42. Le passé

Pdv Katsuki


Je me suis mis une telle pression concernant ce voyage que j'ai eu du mal à trouver le sommeil dans l'avion. 

Puis y'a le fait qu'Eiji nous accompagne, je ne pensais pas que ça me trotterait comme ça dans la tête. 

Depuis quelques semaines, à chaque fois que je le vois ou qu'on discute, je me demande si notre relation va changer après qu'il soit entré dans le clan.


Eijiro : Avant qu'on atterrisse, je dois vous parler d'un truc


Katsuki : On t'écoute


Eijiro : C'est à propos de mon passé. Je sais que ton père est au courant et que ça ne m'empêchera de devenir membre, mais vous allez forcément en entendre parler, alors...


Il semble très stressé, voire carrément honteux, il me fait un peu flipper.


Eijiro : En fait, avant de venir apprendre avec ma mère dans son restaurant, j'ai fait pas mal de conneries. C'est Haneki, qui est l'un de tes senseis, je crois, qui m'a remis dans le droit chemin à coups de pompe dans le cul


Katsuki : Si tu parles de celui qui a une grande balafre sur l'œil gauche, oui. Qu'est-ce que tu entends par "conneries" ?


Eijiro : J'ai rejoint une bande de mon collège quand je suis arrivé en 6ᵉ. C'était le genre à se bagarrer, à dealer de la drogue ou encore à voler. À l'époque, mon quartier n'était pas sous la protection du clan Bakugo, il fallait savoir se défendre pour survivre et j'avais peur pour ma mère. Je suis resté avec eux jusqu'à la dernière année de lycée. Un soir, je suis entré dans le restaurant de ma mère maculé d'un sang qui n'était pas le mien et Haneki était là. Il faisait le tour des commerces avec plusieurs membres pour se présenter, parce que le clan venait juste de récupérer cette partie de la ville


Katsuki : Et c'est de là qu'il t'a pris sous son aile


Eijiro : C'est ça, je lui ai donné des renseignements pour qu'il démantèle ce qui était en train de devenir un clan de malfrats. Certains se sont juste rangés, d'autres sont entrés au service des Bakugo avant de devenir membre et les mineurs, comme moi, ont été suivis de près par le clan. C'est aussi pour ça que je veux devenir membre, pour montrer ma reconnaissance


Katsuki : T'avais intérêt de filer droit


Eijiro : Ouais, Haneki ne déconne pas. Mais dans tous les cas, quand j'ai vu à quel point ma mère, qui ignorait tout de mes activités, a eu peur ce soir-là, ça m'a coupé l'envie de faire n'importe quoi. J'espère que ça ne changera rien entre nous, et avant que vous me le disiez, oui j'en parlerai à Denki, comme je lui parlerai de mon allégeance au clan, j'attends seulement que tu en parles le premier


Izuku : Bah y'a des chances que ça se fasse dans les mois à venir, parce que dans moins d'un an, on va parler de Yakuzas en cours. Puis t'inquiètes, ça ne change rien, c'est du passé


Katsuki : Il a totalement raison et si tu as envie d'en parler à Denki, faut pas t'en empêcher pour moi


Eijiro : Je vais attendre que notre relation soit un peu plus installée


Izuku : Tu as raison, il a besoin d'y aller par étapes, sinon il va paniquer


Katsuki : Et du coup, mon père, tu l'as déjà croisé dans le resto de ta mère ?


Eijiro : Je l'ai seulement vu de loin. Ma mère m'a présenté la première fois qu'il est venu et ensuite, je le saluais depuis les cuisines. Je ne pense pas qu'il se souvienne de moi


Katsuki : Il se souvient de ta mère, mais le connaissant, avec la mémoire d'éléphant qu'il a, il se souvient de toi aussi. Je parie qu'il ne m'a rien dit de tout ça pour te laisser l'occasion de le faire toi-même


Eijiro : Ça me fout la trouille de me retrouver face à lui


Katsuki : Il ne mord pas, encore moins si tu fais partie de mes amis et que je te fais confiance


Hôtesse : Monsieur, vous devez rejoindre votre siège, nous allons atterrir d'ici peu


Eijiro : J'y vais, merci. Et Kat's... moi aussi, je t'aime mec


Katsuki : Hors de ma vue avant que je t'étripe pour avoir dit ça devant Deku


Il file en rigolant, ce mec me rend chèvre, il adore me provoquer et sait pertinemment que ça me plaît. En fait, si je ne considérais pas Deku comme mon seul et unique meilleur ami, cette place reviendrait à cet abruti.


Izuku : T'es vache, on le sait tous qu'il ne le dit pas dans ce sens-là


Katsuki : Ouais, mais il me cherche avec ses déclarations à deux balles. Y'a que toi qui as le droit de me dire je t'aime, et il le sait


Izuku : Vous êtes des gamins tous les deux, c'est mignon


Katsuki : Qui est mignon ?


Izuku : Aurais-je touché un point sensible ?


Katsuki : Celui de nous deux qui est mignon, c'est toi


Izuku : Tu l'es aussi, pas de la même manière, c'est tout


Katsuki : Des exemples ?


Izuku : Déjà, y'a ta façon de te comporter avec moi


Katsuki : Je te l'accorde, mais c'est parce que c'est toi


Izuku : Avec tes sœurs, ta mère et tes amis, tu es gentil et attentionné, tu l'es même avec certains membres, comme Ikuno et Kasuma, pour ne citer qu'eux


Katsuki : C'est loin du futur chef yakuza que je suis censé être


Izuku : Je ne trouve pas, tu as aussi beaucoup de charisme et tu sais y faire quand il faut avoir de l'autorité. C'est juste que tout comme ton père, tu as deux facettes, une pour tes proches et l'autre pour le reste du monde


Katsuki : Tu t'en tires bien mon ange


Évidemment, mes sœurs et ma mère nous attendaient à l'aéroport, par contre, je suis étonné de voir mon père. Ayame se jette dans mes bras, avant de sauter dans ceux de Deku.


Katsuki : Je vous présente Eijiro


Mitsuki : Enchantée jeune homme


Masaru : Ravi de te revoir mon garçon


Eijiro : Moi de même, Bakugo-sama


Il s'incline, mon père s'approche et pose une main sur son épaule. Chez nous, c'est une façon pour le chef de montrer qu'il considère la personne comme un membre important du clan. 

Sachant qu'il n'en fait même pas encore partie, c'est un geste encore plus fort.


Pour aller jusqu'au QG, Deku et moi sommes montés avec Eiji dans la voiture de Mio. Il est resté silencieux, je crois que revenir au Japon lui met un sacré coup derrière la tête. 

Faut dire que la mort de sa mère a été une véritable épreuve.


Du peu qu'il en parle, je sais qu'elle est soudainement tombée très malade et quelques semaines plus tard, c'était fini. 

Je n'ai pas osé lui demander de m'en dire plus, mais j'espère qu'un jour, il aura envie de se confier.


Avec ce qu'il nous a dit tout à l'heure, je suppose qu'il s'en veut d'autant plus de ne pas avoir été plus proche d'elle durant les années qu'il a passé dans cette sorte de gang. 

Par contre, malgré la carrure qu'il a, il a un visage aux traits doux et un sourire chaleureux qui sont très loin du délinquant bagarreur qu'il a été.


Cette révélation aurait été impossible à deviner, surtout que son caractère n'a rien à voir avec son ancien lui. 

Je le crois à 200% lorsqu'il dit qu'il n'avait pas le choix, son quartier était tellement mal famé à une époque.


C'est simple, même s'il était sous la protection du clan, je n'ai jamais eu le droit d'y foutre les pieds tant que je n'avais pas terminé ma formation de futur chef. 

C'est con, j'aurais pu rencontrer Eiji plus tôt, peut-être que j'aurais eu la chance de connaître sa mère et de goûter ses délicieux sushis. 

Si nous étions devenus amis, j'aurais pu être là pour lui lorsqu'elle est morte.


En arrivant, c'est sans surprise que Haneki attendait devant l'entrée. En revanche, le voir prendre Eiji dans ses bras avec les larmes aux yeux, ça, je n'étais pas prêt. 

Cette armoire à glace a toujours le visage fermé, il ne sourit jamais, rit encore moins, et pleurer, bah je ne pensais même pas qu'il pouvait.

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