Chapitre 31
Le sang d'Agathe ne fit qu'un tour ; elle bondit sur Khaled et le plaqua violemment contre le mur.
— Comment est-ce que tu oses aller la voir après ce que tu lui as fait ? cria-t-elle.
— Je...
Le simple fait de le voir ouvrir la bouche suffit à faire sauter la dernière barrière qui empêchait Agathe d'exploser. Elle envoya son poing en plein dans le nez du jeune homme, provoquant un geyser de sang.
— Je te jure que quand j'en aurai fini avoir toi, cracha-t-elle, je te traîne chez les flics et je te dénonce pour que tu passes le restant de ta vie en prison, et j'espère que tu te feras violer et tabasser tous les jours.
Les paroles d'Agathe n'avaient aucune cohérence, mais elle était bien trop en colère pour penser clairement. Elle lui assena un deuxième coup, puis un troisième. Elle s'apprêtait à armer son bras une quatrième fois, lorsque les bras musclés de Sakina la tirèrent en arrière.
— Agathe, qu'est-ce que tu...
Elle s'interrompit en reconnaissant Khaled, et une ribambelle d'émotions contradictoires se succéda sur son visage.
— Khaled, constata-t-elle.
A présent, une lueur de colère brillait dans ses yeux noirs, mais contrairement à Agathe, elle resta étrangement calme. Agathe se doutait que la tristesse et la déception l'emportaient sur la rage. Après tout, Khaled était son frère. Elle avait dû l'aimer et lui faire confiance.
— Sakina, commença-t-il, je peux te parler ?
— Non, répliqua Sakina, tu peux juste te barrer d'ici et acheter un livre qui explique comment survivre en prison, ou alors t'enfuir dans un autre pays, parce que je vais aller te dénoncer. Je ne sais même pas comment j'ai pu ne pas le faire avant. Je ne sais même pas pourquoi je te préviens, sans doute parce que tu es mon frère, même si ça ne veut plus dire grand chose.
— Je n'ai pas tué Laetitia.
Cette fois-ci, Sakina attrapa Khaled par le col de son t-shirt et l'envoya valser par terre.
— Tu prononces son nom encore une fois, et je te balance dans l'escalier.
— Je ne l'ai pas tuée, répéta-t-il. Je te jure.
— Et tu t'attends vraiment à ce que te crois ? Tu m'as dit que tu allais la tuer, et quelques jours après elle est retrouvée morte. Sacrée coïncidence.
— Je sais. J'ai agi comme un con, et je suis désolé. Elle est morte à cause de moi, mais je ne l'ai pas tuée. En revanche, je sais qui l'a fait.
— J'ai hâte de voir ce que tu vas inventer, soupira Sakina.
— Jérémy, lâcha Khaled. Jérémy a tué Laëtitia.
Agathe ne comprenait rien à leur discussion, cependant elle avait une certitude ; il fallait que Khaled s'en aille.
— Sakina, intervint-elle, tu ne vas quand même pas croire ce qu'il te raconte ?
Mais Sakina ne lui prêta aucune attention.
— Jérémy, ton pote Jérémy ?
— Oui, confirma Khaled. Il a toujours été violent, mais je ne pensais pas que... Tu sais qu'il a toujours eu un faible pour toi.
Agathe sentit que sa petite amie était en train de flancher.
— Je me rappelle qu'il me draguait lourdement à chaque fois qu'il me voyait, oui.
— Après t'avoir surpris avec Laëtitia, j'en ai parlé à ma bande de potes. Je crois que Jérémy était furieux que quelqu'un, une fille par-dessus le marché, puisse te conquérir alors que lui n'y arrivait pas. Alors il a voulu lui donner une bonne correction. Tu connais Jérémy et son ego démesuré.
— Ca me semble trop excessif pour être vrai, comme réaction, protesta Agathe.
— Je ne sais pas s'il voulait la tuer, peut-être qu'il voulait juste lui mettre une raclée et qu'il s'est laissé emporter. Ce mec n'est pas tout à fait normal.
Sakina lui lança un regard suspicieux, au grand soulagement d'Agathe ; elle n'était pas encore totalement convaincue par l'explication de son frère.
— Et comment tu l'as su ? Pourquoi tu ne viens me voir que maintenant ?
— Parce que je viens de le découvrir, répondit Khaled. Je savais que tu ne me croirais pas sans preuves. Il y a quelques jours, j'ai emprunté le portable de Jérémy pour faire une recherche sur Internet, vu que le mien n'avait plus de batterie, et j'en ai profité pour fouiller un peu. Je sais, c'est pas cool, mais bon. En allant dans sa galerie, je suis tombé sur une photo de Laëtitia salement amochée. Mais pas morte. J'en ai déduit qu'il avait voulu garder une sorte de souvenir de son exploit, mais qu'après, il n'avait pas pu résister à l'envie d'ajouter quelques coups supplémentaires. Après l'avoir tuée, forcément, ce tordu n'a montré la photo à personne, mais il a quand même été assez con pour la conserver. Bref, je me suis démerdé pour lui piquer son portable et je suis allé voir la police. Il est en détention provisoire le temps d'être jugé.
Au début, Sakina ne répondit pas. Agathe comprit que Khaled l'avait convaincue.
— Même si ce que tu dis était vrai, finit-elle par dire, tu t'es quand même comporté comme un connard.
Khaled baissa les yeux, honteux.
— Je suis désolé, Sakina. Je n'aurais jamais dû réagir de cette façon. Je comprendrais que tu ne veuilles pas me pardonner, et je ne te le demande pas. Mais si tu pouvais juste me laisser rentrer pour qu'on parle...
Sakina hésita un moment, mais elle finit par se tourner vers Agathe.
— Tu devrais aller prendre ton train. De toute façon, j'ai besoin de parler à Khaled.
— Pas question, rétorqua Agathe. Je ne vais pas te laisser seule avec lui. Pas après ce qu'il t'a fait.
— Agathe, la réprimanda Sakina. N'essaie pas de trouver des excuses pour ne pas parler à tes parents. Je ne risque rien, Khaled est un peu gringalet.
— Hé ! s'offusqua Khaled en essuyant enfin le filet de sang qui sortait de son nez. Je ne suis pas gringalet, c'est juste que je préfère la force tranquille. Mais Sakina a raison, Agathe. Parle à tes parents. La famille, c'est ce qu'il y a de plus important.
Comprenant que la partie était perdue d'avance, Agathe poussa un long soupir et descendit les marches de l'escalier.
***
Agathe grimpa les escaliers qui séparaient la station Passy de la rue de l'Alboni, ses écouteurs vissés sur ses oreilles. Elle écoutait Bridge over Troubled Water, de Simon & Garfunkel. Elle ne savait pas trop pourquoi, mais cette chanson la rassurait. Elle préférait ne pas couper sa musique, de peur de voir la réalité la rattraper. Tant qu'elle était dans son cocon sonore, elle n'angoissait pas.
Elle passa devant plusieurs traiteurs de luxe aux vitrines appétissantes, ainsi que des magasins de chaussures aux prix exorbitants. Elle se rappela que quelques mois plus tôt, elle déambulait dans la rue de Passy en se sentant chez elle. A présent, elle avait l'impression d'être une étrangère.
Lorsqu'elle arriva enfin devant son immeuble, elle n'osa pas entrer immédiatement. Elle se promit de le faire après la prochaine chanson. Celle de Simon & Garfunkel se termina pour laisser place à Only The Young de Brandon Flowers. Elle sourit. C'était une de ses chansons préférées, et elle était interprétée par le chanteur de The Killers. Elle repensa à la fois où elle avait dansé avec Sakina. Elle se laissa submerger par le refrain, avant de mettre sa playlist en pause. Cette fois-ci, il était temps pour elle de se comporter en adulte et d'affronter la réalité.
Sans trembler, elle composa le code qui permettait d'ouvrir la grande porte. Elle constata avec soulagement qu'il n'avait pas changé. Elle grimpa à pied les cinq étages qui la séparaient de l'appartement de ses parents. Il y avait un ascenseur, mais elle n'en voyait pas l'intérêt. Elle devait agir, pas se laisser porter par le cours des choses. En arrivant sur le palier, elle fut prise d'un doute. Et si ses parents n'étaient pas là ? Elle chassa cette pensée de son esprit. On était dimanche, et il n'était même pas quatorze heures. Elle était sûre qu'ils étaient là.
Le cœur battant, elle appuya sur la sonnette. Si elle s'accordait un temps de réflexion, elle risquait de changer d'avis. Au bout d'une trentaine de secondes, elle s'apprêtait à sonner à nouveau, lorsque la porte s'ouvrit. Elle se retrouva nez à nez avec son père, qui écarquilla de grands yeux.
— Agathe, murmura-t-il, l'air bouleversé, avant de l'étreindre.
Agathe était un peu surprise par cette démonstration d'affection, mais elle se laissa faire.
— Entre. Je suis tellement content que tu sois revenue.
Elle n'osa pas dire qu'elle n'était pas vraiment revenue, de peur de le contrarier. Un peu hésitante, elle passa le seuil et sa mère, probablement alertée par le bruit, fit irruption dans la pièce.
— Merci, mon Dieu, souffla-t-elle. Tu es vivante.
Agathe se sentit coupable d'avoir laissé sa mère dans un tel état d'inquiétude.
— Je suis désolée d'être partie sans rien dire, s'excusa-t-elle. Mais cette vie, ce n'était pas pour moi.
— Pourquoi tu ne nous en as pas parlé ? questionna son père. Et tu étais où, pendant tout ce temps ?
Agathe prit une inspiration avant de parler. Elle savait que ses parents n'allaient pas comprendre, voire ne pas accepter ce qu'elle était sur le point de dire.
— Je suis partie sur un coup de tête, sans trop savoir où aller. Je voulais juste m'éloigner d'ici. J'en avais marre de ce milieu où l'apparence règne. Au cours de mon voyage, j'ai été contactée par le gouvernement français pour une mission dont je ne peux pas vous parler. Tout ce que je peux vous dire, c'est que j'ai gagné beaucoup d'argent et que je ne suis pas ici pour vous demander de l'argent. Je suis autonome, je vis à Nantes avec une fille. Avec qui je suis en couple.
Elle se tut, guettant la réaction de ses parents. Sa mère fronça les sourcils, comme si elle avait du mal à assimiler toutes ces informations.
— Attends, résuma-t-elle, si j'ai bien compris, tu es devenue riche en quelques semaines, tu es une sorte d'espionne, et tu es... Homosexuelle ?
Agathe ne jugea pas nécessaire de préciser que même si elle aimait Sakina, elle était toujours attirée par les garçons. Elle ne souhaitait pas embrouiller encore plus ses parents.
— En gros, c'est ça.
Suite à cette déclaration, sa mère se jeta à son tour dans ses bras.
— Peu importe, déclara-t-elle. L'essentiel, c'est que tu sois là, saine et sauve.
Agathe sentit les larmes lui monter aux yeux. Au fond, sa mère, qui accordait tant d'importance aux apparences, tenait encore plus à elle.
— Donc... Tu n'es pas déçue de savoir que je préfère les filles ?
— Quand tu es partie, j'ai imaginé tous les scénarios possibles, tous bien pires que celui-là. Dans certains, tu étais droguée, morte, ou l'objet d'un trafic de prostitution. Alors, que tu sois amoureuse d'une fille, je ne m'en réjouis pas, évidemment, mais ça me semble mineur à côté du reste.
Agathe aurait pu s'offusquer de ce que sous-entendait le discours de sa mère, mais elle préféra ne rien dire. Sa mère avait fait un premier pas en ne la rejetant pas, et elle allait s'en contenter pour le moment. A présent, elle comprenait que rien n'était tout noir ou tout blanc. Il valait mieux encourager les gens à être plus ouverts que de les rejeter à cause de leur étroitesse d'esprit.
— Merci, souffla-t-elle. Tu n'imagines pas que ce que ça représente pour moi.
***
— Alors, conclut Taj, n'oubliez jamais que si vous participez au calvaire de quelqu'un, même si ce n'est qu'une petite moquerie, les conséquences peuvent être graves et irréversibles. Et si c'est le cas, vous vous en voudrez toute votre vie.
Gwen lui adressa un sourire encourageant et il parcourut la classe de Seconde du regard. Etre bénévole pour cette association qui luttait contre le harcèlement scolaire lui faisait beaucoup de bien. Il savait que la culpabilité ne disparaîtrait jamais, mais elle se faisait un peu moins présente chaque jour. Il se réjouit de voir que la plupart des élèves étaient attentifs et semblaient touchés par son intervention.
Soudain, une fille qui portait un blouson en cuir noir se leva et alla se planter devant le bureau d'une autre fille. Cette dernière essuyait une larme d'un geste élégant.
— Arrête tes conneries, Alexia, siffla la fille au blouson en cuir.
— Mes conneries ? Mais enfin, qu'est-ce qu'il te prend, Léa ? Tu n'as pas honte d'interrompre un moment pareil pour te donner en spectacle ?
— Et toi, répliqua la dénommée Léa, tu n'as pas honte de faire semblant de verser ta petite larme alors que tout le monde sait très bien que si une élève peut en pousser un autre au suicide ici, c'est toi ?
Taj admira intérieurement le cran de la jeune femme. S'il avait été aussi courageux à son âge, il aurait peut-être pu sauver une vie. Alexia se leva, visiblement furieuse. Le professeur de mathématiques observait la scène, bouche bée.
— Je ne permets pas d'insinuer une chose pareille. Si tu n'as pas d'amis, tu ne peux t'en prendre qu'à toi-même. Mais ne va pas inventer que c'est de ma faute, je n'ai jamais été méchante avec toi.
— Oh, ironisa Léa, c'est marrant, c'est pas ma perception des choses. Il me semble que tu t'es bien défoulée sur moi avant que je commence la boxe. Après, bizarrement, t'as préféré changer de cible.
— Ca suffit, intervint le professeur, Mademoiselle Guérin, retournez à votre place avant que je vous mette deux heures de colle.
Léa se tourna vers le professeur, les yeux brillants de rage.
— Oh bien sûr, je dérange l'intervention de prévention. Le lycée fait venir des assos à la con pour se donner bonne conscience, mais dans la pratique, qu'est-ce qu'il fait ? Rien du tout. Et je suis sûre que Thomas le sait et que c'est pour ça qu'il dit rien. Alors si vous voulez me mettre deux heures de colle, allez-y. Mais je n'ai pas l'intention de la fermer pour autant.
L'espace d'un instant, le professeur de maths parut troublé, mais il retrouva très vite un visage sévère.
— Donnez-moi votre carnet, ordonna-t-il.
Taj décida enfin d'y mettre son grain de sel.
— Excusez-moi, mais lors de cette intervention, tous les élèves sont libres de s'exprimer. Vous ne devriez pas la sanctionner.
Le professeur se tourna vers Taj, l'air étonné.
— Je ne la sanctionne pas parce qu'elle est intervenue, se défendit-il, mais parce qu'elle a insulté une de ses camarades.
Ce fut au tour de Gwen de prendre part au débat.
— Oh, donc ce n'est pas grave de harceler ses camarades, par contre on se prend deux heures de colle si on dénonce ceux qui le font ?
Taj se fit la réflexion qu'il sortait avec une fille vraiment géniale.
— Je ne harcèle personne, protesta Alexia. Maintenant, reprit-elle à l'intention de l'adolescente, retourne à ta place avant de ridiculiser encore plus.
— Me ridiculiser, répéta Léa. C'est bien de ça dont il est toujours question, avec toi. Le règne des apparences. Tu es prête à tout pour préserver la tienne, même à faire vivre un enfer à des gens qui ne t'ont rien fait. Mais tu sais quoi, Alexia ? Le ridicule ne tue pas. Le harcèlement scolaire, si. Et je vais te dire, je préfère largement être ridicule plutôt que me lever chaque matin sans pouvoir me regarder dans une glace.
Alexia blêmit et serra les poings.
— Je préfère y voir ma tête que ta sale gueule, répliqua-t-elle.
Elle s'arrêta net, comme si elle avait compris qu'elle venait de commettre l'erreur fatale, celle qui venait de la trahir. Léa affichait un sourire satisfait.
— Maintenant, je pense que tout le monde a compris qui tu es vraiment. Et je ne vais pas te laisser pleurer sur mon épaule quand tu réaliseras que tu es seule et que personne ne t'aime. Vraiment, je veux dire, je ne parle pas de tes abonnés Instagram.
Ce fut la phrase de trop pour Alexia, qui se rua sur Léa. Cette dernière esquiva facilement, avant de projeter violemment son agresseuse par terre. Taj se dépêcha de séparer les deux belligérantes.
— Stop, cria-t-il. Léa, c'est très courageux de ta part d'avoir osé crier la vérité haut et fort. Mais même si tu trouves qu'Alexia le mérite, évite de lui refaire le portrait. Sois plus intelligente qu'elle. Tu ne veux pas devenir l'agresseuse, quelle que soit ta victime. Alexia, je ne sais pas ce que tu as fait exactement, mais considère que tu as de la chance. Peut-être que tu vas te sentir humiliée, que tu vas regretter ton comportement, et que tes amis vont te tourner le dos, mais ce n'est rien à côté de la culpabilité que tu aurais pu ressentir si ton comportement avait eu des conséquences dramatiques. Alors tu t'excuses, tu profites de ta solitude, ça ne te fera pas de mal, et ensuite tu relèves et tu te donnes une seconde chance.
— Tu as agi bêtement, renchérit Gwen, mais la bêtise, ça se pardonne. Et c'est valable pour tout le monde. Vous pouvez laisser Alexia mariner un peu, mais ne la mettez pas à l'écart définitivement. Si on intervient aujourd'hui, c'est pour que personne ne soit mis à l'écart. Taj est là pour vous montrer qu'on peut avoir été con, comme Alexia, et tout faire pour réparer sa connerie par la suite. Même quand ça semble irréparable.
— Qu'elle aille se faire foutre, Alexia, lança un jeune métis que Taj devina être Thomas. Après ce qu'elle m'a fait, si elle est mise à l'écart, c'est pas moi qui vais crier au scandale.
— De toute façon, fit remarquer Gwen, la plus grande victime de l'injustice, c'est celui qui la commet. Alors laisse Alexia seule si tu veux, mais ne deviens pas celui-là.
Un silence grave suivit cette déclaration, contrastant avec l'ambiance électrique qui régnait dans la pièce quelques minutes plus tôt. Taj et Gwen et profitèrent pour distribuer des documents avant de mettre fin à leur intervention. Ils avaient accompli la tâche qu'on leur avait attribuée, et le reste ne dépendait plus d'eux.
—On va sûrement se faire virer de l'association, mais ça en valait le coup. Surtout pour t'entendre citer Platon et t'en attribuer les mérites.
— C'est bien le seul avantage à intervenir devant des Seconde, se justifia Gwen, autant en profiter. Mais oui, ça en valait le coup. Pour tout.
Sur ce, elle poussa gentiment Taj contre le mur le plus proche et l'embrassa avec une assurance que le jeune homme ne lui connaissait pas.
***
Agathe tourna la clé dans la serrure et entra dans le studio. Sakina était assise sur le canapé, l'air pensive.
— Alors ? s'enquit Agathe.
— On a discuté, expliqua Sakina. Je le crois, quand il dit qu'il n'a pas tué Laëtitia. De toute façon, il y a des preuves. Mais je ne sais pas encore si je vais lui pardonner. Il me faut du temps. Et toi, tes parents ?
Agathe sourit.
— Je crois qu'il leur faut du temps, à eux aussi. Mais ça s'est bien passé.
Soudain, un bip retentit, signalant une notification Messenger. Agathe sortit son Smartphone. Théodore avait envoyé un message sur le groupe « Personnes assez géniales qui sont devenues les amis de Gwen et un peu plus pour Taj ». Evidemment, c'était lui qui avait trouvé le nom, ainsi que les surnoms de tous les membres.
Théodore Pasencore :
Quelqu'un est chaud pour un week-end dans le Sud ? (Gwen et Taj, on adore vos parents, mais c'est pas 100% utile de les ramener cette fois.)
Des points de suspension s'affichèrent devant la photo de Gwen Everwherever, indiquant qu'elle était en train de rédiger une réponse. Agathe leva les yeux et croisa le regard de Sakina, qui venait aussi de lire le message. Elles éclatèrent de rire et prirent leur décision sans avoir besoin de se consulter verbalement.
Gwen Everwherever :
On sera de la partie, Taj et moi (sans nos parents en principe) !
Corentin Gueux :
De toute façon, si Taj ne veux pas, il suffit de le prendre en O-Taj ;) Je viens aussi.
Sakina Tetuepasterendplusfort :
Joli jeu de mot, Théo déteint sur toi ! Agathe et moi, on vient !
Agathe Afeeling :
Je peux encore m'exprimer par moi-même, non ?
Sakina Tetuepasterendplusfort :
Tu peux aussi parler à voix haute quand on est dans la même pièce.
Agathe Afeeling :
J'ai besoin de témoins pour porter plainte contre ma copine trop autoritaire. Mais oui, je viens (ce qui est une décision prise de mon plein gré et non sous la contrainte).
Sakina leva les yeux au ciel, mais elle ne put réprimer un sourire.
—Bon, qu'est-ce qu'on emporte dans nos valises ?
FIN
************
Rah, c'est tellement cheesy les happy ending... Un peu comme dans les comédies romantiques quand le mec vient faire sa déclaration d'amour à la fenêtre de la fille!
Mais bon, je ne voulais pas de fin triste, j'ai besoin de chouchouter un peu mes personnages de temps en temps...
Du coup ça sert à rien de faire une longue NDA, je vais plutôt faire un chapitre "remerciements" :)
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