28. Hisashi
Pdv Izuku
J'en reviens pas de ce que j'ai osé faire avec Kacchan ce matin. Ça m'a pris sans prévenir, je me suis lancé avant que mon cerveau commence à se poser un milliard de questions et ensuite, j'étais pris dans l'euphorie du moment.
Kacchan a su faire exactement ce qu'il fallait pour m'inciter à aller au bout de mon envie et franchement, c'était génial.
En deux mois, il m'a déjà énormément rassuré sur son attirance, tout en respectant le fait que j'ai besoin de temps et d'y aller par étapes.
Le fait qu'il me voit seulement vêtu d'une serviette n'était pas prévu au programme, mais là encore, il a su me pousser sans me forcer et ç'a payé.
J'étais certes hyper gêné, malgré tout, ça m'a fait beaucoup de bien de l'entendre dire qu'il me trouvait magnifique.
Même si j'ai prétendu douter de son objectivité, je le savais complètement sincère, j'avais seulement du mal à l'intégrer comme une réalité.
C'est plus fort que moi, mon manque de confiance et ma timidité sont toujours là pour m'empêcher de croire qu'un mec comme Kacchan puisse m'aimer et me désirer.
Heureusement qu'il est particulièrement attentionné, tactile, câlin et qu'il ne tarit jamais d'éloges ou de mots d'amour, sinon je passerais mon temps à me demander si tout ça n'est pas un rêve.
Faut dire qu'il est tellement beau, intelligent, charismatique, tout le monde se retourne sur son passage, alors je me sens tout petit à côté.
En plus ici, je ne peux pas montrer qu'il est à moi, alors ce qu'il s'est passé ce matin, je crois que j'en avais besoin.
Ça faisait très "marquage de territoire" et pour être franc, c'était clairement mon intention.
C'était complètement inconscient de ma part, mais je pense que c'est ça qui m'a donné envie de lui sauter dessus au réveil.
J'ai rencontré quelques membres du clan, dont les senseis de Kacchan, qui honnêtement foutent la trouille de prime abord. Ils ont tous une carrure impressionnante et un visage fermé quand on les croise, puis une fois les présentations faites, ils sont très sympas.
Ce qui m'a fait le plus bizarre, ce n'était pas de voir les gens s'incliner devant Kacchan et l'appeler jeune maître, j'y suis presque habitué, mais de les voir faire ça avec mon père. C'était une première pour moi.
Avec les années et aussi parce qu'il me cachait son appartenance au clan, en France, les membres ont fini par se comporter « normalement » avec lui.
Par contre, ici, il est réellement traité comme le second du chef, quant à moi, étant son fils et « l'ami » de Kacchan, j'ai le droit au même traitement.
Mon père est très à l'aise dans ce milieu et surtout dans cette ville, qu'il a pourtant quitté définitivement peu de temps avant ma naissance.
Nous roulons dans des rues en périphérie et au vu de l'âge que les maisons semblent avoir, je suppose que l'endroit où il a grandi n'a pas dû trop changer.
Hisashi : Vingt ans que je ne suis pas venu ici et notre maison de famille est toujours là. Franchement, je pensais qu'ils finiraient par en faire un quartier avec plein d'appartements
Izuku : C'est celle-ci ?
Hisashi : Oui, c'est minuscule hein ! Surtout comparé à notre maison en France, et à la vôtre, n'en parlons pas. Mes parents étaient pauvres et c'est juste un heureux hasard que je sois tombé sur Masaru. Ou plutôt, ses parents ont été ma bonne étoile lorsque je me suis retrouvé sans rien
Izuku : Tu ne m'as jamais dit comment tu l'avais rencontré
Hisashi : Tes grands-parents sont décédés dans un accident de voiture quand j'avais 7 ans et c'est l'une de mes tantes qui est venue s'occuper de moi. Elle a cherché du travail et s'est retrouvée à être au service du clan. Elle m'a emmené avec elle un jour où il n'y avait pas école et qu'elle n'avait pas de moyen de me faire garder. Masaru était un petit garçon renfermé qui ne parlait pas beaucoup et qui avait du mal à se faire des amis, mais avec moi, ç'a tout de suite matché. À partir de ce moment-là, j'ai suivi les cours à domicile avec lui, je passais mes journées et parfois mes nuits chez les Bakugo, nous étions vraiment comme des frères
Izuku : On dirait Kacchan et moi, mais dans une version différente. Vous m'avez donné l'impression d'être aussi proches que si vous vous étiez quittés hier, c'est fou ce lien qui perdure malgré la distance
Hisashi : On espérait qu'il se passe la même chose entre vous. Quand il est venu chercher Mitsuki, il a tenté de le cacher, mais il était vraiment triste de vous séparer
Izuku : Dans ce cas, pourquoi vous avez tellement douté que notre relation soit solide ?
Hisashi : Parce que ça nous est arrivé, d'être à deux doigts de confondre amitié et amour. Nous n'avons jamais franchi le pas, si je peux le dire comme ça, et nous avions peur que ce soit l'éloignement qui vous perturbe et que vous vous trompiez, vous aussi
Izuku : T'as cru être amoureux de Masaru ?
Hisashi : Juste avant de rencontrer ta mère, ça faisait des mois que je me torturais l'esprit avec ça et lui aussi. C'est de tomber amoureux de vos mères qui nous ont fait réaliser la différence avec nos sentiments l'un envers l'autre. Heureusement d'ailleurs, parce que sinon, on aurait voulu au moins essayer et ç'aurait pu mettre en péril notre amitié et on avait peur de ça pour vous
Izuku : Mais finalement, vous étiez convaincus avant même que Kacchan ne revienne en France, non ?
Hisashi : Disons que chacun de notre côté, on voyait bien que c'était bien plus concret et réel qu'entre nous. Puis moi en plus, je t'avais toi à la maison, qui te confiait à moi, et j'avais aussi Katsuki qui me parlait de toi. C'était difficile de ne pas y croire à vous entendre tous les deux parler de l'autre, de vos projets, de ce que vous ressentiez
Izuku : Pour être franc, votre attitude à tous les deux, à la fois dans le soutien et dans la mise à l'épreuve, ça nous a aidé à garder les pieds sur terre et aussi à être certains de ce qu'on ressentait
Hisashi : J'aurais parié que vous nous en vouliez, au moins un peu
Izuku : Je ne nie pas qu'on vous a maudit plus d'une fois, mais avec le recul, on aurait plutôt envie de vous remercier
Hisashi : On va rendre visite à tes grand-parents ?
Izuku : Avec plaisir oui
Hisashi : Descend, on va y aller à pied, le cimetière est à deux rues
Nous ne marchons effectivement que quelques minutes, nos bouquets à la main. L'endroit est petit, mais très beau, avec beaucoup de parterres de fleurs, du coup comme nous sommes en Avril, certaines variétés ont commencé à colorer les lieux.
Hisashi : Je te présente ta grand-mère Harumi, ton grand-père Kazuma et ta grande tante Yomi, qui est décédée quand j'avais ton âge
Izuku : Celle qui t'a élevé je suppose
Hisashi : Oui
Izuku : On a de la famille encore en vie ?
Hisashi : Ouais, j'ai deux autres tantes du côté de ta grand-mère, mais quand je me suis retrouvé orphelin, elles étaient déjà mariées à des membres d'un autre clan. Du coup, à partir du moment où Yomi a commencé à travailler pour les Bakugo, ses sœurs ont coupé les ponts
Izuku : Ouais, donc notre famille, c'est celle qu'on a choisie
Hisashi : C'est ça ! Tu verras que même en étant à des milliers de kilomètres d'ici, une fois intégré au clan, il fait partie de ton identité
Nous sommes restés un long moment devant ces trois tombes. Mon père m'a raconté le peu de souvenirs qu'il lui restait de ses parents.
Il a continué à vivre dans leur maison jusqu'au décès de Yomi, ensuite, il l'a vendue et s'est installé définitivement au quartier général.
Avec Masaru ils avaient pris un pied-à-terre en France, dans lequel mon père devait vivre quand Masaru s'est retrouvé à devoir rester au Japon et lui a confié les affaires françaises.
Quand il a appris que ma mère était enceinte, il a préféré acheter une maison, celle dans laquelle j'ai grandi.
Je me demande si à terme, il ne va pas vouloir retourner au Japon, après tout, il n'a plus besoin de s'occuper de moi et bientôt Kacchan pourra gérer les entreprises du clan tout seul.
Mais je sais aussi que mon père aime beaucoup vivre en France, alors il fera peut-être moitié moitié d'ici quelques années.
Cet après-midi avec lui m'a énormément appris sur mon père, que je connais pourtant déjà très bien. J'avais découvert son appartenance à un clan yakuza lorsque Kacchan m'a parlé de sa famille, mais je ne connaissais rien de son passé.
Désormais, j'ai l'impression d'être bien plus proche de lui que je ne l'étais et je comprends aussi certaines choses, notamment pourquoi il n'a jamais cherché ma mère.
Être rejeté par un ou plusieurs membres de sa famille parce qu'on n'est pas comme eux, il l'a vécu et il voulait m'épargner ça, sachant pertinemment ce qu'elle pensait des yakuzas.
Il se doutait qu'à être lié comme je l'étais à Kacchan, amicalement à l'époque, j'allais vouloir rejoindre le clan Bakugo un jour et que ma mère me tournerait le dos, si elle n'avait pas carrément refusé de me connaître.
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