015Mph

Jimin soupira alors que les maquilleuses s'étaient affairées autour de lui pendant une bonne dizaine de minutes. Il se leva pour enfiler son costume de scène et en profita pour regarder son téléphone, espérant y voir un message d'encouragement de Jungkook.
Cette idée seule étirait un sourire sur ses lèvres.

1 Notification - 1 Message de JK

Il s'empressa d'ouvrir le message, heureux de constater qu'il avait pensé à lui.

JK :
Ne vient plus chez moi et ne cherche plus à me contacter.
Je t'aime.

Jimin se pétrifia. Ses mains se mirent à trembler. Ça ne pouvait être qu'une mauvaise blague ? Et pourquoi lui dire ça et rajouter un "Je t'aime" à la fin? A quoi jouait-il ? Son cœur se serra, angoissé. Il tenta de répondre, effaçant à plusieurs reprises des caractères involontaires témoins des tremblements dont il était victime.

Le Mochi :
??? Jungkook..?
[Le Message n'a pas pu être envoyé]

C'était une blague ? Il vérifia sa barre de réseau et ne pu que constater que celui-ci était bon. Il ne comprenait rien. Alors qu'il cherchait une solution, une main se posa sur son dos. Il se retourna dans un sursaut, les larmes aux yeux.

«Qu'est-ce que tu fais, Jiminie ? Dépêch- Oh. Ça ne va pas ..?
—Hyung...»

Hoseok fixa Jimin, un air inquiet sur le visage. Le plus jeune tendit alors son téléphone à son aîné qui le prit et porta son attention sur l'écran.

«Jiminie... C'est peut-être pas si grave, on ne sait pas pourquoi il a dit ça, c'était peut-être sous l'impulsion de quelque chose..? Et son téléphone doit être H.S. ?
—J'aimerai pouvoir te croire, mais ça fait trop de coïncidences d'un coup, je...
—N'y pense pas dans l'immédiat, ne psychote pas, on a un concert à assurer. Encore cinq jours ici et on retourne faire une pause en Corée, tu tirera les choses au clair à ce moment.»

Jimin acquiesça doucement, ne parvenant néanmoins pas à éloigner son esprit de toutes les idées et pensées négatives qui l'envahissaient, ni à apaiser les palpitations désagréables de son cœur. Il avait peur, et ça, même la main réconfortante de son Hyung dans son dos n'arrivait pas à le dissiper.

Ce soir-là, Jimin fit une prestation désastreuse, sa voix tremblait, craquait dès qu'il tentait de monter dans les aiguës, ses pas de danse étaient lasses. Il n'arrivait pas à se concentrer, son corps bougeait seul, conditionné, entraîné, tel un zombi. Il essuyait les réprimandes des membres dès qu'ils allaient en backstage changer leurs vêtements, malgré Hoseok qui tentait de les calmer. Ça ne faisait que rajouter une charge au boulet si lourd qui l'empêchait de se concentrer: celle de la culpabilité.

Le moral de l'idole était au plus bas lorsqu'il laissa son corps se plier aux lois de la gravité, échouant sur le lit de l'Hôtel où ils résidaient pour une nuit. Il ressortit son téléphone tenta de renvoyer le message à Jungkook. Le nouvel échec agrandit le trou qu'il avait l'impression d'avoir créé dans son cœur. Il alla alors directement dans le répertoire et appela.

"Le numéro que vous avez demandé n'est pas disponible."

Jimin sentit les larmes monter et tenta de se contrôler en respirant profondément. Il devait y avoir une explication rationnelle à tout ça. Malheureusement personne n'était dans l'aptitude de lui expliquer.
Puis il se souvint que Tae lui avait donné son numéro. Il ne l'avait jamais contacté mais l'avait néanmoins enregistré.

«Allô ?»

Jimin soupira de soulagement en entendant la voix de son interlocuteur, laissant même des larmes nerveuses monter dans ses yeux. Il allait peut-être enfin avoir des réponses.

«Tae, c'est Jimin.
— OHHH JIMINIIIIIIIIIE ! Comment tu vaaaaa-aaaïe.
—"Aïe" ? C'est plutôt à moi de te retourner la question, tu ne crois pas ?
—Ne t'inquiète pas, je me suis un peu castagné, mais ma nouvelle mamie s'occupe bien de moi !»

Jimin haussa un sourcil et décida de ne pas partir dans un sujet qui s'éloignait de l'objet de son appel.

«Okay. Dis moi tu... tu arrives à joindre Jungkook, toi ?
—Non, et à mon avis on n'est pas prêt de le joindre, il a... Il a l'air d'avoir les pingouins au cul...
—Quoi ?
—Bah, les pingouins quoi.»

Jimin réfléchissait. C'était quoi cette histoire de pingouins ? Il ne put s'empêcher d'imaginer une meute de manchots qui lui courait derrière en agitant leurs petites ailes et se dandinant de gauche à droite. Puis il se souvint que Taehyung avait déjà utilisé ce terme de "Pingouins" la première fois qu'ils s'étaient vu.

«Tu entends quoi par Pingouins?
—Bah, la Kkan- Attend, Jungkook t'en as jamais parlé ?
—Bon sang, Tae, accouche ! Qu'est-ce que ça peut faire qu'il m'en ait déjà parlé ou pas ?
—Je sais pas trop, Jiminie... S'il t'en a pas parlé c'est pas à moi de le faire...
—Tae... A priori il ne peut plus m'en parler et moi j'ai besoin de comprendre pourquoi.
—... Je peux pas, Jiminie...
—S'il te plait... je reviens en Corée que dans 5 jours alors je...
—Il te racontera peut-être lorsqu'il refera surface. Il faut que je file...»

Alors que Jimin cria le nom de Taehyung au téléphone, il entendit le bruit typique des fins d'appels. Ces "Bips" frustrants. [...]

Jungkook remonta la lanière de son sac sur son épaule alors qu'il faisait ses premiers pas sur le territoire Français après de très longues heures de vol où il n'avait pas réussi à faire autre chose que de se torturer l'esprit.

Qu'était-il censé faire maintenant ? Il avait un peu d'argent sur lui mais pas de quoi tenir durant des mois. Pourquoi a-t-il fallu que Ji-Hye l'envoie en Europe ? Il ne parlait pas un traître mot de Français ce qui risquait de rendre les choses compliquées.

Il soupira et erra dans la ville jusqu'à tomber sur un magasin qui semblait vendre des téléphones. Il en prit deux du modèle le plus rustique possible, sans connexion internet, quelque chose qui ne permettrait pas de le tracer.

Il alla alors dans un parc rencontré au hasard de sa marche et posa son sac a ses pieds. Il entra le numéro de Tae dans son répertoire, le seul qu'il connaissait par cœur.

Il était 16h52 et son meilleur ami décrocha d'une voix endormie.

«Mouallo..?
—Tae, c'est moi.
—JUN-
—Chut! Je pense pas que tu sois tracé mais évite ce genre de truc, s'il te plait.
— Okay, pardon, bébé... Comment tu vas ?
— J'en sais rien, à vrai dire.... Dis, tu pourrais faire quelque chose pour moi?
—Tout ce que tu veux.
—Achète-toi un deuxième téléphone pour qu'on puisse communiquer. Sans connexion internet, avec une carte pré-payée. Paie le en liquide.
—Je le fais dès demain, à 2h du matin, là, je suis pas sûr d'en trouver...
— Ça roule. Note le numéro que je vais te donner, tu me contacteras dessus dès que ça sera bon pour toi.»

Ils rompirent ensuite la conversation rapidement, ne laissant aucune chance aux potentiels traqueurs, et Jungkook se mit en quête d'un hôtel.

Une fois ses affaires installées et sa clef récupérée dans un hôtel abordable, surement grâce au papier-peint qui donnait l'impression d'être dans un endroit typique de films d'horreurs, il se décida à sortir. Il était maintenant 22h et il fallait qu'il trouve rapidement de quoi subsister, il lui fallait des rentrées d'argent... En liquide de préférence. Non pas qu'il n'avait pas confiance en Ji-Hye mais il n'oubliait pas qui elle était malgré tout, alors s'il pouvait éviter d'ouvrir un compte bancaire sous le nom d'emprunt qu'elle lui avait trouvé, ça ne pourrait que l'arranger.

Mais alors qu'il venait à peine de sortir, il soupira et revint sur ses pas. A quoi bon chercher maintenant ? Il savait que les seules choses qu'il pourrait trouver à cette heure-ci ne ferait que le faire tomber davantage dans les ennuis.

Il s'assit sur les marches de l'hôtel et soupira en laissant sa tête tomber vers l'arrière, regardant un ciel trop pollué par les lumières pour y voir les étoiles. Dans une ville inconnue, avec des gens parlant une langue inconnue, sans internet pour l'aider. Il se sentait perdu.
Dans d'autres circonstances un sourire aurait étiré ses lèvres, heureux du challenge. Mais là, il s'inquiétait trop pour ceux restés en Corée et priait pour qu'ils ne deviennent pas des dommages collatéraux.

Vers 4h du matin, le bruit d'une sonnerie qu'il ne connaissait pas l'extirpa de son sommeil. Il saisit l'appareil sur la table de chevet et le porta à son oreille.

«Merci d'avoir fait vite, Tae.
—De rien, bébé... Bon, raconte moi... T'es où, là ?
—En France. Je suis un peu paumé pour tout te dire...
—EN FRANCE ?! Tu m'étonnes! T'as vu la tour Eiffel ?! Elle est aussi belle que ce qu'on dit ?!
—J'ai pas fait de tourisme, trou du cul.
— Faudra, quand même, c'est la moindre des choses. Joindre l'utile à l'agréable à toujours été ma devise.»

Jungkook soupira et changea son téléphone de main pour mieux s'installer dans le lit au matelas trop dur.

«Tae, surtout il faut que tu fasses attention à toi prochainement et... garde un œil sur Jimin aussi, de loin. On a de la chance qu'il soit en tournée...
—Il revient dans 5 jours en Corée.
—Quoi ? Dis-lui de ne surtout pas s'approcher de l'immeuble, s'il te plait...
—Tu crois qu'il t'écoutera ? Il m'a appelé tout à l'heure, il m'avait jamais parlé et là pouf, il m'appelle ! Il veut savoir ce qu'il se passe. Je suis pas sûr de pouvoir résister très longtemps à lui cacher la situation, surtout si je le vois en face de moi avec sa bouille d'ange trop sexy. Pourquoi tu lui a pas dit que t'avais des liens avec la Kkangpae ?
—J'imagine que je voulais l'éloigner sans lui faire peur...
—... Jungkook, il faut lui dire ou il serait capable de se mettre en danger pour trouver des réponses à ses questions.
—Je ne peux pas l'appeler. Je veux pas prendre le moindre risque le concernant. Et s'il s'approchait lui-même de la Kkangpae pour avoir des réponses avec tout ça ? Je sais pas ce qu'il est prêt à faire et jusqu'où il est prêt à aller!
— D'ailleurs, Kook'... Je crois qu'on a un souci. Mémé m'a dit qu'il y avait toujours des pingouins qui surveillaient l'immeuble... Ils ont déjà retourné ton appartement. Si Jimin vient te voir il-
—Brûle-le.
—Quoi ? Jimin ?
—L'immeuble. Brûle-le. Tu fais sortir Mémé, emmène la chez sa fille, ça lui fera une bonne excuse pour revoir sa famille.
— Et ceux du rez-de-chaussée?
—Jamais là. Écoute bien, une fois fait, tu prend une photo de l'immeuble cramé et tu l'envois à Jimin. Je veux qu'il comprenne qu'il n'y trouvera plus rien.
—Et tes affaires ? Ton p'tit chat ?
—On s'en branle, Tae ! Le chat tu le refiles à ta sœur, ils s'aimaient bien ! S'il n'est pas trop tard, je ne veux pas que "eux" trouve quoi que ce soit chez moi qui pourrait nuire à qui que ce soit ! Je ne pense pas avoir quoi que ce soit chez moi de ce genre mais j'en sais rien!
— O-Okay. Putain j'suis censé cramer ça comment ?»

Après une petite leçon de la part Jungkook sur "comment brûler un immeuble craignos en 3 étapes", il rappela à Taehyung de faire attention. Lui dit au moins 10 fois qu'il était désolé. S'avoua perdu. Autant par son nouvel environnement que part le pourquoi et comment de la situation.

En réalité il avait bien une hypothèse: Ji-Hye lui avait dit que l'organisation le recherchait car Kangdae était mort. Et lui était un bouc émissaire. Surement que ses deux gorilles de service avait été interrogés, et surement son viol avait été mentionné. A partir de là, il avait le parfait motif pour l'avoir tué.

Décidément, cet homme était aussi chiant de son vivant que de sa mort. Son existence avait été un problème pour lui, et il était amusant de constater que sa mort l'était encore plus.

La voix de Tae se teintait de tristesse et les silences étaient de plus en plus nombreux au fur et à mesure que le Transporteur se confiait à lui. Il se sentit un instant désolé de partager ses angoisses avec lui. Il savait son ami empathique, il n'aurait pas dû. Mais à cet instant il n'avait plus que lui.

«Désolé, Tae...
—Arrête... Ça doit au moins être la quinzième fois que tu t'excuses, ça ne te ressemble pas... Et ce n'est pas ta faute... Je ne sais juste pas quoi te dire...
—Hmm...
—Bon, je vais te laisser, je vais chercher sur internet où tu pourrais choper un job au black et après je dois m'occuper d'un certain feu de joie...
—Désolé...
—Ferme ta bouche, mon cœur.
—Pardon.»

Lorsque l'appelle se termina, Jungkook reposa le téléphone. Il fixa le plafond comme s'il y cherchait un peu d'espoir que tout se termine bien. Il passa en revu tout ce qu'il avait dans son appartement puis en vint à la conclusion que rien ne pouvait les guider à Jimin, à part... S'ils remontaient son historique internet pour trouver sa soudaine obsession pour le jeune homme. Et ça ne prouvait rien. Tout comme les vêtements qu'il avait laissés chez lui, rien ne pouvait les rapprocher de lui directement. N'est-ce pas ?

Il bredouilla une excuse à Jimin pour l'accident qui allait sûrement réduire ses affaires en poussière puis ferma les yeux. Il lui manquait. Et il n'avait plus rien de lui... Pas une photo... Rien... Puis ses doigts glissèrent contre un objet métallique qui ornait l'un d'eux. Il rabaissa ses yeux et vit la bague que Jimin lui avait confié. Il posa sa main contre son cœur qui se serra. Il n'avait plus qu'elle, et il s'endormit, la gardant contre lui.

Lorsqu'il se réveilla sur les coups de 9h, il prit le téléphone qui lui servait de contact avec Tae et sourit en voyant une capture d'écran d'un simple screenshot google map avec un bâtiment entouré. Il sourit et prit une longue douche, comme si l'eau chaude coulant sur sa peau pouvait l'aider à laver ses soucis.

Il parvint à se rendre jusqu'à l'endroit indiqué dans un quartier proche de l'Opera Garnier qu'il reconnut après avoir feuilleté un dépliant pour touristes.
Les restaurants asiatiques y étaient fleurissants de chaque côté des rues et provenaient de tout horizon. Chinois, Vietnamien, Japonais, Coréen...

L'endroit entouré par Tae était l'un de ces restaurants et lorsqu'il entra, des regards curieux se jetèrent sur lui. Il tenta une phrase en Coréen et reçut alors une réponse et un sourire. A peine 20 minutes plus tard, on lui confia un tablier et le mit en cuisine pour aider à faire les préparations et la plonge durant le service. Loin d'un job de rêve, il avait néanmoins un avantage : il aurait maintenant de quoi vivre.

Enfin, Jimin était dans l'avion pour le retour dans son pays natal. Enfin, il allait pouvoir aller chez Jungkook directement, le regarder dans les yeux et lui demander quel était son problème. Qu'importe qu'il lui ait dit de ne plus venir, qu'importe que Tae au cours de leurs quelques conversations lui ait dit la même chose. Il ne laisserait pas Jungkook lui glisser des doigts aussi facilement, il se refusait à le laisser faire sans comprendre, sans broncher.

Cela faisait des jours que Tae observait les Pingouins, cherchant une faille dans leur surveillance inlassée de l'immeuble de Jungkook. Il attendait une inattention, une absence, n'importe quoi qui lui permettrait d'aller chercher le nécessaire pour mettre en action le plan commandité par son meilleur ami. Un bidon d'essence l'attendait sagement à quelques rues d'ici. Mais dans la situation actuelle il était trop risqué d'aller le chercher. Et le fait qu'ils prennent en photo chaque personne s'approchant un peu trop de l'immeuble n'aidait en rien.

Quant aux allers-retours des mafieux au troisième étage, à l'appartement de Jungkook, il avaient enfin cessé, signe qu'ils semblaient avoir fini de chercher des quelconque indices, se contentant maintenant de surveiller la bâtisse.

Alors que ça faisait maintenant des jours qu'il attendait la première occasion, il regarda par la fenêtre et vit la voiture des mafieux quitter le bas de l'immeuble. Avaient-ils enfin abandonner ? Quoi qu'il en soit, il dévala l'escalier et alla chercher le bidon d'essence en quatrième vitesse. Il le déposa en dessous du compteur électrique vétuste de l'immeuble. Il alla alors toquer au rez-de-chaussée pour s'assurer que l'appartement était bien vide, puis remonta au 2ème étage pour accompagné sa mamie d'adoption jusqu'en bas de l'immeuble avec quelques unes de ses affaires et continua ses allers-retours jusqu'à lui fourrer le petit chat noir entre les mains. Il lui demanda de l'attendre et se dépêcha de retourner au compteur.

Il inspira, prit un briquet dans sa poche et le fixa. Ça y est. C'était le moment de dire au revoir à tout ce qu'il avait vécu ici avec Jungkook. Il répandit l'essence sur le sol et sur le compteur et alluma le briquet.

Son regard se perdit dans la flamme et il inspira pour se donner du courage. Ses doigts lâchèrent l'objet qui tomba sur le liquide inflammable. Ce qui n'était qu'une faible lueur se répandit et monta jusque sur le mur où était accroché le compteur qui se mit à étinceler de manière inquiétante. Ou plutôt rassurante, signe que le plan marchait.

Taehyung s'empressa alors de quitter le vieux bâtiment et prit le bras de la vieille dame pour l'escorter au loin. Il ne voulait pas qu'elle voit l'immeuble s'embraser, voir ce lieu où elle avait probablement vécu la moitié de sa vie durant partir en flammes et en fumée.
Alors qu'il l'accompagnait jusqu'à chez sa fille, il se promit d'attendre que le feu soit éteint pour le prendre en photo et l'envoyer à Jimin. Ça ne servait à rien de lui faire un choc émotionnel trop grand en envoyant un immense brasier. Surtout que rester sur place pouvait être dangereux, qui sait quand les mafieux allaient revenir ?

A peine son avion s'était-il posé que Jimin avait abandonné les membres du groupe et demandé un taxi pour l'emmener dans l'un des quartiers pauvres de Séoul qu'il connaissait maintenant si bien.

Alors qu'il était dans la voiture, impatient d'arriver, impatient mais anxieux de retrouver Jungkook et de lui faire dire ce qu'il avait lui dire, il entendit au loin la sirène des pompiers. Il n'y fit pas plus attention que ça jusqu'à ce que leur camion les dépasse pour venir se stationner dans la rue où eux s'apprêtaient à tourner.

Lorsque le taxi s'arrêta, il sortit précipitamment du véhicule et courut. Ses yeux se rivèrent sur un immeuble en flamme autour duquel s'affairaient un grand nombre de personnes.
Son cœur s'emballa, angoissé, et si Jungkook était encore à l'intérieur ? Il franchit la barrière de sécurité et fonça vers l'immeuble avant d'être arrêté.

«Qu'est-ce que vous faites ?!
—JUNGKOOK EST PEUT-ÊTRE ENCORE À L'INTÉRIEUR !
—Il n'y a personne à l'intérieur, monsieur, calmez-vous.
— Comment pouvez-vous en être sûr ?!
—On a fait monter une nacelle à chaque étage, je peux vous assurer que ce bâtiment est vide. Maintenant reculez et retournez derrière le périmètre de sécurité, s'il vous plaît.»

Apaisé, Jimin obéit docilement et se contenta alors de regarder l'immeuble brûler. Pourquoi ? Quel lien pouvait-il y avoir entre ça et le fait que Jungkook soit injoignable ? Une chose était de plus en plus sûre dans l'esprit de Jimin : Le Transporteur avait des problèmes, ce n'était probablement pas ses sentiments qui étaient en cause. Cette idée le rassurait autant qu'elle l'inquiétait.

Il soupira alors que la lumière dansante des flammes se reflétait avec tristesse dans ses iris. Il n'arrivait pas à détacher ses yeux des flammes qui ronronnaient et frémissaient, heureuses de dévorer le moindre matériaux. Il n'y avait plus rien à voir ici, rien, si ce n'était ce funeste spectacle.

Son épaule heurta quelqu'un. Il recula d'un pas en se tenant l'épaule et ses yeux se levèrent alors vers un homme de grande carrure en costard.

«Désolé.
—Pas de soucis.»

Il reprit alors son chemin et retourna à l'intérieur du taxi. Pourtant il n'était pas le moins du monde satisfait de quitter cet endroit. Il était frustré, comme s'il avait oublié quelque chose à l'intérieur de ce brasier.
Au moment de quitter le taxi, devant l'immeuble de Big Hit, il tâta ses poches sans trouver son porte-feuille, en vain. Alors il appela Namjoon pour lui avancer l'argent du taxi et fila dans le logement où il s'enferma dans sa chambre.
Il renferma ses doigts sur la chaîne qui ornait son cou, celle de Jungkook. Il ferma les yeux et laissa sa tête basculer en arrière jusqu'à heurter le mur.

«Où es-tu...?»

Il s'était à moitié endormi lorsque son téléphone vibra dans sa poche. Il le prit, espérant naïvement un message de Jungkook. Il soupira en voyant la provenance de la notification.

Taehyung:
[Une pièce jointe]

Il ouvrit et déglutit en voyant la façade de l'immeuble brûlée, des murs noirs, calcinés, des fenêtres brisées. Les flammes étaient éteintes, tout était maintenant gris.

Taehyung :
Ne viens plus, il n'y a plus rien...

Sans blague.

Jimin soupira et s'activa sur son clavier tactile.

Jimin :
Est-ce que tu as eu des nouvelles de Jungkook ?

Taehyung :
il va bien.

Jimin :
Dis-lui de m'appeler... de me contacter... peu importe la manière, s'il te plait...

Taehyung :
Ok, je le ferai, Chimchim...
Mais dans tous les cas ne t'inquiète pas pour lui, ne sois pas triste...
Je suis sûr que tu lui manques aussi... En tout cas moi tu me manques trop..! :'(

Jimin :

L'idole fixa son téléphone et hésita un instant. Lui aussi, quelque part, il lui manquait. Son esprit n'était pas rempli des images de son visage ou du son de sa voix comme pour Jungkook, mais il avait envie de le revoir, rien que pour l'espoir de pouvoir tirer des informations supplémentaires.

Jimin :
Tu veux qu'on se voit ?
Je reste pas en Corée très longtemps, cela dit...
On repart dans 3 jours.

Taehyung :
LJKHEZKYXERKYUVHRBJKH
OH QUE OUI.
Quand tu veux ! ♥

[...]



    Un premier homme en costard se laissa retomber sur l'arrière de sa chaise en dénouant sa cravate, soupirant d'un air exaspéré.

«Donc c'est tout ce que vous avez trouvé d'intéressant ? Un jean avec l'étiquette "JM" et un PC dont le disque dur ne nous révèle rien d'instructif omis sa passion nouvelle pour la K-Pop ?»

Ji-Hye gloussa et s'approcha de la table avant d'y poser ses coudes et reprendre.

«Ta chasse à l'homme s'annonce plus dure que prévue on dirait, Beom-Seok?
—On dirait que ça t'amuse ?
—J'aime te voir aussi exaspéré. Ça te donne un petit côté sexy!»

Le Mafieux sourit alors ouvertement avant de pousser un nouveau soupir, puis la porte s'ouvrit, laissant entrer deux hommes.

«Dites-moi que vous avez des nouvelles dignes d'intérêt cette fois...
—L'immeuble a brûlé. Ce n'était pas accidentel. Et... On a ça aussi.»

Il tendit sa main tenant un porte-feuille puis le laissa tomber sur la table. Ji-Hye se montra plus vive que le-dit Beom-Seok et saisit l'objet. Elle l'ouvrit et scruta l'intérieur. Il n'y avait pas grand chose, si ce n'est trois cartes de crédit, du cash, une carte vitale et une pièce d'identité. Elle prit cette dernière entre ses doigts alors que son collègue lui retira le porte-feuille des mains pour l'observer à son tour. Il n'eut pas besoin de tirer la carte vitale pour y lire le nom de son propriétaire.

«Park Jimin ? Et qu'est-ce que ce pauvre Park Jimin a bien pu faire pour mériter que vous lui voliez son porte-feuille ? Porter le même nom que l'idole super connue, là?
—Il s'est pointé devant l'immeuble lorsqu'il brûlait et il a prononcé le nom "Jungkook". C'est l'homme qu'on cherche, ils se connaissent sûrement. On avait retrouver une étiquette de jean avec "JM" d'inscrit dessus, en plus, alors...
—Intéressant...»

Plus intéressé qu'auparavant par ce qu'il avait entre ses mains, il tira sur la carte vitale et une photo se dégagea dans le même instant, virevoltant puis atterrissant avec délicatesse sur le sol.

Il se pencha et l'attrapa du bout des doigts. C'était un polaroid, une photo de deux jeunes hommes devant la mer alors que le soleil se couchait. C'est à ce moment que l'homme reconnut le visage atypique de ce "Park Jimin" qui ne se contentait pas de porter le même nom que ce foutu chanteur, mais surtout semblait partager la même identité.
Un sourire carnassier étira les lèvres de Beom-Seok.

« Oooh que oui... Ces deux-là se connaissent, et plutôt bien...»

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