68. Rencontre

Pdv Katsuki


Le temps file à une vitesse incroyable, nous sommes déjà fin avril. Faut dire qu'avec les voyages au Japon, nous sommes toujours occupés. 

Nous y sommes retournés rien que Deku et moi pour fêter mon anniversaire.


Mon père en avait encore beaucoup trop fait, mais quand même moins que pour mes 20 ans, heureusement. 

Nous avons pu passer des moments en amoureux et d'autres en famille, c'était sympa.


Ma sœur prépare son mariage avec l'aide de ma mère. Elles se sont toujours très bien entendues, mais là, elles sont carrément complices. 

En même temps, c'est le genre d'évènement où une jeune femme a besoin d'une maman à ses côtés.


Aujourd'hui c'est le premier jour de cours et je commence fort. J'ai passé des heures à faire ce devoir et il a fallu que je l'oublie sur le plan de travail de la cuisine. 

Je voulais le relire en prenant mon petit déjeuner...


Par chance, Deku a une longue pause à midi, parce que moi, je n'ai qu'une heure, alors à moins de ne pas manger, j'étais foutu. 

Bon, par contre, il ne connait que Manon et avoir la moitié de ma classe face à lui, il aurait eu du mal, alors je vais le rejoindre sur le parking.


Je sais très bien que la petite bande avec laquelle je traîne depuis la rentrée m'a suivi. Je leur ai montré des photos en début d'année, autant pour rassurer Deku que pour pouvoir me vanter, et je crois qu'ils crèvent d'envie de le voir en chair et en os.


Comme je pouvais m'en douter, il ne sort de la voiture qu'une fois qu'il m'a en visuel. Il est de moins en moins fébrile dans les endroits remplis d'inconnus, mais ça reste parfois compliqué.


Katsuki : Merci mon ange, tu me sauves


Je saisis mon devoir qu'il me tend avec un petit sourire, le range avant de prendre son visage en coupe et de l'embrasser tendrement.


Izuku : Tes potes ne sont absolument pas discrets


Katsuki : Je leur ai pourtant dit de nous foutre la paix, mais ils sont curieux


Izuku : Tant qu'à faire, présente-les-moi si tu as le temps avant de reprendre les cours


Katsuki : Sûr ?


Izuku : Oui, comme ça c'est fait


Je sens bien que ça le stresse à mort, surtout lorsque je fais signe à ces abrutis de venir et qu'ils courent presque jusqu'à nous. 

Je passe mon bras autour de sa taille, ce qui le fait sursauter, puis soupirer d'aise.


Katsuki : Puisque vous n'êtes pas fichu de faire ce qu'on vous dit, je vous présente Izuku


Manon : Bonjour Izuku. Comment vas-tu ?


Izuku : Bien et toi ?


Manon : Nickel


Katsuki : Du coup, tout à droite, tu as Chloé puis Lucas, Florian, sa copine Manon que tu connais déjà, Pierre, Emma, Sarah, Théo, Lucie, Antoine, Valentin, Maxime et Anthony


Izuku : Enchanté, m'en voulez pas si je ne retiens pas vos prénoms


Lucas : T'en fais pas ça, j'ai mis des semaines à m'en souvenir alors qu'on se voit tous les jours


Sarah : Ta coloration est superbe, tu vas dans quel salon ?


Izuku : Je vais à L'entracte, dans la rue d'Entraigues


Valentin : C'est marrant, je me suis déjà fait la réflexion en voyant les photos, mais là c'est flagrant, tu ressembles à l'elfe de Tamahoshii sur Insta, avec un bonus taches de rousseur


Alerte, Deku est en train de piquer un fard, je ne savais qu'il le suivait sur les réseaux. Je caresse le bas de son dos avec mon pouce pour tenter de le détendre.


Izuku : C'est... parce que c'est moi


Valentin : Il t'a dessiné ? Classe !


Izuku : Non... c'est moi Tamahoshii


Valentin : Wouaw, je suis honoré de faire ta connaissance, j'adore tes dessins, t'as un talent de malade


Izuku : Merci


Lui qui veut rester discret, là c'est raté... Il regarde ses pompes, ne sachant plus où se foutre. Je ressers mon étreinte avant de lever les yeux sur eux en tentant de ne pas paraître énervé.


Katsuki : Évitez de répéter ça autour de vous, il veut garder l'anonymat


Valentin : Bien sûr, pas de souci. Pardon si je t'ai gêné Izuku


Izuku : T'inquiète, tu ne pouvais pas savoir


Katsuki : C'est l'heure de retourner en cours. Encore merci de m'avoir apporté mon devoir mon ange


Après un petit baiser pour éviter qu'il surchauffe et lui avoir dit que je l'aime, tout le monde l'a salué et nous nous sommes dirigés vers notre salle. 

Évidemment, Valentin a montré à tout le monde les dessins de Deku, c'est pourquoi je n'ai pas été étonné qu'ils ne parlent que de lui à chaque intercours.


N'empêche, je suis fier de mon Deku, il a dit qu'il était Tamahoshii presque sans hésiter ou bafouiller. C'est un grand pas pour l'artiste qui ne s'assume pas tel qu'il est.


Je le lui répète souvent, mais il ne va pas pouvoir rester dans l'ombre toute sa vie, ou alors très difficilement. 

Là, qu'il se fasse griller en quelques secondes par Valentin, j'espère que ça va l'aider à en prendre conscience et qu'il va travailler là-dessus.


Déjà, avec ses profs et quelques camarades de classe, il arrive à montrer certains dessins, ils connaissent d'ailleurs son nom d'artiste. 

C'est plus facile, car le contexte est propice à partager ses œuvres, mais en dehors, Deku a encore beaucoup de mal.


Ce qu'il s'est passé ce midi m'inquiète, c'était peut-être trop tôt pour lui, donc ça peut empirer les choses autant que ça peut les améliorer. 

Ce dont j'ai peur aussi, c'est que de rencontrer les étudiants avec qui je passe mes journées ravive sa jalousie.


Désormais, il peut carrément mettre des visages dans les films qu'il se fait lorsqu'il m'imagine à la FAC. 

Heureusement, depuis la St Valentin, ça va beaucoup mieux de ce côté-là, mais rien ne garantit que de les voir aujourd'hui ne lui ait pas fait faire machine arrière.


Je serai vite fixé, puisqu'il ne va pas tarder à rentrer à la maison. Je suis déjà rassuré de ne pas l'avoir retrouvé à m'attendre. 

Il y a quelques mois, il aurait séché les cours, se serait mis en boule dans notre canapé et aurait compté les minutes jusqu'à mon retour.


Il ne tarde pas à se garer, puis à passer la porte et à m'adresser un merveilleux sourire. Je m'avance vers lui tandis qu'il retire ses chaussures. 

Lorsqu'il se redresse, je pose mes mains sur ses hanches. Il passe les bras autour de mon cou et se hisse afin de m'embrasser avec cette douceur dont je ne me lasserai décidément jamais.


Katsuki : Tu as passé une bonne journée mon ange ?


Izuku : Oui et toi ?


Katsuki : Ç'a été. T'as pas trop ruminé la rencontre de ce midi ?


Izuku : Si, à mort


Katsuki : Sur le fait que Valentin te suive sur Insta ou que je te les ai présentés ?


Izuku : Un peu des deux, mais ça va, t'inquiète. En fait, ça m'a fait du bien de les voir


Katsuki : Ah ?


Izuku : Plus précisément, ton attitude protectrice avec moi devant eux m'a rassuré. Ce qui m'a fait gamberger, c'est seulement que je n'étais pas prêt à les rencontrer


Katsuki : J'ai flippé l'espace d'un instant


Izuku : Et pour ton pote qui me suit, comme tu me l'as assez répété, je dois m'y faire. Vouloir garder l'anonymat a forcément ses limites et de toute façon, tu as tout de suite dit qu'ils devaient garder cette info pour eux. Puis pour être franc, ça m'a fait plaisir que Valentin dise adorer mes dessins, c'est la première fois que quelqu'un que je ne connais pas me le dit


Katsuki : En dehors de tes milliers d'abonnés...


Izuku : Difficile de savoir si les gens sont sincères quand ils sont derrière un écran. Quant à mes proches ou mes profs, j'ai toujours peur qu'ils ne soient pas objectifs. Là, ça se voyait qu'il était vraiment fan de mon travail


Katsuki : Donc cette rencontre a occupé tes pensées, mais dans le bon sens si je comprends bien


Izuku : Exactement


Katsuki : Faut que je te dise, quand tu as dit que tu étais Tamahoshii, j'étais putain de fier de toi


Je le sers dans mes bras, je suis tellement soulagé qu'il voit les choses de manière positive. 

Honnêtement, j'ai vérifié toute l'après-midi sur son compte s'il n'avait pas supprimé son elfe pour éviter qu'on le reconnaisse à nouveau.  

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