Ymir refusait pertinemment de dire un conte et ce, malgré les demandes de la team. Résultat ? Elle avait quitté le groupe.

Historiaaaa ✨👑: Je vais aller lui parler !

En attendant, il devait trouver quelqu'un pour faire le conte du soir. Le problème était que la majorité des membres de la team avait déjà participé et d'autres n'en avaient pas la possibilité. Steve et Robin, par exemple, étaient tellement pris dans leur travail que leur seul temps libre était de découvrir des contes. D'autres, comme Anake ou Kim, étaient en voyage d'affaire et suivaient les soirées par visio grâce au téléphone d'Olive.

Anne était (très légèrement) désespérée et songea même à faire repasser quelqu'un. Elle trouvait cela dommage bien entendu mais elle n'avait pas le choix.

C'est alors que la porte de la bibliothèque s'ouvrit le mardi 19 novembre à 9h32. Oui c'est très précis. Anne, qui discutait avec Historia à propos d'Ymir, ne vit pas qu'Isabela Madrigal approchait et sursauta lorsque la colombienne lui dit bonjour.

- Je ne t'avais pas vue !

- Il n'y a pas de mal !

Anne sourit.

- Qu'est-ce qui t'amène ?

- Je sais pertinemment que je ne suis pas une membre principale voire secondaire de la team mais j'avais très envie de dire un conte un des derniers soirs. J'y pense depuis quelques temps mais je n'osai pas te déranger pour me proposer surtout que je ne voulais pas voler la place à quelqu'un. Mais comme c'est bientôt Noël, j'ai décidé de t'en parler quand même, expliqua Isabela souriante

- Isabela tu sais que je t'adore ?? On avait justement besoin d'un conteur pour ce soir !

La colombienne parut surprise mais sourit.

- Dans ce cas ce sera avec plaisir! J'ai préparé un conte.

Elle montra des feuilles qu'elle tenait à la main.

- C'est absolument parfait ! s'exclama la bibliothécaire, merci beaucoup !!

Isa sourit et partit s'asseoir dans un canapé. Anne s'empressa de prévenir le groupe, au soulagement général.

La journée fut très rapide et si rapidement que la team fut surprise de voir les gens devant la porte vers 17h. Isabela se mit en place, le reste de la team également et Anne put ouvrir aux clients.

- Bonjour à tous, déclara la jeune femme Madrigal lorsque tous furent assis, je tiens à vous témoigner de ma joie de pouvoir me tenir devant vous aujourd'hui ! J'espère que mon conte vous plaira autant que pour moi.

Elle gérait très bien et cela fit sourire la team. Ymir n'était pas là et Anne vit qu'Historia regardait son téléphone avec inquiétude. Elle s'approcha d'elle.

_ Un chausseur prit au piège un petit oiseau couleur jaune, un serin, raconta Isabela, il allait le tuer pour le faire cuire car il était tiraillé par les cris de son corps en dépit de la maigre prise, lorsque le petit oiseau s'adressa à lui : ' Regarde moi ! Vois ! Je suis minuscule et maigre. Tu ne feras de moi qu'une bouchée. Laisse moi la vie sauve et je te révélerai trois vérités qui te seront utiles dès demain et tout au long de ton existence.'

- A cette époque, en ces temps reculés, les hommes et les animaux terrestres avaient l'habitude de se comprendre et de parler ensemble lorsque la nécessité se faisait force de loi. "Comment te croirais-je ? répliqua la chasseur. Ce n'est qu'une ruse, un mensonge éhonté de ta part, pour avoir la vie sauve !" , " Non, non ! jura l'oiseau. Je t'assure ! Je te dirai la première vérité lorsque je serai encore dans ta main; la deuxième une fois perché sur ton épaule et tu pourras toujours m'attraper facilement; et la troisième dès que je serai là haut sur la branche, dans l'arbre, toujours à ta portée."

Elle regarda tout le monde avant de reprendre :

- Le chasseur jugea le marché équitable. "C'est d'accord, fais moi entendre la première vérité.", "Si tu perds quelque chose, lui dit le serin, tu ne dois jamais le regretter, car la vie doit aller de l'avant, et non s'encombrer du passé. Que demain ne soit pas l'otage d'hier, car vivre dans le passé, être dans la nostalgie, c'est oublier le présent et se fermer les portes du futur... Vivre, c'est vivre l'instant présent." Le chasseur réfléchit et trouva que c'était une bien belle vérité. Combien de gens ne cessent de ressasser le passé "avant, c'était mieux !". Et il en faisait partie...

Claude sourit tristement, songeant que lui aussi faisait probablement partie de cette catégorie de personens.

- Il tint donc parole et laissa l'oiseau s'envoler vers l'arbre voisin. "Si l'on te raconte quelque chose d'absurde ou d'invraisemblable, lui cria le serin, refuse toujours de le croire, à moins qu'on ne t'en donne une preuve éclatante. Fais confiance mais vérifie par toi-même et multiplie tes sources." Le chasseur acquiesça avec force car combien de ses semblables ne prennent plus le temps de réfuter, de vérifier, d'argumenter et d'arrêter de vivre des "abrégés du vrai"...

Enola se mit à éclater de rire sous le regard agacé de Livaï. Legolas rit légèrement aussi, Thranduil le réprimanda et cela fit rire Olive. 

- Sur ce, l'oiseau s'envola hors d'atteinte et commença à rigoler, à rire et à se moquer du chasseur.  Comme tu es bête et comme je t'ai bien eu ! Sache qu'il y a dans mon cœur deux diamants pesant chacun plus de cinquante grammes. Non seulement si tu me tuais, ils étaient à toi... tu serais riche, et en plus tu te serais fais plaisir en te délectant de ma chair tendre et parfumée... Mais tu m'as laissé partir !"

- Le plot twist, fit Lotus 

- Fou de rage, le chasseur s'en arracha les cheveux en regrettant de ne pas avoir tué l'oiseau. Puis il dit au serin : " Je le savais, je le savais ! Tu vois, la vie n'est qu'un mensonge. Mais au moins, tu as la vie sauve, en contre partie, révèle-moi au moins la troisième vérité !" , "Pour quoi faire, lui répliqua le serin, puisque tu n'es qu'un idiot qui ne met pas en pratique ce que nous venons de dire ? Je t'avais dit de ne jamais rien regretter, et tu regrettes déjà ton geste de m'avoir libéré. Je t'avais dit de ne pas croire des choses invraisemblables, et tu as cru qu'un petit oiseau comme moi, qui ne pèse pas plus de quinze grammes dans ta main, peut renfermer deux diamants de cinquante grammes. Pauvre fou !" Mais voici tout de même la troisième vérité qui te concerne plus que tout autre et concerne tous tes semblables : la convoitise, la cupidité, la jalousie aveuglent le cœur des hommes et ce sont par elles que vous êtes tous abusés. Sur ces belles paroles, le petit serin s'envola à tout jamais...

Isabela sourit légèrement et on l'applaudit. Elle fit une révérence gracieuse.

- Je vous propose de créer un nichoir à oiseaux tous ensemble ! Pour que cela aille plus vite, nous nous séparerons le travail ! Un groupe qui conçoit, un groupe qui décore, un groupe qui recherche et un groupe qui supervise !

Anne sourit en voyant qu'elle avait vraiment réfléchi à tout. Elle profita de l'occupation générale pour aller voir Historia qui était restée en retrait.

- Des nouvelles d'Ymir ?

La reine hocha la tête.

- Elle prétend qu'elle est malade. Je suis sûre que c'est juste pour éviter de faire un conte et pour éviter Mikasa...

- Comment ça éviter Mikasa ? répéta Anne

- Elles se sont parlées hier, seulement toutes les deux et elles ont refusé de me dire ce qu'il en était, expliqua la blonde qui fixait toujours son téléphone, je crois qu'Ymir va probablement revenir demain !

- Excellente nouvelle ! s'enthousiasma la bibliothécaire, elle avait juste besoin d'être seule je pense.

En guise de réponse, Historia sourit. Puis, elles rejoignirent les autres qui terminaient le nichoir. Ensuite, dès que tout le monde fut retourné chez soi, elle prit le nichoir et le mit dans son jardin. Elle le contempla un instant et se dirigea vers sa maison. C'est alors qu'elle jetait un dernier regard au nichoir qu'elle crut apercevoir un petit oiseau jaune s'y réfugier doucement.