19 : Hasta la Vista !

4 mois plus tard


Enfin ! Depuis le temps que j'attends ce moment ! s'exclame Clément en bouclant sa valise.

Sourire aux lèvres, il jette un regard dans ma direction, vérifiant sûrement si je suis aussi excité que lui. C'est le cas, mais je ne le montre évidemment pas.

— À nous le soleil, la plage, les cocktails et les filles en bikini !

Je lève les yeux au ciel et lâche un rire. Il restera un gamin à vie.

Nous descendons les valises, que le chauffeur de taxi entasse dans le coffre. Clément remonte checker une dernière fois son appartement et refiler les clés à la voisine, qui garde sans surprise Héra.

Nous claquons les portières, direction l'aéroport d'Orly. La fin de journée approche, et avec ça, les gens sortent du travail. Par chance, nous ne sommes pas pris dans les embouteillages et arrivons rapidement. Je remercie le taxi en lui donnant le montant demandé alors que Clément ne tient plus en place.

L'air est chaud en ce vendredi du mois de juin. C'est le début de l'été et les gens nous le font bien ressentir. L'aéroport est bondé de monde. Les touristes circulent de toute part, alors que nous fuyons pour un weekend cette ville, témoin de tous nos souvenirs les plus terribles.



Clément s'empresse de trouver la sortie. L'avion a atterri il y a presque une heure, mais nous sommes toujours dans ce foutu aéroport. Nous avons eu des galères avec nos valises, qui avaient été oubliées je ne sais où, mais nous avons finalement pu les récupérer.

Nous nous retrouvons enfin sur le parking animé. La chaleur nous frappe de plein fouet en cette belle nuit d'été. Des mots en espagnol fusent de toute part autour de nous, à n'y rien comprendre. Je tente de me remémorer mes cours au collège, lorsque j'avais choisi cette langue en Lv2.

— Ibiza, nous voilà ! s'exclame Clément, un immense sourire plaqué aux lèvres.

Son sourire est contagieux. Nous prenons le premier taxi que nous croisons et tentons longuement de lui expliquer où se trouve notre hôtel, en vain. Clément finit par se connecter à google traduction, et l'espagnol lâche enfin une exclamation, comme si c'était une évidence. Il lance plusieurs mots incompréhensibles dans sa langue natale et démarre.

Tout le long du trajet, le chauffeur ne cesse de parler. Je comprends quelques mots par-ci et me contente d'hocher la tête, tantôt souriant. Il parle d'une voix forte, comme s'il ne s'entendait pas lui-même et nous présente avec entrain quelques lieux sur le chemin. Clément s'extasie devant les paysages paradisiaques et tente toujours de communiquer avec le quinquagénaire. Son sourire ne le quitte pas un instant.


Roberto, le chauffeur, referme le coffre de la voiture en se tournant vers nous.

Si necesitas un taxi en cualquier momento, ¡no dudes en llamarme ! Vivo en la zona e incluso trabajo de noche. Hasta la vista chicos ! Buena estancia ! (Si vous avez besoin d'un taxi à tout moment, n'hésitez pas à m'appeler ! Je vis dans le coin et je travaille aussi la nuit. À bientôt les gars ! Bon séjour !)

Il nous tend une carte de visite avant de s'engouffrer dans sa voiture. Il démarre dans un boucan pas possible en klaxonnant, attirant les regards des gens devant l'hôtel. Clément lui fait signe de la main jusqu'à que la voiture disparaisse.

— Ah ces espagnols ! On est pas à Paris ici ! s'exclame-t-il.

Nous pénétrons dans le hall de l'hôtel en tirant nos valises. Il y a pas mal de monde, l'endroit est chaleureux. Ça sent les vacances à plein nez. Nous parvenons à communiquer en anglais avec la réceptionniste. Celle-ci nous donne les informations de base concernant le petit déjeuner ou encore les accès aux piscines, etcétéra. Après avoir vérifié notre réservation, la femme nous remet la clé en nous souhaitant un bon séjour parmi eux, nous servant un grand sourire. Elle nous demande également si nous avons besoin d'aide pour transporter nos bagages, mais Clément qui est beaucoup trop pressé de découvrir la chambre, répond que non.

C'est ainsi que nous quittons l'accueil, pour nous retrouver dans un joli jardin fleuri. Des dalles en béton forment un chemin au sol, contrastant avec la pelouse impeccable. Nous passons devant une petite fontaine avec une statuette de femme tenant un vase, d'où s'écoule paisiblement l'eau. Celle-ci est éclairée par des spots lumineux tout autour. Les lumières colorées au sol nous guident jusqu'à notre petit bungalow en bois.

Même si le soleil s'est déjà couché, nous entendons les vagues puissantes qui viennent s'écraser contre le rivage, nous laissant deviner une vue imprenable sur la plage.

Clément grimpe les trois marches menant à la terrasse couverte en portant sa valise. Il dépose ses affaires sur la petite table alors que je l'imite, et allume la lumière. L'abat-jour donne une ambiance chaleureuse au lieu.

Je me sens complètement dépaysé.

— Mec, on y est ! Nos vacances tant rêvées ! Nos premières vacances ensemble ! s'exclame mon ami en posant une main sur mon épaule, observant avec fierté les alentours.

— Deuxième ! Tu oublies la fois où nous avons été passer les vacances d'été en Bretagne, chez tes grands-parents.

Il éclate de rire à la mention de ce souvenir.

— Mon grand-père n'a plus jamais voulu nous prendre tous les deux. On l'a traumatisé.

Je souris moi aussi, en replongeant dans mes souvenirs.

— Mais ça compte pas ! On avait pas notre propre chambre d'hôtel, et même si on passait les journées dehors, on avait pas l'argent pour faire tout ce qu'on voulait. Là oui !

— Arrête un peu de parler et ouvre cette porte.

Il me montre la clé en souriant à pleine dents et l'enfonce dans la serrure, puis ouvre en grand la porte. J'entre à sa suite et trouve l'interrupteur.

La pièce circulaire est étonnamment grande, comparé à ce que l'on pourrait croire vu de l'extérieur. Deux énormes lits king size sont placés l'un en face de l'autre. Un magnifique lustre est pendu au plafond, au-dessus d'un grand tapis aux motifs étranges. Une baie vitrée donne sur une plus petite terrasse avec – j'imagine, vue sur la mer. Il y a aussi un hamac dont les cordelettes dansent au rythme de la légère brise en cette nuit d'été. Une imposante armoire en bois massif prend la place à quelques centimètres de la porte d'entrée, et juste à côté, deux fauteuils avec une minuscule table. Le sol est un parquet chatoyant, impeccable. Les murs quant à eux sont peints en une couleur crème, agrémentés de quelques cadres et affiches représentant la ville sous son plus bel angle. Pour finir, une porte en bois clair donne accès à une somptueuse salle de bain. Le sol en marbre brille de mille feux sous les lumières. Une double vasque fait face à une baignoire qui ressemble plus à un jacuzzi. Au-dessus des lavabos est accroché un superbe miroir à néon blanc, dans un style moderne. Enfin, derrière un mur, une douche à l'italienne.

Nous n'avons pas fait les choses à moitié. Décidément, ces vacances s'annoncent prometteuses !

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