Introduction

S'il y avait une soirée en hiver où l'on voyait comme en plein jour, c'était bien celle du réveillon. Les pavillons illuminés de guirlandes, les bonhommes de neiges, rennes, traineaux où autres reliques spécifiques des fêtes plantés dans le jardin et brillant de mille feux dans le noir. Les fenêtres de lumières qui laissaient apercevoir les préparatifs du festin à venir.

Bien que l'esprit de noël se perde petit à petit il restait toujours des irréductibles pour qui leur terrain se transformait en boule à facette géante tant elle illuminait le quartier. Ces illustres inconnus appâtaient dans leur rue des parents reconnaissants qui emmenaient promener leurs enfants pour les émerveiller.

La famille Lee était celle qui s'y dévouait corps et âme dans le quartier. D'autres maisons avaient sorti leurs illuminations mais eux étaient à un autre niveau. Véritable passionnée en qui brûlait la flamme de l'hiver, il y avait jeu d'éclairage, musique, envolé de traineau lumineux grandeur nature, rennes compris, piste d'atterrissage, lanternes led, guirlandes en flocon qui changeait de couleur dans des dégradés harmonieux, chorale de petits elfes mécaniques, père noël accroché à son échelle de cordes, descente de ski, sapins vrai et faux décorés, un immense « JOYEUSES FETES » et un plus discret « oh oh oh ! » sur la façade, un panneau indicateur de chemin pour le pôle nord, l'étable des rennes et le pays des gâteaux, une boites aux lettres spécialement pour les listes de noël, un train plein de cadeau faisait le tour de la maison, un coin banquise avec neige artificiel, pingouins, ours polaire et iglou, des gardes casses noisettes, encore un traineau parmi les étoiles sur le toit etc.

Toute cette faramineuse féerie à vous ruiner en électricité allait jusqu'aux détails des fenêtres. Au premier étage s'y trouvait des autocollants festifs. Au rée-de-chaussé des décorations lumineuses prenaient places. Un sapin, un cadeau, une étoile, un bonnet du père noël lumineux étaient visible depuis la façade.

Mais les fenêtres du rée-de chaussé ne dévoilaient pas uniquement quelques luminaires, elles laissaient aussi deviner l'ambiance festive à l'intérieure. Chaque pièce de la maison était digne d'une scène de téléfilm de noël. Dans le salon les enfants autour de la table basse s'amusaient à décorer des sablés qui seraient offert au père noël lors de son passage. Ils s'activaient gaiement et, bonheur de tous les parents : sagement. Le tout accompagné d'une musique de noël provenant d'une boite à musique. Chaque enfant se levait tour à tour pour la remonter, de leurs petites mains tout justes essuyées sur leurs jolies robes ou jupes côtelées ou leurs pantalons de soirée. Les fillettes avaient des flots dans leurs cheveux bouclés, les garçonnets des flots autour de leurs cous.

Sur eux veillait un majestueux sapin de près de trois mètres que pouvait se permettre la famille Lee et ses hauts plafonds. Dans des tons chaleureux les ornements avaient été choisi avec soin. Décoré de la base à la cime de rouge et d'or, aucune guirlande lumineuse n'apparaissait, les illuminations restaient apparemment pour l'extérieur. De son étoile au sommet à ses boules de noël en passant par ses angelots pour finir par ses guirlandes, tous scintillaient à la lumière du plafonnier (lui-même agrémenté d'une guirlande de perles et d'étoiles) et des bougies.

A ses pieds ne siégeait pas la crèche qui avait été placé sur une table nappée de blanc plus loin dans la pièce en raison de son immense village l'entourant. L'enfant Jésus n'étant pas encore née il manquait à l'appel sur la paille de l'étable aux côtés de Marie, Joseph, un âne, un bœuf, des bergers et leurs agneaux. Placé en hauteur l'étable surplombait un impressionnant village de noël. Il n'y avait pas seulement des maisons avec quelques personnages figés mais aussi une boulangerie, une épicerie, la poste, une patinoire, une grande roue, des télésièges, un lavoir, un chalet de vente de ski, une confiserie, un salon de thé, une église, des boutiques de noël, des montgolfières et bien d'autres infrastructures enneigées. Une véritable ville économiquement florissante et utopiquement heureuse.

Sans compter le coin un peu à l'écart du village, pour bien marquer la séparation, où se rassembler, l'étable des rennes, l'atelier à cadeaux, la confiserie du père noël, la maison du père noël, le dortoir des lutins, la grange où était entreposée le traineau et l'harnachement des rennes ainsi que le bâtiment de réception postale où s'effectuait tout le tri du courrier.

L'eau était illuminée, les petits lampions sur les devantures aussi et grande roue, petit train et autres attractions étaient mécaniques. Le village était tel que la famille le faisait visiter gracieusement à toutes les familles du quartier qui étaient intéressées. Petit à petit venait aussi celles d'autres quartiers, c'était dire.

Les enfants, rudement sages (bien qu'un peu confus dans leur volonté de bien faire en s'essuyant sur leurs vêtements) étaient occasionnellement surveillés par un adulte qui traversait le hall d'entrée pour joindre le salon. Il restait aider pour quelques menues tâches, poser des questions sur les listes envoyées ou s'ils avaient été sage et les écoutaient brailler d'impatience que cette année ils le verraient le père noël avant de repartir l'autre côté du hall dans la salle à manger avec cuisine ouverte qui détenait tous les adultes. Aussi bien apprêté que les plus jeunes pour l'occasion, c'était un défilé de chemises, de gilets en laine, de pulls chauds, de pantalon à carreau, de flot encore et toujours... Savant mélange entre tenue de soirée et tenue de noël rappelé par le confortable des vêtements et le camaïeu de couleur chaude.

La table était dressée d'une nappe vert profond rappelant celui des sapins, d'un chemin de table rouge le traversait dans la longueur et d'un centre de table en pomme de pin piqué de pères noëls et bonhommes de neiges. Des paillettes rouges en forme d'elfes ou de rennes y avaient été parsemé. L'argenterie et le service de vaisselle était sorti pour l'occasion. Entouré de couverts, les assiettes à dessert pardessus celles du repas attendaient d'être remplies. Blanche, sur leur pourtour était peint des fleurs de roses rouges reliées par leurs tiges vertes. Bien que n'étant pas dans le thème de noël elles faisaient un rappel de couleur qui les incluaient dans les festivités.

Seules les rangées de trois verres (pour les adultes uniquement) n'étaient plus parfaitement disposées. La famille étant là depuis l'après-midi et se déplaçant de la cuisine au salon en passant par la salle à manger, leurs verres suivaient pour désaltérer leurs corps actifs. Surtout qu'avec tout ce petit monde et les fourneaux tournant à plein régime la chaleur grimpait vite.

Seul bémol à ce décor parfait de petit film de noël était le manque de cheminée. Accessoire indispensable pour laisser entrer le père noël et suspendre les chaussettes. A défaut, ces dernières trouvaient leur place sur le mur dans la montée d'escalier alors que le premier se montrait agréablement civilisé et trouvait le moyen de passer par la porte.

Sous les airs de Mariah Carey reprit avec un entrain qui compensait les fausses notes, le lieu était plein de vie. Même les pièces plongées dans la pénombre étaient des décors prêts à être filmés pour poursuivre l'aventure de... Ah ! Mais j'oubliais ! Ici, à la différence de nos films favoris il n'y avait personne (présente du moins ou sur le point d'arriver) qui n'aimait pas noël. Pas d'événement malheureux à cette période pour marquer l'un de nos deux protagonistes, pas d'être trop prit par leurs travails pour ne pas réaliser tout le bonheur de la vie, pas de personnages grincheux et irritable au possible pour aller avec, pas de parent décédé ou divorcé que notre protagoniste se serait empressé de remplacer... Non ce soir il n'y avait qu'une famille heureuse ensemble (si si ça existe !) qui préparait le repas du réveillon en attendant l'arrivée du nouvel ajout à leur famille. Le seul invité à qui l'on avait donné une heure plus tardive.

Parmi cette famille d'enfants, de petits-enfants, de tantes, d'oncles, de cousins, de cousines, de belles-sœurs, de beaux-frères, de sœurs, de frères, de pères, de mères, de grands-parents se cachait notre personnage principal. Ne l'avez-vous pas encore vu ? Il est pourtant bien lumineux ! Mais si ce garçon souriant à la frimousse d'enfant éclaboussée de tâches de rousseurs ! Ce blond adorable avec son pantalon à carreau noir, rouge et blanc, son sous-pull blanc à col plissé, son pull sans manche bleu ciel, ses chaussettes blanches et son adorable flot noir et rouge autour de son cou parce qu'il est un cadeau pour l'univers ? Ah ! Enfin vous voyez ! Oui c'est bien lui, celui qui apporte le plat de cookie aux enfants sans se faire prendre tout en fredonnant, sourire aux lèvres, la musique du moment ! Last Christmas de Wham!.

Il s'appelle Felix et outre son bonheur apparent une certaine fébrilité se cachait sous la surface depuis le début de journée. Pas seulement parce que c'était son rassemblement familial préféré, qu'il retrouvait toute sa famille réunit au complet avec leur dose de nouvelles anecdotes, de gentilles taquineries, de voix soufflant la musique, d'histoires déjà racontées bon nombre de fois mais toujours aussi plaisante à écouter, de stratagème des enfants pour rester éveiller et voir le père noël, des efforts de tous pour leur faire vivre un peu plus longtemps la magie de noël... Ce n'était pas seulement la joie anticipée de ce moment familial et de ce bon repas mais surtout que son petit-ami allait y participer pour la première fois.

Tout le monde était impatient de rencontrer le premier petit-ami officiel qu'il ramenait ici, voir qui rendait si heureux la personnification du bonheur qu'il semblait flotter sur un petit nuage. Sur sa nervosité il était gentiment charrié dans le but de le détendre plus que de l'embêter. Tout le monde savait que cela se passerait bien, Felix ne pouvait pas être tombé amoureux d'un voyou ou autre petite frappe de ce genre. Néanmoins ils comprenaient son stress, présenter son partenaire à sa famille c'était passer un cap. En espérant le meilleur on imaginait toujours un peu le pire. Sa sœur ainée et ses cousins et cousines qui avaient déjà inclut leur moitié dans la famille firent au mieux pour le rassurer sans trop en avoir l'air.

Quand ils entendirent sonner ils le laissèrent filer seul en portant sur lui le regard nostalgique de ceux qui se remémoraient cet exact même instant de leur vie.

Un bref moment il s'arrêta devant le miroir de l'entrée pour se recoiffer de ses doigts. Ce n'était pas tant qu'il était décoiffé ou incertain de son apparence mais plus pour inconsciemment se poser deux secondes. Respirer, avant qu'enfin ne débute la soirée.

Puis il ouvrit la porte. Il laissa apparaitre sa jolie personne, découvrit à l'unique spectateur le vestibule aux chaussures vernies bien alignées, aux porte-manteaux croulant sous les affaires d'hivers mais surtout aux chaussettes sur les murs, aux guirlandes enroulées autour de la rampe d'escalier et de la balustrade, des nœuds aux piliers, des bougeoirs en forme de bonhomme de neige, des ornements en bois peint par la famille suspendus dans le vide tel un rideau, de la couronne de gui sur le meuble de l'entrée... Il révélait tout cela avec en fonds les rires et les voix des personnes aimées avec Mickael Bubblé en sourdine.

Il révélait tout ce décor à son magnifique petit-ami.

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Hey ! Désolé pour le retard, cette partie devait être posté avec l'avant propos mais wattpad ne m'en a pas laissé l'occasion... 🙄

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