Katsuki et Izuku se sont rencontrés alors qu'ils n'avaient pas encore fêté leur premier anniversaire. 

Katsuki avait 10 mois, Izuku en avait 7 et depuis ce jour où l'on célèbre habituellement les amoureux, ils étaient les meilleurs amis du monde. Rien ne pouvait les séparer et pourtant, physiquement, géographiquement, ils l'étaient depuis très longtemps.

Leurs pères étaient des Japonais venus en France pour les affaires, amis d'enfance, eux aussi, ils avaient fait la connaissance de deux jeunes femmes qui avaient eu raison de leur volonté de ne pas avoir d'attache dans ce pays.

Les voyages se multipliaient, Masaru, le père de Katsuki, trouvant toujours une bonne excuse pour s'éloigner de son épouse qu'il appréciait pourtant beaucoup. 

Il avait été contraint de se marier à la fille d'un autre chef de clan afin de les unifier et lorsqu'il dut en prendre la tête à la mort de son père, sa maîtresse française venait de tomber enceinte.

Hisashi, le père d'Izuku, fut missionné par son ami et désormais chef pour rester en France, pour garder un œil sur leurs activités à temps plein. 

Bien évidemment, c'était aussi pour qu'il veille sur sa bien-aimée et son fils à naître. Il ne l'avait pas dit clairement, mais son souhait était également qu'il puisse, contrairement à lui, rester avec la femme qu'il aimait.

Elle était tombée enceinte environ trois mois après la mère de Katsuki et malgré tout l'amour que le père d'Izuku avait pu lui donner, elle avait pris peur. 

Elle avait appris qu'Hisashi était le bras droit d'un chef yakuza très influent. Bien qu'il lui ait assuré que les activités en France étaient toutes des plus légales et qu'elle ne craignait rien, elle s'était sauvée de la maternité avec son fils.

C'était ainsi que Katsuki et Izuku avaient été présentés non pas quelques jours après la naissance de ce dernier, le 15 Juillet 1999, mais le 14 Février 2000, peu de temps après que sa mère l'ait déposé sur le seuil de la maison d'Hisashi. 

Elle était finalement plus effrayée par la perspective de fuir toute sa vie, qu'à l'idée de laisser son fils être élevé par son père.

Jusqu'à leurs 10 ans, ces deux-là furent inséparables, indissociables, jamais l'un sans l'autre. Il y eut des disputes, certes, notamment une qui avait bien failli mal se terminer pour Izuku.

Une petite fille de leur école aimait beaucoup la bouille tachetée du plus jeune alors âgé de 7 ans et avait passé plusieurs récréations à vouloir les compter, touchant une à une les petits points café au lait de son visage. 

Autant dire qu'à la sortie, alors qu'ils devaient faire une soirée pyjama chez Katsuki, le cendré avait seulement tourné les talons en disant assez fort à sa mère "finalement Deku ne viendra pas ce soir".

Ce surnom datait de leurs 4 ans, quand Katsuki avait remarqué qu'en plus d'être maladroit à souhait, le prénom de son ami pouvait se lire "Deku", soit littéralement "bon à rien". 

Au départ, c'était pour l'enquiquiner comme il adorait le faire, puis c'était resté et transformé en petit nom affectueux que lui seul avait le droit de prononcer.

Izuku, lui, avait eu beaucoup de mal à dire "Katsuki" alors au bout d'un moment, voyant qu'en plus, le concerné commençait à se vexer, un "Kacchan" suivit d'un énorme sourire avait franchi ses lèvres. 

Ils n'avaient pas plus d'un an et des poussières à cette époque, alors c'était mignon à cet âge, sauf qu'il était resté, même plusieurs années après.

Revenons à cette fameuse dispute. Izuku, effondré, ne comprenant pas pourquoi son Kacchan était fâché, avait passé sa soirée à lui faire son plus beau dessin. 

Réalisant l'heure très tardive, il ne pouvait pas demander à son père d'aller lui porter, mais il ne pouvait pas non plus attendre le lendemain.

Il avait réussi à se faufiler dehors et avait parcouru les quelques centaines de mètres qui séparaient leurs deux maisons, pour ensuite escalader afin d'atteindre la fenêtre de la chambre de Kacchan. 

Heureusement, ce dernier n'était pas couché, il pleurait lui aussi depuis des heures et avait ouvert pile au moment où Izuku avait manqué de lâcher prise.

Une fois à l'intérieur, il lui tendit son dessin en lui disant que quoi qu'il ait fait, il était désolé et qu'il l'aimait très fort. 

La seconde d'après, ils étaient dans les bras l'un de l'autre à sangloter et à se souhaiter, puisqu'il n'était pas encore minuit, un joyeux anniversaire.

Cette date, le 14 Février, ils ne la manquaient jamais, sous aucun prétexte et ce jour-là, ils s'étaient promis que même fâchés, ils mettraient tout de côté pour ne pas gâcher cette journée. 

Rien ni personne ne pouvait se mettre entre eux, pas même les 15 000 bornes qui les séparaient depuis plusieurs années maintenant.

Masaru avait respecté une période de deuil, par égard pour celle qui avait partagé sa vie toutes ces années et lui avait donné deux magnifiques filles, avant de prendre l'avion pour la France. 

C'était la première fois que Katsuki voyait son papa autrement que derrière un écran ou sur des photos, ça l'avait rendu très heureux. 

Voir sa maman sourire comme elle lui souriait, c'était évident pour le jeune garçon, elle était amoureuse.

Il avait compris son envie de suivre son père au Japon, seulement, il lui en voulait énormément de l'avoir séparé de Deku. 

La seule chose à laquelle ses parents avaient consenti, c'était d'attendre qu'ils aient fêté les 10 ans d'Izuku et ils étaient partis, le 16 Juillet 2009.

Les deux premières années, ils s'appelaient tous les week-ends, pour se raconter ce qu'ils avaient fait de leur semaine, l'école, les devoirs, le sport pour Katsuki, la musique et le dessin pour Izuku. 

L'entrée au collège changea cette routine, ils avaient reçu chacun un téléphone portable ainsi qu'un ordinateur. 

Alors, ils avaient commencé à prendre l'habitude de s'envoyer des mails en journée et de s'appeler via Skype tous les soirs pour Izuku, ce qui voulait dire tous les matins pour Katsuki.

En effet, de 21h à minuit en France, ça voulait dire de 5h à 8h au Japon. Par contre, les week-ends, ils avaient décalé leurs heures de sommeil pour pouvoir se parler plus longtemps et jouer à Word of Warcraft ensemble. 

C'était le seul moyen pour eux de rester en contact, puisque entre le Japon et la France, les dates des vacances scolaires ne correspondaient jamais.

Souvent, Katsuki parlait à Izuku des filles de son collège qui lui tournaient autour, de celle avec qui il sortait en ce moment et le plus jeune commençait à sérieusement s'inquiéter. 

Lui n'avait jamais été attiré par qui que ce soit et avait très peu d'amis comparé au blond.

Très vite, il avait décidé d'en parler à son père, qui l'élevait seul et avec qui il avait une grande complicité. 

Il pouvait se confier sur absolument tout, son père écoutait, ne jugeait jamais et surtout, le soutenait sans condition.

Le choc fut lorsqu'il comprit quelques mois après cette discussion sur l'amour, l'attirance, le sexe et tout ce qui s'ensuit, qu'il était en réalité éperdument amoureux de Katsuki. 

Il était bouleversé par cette découverte, mais c'était sans appel, il transposait chaque parole de son père à ce qu'il pouvait ressentir dès qu'il pensait à Kacchan, qu'il le voyait ou lui parlait, son cœur lui hurlait l'évidence.

Déjà bien avant d'avoir pris conscience de ses sentiments, faire un visio tard le soir alors que de l'autre côté, Kacchan se préparait pour aller au collège, se douchait, s'habillait, lui donnait chaud. 

Au départ, il s'était dit que c'était normal, après tout, Kacchan était un très beau mec et il avait le corps sculpté par les arts martiaux, donc le trouver agréable à regarder était logique.

Il l'avait caché durant presque un an et prenait sur lui d'écouter son Kacchan lui raconter ses conquêtes, jusqu'à ce qu'il lui annonce que celle du moment voulait passer la journée avec lui pour la St Valentin. 

Elle l'avait invité à dormir chez elle parce que ses parents étaient absents et ça impliquait qu'il ne pourrait pas l'appeler pour leur anniversaire...

Izuku savait que son "ami" était sorti avec un paquet de filles depuis son entrée au collège et qu'il avait couché avec certaines d'entre elles, ce n'était pas ça le pire. 

Non, ce qui avait complètement anéanti le jeune homme, c'était que Kacchan rate cette date, pour être avec quelqu'un d'autre...

📌 NDA : Dans les premiers chapitres, vous allez avoir pas mal de dates et de précisions sur le décalage horaire entre la France et le Japon. 

Ce n'est que pour se situer un peu dans le temps et coller à la réalité, à un détail près, c'est que je ne tiens pas compte du fait qu'en France, on change d'heure deux fois par an. Donc tout le long, ce sera Japon = France + 7h

La date du 16 Juillet 2009 a son importance, mais j'y reviendrai plus tard, sinon, vous l'aurez compris, celle qui compte, c'est le 14 Février, l'anniversaire de leur amitié

📌 NDA : J'ai ouvert un serveur Discord pour y accueillir mes lecteurs, pour partager avec vous, mais aussi vous teaser les prochains chapitres, vous montrer mes projets... 

Il y a déjà pas loin d'une centaine de personnes, toutes adorables, certaines actives, d'autres pas du tout, donc timide ou extraverti, vous y trouverez votre place. Rejoignez les Creamaniacs en cliquant sur le lien que j'ai partagé dans ma bio