46. Cérémonie
Pdv Izuku
Je n'ai pas été surpris de la proposition que Kacchan a faite à Eiji, ni qu'il me l'ait cachée. Je savais qu'il comptait faire de mon père son associé et que Masaru avait donné son accord, mais pas qu'il devait le remplacer.
Je suppose qu'il attendait de le lui avoir demandé avant d'en parler à qui que ce soit et puis après tout, il s'agit des affaires du clan, donc il n'a pas à me tenir informé.
Ça ne l'a pas empêché de me dire qu'il était désolé d'avoir gardé le secret.
Aujourd'hui du coup, Masaru va annoncer au clan qu'Eiji va devenir le bras droit de Katsuki durant la cérémonie d'allégeance.
Pour des membres lambdas, il n'y a pas besoin de passer par là, mais pour tous ceux qui ont un rôle important, il y a un rituel à respecter.
Eiji devait déjà se plier à cette tradition, car c'est un proche de Kacchan. S'il avait voulu avoir son propre restaurant, ici ou en France, il aurait dû le faire aussi, même en ayant déjà prêté allégeance une première fois de manière "classique".
Dans ce cas-là, c'est très simple, si la personne vit ou travaille dans la zone gérée par le clan, ils se renseignent sur lui, puis elle rencontre Masaru afin de valider son intégration en tant que membre.
Si c'est quelqu'un d'extérieur, il doit faire la demande, puis il y a une enquête approfondie et une sorte de période d'essai avant d'être membre.
Ensuite, il y a donc les proches des haut placés, les dirigeants d'entreprise et les propriétaires de biens immobiliers sous la protection du clan qui doivent suivre un protocole bien précis.
Déjà, il y a, là aussi, une enquête très poussée qui est faite, après, il y a un entretien avec Masaru, c'est ce qu'Eiji a fait ce matin justement.
Pour finir, il y a une cérémonie à laquelle sont conviés tous les membres, mais seuls les plus importants sont obligés d'y assister.
Je pensais devoir faire la même chose un jour, parce qu'évidemment, je veux faire partie du clan Bakugo, sauf que Masaru m'a ri au nez en me disant que j'en étais déjà un.
Il m'a dit "Pourquoi je te demanderais de passer par là alors que tu es le fils de l'homme en qui j'ai le plus confiance au monde ? Et par-dessus le marché, tu es le compagnon de mon fils, sans oublier que tu es aussi son meilleur ami depuis toujours, je pense qu'il me tordrait le cou si j'osais ne serait-ce que faire une enquête sur toi".
Au moment d'entrer dans la grande salle commune du quartier général, j'appréhende beaucoup, mais certainement moins qu'Eiji.
Il y a déjà énormément de monde dans tout le reste du rez-de-chaussée, qui vont suivre la cérémonie de loin.
Je vois que sont présentes toutes les personnes qui étaient à l'anniversaire de Kacchan. Ses « amis » me font tous un immense sourire.
Je ne saurai dire s'ils sont sincères ou non, enfin si, je sais déjà que celui de Chinami ne l'est pas.
Masaru fait signe à Kacchan de se mettre à sa droite. Je m'apprêtais à me mettre avec ses petites sœurs, mais il m'entraîne avec lui pour que je m'installe à ses côtés, sur la chaise que je pensais être destinée à Mio.
Elle arrive accompagnée de son mari, ils prennent place à la gauche de Masaru. Mitsuki, elle, contourne le siège du chef pour se tenir debout derrière lui, tandis que Ayame et Takara s'installent à la gauche de leur mère.
Du coup, je comprends que "je te considère comme mon fils" n'était pas une façon de parler. Je pense aussi qu'il veut rendre notre relation à Kacchan et moi officielle.
J'ai cru comprendre qu'à nous voir ensemble à notre première visite, il avait laissé entendre que finalement, c'était ridicule de vouloir rester discret à ce sujet.
Je ne sais pas ce qui l'a convaincu, mais j'apprécie, même si c'est également un poil gênant d'être face à tout le monde comme ça.
Je sais bien qu'au quotidien, ça ne changera pas le fait qu'on ne doit pas être démonstratif, parce qu'au Japon, tolérance ou pas, ça ne se fait pas de s'exposer.
Eiji arrive avec Haneki, qui ne peut s'empêcher d'avoir un petit rictus rempli de fierté. Je vois trois jeunes hommes lui sourire, ses anciens amis de l'époque du gang, je présume.
Une fois face à Masaru, Haneki va rejoindre l'assemblée et Eiji met un genou à terre. Il récite les préceptes et les lois qui régissent le clan, avant de relever la tête vers nous.
Normalement, c'est Masaru seul qui devrait se lever et lui tendre la main, mais Kacchan le fait aussi.
La symbolique de ce geste, l'aider à se relever et l'inviter à se mettre entre eux avant de le présenter, est très forte.
Masaru annonce qu'il deviendra le bras droit de Kacchan et qu'il doit être considéré comme tel dès maintenant.
Je vois que certains retiennent leurs larmes tout comme les intéressés, mais aussi que d'autres serrent les dents, comme Chinami et sa mère, par exemple.
C'est sûr que le petit nouveau qui est propulsé tout en haut de l'organigramme, ça fait mal au derche quand on a les dents longues comme elles.
J'avoue, je jubile, elles se prennent en pleine tronche l'officialisation de notre couple et l'annonce du numéro deux du futur chef le même jour, ça doit piquer fort leur égo tout ça.
Le plus drôle, c'est de voir à quel point elles sont capables de tout. Après la cérémonie, entre la mère qui demande ce que devient mon père et la fille qui tente de séduire Eiji, y'avait de quoi avoir la nausée.
Kacchan s'est fait un tel plaisir de les rembarrer toutes les deux en leur disant qu'ils étaient tous les deux pris. Il est resté cordial, certes, mais c'était clair pour tout le monde qu'il sous-entendait "allez frétiller du cul ailleurs".
Bien sûr, il y avait d'autres jaloux qui auraient bien fait part de leur façon de penser, mais Masaru, Haneki et Kacchan leur ont bien fait comprendre qu'il ne valait mieux pas s'en prendre à Eiji.
Après cette journée éprouvante, on a enchaîné avec une soirée organisée par les trois anciens membres du gang qui ont rejoint le clan.
Ils sont très sympas, mais la cérémonie et ensuite une sortie dans un bar, j'avoue que ça faisait trop pour moi.
Heureusement, comme à son habitude, mon adorable petit ami s'en est douté et après une petite heure passée là-bas, il a proposé de rentrer.
Nous les avons laissés s'amuser entre eux, en même temps, ils avaient sûrement plein de choses à se raconter et devant le fils du chef, ce n'est pas toujours évident.
Arrivés dans notre chambre, nous avons pris une douche un peu câline, puis nous nous sommes couchés.
Me retrouver seul avec mon Kacchan, me blottir contre lui, après une journée pareille, c'était tout ce dont j'avais besoin pour m'endormir dans les quelques secondes qui ont suivies le doux baiser qu'il a déposé sur mes lèvres.
Heureusement, les prochains jours seront bien plus calmes. Nous avons prévu de faire du shopping et quelques activités dans Tokyo avec Eiji, puis de passer du temps en famille lorsqu'il sera parti.
Ensuite, ce sera le début de notre voyage, j'ai hâte que Kacchan me fasse découvrir le Japon.
Je sais qu'il s'est donné beaucoup de mal pour nous prévoir différents parcours pour chacune de nos visites ici pour qu'à terme, nous ayons fait le tour du pays. Il y a plein d'endroits qu'il ne connaît pas non plus, ça va être génial de les explorer ensemble.
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