Chapitre 13
{On s'en sortira, je le sais parce que je t'aime}
Harry.
J'ai à peine lâché Louis qu'il tombe au sol. Putain non, il n'a pas intérêt à me lâcher ! J'entends Gigi qui est en train de pleurer à côté de moi mais je n'y fais pas attention. Toutes mes pensées sont tournées vers Louis qui est à terre, qui est blessé et qui a perdu beaucoup trop de sang. Mon coeur bat la chamade et des larmes coulent sur mes joues.
Je le prends dans mes bras en tremblant. J'ai tellement peur de le perdre. Je n'arriverai pas à vivre sans lui. Ma vue est brouillée par les larmes et je lui remets sa mèche correctement.
- On doit retourner dans l'immeuble...pour le soigner
Ma voix tremble et je ne suis même pas sûr que les autres m'aient compris mais je n'y fais pas attention. Je porte Louis tant bien que mal jusqu'à l'entrée du bâtiment mais j'ai de plus en plus de mal à le porter. Mes genoux flanchent et mes muscles me brûlent.
Je dois y arriver, je dois le mettre en sécurité et le soigner. Bordel il a l'air tellement mal en point. J'ai peur, peur de ce qu'il pourrait lui arriver parce que je ne sais pas si je saurai continuer sans lui. Il est celui qui m'a empêché de faire des conneries au Capitole. J'aurais voulu tout détruire là-bas. J'étais tellement en colère contre mon père à ce moment-là.
Puis il est arrivé avec son sourire envoutant. Il a parlé et je l'écoutais et bon sang que ça me faisait du bien. Il n'a jamais essayé d'en savoir plus sur moi sans que ce soit moi qui en parle et je lui en suis tellement reconnaissant pour ça. Et maintenant c'est lui qui est blessé et je ne sais pas comment l'aider, je n'ai aucune connaissance en médecine.
J'entends mes amis arriver et Liam pose une main sur mon épaule.
- On va porter Louis, tu n'as pas la force pour le faire.
Je hoche la tête et je leur passe Louis qui respire irrégulièrement. Pourquoi on est allé dans ce bois bordel, pourquoi ! C'était certain que les Juges n'allaient pas nous laisser chasser en paix, on avait encore eu affaire à aucun danger.
Et Zayn qui est mort. Mon coeur se serre et une envie de vomir me submerge. Je recrache le maigre repas qu'on avait mangé le matin même et je m'appuie contre le mur. J'aurais dû faire plus attention. Mon ami qui a disparu pour toujours. J'aurais dû les sauver tous les deux. Ce choix que j'ai dû faire, choisir entre mon ami et mon copain. Je hais le Capitole, je hais les jeux et je hais tous ceux qui nous font vivre ça.
Je frappe dans le mur devant moi. Je fais évacuer toute ma rage, ma peine et ma tristesse. Je continue encore et encore. Je veux avoir mal autrement que mentalement. Je frappe pour que la douleur physique remplace la douleur psychologique. Je sens un liquide couler le long de mon poignet et vois ma main. J'ai frappé tellement de fois que mes jointures sont ouvertes et je saigne.
J'ai mal. La douleur irradie dans mon poignet mais et je m'empêche de pleurer. Si je commence, je ne sais pas si je m'arrêterai. J'ai les larmes aux yeux et les essuient avec la manche de ma veste. Je n'ai pas le temps pour pleurer, il faut d'abord que je m'assure que Louis va bien. Il doit survivre, il le faut.
Je monte les étages en chancelant jusqu'à l'appartement dans lequel on a dormit. Je vois Liam qui a installé Louis dans l'unique canapé de la pièce et Niall qui aide Eva a lui enlever son pantalon pour soigner ses jambes.
Je m'approche et mon coeur se serre en voyant les blessures qu'il a. De longues entailles sur les cuisses avec un liquide jaune suintant abondement. Putain Lou'... Je tombe à genoux à côtés de lui et je caresse ses cheveux. Ils sont pleins de sueurs mais j'aime quand même passer ma main dedans et remettre sa mèche correctement. En passant ma main sur son front, je sens qu'il a de la fière et ça m'inquiète d'autant plus.
- Bouge-toi j'ai besoin de place.
Je hausse les sourcils et la regarde mal quand elle me fait signe de bouger. Elle se prend pour qui ?
- Apparemment vous êtes tous nuls pour soigner les gens appart Louis mais vu qu'il est hors-jeu, je vais le soigner.
Elle me lance un regard déterminé et sort de son sac un kit de soin. Elle a des gestes d'expert et semble savoir exactement ce qu'elle fait. Mon dieu si elle arrive à le sauver je lui en serai à jamais reconnaissant.
Je la regarde faire. Elle sort un essuie qu'elle mouille et elle commence par laver les jambes du brun. Je le vois se crisper même dans son semi-coma et je tente de le rassurer en lui faisant des papouilles dans les cheveux.
- Ça va aller hein mon Lou, tu vas t'en sortir j'en suis sur. T'es un battant.
Eva, après avoir nettoyée la plaie, prend le désinfectant et en verser abondemment sur un tissu.
- Tiens le, ça va faire mal.
Je pose mes mains sur les épaules de mon copain et elle frotte délicatement le tissu sur ses blessures. Il pousse un long gémissement de douleur et tente de bouger mais je le tiens bien. Le voir ainsi me retourne le coeur. Je prie tous les dieux pour qu'il s'en sorte parce qu'il est mon rayon de soleil. Je suis tellement heureux chaque fois que je l'embrasse ou que je me réveille à ses côtés.
Eva finit par lui faire des bandages et se laisse tomber à terre quand elle a terminé.
- Voilà, normalement il devrait survivre. J'ai arrêté l'hémorragie et désinfecté.
Je soupire de soulagement. Il va vivre, c'est l'essentiel.
- Tu sais quand il se réveillera ?
- Non, c'est à lui d'en décider maintenant. Je changerai les bandages demain ou après-demain pour vérifier que tout va bien.
Elle range le matériel et se lève. Je la retiens par le bras et lui souffle un merci à peine audible. Je la vois hausser les épaules.
- Il m'a sauvé, je fais juste la même chose
Et elle part s'installer plus loin dans la pièce. Je me soulève la tête de Louis pour m'asseoir dans le canapé et lé dépose sur mes genoux. Il a l'air paisible comme ça. Je lui caresse les cheveux et passe un doigt sur ses lèvres. Il n'imagine pas comment il a pu me sauver ces dernières semaines.
J'étais à deux doigt de sombrer. Je devenais fou à cause de l'emprise que mon père avait sur moi. Je n'en pouvais plus de devoir renier qui j'étais juste pour le satisfaire. J'ai toujours fait ça pour Gemma mais à la fin j'étais en train de craquer. 18 ans à devoir jouer le parfait fils de famille, à entendre que je devrai me porter volontaire pour les jeux.
J'ai même pensé à en finir un jour. Je tenais un couteau et je l'avais posé sur mon poignet. Je me souviens que je pleurais parce que j'avais été obligé de frapper un garçon, parce que mon père m'avait obligé sinon j'étais privé de dîner.
Je ferme les yeux. Alors oui, Louis a été ma bouée de secours. Il ne le sait surement pas et je ne sais pas si je lui dirai un jour mais je lui suis tellement reconnaissant.
- Merci Lou', merci d'être resté en vie, je t'aime tellement.
Je ne sais pas s'il m'entend mais j'avais besoin de lui dire. Je veux qu'il sache combien je l'aime, combien il est important à mes yeux.
Je lui embrasse le bout du nez et sens quelques larmes couler le long de mes joues. Larmes qui se transforment bien vite en sanglots.
Je pleure l'état de Louis, je pleure de frustration d'être dans ces jeux pourris. Et surtout je pleure la mort de Zayn. Mon ami qui savait qu'il n'avait plus aucune chance et qui s'est sacrifié pour nous en laisser une. Je revois encore le sourire qu'il m'a fait. Il voulait qu'on survive, qu'on soit heureux, même si ça signifiait la fin pour lui.
Je pleure en serrant la main de Louis comme un doudou. Les larmes ravagent mes joues et mon nez coulent. J'ai besoin que mon mécheux se réveille, j'ai besoin d'être dans ses bras.
Après de longues minutes à me vider de mes larmes, elles se tarissent enfin et je me frotte le visage. J'arrive encore à me demander ce que mon père pense de moi à cet instant. Je le hais, je le hais du plus profond de mon âme.
Je cherche une caméra du regard mais je n'en vois. Mais de toute façon, nous sommes filmés en permanence donc on m'entendra.
- Hey papa. Je vois tout le monde se retourner vers moi en se demandant ce que je fais. Enfin, est-ce que j'ai le droit de t'appeler comme ça même ? Parce que tu ne l'as jamais été, tu es juste la personne qui m'a mise au monde.
Je veux que tout le monde entende ce qu'il m'a fait subir. Je fais raconter à tout le pays comme il m'a toujours traité, lui est normalement un homme populaire dont tout le monde est reconnaissant pour ce qu'il a fait au pays.
- Je vais enfin pouvoir dire au monde comment tu traites ton fils depuis toujours. Je veux que tout le monde m'écoute, il n'est pas l'homme qu'il prétend être. Depuis tout petit, il s'en fou de mon bonheur. Seul le sien compte, pareil pour celui de ma soeur. Depuis que je suis jeune, il fait pression sur moi pour que je me porte volontaire aux jeux alors que j'ai horreur de faire du mal aux gens.
Il ment à tout le monde. Il est m'a empêché d'être moi-même avec pour seul raison que ça allait me rendre faible. Il nous enfermait parfois dans notre chambre toute la journée sans rien à manger. Il est violent, raciste et homophobe, alors réfléchissez bien avant de continuer à être en admiration devant lui. Papa, oui je suis gay et je n'en ai pas honte. Non je ne tuerai pas par plaisir dans cette endroit pourri. Et oui, j'aime Louis de tout mon coeur et tu ne pourras plus m'empêcher de faire ce que je veux. Va te faire foutre.
Je fais un doigt d'honneur dans les airs et j'ai l'impression qu'on poids s'est envolé de mes épaules. J'ai enfin pu dire lui dire ce que je pensais de lui. Je ne me suis jamais autant senti bien de toute ma vie. Maintenant à lui de subir les conséquences de ses actes.
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Le soleil s'est couché et je suis toujours installé dans le canapé, veillant sur mon mécheux. J'entends la musique du Capitole retentir et je ferme les yeux. Je ne veux pas voir ça, je ne veux pas voir la photo de Zayn s'afficher dans le ciel, parce que ça confirmera qu'il a vraiment disparu pour toujours.
Pourtant je le fais quand même. Je me force à regarder pour ressentir de la culpabilité, parce que nous on est en vie et pas lui.
Sa photo s'affiche dans le ciel et je sais que c'est vraiment terminé. J'entends Gigi exploser en sanglots derrière moi et je n'arrive pas à la regarder. Je n'aurai pas la force d'affronter son regard. Elle ne sait pas ce qu'il s'est passé. Elle n'est pas au courant que j'ai choisi Louis plutôt que Zayn. Et j'arriverais encore moins à l'affronter si elle le sait. Pourtant elle mérite la vérité, elle doit savoir ce qu'il s'est passé.
Je me retourne et vois qu'elle pleure dans les bras de Liam qui a l'air tout aussi mal qu'elle. J'avais bien remarqué que les deux garçons étaient devenus fort amis.
Je me lève en faisant attention à Louis et viens devant eux. Ils lèvent la tête et ne comprennent pas pourquoi je suis là.
- Vous...vous devez savoir. Vous devez tous savoir.
Ma voix tremble et des larmes silencieuses coulent sur mes joues.
- Je suis désolé...pardon Gigi...pardon Liam, pardon à tout le monde...je n'ai pas pu le sauver...
Je m'assieds par terre quand je sens que je ne vais pas tenir debout. La jeune fille essuie ses joues et me regarde en fronçant les sourcils. J'ai peur qu'ils me haïssent. Tant de personne m'ont déjà détesté depuis que je suis petit sans que je ne sache pourquoi. Je ne veux pas perdre les seuls amis que je n'ai jamais eu.
Eleanor passe un bras autour de mes épaules tandis que Eva et Niall viennent s'asseoir à côté de moi. Ils me regardent tous avec interrogation.
- On était dans un parc, on chassait et des lianes vivantes nous ont attaqués. Avec Zayn on a réussi à s'enfuir mais pas Louis...Alors je suis allé le rechercher et Zayn m'attendait dehors. On était tous mal en point, Zayn était dans le même état que Louis...
Je me mords la lèvre pour m'empêcher de sangloter parce que si je recommence je ne sais pas si j'arriverai à m'arrêter.
- On pensait être en sécurité mais il s'est fait attraper...j'ai essayé de le sauver, je vous jure. Et puis Lou' s'est fait attraper aussi...je suis désolé...j'ai dû choisir qui sauver. J'aurais du les sauver tous les deux...j'aurais dû être plus fort, désolé d'avoir été faible...
Je cache mon visage dans mes mains. Je ne veux pas voir leur visage qui me haïront. Je n'ai pas la force qu'ils me détestent.
Et quand je crois qu'ils vont me frapper, je sens un bras autour de mes épaules et Gigi qui me serrent contre elle.
Je ne comprends pas pourquoi elle fait ça, j'ai tué son copain. Elle ne dit rien et pleure dans mon cou. Je la serre et bientôt tout le monde se joint au câlin comme il peut. On pleure tous la mort de notre ami.
Parce dans les jeux, la haine ne sert à rien. On survit comme on peut en faisant des choix, même s'ils sont parfois mauvais. On doit profiter des personnes qui sont encore en vie et ne pas nous séparer, car la mort est à tous les coins de rues dans les Hunger Games.
- Je te pardonne Harry, ce n'est pas ta faute.
Gigi qui me pardonne, qui dit que ce n'était pas moi qui suis responsable de la mort du basané. Elle a compris qu'ici, les Juges font tout pour nous mettre à l'épreuve et nous séparer. Alors au lieu de m'en vouloir, elle me pardonne.
Je la remercie du regard et c'est dans ce moment de pardon, que j'entends un bruit en bruit venant du canapé, et que je vois Louis prit de spasme et du sang coulant de sa bouche.
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Un chapitre fort en émotion. J'espère que vous avez aimé.
Xoxo, Mary
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