'il le lui demandait, elle n'était pas certaine d'être capable de lui mentir. En fait, elle était presque sûre qu'elle lui dirait tout. Mais elle ne voulait pas lui dire, elle ne voulait pas qu'il sache à quel point elle était blessée et abîmée, même après toutes ces années, par les choix qu'avait faits sa mère alors qu'elle n'était qu'une petite fille.
– Allons prendre une douche, proposa-t-il alors. J'ai une patrouille ce matin, je vais être en retard.
Soupirant de soulagement, elle hocha vivement la tête. Elle aussi devait patrouiller ce matin-là, elle n'avait pas le temps de prendre un petit-déjeuner, mais elle chasserait en route.
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