69. Mon chaton

Pdv Eijiro


J'avais tellement hâte d'arriver à la fin du mois de juin. Il y a une dizaine de semaines, nous fêtions nos un an de couple et avant ça, notre toute première St Valentin, sans oublier Noël. 

C'étaient pour moi des occasions de passer du temps avec mon chaton, de le chouchouter et de le câliner, mais ce week-end, je le prépare depuis l'année dernière.


Il était encore en plein deuil et notre relation était à peine installée, alors pour ses 20 ans, je n'avais rien proposé à deux. 

Aujourd'hui, tout est différent, comme je l'espérais à l'époque.

Denki a fait énormément de chemin et quant à notre couple, c'est comme qui dirait le jour et la nuit. 

J'ai réservé dans ce petit hôtel romantique en bord de mer à seulement une heure et demie d'avion.


La période de vacances scolaires n'est pas encore entamée et le coin est réputé pour être calme. 

Je pense que c'est l'endroit parfait pour passer un moment en amoureux. Il n'y a que pour son cadeau que je vais attendre la soirée de son anniversaire, pour lui offrir en même temps que tout le monde.


L'année prochaine, j'aimerais bien faire comme Kat's avec le zoo et organiser une sortie tous ensemble. Par contre, je suis loin de pouvoir rivaliser avec ce qu'il a prévu dans deux semaines.

Mon meilleur ami et futur patron est imbattable en matière de surprise. 

Toute la petite bande devait déjà passer quelques jours au Japon avec nous, mais il a fait en sorte qu'Izu pense que ce ne soit finalement pas possible cette année.


Il a comploté dans son dos et a trouvé un hôtel en plein milieu de Tokyo où loger tout le monde. 

Bien sûr, il a calé les dates de façon à ce que l'anniversaire de son chéri tombe en plein milieu du séjour. 

Il a même invité presque à la dernière minute Hitoshi et Toru, qui se sont intégrés au groupe depuis quelque temps maintenant.


Nous passerons donc une dizaine de jours tous ensemble, avec évidemment plein de visites au programme. 

Pour le 15, d'après ce que j'ai compris, nous allons à Disneyland et le lendemain à Disneysea. Ce sont, là encore, des endroits où je n'ai jamais eu l'occasion de foutre les pieds, j'ai hâte.


Ce matin, pendant que Denki était en cours, j'ai bouclé sa valise et tout chargé dans ma voiture. 

Le trajet pour l'aéroport est court et le parking ne coûte pas très cher en hors saison, alors je n'ai pas voulu demander à quelqu'un de nous emmener.


Nous allons atterrir à Marseille et une petite heure de taxi plus tard, nous serons à Cassis. 

D'après mes calculs, nous serons sur place en milieu d'après-midi. Nous allons pouvoir nous poser dans notre chambre et nous balader un peu avant de dîner dans le petit resto en bord de plage que j'ai repéré en préparant notre escapade.


Mon chaton ne sait rien de tout ça, il pense que ses amis ont prévu des sorties tout le week-end. 

C'est pourquoi il se fige en me voyant garé devant le campus, alors que je devrais être en plein service au Higuma.


Denki : Qu'est-ce que tu fais là ?


Eijiro : Tu n'es pas content de me voir ?


Il se love dans mes bras à l'instant où je les lui ouvre et soupire d'aise.


Denki : Bien sûr que si


Eijiro : Je te kidnappe jusqu'à dimanche soir


Denki : Rien que tous les deux ?


Eijiro : Yep


*****


Arrivés à l'aéroport, il a bien fallu lui révéler notre destination. Il n'est jamais allé dans le sud de la France, alors de savoir qu'on allait juste à côté de Marseille lui a déjà fait très plaisir.


Une fois à l'hôtel, il était aux anges. Je nous ai réservé une chambre avec vue sur le Cap Canailles dans un établissement qui fait également spa. 

Je nous ai prévu une séance de massage demain après-midi et nous allons profiter du hammam, du sauna ou encore du bassin sensoriel durant tout notre week-end.


Après une promenade pour découvrir les environs, nous arrivons au restaurant. Il est encore plus beau et romantique que les photos ne le laissaient présager, je suis content de mon choix.


Eijiro : Demain soir, ça te dirait d'aller au casino ?


Denki : Un vrai casino ?


Eijiro : Oui, y'en a un pas loin. Ce serait juste pour jouer aux machines à sous, les autres trucs, je ne connais pas du tout. J'ai envie de tester l'ambiance de ce genre d'endroit


Denki : Trop bien !


Eijiro : Par contre, c'est ton anniversaire, donc je paye tout, y compris pour les mises


Denki : Ça me gêne, déjà le séjour a dû te coûter une fortune


Eijiro : Pas tant que ça et de toute façon, je vais bientôt gagner bien plus de fric qu'il ne m'en faut, alors profite


Denki : J'ai l'argent de ma grand-mère


Je ne pensais pas que nous aurions cette conversation si tôt, mais autant lui en parler maintenant.


Eijiro : Je me disais que tu pourrais le garder pour te faire plaisir et que moi, je pourrais gérer tout le reste des dépenses


Denki : En gros, que tu m'entretiennes comme Kat's avec Izu ?


Eijiro : C'est l'idée oui


Pourvu qu'il le prenne bien...


Denki : Pour être honnête, tu m'aurais dit ça y'a quelques mois, j'aurais refusé. Je trouvais cette façon de fonctionner "rabaissante", mais à voir comment Kat's est avec Izu, j'avoue que ça donne envie d'être à sa place. Puis, Kat's et toi, vous vous ressemblez beaucoup, alors je sais déjà que tu ne me donneras pas l'impression d'être dépendant de toi ou redevable


Eijiro : Ce n'est effectivement pas dans mes projets, mais si un jour, tu as le sentiment que c'est le cas, surtout dis-le-moi


Denki : Promis


Eijiro : Je suis tellement soulagé que tu le vois comme ça. Si tu avais dit non, j'aurais respecté ton choix, mais à moi aussi, de voir Kat's chouchouter Izu, ça me donne envie de faire pareil


Denki : Tu vas vraiment gagner tant que ça ?


Eijiro : D'après Kat's, oui. Il m'a dit qu'en plus de gagner plusieurs fois mon salaire actuel, le clan allait régler la quasi-totalité de mes dépenses. Apparemment, la maison dans laquelle Izu a grandi avait été payée par eux et que lorsqu'il l'a revendue, Hisashi a pu garder l'argent pour lui


Denki : Ah ouais, je vois, donc même si je ne participe pas d'un centime, t'es large


Eijiro : Totalement oui. Normalement, il me reste trois ans pour devenir Itame, mais je songe à arrêter avant pour me consacrer à fond sur mon rôle de bras droit. À partir de là, je commencerai à être payé par le clan


Denki : Tu ne voulais pas aller au bout ?


Eijiro : À la base si, mais plus j'avance dans ma formation avec Haneki et Hisashi, plus je me demande ce que je fous à faire des sushis. Puis y'a les horaires, le fait que j'ai dû batailler pour avoir mon week-end, par exemple. Devenir Itame c'était pour rendre hommage à ma mère, mais je me dis qu'elle serait déjà fière de moi d'être allé aussi loin


Denki : Sachant qu'elle considérait le clan Bakugo comme ses sauveurs, elle le serait également de savoir que tu vas y être haut placé. Par contre, même si on peut se payer une maison, on peut rester à la coloc au moins jusqu'à la fin de mes études ?


Eijiro : Bien sûr, ça nous laissera le temps de trouver quelque chose dans le quartier


Denki : Ce serait le top


Eijiro : Avec moi qui vais bosser pour Kat's et toi avec Izu, c'est mieux qu'on soit à côté


Denki : Ça fait bizarre d'avoir ce genre de conversation après à peine plus d'un an de relation


Eijiro : Tu penses que c'est trop tôt ?


Denki : Pas du tout, j'ai l'impression d'être avec toi depuis toujours, alors ça me semble totalement logique. C'est justement ça qui est troublant, pour nous ça coule de source, alors que vu de l'extérieur de façon objective, c'est effectivement prématuré


Eijiro : Tu m'as fait peur


Je soupire de soulagement, et cette andouille ne trouve rien de mieux à faire que de se foutre de moi. 

Il ne s'en rend pas toujours compte, mais désormais il arrive à me dire ce qui lui passe par la tête sans aucun filtre.


Le problème, c'est que parfois ça sort de manière tellement naturelle qu'il en oublie que je ne lis pas dans les pensées. 

J'ai pris l'habitude de le questionner tout de suite avant d'interpréter de travers et heureusement, sinon j'aurais flippé d'avoir trop précipité les choses.


C'est très appréciable de le savoir si à l'aise avec moi, surtout quand on sait la marge de progression qu'il y avait quand on s'est rencontrés. 

Ça me donne l'impression d'être unique, privilégié et ça me rend heureux.

Il n'y a que lors de nos câlins qu'il n'arrive pas encore à tout exprimer, mais il commence à le faire de plus en plus. 

Il reste quelqu'un de timide et de pudique, alors je sais très bien que je dois être patient là-dessus.


De toute façon, ce n'est pas comme si je pouvais douter un seul instant de ses sentiments ou encore de son désir. 

Tous ses gestes, ses regards, ses mots et ses réactions me le hurlent à chaque instant, alors ce n'est pas comme si j'avais besoin d'être rassuré, il est et restera mon chaton...

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