17. Étapes
Pdv Katsuki
Dix jours que je peux le toucher, l'embrasser, avoir le parfum fruité et musqué à la fois de sa peau dans les narines et pourtant, la frustration n'a jamais été si grande.
Je crève d'envie de le couvrir de caresses et de baisers, d'explorer son corps nu, mais je pète de trouille.
Je sens bien qu'il n'est pas prêt, et en même temps, qu'il apprécie que je prenne l'initiative, que lui aussi désir plus, seulement si je vais trop vite, il va paniquer et se braquer.
Comble de la tentation, il m'a proposé de faire une séance de sport ce matin et n'a rien trouvé de mieux que d'enfiler un short, court, qui lui moule le cul, sans parler de son haut trop ample qui laisse entrevoir son torse au moindre mouvement.
Pour ma part, j'ai mis un bas de jogging et un débardeur, moulant certes, mais rien d'aussi aguicheur que lui, néanmoins, il louche sur mes abdos je crois.
Faut dire que depuis que je suis là, je ne porte que des tee-shirts, même pour dormir. Du coup, je décide de l'enquiquiner et soulève le tissu.
Katsuki : C'est mieux comme ça ? *petit sourire en coin*
Izuku : Te la joue pas, je les ai vus mille fois
Katsuki : Et à tous les coups, tu vires au pivoine
Plutôt que de râler ou de rétorquer, il fait une chose à laquelle je ne m'attendais pas du tout.
Il tend la main vers moi et vient la poser sur mon ventre, avant de parcourir les sillons du bout des doigts.
C'est très agréable, mais il m'effleure, alors ça chatouille aussi, donc je ne mets pas longtemps avant de ne plus pouvoir me retenir.
Katsuki : Tu me chatouilles Deku
Izuku : Oui, je sais, c'est le but, ça t'apprendra à me tenter
Katsuki : C'est pas un mal de l'être, si ?
Izuku : Ça l'est si je suis le seul qui puisse y céder, ce n'est pas juste
Katsuki : Si les choses ne doivent aller que dans un seul sens durant quelque temps pour que tu te sentes à l'aise, je peux le supporter, tu sais
Izuku : La bosse dans ton pantalon prouve le contraire, je t'ai à peine touché
Katsuki : Et alors ? Si tu dois t'interdire tout ce qui me fait de l'effet, va falloir arrêter les baisers, les câlins, les sourires aussi, de passer dans mon champ de vision, de...
Izuku : *embrasse Katsuki* J'ai compris. Promets-moi juste de me le dire si ça devient trop frustrant
Katsuki : Si tu promets de faire tout ce qui te passe par la tête ou te fait envie sans te poser de question, comme tu l'as fait là
Izuku : D'accord
J'étais loin de m'imaginer qu'il allait oser se laisser aller si vite après son premier assaut, mais le voilà qui vient m'embrasser avec fougue et cherche clairement à approfondir l'échange.
J'entrouvre la bouche en espérant avoir correctement interprété ses intentions. Je suis soulagé quand je sens sa langue venir caresser timidement la mienne.
Je prends sur moi d'attendre qu'il intensifie de lui-même ce baiser, ce qu'il ne tarde heureusement pas à faire.
Pour quelqu'un qui n'a jamais embrassé qui que ce soit avant moi, il se débrouille vraiment bien, peut-être même un peu trop...
Notre session sportive est tombée à pic du coup, parce que j'avais besoin de dépenser un trop-plein d'énergie et c'était mieux pour nous deux que cette tension redescende.
Je l'ai senti, il a plus qu'apprécier, mais il n'en était pas moins à deux doigts de paniquer. Pour lui, c'était trop et pour moi, pas assez.
Ce sera comme ça le temps qu'il fasse tomber toutes ses barrières et je sais que ça vaut le coup de le laisser faire les choses à son rythme.
Par contre, je confirme, le voir en plein effort dans cette tenue est un enfer autant qu'un délice. Il m'a dit qu'il avait pris l'habitude de faire du sport deux fois par semaine et le résultat est visiblement au rendez-vous.
Il a toujours été mince, hormis ses joues et ses fesses qui elles sont bien rondes depuis tout petit, mais là s'ajoute une fine musculature.
De ce que j'en ai vu, il a un ventre plat avec des abdos très légèrement dessinés. Honnêtement, je ne sais pas pourquoi, mais cette zone, à l'instar de ses cuisses et de ses fesses, m'attire particulièrement.
C'est systématique, dès qu'il lève les bras ou se penche et qu'il a moyen d'en voir un petit centimètre carré, je suis focus.
Je ne peux qu'imaginer l'infinie douceur de cette peau de pêche qui semble le recouvrir.
Son dos, ses bras ou encore son visage sont déjà un régal à caresser, je frémis d'impatience de découvrir le reste.
Izuku : Va falloir racheter du riz à sushi
Katsuki : Ou alors, on pourrait en manger au resto
Izuku : Mouais
Katsuki : Tu ne serais pas en train de repousser la rencontre avec Eijiro par hasard ?
Izuku : Pas du tout
Katsuki : Redis-moi ça en me regardant dans les yeux et je te croirais
Izuku : Oui bon, ça va, t'as raison
Katsuki : T'es jaloux ?
Izuku : Tu sais bien que oui
Katsuki : C'est mignon, mais tu ne vas pas me garder enfermé ici et m'empêcher de parler à d'autres gens
Izuku : J'aimerais honnêtement. T'as cette facilité à t'entendre avec tout le monde et à te faire apprécier, c'est effrayant
Katsuki : Je ne suis pas si sociable que ça et majoritairement, ce sera pour le boulot. Je n'ai pas l'intention de me faire des tas d'amis en dehors d'Eijiro et des tiens. Peut-être un ou deux à l'école de commerce, mais j'y vais pas pour copiner
Izuku : Nan, mais c'est juste une étape à franchir, comme de parler de toi, une fois que tu les auras rencontrés, ça ira
Katsuki : Et Eijiro ?
Izuku : Tu vas insister jusqu'à ce qu'on y aille ?
Katsuki : Y'a des chances oui. C'est quoi le souci avec lui ? Qu'on soit amis et qu'on joue ensemble ?
Izuku : J'en sais rien, sûrement. Puis, il est gay, célibataire, il est doué en cuisine et pour jouer aussi, il manquerait plus qu'il soit beau...
Katsuki : N'importe quelle amitié, aussi forte soit-elle, ne le sera jamais autant que la nôtre, surtout que même si notre relation a changé et va continuer dans cette voie, nous sommes toujours les meilleurs amis du monde. Puis pour le reste, c'est impossible qu'il t'arrive à la cheville, sauf peut-être pour préparer des sushis, et encore, t'es vraiment doué en cuisine Deku
Je l'embrasse tendrement. Alors qu'il boudait depuis plusieurs minutes, il sourit enfin.
Ce sont des moments compliqués qu'il va devoir surmonter et j'aimerais réussir à le rassurer le plus possible, mais certaines de ses peurs sont tenaces.
Il n'y a qu'en constatant par lui-même qu'il n'y a rien à craindre qu'il arrivera à se tranquilliser.
Je sais déjà qu'il va adorer Eijiro et s'entendre à merveille avec lui, qu'il voudra qu'on joue tous les trois, alors que depuis plus d'une semaine, aucun de nous deux n'a touché à son PC.
Pourtant, j'ai installé le mien sur l'écran du salon, à côté du sien, pour qu'on puisse jouer ensemble sans être chacun sur un bureau différent.
J'ai choisi exprès un téléviseur immense qui se sépare en deux écrans distincts et acheté des supports pour poser le clavier et la souris, et jouer depuis le canapé.
Il s'en servait d'ailleurs beaucoup lorsqu'on jouait ou regardait un film, pour m'avoir sur une moitié de l'écran.
J'espère que maintenant qu'il n'y a plus de décalage et que Eijiro joue à l'heure française, nous allons pouvoir jouer tous les trois.
Il ne travaille pas les dimanches et les lundis, donc jouer tard le samedi ou encore se faire toute une après-midi le dimanche ne sera pas un problème.
Nous formions une très bonne équipe Deku et moi, c'était aussi et surtout une manière de passer du temps ensemble, mais maintenant que je suis là, c'est différent.
Intégrer Eijiro à notre "team" ne gâcherait rien, au contraire, il la complèterait à merveille, faut juste que mon petit ami se fasse à l'idée et nous le propose, parce que si c'est moi, il va le prendre de travers.
Izuku : On peut manger au resto ce soir et l'inviter à venir demain si tu veux
Katsuki : Quel revirement !
Izuku : Au moins, ce sera fait et dimanche prochain, j'inviterai mes amis pour te les présenter. Je sais que c'est ridicule d'être aussi jaloux et possessif alors que je n'ai aucun doute sur toi ou sur nous et je n'ai pas envie de te faire subir ça plus longtemps
Katsuki : Je ne trouve pas ça ridicule, je comprends tout à fait pourquoi tu es comme ça. Je pense qu'il faut, en effet, dépasser cette peur une bonne fois et qu'après, tu seras beaucoup plus serein. Ce n'est pas dans ta nature d'être "égoïste" et à mon avis, tu le vis plus mal que moi
Izuku : C'est vrai que je n'aime pas ressentir ça, surtout que mon cerveau me hurle que c'est complétement con, qu'il n'y a aucune raison, mais mon cœur n'écoute pas
Katsuki : Si, il y en a une. Tu gardes encore ce besoin de m'avoir pour toi seul que tu as nourri pendant des années, parce que le peu que tu avais était trop précieux à tes yeux pour le partager. Il faut juste que ton inconscient comprenne que tout ça, c'est fini, que je suis auprès de toi, que je t'appartiens et que rien ne pourra plus jamais changer ça
Izuku : Tu as raison
Katsuki : Comme d'hab, j'ai envie de dire ! *petit sourire en coin*
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