La poche
Sur le chemin, Cassiopée ne sait pas trop ce qu'elle fait. Son frère est là, elle se sent mieux. En sécurité. Camille sait ce que ça fait, de connaître les autres qui n'aiment pas les gens qui ne sont pas comme eux. Parce que Camille était différent, de peau comme d'esprit. Comme Agnès. Camille avait un peu les yeux cernés, la bouche fatiguée, mais cela ne l'empêchait pas d'être vif. Il était beau, Camille. Aussi beau qu'à ses seize ans. Maintenant c'était au tour de Cassiopée. Elle repensait encore et encore à la jolie danseuse avec sa peau d'ambre brune. A ses yeux, oui, ses yeux, elle n'en avait pas encore parlé. Ses yeux étaient d'un brun noisette qui brillait sans lumière, et deux secondes devant vous donnaient un air de paradis. Camille à sa gauche avait une marche frénétique, triturait sans cesse quelque chose dans sa poche. Cassiopée laissa s'échapper un sourire qui fit respirer son frère. Elle devinait. Ça va bien se passer, le rassura-t-elle. Il souffla. Oui, ça allait bien se passer, mais d'abord Camille devait aller crier au scandale au lycée d'Agnès. C'était le même que celui de Cassiopée. Elle regretta n'avoir jamais levé la tête dans ces moments. Elle l'aurait rencontrée plus tôt. Elle l'aurait protégée.
Camille continuait à penser à son compagnon, et au petit morceau de métal dans sa poche droite.
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