Chapitre 11
{Il choisira la personne sans laquelle il ne peut vivre}
Je me réveille en entendant la musique des jeux qu'ils diffusent toutes les nuits. Au bout de 2h de surveillance, Zayn a pris ma place pour me permettre de dormir un peu. Ils affichent les photos de ceux qui ont été tués pendant la journée.
Je regarde le ciel par l'unique fenêtre de l'église et vois le visage de ceux qui ont péris aujourd'hui. Certains très jeunes, à peine 12 ans parfois. Puis je vois le visage des deux garçons que j'ai tué et mon ventre se serre. J'ai entendu dire que quand on tue quelqu'un, on perd une partie de son âme, elle s'assombrit. C'est exactement la sensation que je ressens.
J'ai l'impression qu'on a remplit une partie de mon âme avec une noirceur malsaine qui erre à la bordure de mon esprit, surgissant lorsqu'elle le peut. Lorsque je dormais je les ai vus, je ressentis à nouveau ma lame qui perçait leur chair.
Un frisson d'horreur me parcoure mais je sens une main passer autour de ma taille comme pour me rassurer. Harry se colle à moi et parsème mon cou de petits baisers mouillés qui font battre mon coeur plus vite.
Plus je passe du temps avec lui et plus je me rends compte que je l'aime de tout mon coeur et que j'aime chaque moment qu'on passe ensemble. Tout en lui est parfait, son visage, ses cheveux, sa personnalité. Jamais je n'aurais cru pouvoir tomber sur quelqu'un comme ça.
- Tu penses à quoi Lou ?
Il fait une moue adorable et je ne peux m'empêcher de sourire bêtement, parce que juste voir son visage me donne envie de sourire et d'affronter le monde. Il est ma force et mon rock dans cette épreuve.
- A rien t'inquiète...
Il m'oblige à me tourner vers lui et me regarde avec insistante. Je fais mine de ne pas comprendre ce qu'il me demande sans parler et il soupire.
- C'est encore à causes de ces garçons n'est-ce pas ?
Je hoche la tête, décidément il commence à trop bien me connaitre.
- Tu n'as pas à t'en vouloir Louis, c'était eux ou toi. Si tu n'avais pas fait ça, je serai peut-être mort à l'heure qu'il est, tu m'as sauvé Lou.
Il prend mes mains dans les siennes et les porte à ses lèvres pour les embrasser et j'ai l'impression qu'une petite partie de la culpabilité qui m'accablait vient de partir.
- On sera tous obligé de faire des choses qu'on ne veut pas ici, mais tant qu'on a conscience de nos actes, qu'on sait qu'on fait ça pour notre survie, alors on reste bon. Ce ne sont pas nos actes qui définissent qui nous sommes mais la raison de pourquoi on agit comme ça. Et dans ton cas c'était de la légitime défense donc tu n'as rien à te reprocher Louis.
Rien que d'entendre ces paroles je me sens apaisé. J'ai l'impression que ce qu'il dit est vrai, j'ai été obligé de faire ça, je ne l'ai pas fait par pur plaisir.
Et c'est grâce à ces paroles réconfortantes que je me recouche sur notre matelas improvisé et m'endors dans les bras de celui que j'aime.
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Le soleil est à son zénith et une chaleur pesante règne dans l'air, à tel point qu'on s'est tous débarrassés de nos vestes qui sont maintenant accrochées à notre sac à dos. Personne n'a d'eau et on commence à ressentir la soif. Les Hauts Juges s'amusent à augmenter la température pour nous mettre à l'épreuve.
Heureusement, je suis habitué à cause des grosses sécheresses d'été dans le district mais certains comme Harry ou Niall, qui ont toujours eu de l'eau à volonté ont l'air d'aller moins bien. Je vois mon copain se frotter le front assez souvent et Niall est à la traine.
On a beau cherché une source d'eau potable, le seul endroit qu'on a vu rester le lac. Il y a bien d'autres endroits, les Juges n'auraient pas fait ça. Réfléchis Louis, où peut-il bien avoir de l'eau dans une ville ?
On peut éliminer les appartements, ça aurait été trop facile. Il reste les égouts peut-être, ainsi que les fontaines. Pour l'instant nous n'avons rien vu de tout ça, rien que des rues entières d'immeubles identiques.
Je ralentis pour être à la hauteur de mon ami et pose une main sur son épaule.
- Je vais porter ton sac ? T'as l'air mal Niall.
- Non ça va t'inquiète, je n'ai juste pas l'habitude qu'il fasse chaud et qu'on ne puisse pas boire comment on veut.
- J'insiste, vraiment. Je sais ce que ça fait d'avoir soif et en plus d'avoir quelque chose de lourd à porter sur le dos, je suis habitué, passe.
Il me lance un regard mais voit à mon air que je suis déterminé à l'aider et il descend son sac de son épaule pour me le donner.
- Merci... Comme notre district c'est la pêche bah on n'avait pas besoin de...
- T'as pas à te justifier mec, les amis c'est fait pour ça.
Je lui un donne un petit coup dans l'épaule et il me lance un regard amusé. On n'a pas besoin de se parler lui et moi, un simple regard et on se comprend, comme si on se connaissait depuis toujours.
- Et toi ça va avec Harry ?
Niall qui s'inquiète de son ship favori c'est mignon. Je lui lance un regard évocateur pour rigoler et il fait une grimace de dégout.
- Attend me dites pas que vous avez baiser !? Mais où ça, comment, fin non je ne veux pas savoir comment.
Il a limite crier et je peux voir Liam qui se retourne vers nous avec un regard amusé. Je remercie les dieux que Harry soit tout devant, ça m'évitera ses regards remplis de sous-entendus.
- Non tais toi ! On n'a rien fait t'es fou, je déconnais.
- Oh...je suis déçu, ça t'aurait fait une bonne histoire à me raconter.
Je lui fais une claque derrière la tête.
- Hey enfant battu je vais porter plainte !
- T'es con.
On rigole et ça fait du bien dans un endroit pareil. Depuis le début des jeux, on n'a même pas pris le temps de se détendre un peu, ce qui est pourtant important pour ne pas mourir d'une crise de nerfs.
- Mais du coup je suis sérieux, est-ce que ça va entre vous...? Je sais que ça peut être chaud avec les toutes ces merdes ici.
- Ouais ça à l'air d'aller, on fait comme on peut tu vois. Avec tout ce qui peut arriver ici, on essaye de profiter un maximum.
Il me lance un regard bienveillant. Je n'aurais jamais pu trouver mieux comme ami, il est compréhensif, drôle, attentionné et j'en passe. Je n'avais jamais connu ça avant, d'avoir quelqu'un à qui se confier. Evidemment j'ai toujours été proche de ma soeur mais je n'ai jamais réussi à m'ouvrir à elle et je n'avais pas vraiment d'ami à la maison, surtout des connaissances quand je travaillais dans les champs. Alors qu'avec Niall, j'ai l'impression que je peux tout lui dire, il comprendrait.
On entend Harry crier nos noms avec joie et il se met à courir dans une direction. Je ne comprends pas tout de suite sa réaction mais quand j'aperçois une fontaine au bout de la rue je me commence à courir moi aussi.
On ne peut s'empêcher de pousser des cris de joie en voyant l'eau claire s'écouler de le long de la statue représentant un homme musclé tenant un marteau en l'air. Chacun lâche son sac et se précipite pour s'abreuver.
Je m'avance et passe une main dans l'eau limpide. Je sors la gourde de mon sac et la remplit à fond et je bois de grandes gorgées. L'eau est fraiche et délicieuse et bon sang que ça fait du bien de boire par ces températures !
Je vois que tout le monde est dans le même état que moi et on profite tous pour se rafraichir le visage et se rincer un peu. Zayn et Liam enlèvent leur t-shirt pour révéler des torses assez musclés et je me rince l'oeil en les observant un peu jusqu'à ce que je remarque le regard noir de Harry.
Je rigole et vais vers lui en passant mes mains autour de sa taille. Il profite de ça pour me serrer contre son torse et colle son nez au mien en plongeant son regard dans le mien. Océan contre forêt. Il a ce regard dont je ne me lasse pas.
- J'aime pas que tu regardes d'autre mec que moi.
Je lui tire la langue et il en profite pour poser ses lèvres sur les miennes et les mordiller. Je lâche un soupire de gémissement qui le fait sourire et je le sens descendre ses mains sur mes fesses.
- Je les regardes peut-être mais personne ne t'arrive à le cheviller.
J'enfouis ma tête dans son cou et le parsème de baisers brûlants qui le font frémir. Je continuerais bien si je ne sentais pas son plaisir naissant contre ma cuisse.
On se sépare à contre-coeur parce que ce n'est vraiment pas le moment maintenant mais nos regards restent accrochés l'un à l'autre, comme un appel à la luxure.
Notre bulle d'intimité se brise quand Niall me fonce dessus et me fait tomber dans la fontaine avec lui. Je pousse un cri en sentant le froid s'insinuer en-dessous de mes vêtements et je maudits mon ami.
Comme vengeance, je l'attrape par les épaules et lui mets la tête dans l'eau, juste pour qu'il comprenne la leçon.
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Après avoir joué une bonne heure dans l'eau comme des enfants à faire des batailles d'eau, on a décidé d'explorer les immeubles qui se trouvent autour de nous.
Cette partie de rigolade m'a fait énormément de bien car on a tous pu oublier un peu moment l'endroit dans lequel on était, et on a pu redevenir des adolescents insouciants qui profitent de la vie.
Les jeux nous ont fait grandir trop vite pour qu'on connaisse les vraies plaisir de la vie. L'amitié, l'amour. A la place, ils nous ont enseigné la peur et la colère. Chaque année on a cette peur constante d'être tiré au sort pour les jeux, mais il y a cette colère qui bout en nous. Parce que pourquoi sommes-nous puni, nous qui n'avons rien fait. On subit les conséquences des actes de gens qui nous ont précédés.
J'en veux au monde entier depuis que j'ai compris le concept des Hunger Games. Parfois j'aimerais qu'une nouvelle rébellion voit le jour et que les dirigeants de ce pays soient tués pour nous permettre de vivre dignement.
La façade des buildings me rappelle les entrepôts du district. De hauts murs gris avec des fenêtres étroites, juste de quoi faire passer l'air.
Eleanor passe la première dans le bâtiment qu'on va visiter. Il n'est pas très loin de la corne d'abondance donc nous faisons attention en vérifiant qu'il n'y ai pas de personnes caché quelque part.
On avance le plus silencieusement possible, nos armes en main et attentif au moindre bruit. Les tributs de carrières de cette année ont l'air particulièrement redoutable, bien qu'il n'en reste que deux pourtant.
Il fait calme et on peut entendre le son des gouttes d'eau qui tombent sur le sol quelques part. Il fait sombre, le soleil ayant du mal à passer à travers les vitres noircies de saletés.
C'est dans ce calme pesant qu'on entend un gémissement. Instinctivement tout le monde resserre sa prise sur son arme. On avance vers la source du bruit et je remarque des traces de sang par terre.
La personne doit surement être blessée.
Liam fait signe qu'il a trouvé la pièce où se trouve la personne. Je regarde la porte de l'appartement et vois qu'elle est maculée de sang. Je la pousse du pied et la première chose que je vois est une veste ensanglantée sur le tapis du salon.
On s'arrête tous et regardons l'endroit. C'est un appartement qui a l'air assez luxueux mais à cause de la crasse et de l'odeur, il est tout de suite moins accueillant.
Là, derrière le canapé, je remarque la silhouette d'une personne qui, on dirait, tente de se cacher. Je m'avance en serrant mon glaive et contourne le canapé pour tomber sur une jeune fille qui me regarde avec un regard paniqué. Elle croit surement qu'on est là pour la tuer. Elle a l'air mal en point, elle a une grosse entaille au niveau du ventre et de multiples coupures sur les bras et le visage.
Pour la rassurer, je dépose mon arme au sol et elle me regarde avec un air interrogateur, surement étonné qu'on ne l'achève pas. Sauf que tout le monde n'est pas comme ces barbares de carrières qui tuent pour le plaisir. Au contraire, j'essaye de sauver le plus de gens possible comme j'en ai l'habitude depuis que je suis tout petit.
- Hey, je dis. Comment tu t'appelles ?
Elle hésite, elle semble terrifiée et mal en point. Elle a besoin de soins rapidement, vu la quantité de sang qu'on a trouvé sur le chemin.
- Eva...je m'appelle Eva...
Je hoche la tête et m'approche doucement d'elle. Elle semble effrayée alors je la rassure en lui promettant que je ne lui veux aucun mal et qu'on va la soigner. Elle semble avoir un peu plus confiance alors je l'aide pour qu'elle se relève mais voyant qu'elle a des difficultés pour se déplacer sans souffrir, je la prends dans mes bras en princesse et l'installe sur le canapé.
Elle me sourit et me remercie silencieusement du regard. Je vois mes amis qui se sont eux aussi installés dans l'appartement. Apparemment on passera la nuit ici d'après ce que je vois.
Je vois Harry me fixer en souriant depuis tout à l'heure, d'un air admiratif. Je lui fais un clin d'oeil et en passant pour prendre ses affaires, il m'embrasse la joue.
Je sors la trousse soin qui nous est finalement très utile et commence à soigner la plus grosse blessure. Un coup de couteau surement.
- Merci de me soigner...
Je lui souris et la détaille du regard. Elle a des cheveux bouclés bruns et des yeux verts. Evidemment pas aussi beaux que ceux de mon bouclé mais ils sont envoutants.
- Ce n'est rien, je ne suis pas ici pour tuer.
Et je ferai tout mon possible pour sauver le plus de monde ici, même si ça doit me coûter la vie. Si les Juges veulent nous tuer, ils n'auront qu'à nous faire exploser avec des mines mais je refuse de tuer un de mes amis si on ne se retrouvait plus que nous comme tribut.
Elle me sourit et se crispe quand je mets le désinfectant. C'était une blessure assez laide au premier regard mais finalement la coupure est nette et assez facile à soigner.
Une fois fini, je range les affaires et vais installer mes affaires. Je la vois hésiter à rester ou pas et je lui fais signe qu'elle peut rester avec nous si elle le souhaite. Elle me fait un signe de tête en guise de merci et se prépare une couchette improvisée.
Je vais m'installer à côté de mon bouclé qui est en train de manger une barre protéinée qu'il avait dans son sac.
Voilà justement un autre problème. Dès demain, on va devoir chasser pour trouver de la nourriture. Je pourrai tendre des pièges avec la corde que j'ai et on a entendu des bruits d'animaux tout à l'heure dehors, ce qui est bon signe.
- Elle est ok ?
Je hausse les épaules.
- Elle a l'air. Je pense qu'elle a tout aussi peur que nous je crois, elle tente de survivre comme elle peut.
- Je te fais confiance alors...
Je profite qu'il soit allongé pour poser ma tête sur son torse. C'est apaisant de sentir les battements de son coeur, rassurant aussi. Au moins je sais qu'il est toujours avec moi et qu'on peut profiter.
- Harry ?
- Hum ?
Je me tourne vers lui et embrasse son torse. Je caresse ses pectoraux du bout des doigts et essaye de retracer ses tatouages à travers son t-shirt en me rappelant leur emplacement.
- Je t'aime.
Parce que oui, j'aime Harry Styles de tout mon coeur même si ça ne fait que quelques semaines qu'on se connait. Il me fait sentir vivant et me donne envie de me lever chaque matin pour pouvoir l'embrasser et lui tenir la main. J'aime tout chez lui, de ses cheveux bouclés jusqu'aux manilles qu'il a. J'aime le fait qu'il mette du vernis, qu'il se frotte le dessous du nez quand il ne sait pas quoi dire, j'aime ses fossettes quand il sourit, j'aime entendre son rire.
Tout chez lui est désirable et je me sens tellement bien à ses côtés. Je m'imagine le futur qu'on aurait pu avoir si on s'était rencontré dans d'autres circonstances. On aurait d'abord habité ensemble, puis on se serait marié. On aurait adopté des enfants et une chèvre, j'ai toujours rêvé d'avoir une chèvre.
Je me perds dans son regard émeraude et il vient m'embrasser tendrement. Nos lèvres se mouvent ensemble, dans une chorégraphie parfaite comme si elles se connaissaient depuis toujours. Nos langues dansent ensemble et mon coeur fait des bons dans ma poitrine. C'est la baiser le plus passionné qu'on ait eu. Parce qu'il scelle de nombreuses promesses silencieuses. Le fait qu'on appartient l'un à l'autre corps et âme, et surtout qu'on s'aimera jusqu'à l'éternité et encore après.
- Tant mieux, parce que moi aussi.
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Voilà un chapitre rempli d'amour. J'espère que vous avez aimé. Je vous présente donc Eva, une amie qui m'a demandé de l'intégrer dans l'histoire.
Xoxo, Mary
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