2017 en accomplissement

AUTEUR : OhMyLonelyMonster
CHANSON D'ACCOMPAGNEMENT : American Authors — Believer

Dans la vie, je suis une personne somme toute modeste. Quand je réussis quelque chose ou que je décroche un prix quelconque, je ne suis pas le genre de personne à le crier sur tous les toits. J'en parle à mes amis et à quelques connaissances si j'en ai l'occasion, mais je ne cherche pas à attirer l'attention sur moi h24 à la Gilderoy Lockhart.

Tout de même, je pense que c'est important de souligner nos réussites à l'occasion. Ça fait du bien de se rappeler qu'on est capable de grandes choses malgré nos doutes, nos déceptions et nos échecs. C'est pour ça que j'ai décidé d'anesthésier ma modestie légendaire en cette fin d'année 2017 pour revenir sur ce que j'ai réussi à accomplir ces douze derniers mois.

L'année 2017 s'est pour moi amorcée de la même manière que les autres années : pleine de promesses, elle me semblait être l'occasion de repartir à neuf, de tourner la page sur mes peines et mes déceptions, bref d'aller de l'avant. Je ne m'étais pas fixée de résolutions pour l'année à venir, comme faire plus de sport ou manger plus sainement.

Je pense que j'ai bien fait, parce que je pense très sincèrement que je n'aurais pas tenu ces résolutions. Pas parce que je manquais de motivation. Mais parce que ma santé ne me l'aurait pas permis : vers mars, j'ai senti que je sombrais à nouveau dans la dépression.

Il faut savoir que de 2011 à 2015, j'ai souffert de la dépression. La « vraie » dépression. Celle qui t'empêche de te lever le matin, qui te donne envie de te faire du mal. Celle qui te fait croire que plus jamais tu ne seras totalement heureux ou heureuse. Et à cause de laquelle tu envisages, sans cesse, d'en finir une bonne fois pour toutes...

Je pensais m'en être sortie seule, comme une grande, sans thérapie, sans médicaments, vers 2015. J'avais enfin commencé l'université dans un domaine qui m'intéressait, j'étais plus épanouie — plus heureuse. Et puis, en mars 2017, tout a recommencé. Comme ça. Sans prévenir. J'ai eu peur de ne pas m'en sortir, cette fois. Alors j'ai pris mon courage à deux mains et j'ai contacté le service de psychologie de ma fac.

Par chance, je me suis tout de suite bien entendu avec la psychologue qui m'a reçue. Ça m'a fait un bien immense de vider mon sac de vive voix pour la première fois. Je gardais ce « secret » depuis tellement longtemps que je n'avais pas réalisé le poids qui pesait sur mes épaules. Une ou deux semaines plus tard, mon médecin me diagnostiquait une dépression majeure ainsi qu'un trouble de l'anxiété sociale et me prescrivait des antidépresseurs.

Je tiens ici à préciser que je n'ai pas honte d'avaler une gélule chaque jour pour bien « fonctionner ». Personne ne devrait en avoir honte, d'ailleurs. Ce n'est pas un signe de faiblesse. C'est seulement un signe que la personne fait des efforts concrets pour s'en sortir. Est-ce qu'on pointe du doigt une personne diabétique parce qu'elle prend de l'insuline? Non. C'est la même chose avec les antidépresseurs.

Pour ma part, ça a changé ma vie. Je gère beaucoup mieux mes sentiments, je ne me braque pas pour un rien quand je sens que je perds le contrôle et j'arrive à avoir une discussion avec un(e) inconnu(e) sans que mon anxiété m'handicape comme c'était le cas auparavant. Évidemment, il faut travailler sur soi en thérapie pour remonter la pente; ces médicaments ne guérissent pas à eux seuls une personne dépressive. Disons qu'ils sont une fabuleuse béquille vers la guérison.

À côté de mes rendez-vous chez la psychologue, j'ai rédigé les derniers chapitres de Rimbaud et Lolita, fanfiction que j'ai publiée sur Wattpad le 19 septembre 2016 et achevée le 5 décembre 2017. 130 868 mots en 442 jours — avec quelques pauses, flemme oblige —, une nomination aux Wattys 2017... Pas mal du tout pour une première longue histoire, non? Surtout qu'avant cela, je n'avais écrit que des nouvelles qui dépassaient rarement les 10 000 mots!

Bien sûr, il s'agit d'une fanfiction, même si j'y ai glissé pas mal de personnages de mon cru et quelques retournements de situation qui diffèrent de l'œuvre originale. Je ne pourrai jamais publier R&L, à moins de modifier les noms des personnages et plein d'autres détails. Mais je ne le veux pas. Si j'ai persévéré à achever cette histoire, c'était pour contenter mes lecteurs et me prouver à moi-même que j'étais capable d'écrire une longue histoire. Et j'en ai été capable.

Je me doute que d'un œil extérieur, ces accomplissements demeurent somme toute modestes. Je n'ai pas gravi le Kilimandjaro ou remporté un Goncourt. Tout de même, j'en suis fière, parce qu'ils signifient beaucoup pour moi, et qu'ils me donnent confiance en moi et mes capacités. Que voulez-vous, il faut bien commencer par de petites victoires avant de viser plus haut. 

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