4. Négociations
Pdv Katsuki
Je n'ai pas traîné, après avoir raccroché avec Deku, je suis allé voir Mio. C'est vraiment une grande sœur en or.
Elle savait que je m'étais déclaré, que j'avais reçu une réponse et que j'allais lui parler du clan.
Du coup, elle n'est pas allée se coucher et a attendu que je vienne lui dire comment ça s'était passé.
Nous avons discuté des détails concernant notre idée, pour que je puisse en parler à mon père en ayant tous les arguments possibles.
J'ai obtenu un entretien avec lui juste avant le repas de midi.
Quand j'entre dans son bureau, je remarque qu'il semble soucieux, sûrement à cause de son dernier rendez-vous.
Masaru : Alors dis-moi tout. Je suis curieux, c'est la première fois que tu demandes à me voir aussi "officiellement"
Katsuki : J'aimerais te parler de ta succession
Masaru : Je suis d'autant plus intrigué
Katsuki : Si tu n'avais pas eu de fils, tu aurais mis Mio comme chef de clan ?
Masaru : Pour être franc, j'aurais bien aimé pouvoir le faire, elle le mérite amplement, mais c'est une femme, c'est compliqué
Katsuki : Mais si c'est moi qui la charge de diriger les affaires du Japon quand je serai chef de clan ? Tu pourrais même en faire ton bras droit en attendant, pour qu'elle apprenne directement à tes côtés
Masaru : Et toi ? Tu serais où pendant ce temps-là ?
Katsuki : En France
Masaru : Tu aimerais t'occuper des affaires que nous avons en France et confier celles du Japon à ta sœur, si je comprends bien
Katsuki : Oui
Masaru : Ce n'est pas bête comme idée, mais j'aimerais connaître la raison, autre que le mal du pays
Katsuki : C'est pour être avec Izuku
Masaru : Ne devait-il pas te rejoindre ici justement ?
Katsuki : Si, mais les choses ont changé
Masaru : Oh ! Ne me dis pas que tu t'es enfin aperçu que tu es amoureux de lui *ricane*
Il a dit enfin, donc il ne prêche pas le faux pour savoir le vrai... tout comme Mio, il avait compris bien avant moi et ça semble ne pas lui poser le moindre problème...
Katsuki : *hoche la tête timidement*
Masaru : Je suppose donc que si tu me demandes ça, c'est que c'est réciproque et que c'est pour pouvoir vivre votre amour au grand jour que tu veux aller vivre en France
Katsuki : C'est ça
Masaru : Je ne te cache pas que ça me contrarie un peu, mais d'un autre côté, je sais ce que c'est de ne pas pouvoir être avec l'amour de sa vie. Et puis, Hisashi aurait bien besoin d'un coup de main et j'espère qu'à vous deux, vous arriverez même à développer un peu nos activités
Katsuki : J'en ai l'intention
Masaru : Tu as parlé de tout ça avec ta sœur ?
Katsuki : Oui, c'est une idée qu'on a eue ensemble
Masaru : Dans ce cas, c'est d'accord, à une condition. Tu devras faire des études de commerce et de gestion après le BAC, en France si tu le souhaites, mais avant ça, tu devras finir de suivre les enseignements pour devenir chef de clan ici. Ensuite, tu n'auras plus qu'à adapter nos méthodes à celles qu'Hisashi t'expliquera une fois là-bas. Ça implique que ton Izuku va devoir t'attendre bien plus que les trois ans qu'ils vous restaient avant qu'il ne vienne ici
Katsuki : Je lui en ai déjà parlé et il a dit que si ça nous permettait d'être ensemble, ça valait le coup d'attendre plus longtemps
Masaru : Bien, alors faisons comme ça. Par contre, évidemment, pas un mot de tout cela en dehors de ta mère, Mio, Hisashi et Izuku pour l'instant. J'annoncerai ces changements à un moment importun, en faisant comme si l'idée venait de moi, sinon je vais passer pour un faible qui cède aux caprices de ses enfants *petit sourire en coin*
Je réponds à son sourire complice, puis nous discutons des détails, pour que je puisse tout expliquer à Deku et qu'on soit tous d'accord sur ce qu'on pourra s'autoriser ou non en France, mais aussi quand on viendra en visite ici.
Que les membres du clan sachent que je suis en couple avec un homme n'est pas un souci pour mon père. Par contre, ils ne doivent pas, surtout au Japon, nous surprendre en pleine démonstration d'affection.
Ça confirme ce que je pensais, que je sois avec Deku ne posait aucun problème dans tous les cas, mais si c'était lui qui était venu, nous aurions vécu cachés.
En France, au moins, sans parler de s'exposer sans aucune retenue, nous n'aurons pas à faire attention à qui pourrait nous voir nous tenir la main.
Je remercie mon père un bon milliard de fois et quitte son bureau soulagé. Je ne pensais pas que ce serait si facile.
C'est quelqu'un de doux et de compréhensif en privé, mais quand il est question du clan, c'est un homme de poigne, dur et inflexible.
Je suis heureux d'avoir eu à négocier avec mon père et non avec mon chef...
Bon, je le sais, j'ai trois ans de lycée et ensuite au minimum deux ans encore avec les enseignements du clan, puisque pour certaines choses, je dois attendre ma majorité.
Ça va être long, mais au moins, je peux faire mes études en France, ce qui me paraissait logique de toute façon si je dirige la branche française du clan.
Je ne pouvais pas attendre d'appeler Deku, alors je lui ai fait un mail d'un kilomètre, que j'ai envoyé sur la boite sécurisée d'Hisashi pour être sûr qu'aucune info ne filtre.
Je lui en ai envoyé un à lui en tout premier lieu, pour lui expliquer ce qui allait se passer et aussi, le remercier d'avoir été d'aussi bons conseils avec son fils et d'avoir approuvé notre relation.
Mine de rien, il va devenir mon beau-père, mais surtout, mon bras droit. Il va être sous mes ordres, ça fait bizarre de m'imaginer ça d'un coup...
Déjà que ça me fait toujours tout drôle d'avoir les membres qui m'appellent "jeune maître".
Il n'y a que les haut-placés qui utilisent mon nom, mais là encore, c'est "jeune Bakugo", seuls les très proches prononcent mon prénom.
Je sais que même en France, avec les membres du clan, ce sera difficile d'obtenir d'eux qu'ils m'appellent simplement M. Bakugo.
Autant, je sais que sur beaucoup de choses, ils se sont occidentalisés, mais il y en a d'autres qui restent bien solidement ancrées.
Heureusement, Deku étudie depuis le début du collège les traditions et l'histoire du Japon, et va continuer au lycée ainsi qu'à la FAC.
Il ne s'en étonnera pas s'ils sont aussi formels avec lui qu'ils le sont avec moi, mais il va avoir beaucoup de mal.
Après tout, si nous pouvons dire que nous sommes en couple, ça implique qu'il devient le conjoint du futur chef, donc les membres vont le traiter comme tel.
Katsuki : Salut !
Izuku : Salut, ça va ?
Katsuki : Nickel et toi ?
Izuku : Ton mail a refait ma journée. Je m'étais imaginé plein de possibilités, mais aucune n'était aussi géniale que celle-là *grand sourire*
Katsuki : C'est aussi pour ça que je ne voulais pas m'avancer. Si mon père avait dit non, ç'aurait été une grosse déception. Tu as passé une mauvaise journée du coup ?
Izuku : Bof, je m'ennuie en cours et là, j'ai visité mon futur lycée, c'est pas ouf
Katsuki : C'est celui où tu voulais aller pourtant, non ?
Izuku : Oui, mais parce qu'il y a toute une section dédiée au Japon, avec un tas d'options
Katsuki : Bah alors, c'est quoi le problème ?
Izuku : J'ai réalisé que ce n'était pas si différent du collège, les adultes te regardent de haut, les élèves passent leur temps à se plaindre pour des choses ridicules, bref c'est chiant
Katsuki : Pour la partie "basique" peut-être, pour les options, c'est sûrement différent
Izuku : C'est-à-dire ?
Katsuki : Tu seras avec d'autres élèves qui ont choisi d'être là, pareil pour les profs. Tu as de fortes chances de te retrouver avec des gens passionnés, comme toi. Tu ne m'avais pas aussi parlé d'options artistiques ?
Izuku : Si
Katsuki : Tu dis ça d'un air blasé, tu n'es pas content ?
Izuku : Humm
Katsuki : Attends là ! T'es quand même pas en train de me dire que tu ne comptes pas t'y inscrire ?!?
Izuku : Pour quoi faire Kacchan...
Katsuki : Mais bordel, t'es sérieux là ?!? T'as un putain de talent de dingue et toi, tu es en train de me dire que tu ne veux rien en faire ?!?
Izuku : N'exagère pas non plus
Katsuki : D'la merde, j'exagère rien du tout. Deku, t'as de l'or dans les doigts et dans ta tête, les histoires que tu dessines, elles sont trop canons, tu devrais en faire ton métier
Izuku : Dis pas de conneries, les années qu'il faut pour percer, si jamais tu y arrives et le peu que tu gagnes, franchement...
Katsuki : Attends ! Stop ! L'argent n'est pas un problème, alors tu oublies cet argument
Izuku : Je ne vais quand même pas me faire entretenir et passer mes journées à dessiner
Katsuki : Et pourquoi pas ? Tu peux te le permettre, alors fais-le ! Moi ça me va très bien d'être le seul à bosser. Je n'ai pas le choix, mais toi, tu l'as
Izuku : Je ne sais pas
Katsuki : Si tu le sais, t'en crève d'envie. Tu crois que je ne le sais pas, que ton rêve, c'est devenir mangaka ?
Izuku : Je ne te l'ai jamais dit pourtant
Katsuki : Ouais, mais je te connais beaucoup trop bien pour l'ignorer et maintenant, je sais pourquoi tu ne me l'as pas dit. T'avais peur que je te vois comme un fainéant qui dessine toute la journée, mais tu te goures complètement. Je serai au contraire très fier de dire que je suis en couple avec le talentueux Tamahoshii. Puis de l'argent, j'en ai plus qu'il n'en faut sans même compter ce que je gagnerais une fois à la tête de la branche française. Alors, tu vas réaliser ton rêve, me laisser "t'entretenir" comme tu dis et passer tes journées à dessiner jusqu'à la fin de tes jours si tu en as envie. C'est pas négociable, d'accord ?
Izuku : *commence à pleurer* D'accord
Bon, ce sont des larmes de joie, mais dans ces moments-là et encore plus depuis hier, je ressens vraiment cette brûlure dans ma poitrine de le savoir si loin de moi, j'aimerais tellement le prendre dans mes bras.
**Tamahoshii est le nom d'artiste d'Izuku, c'est une contraction de deux mots en japonais. Je voulais un pseudo qui rappelait les étoiles, à cause de ses taches de rousseur.
Du coup, Tamahoshii, c'est tiré de «étoile» et «âme» en japonais, soit "hoshi" et "tamashii"
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