Chapitre 34

PDV ÉDEN

Cela doit bien faire 5 minutes que je suis descendu, et nous voilà à attendre que Nathan finisse de décrypter le message que nous venons de recevoir.
Les organisateurs sont loin d'être imprudent, Ils le savent que si un seul de leur message atterrit entre les mains des flics, on est tous mort et encore plus les précurseurs de ces courses illégales.
Donc il envoie toujours des messages bloqués par divers codes que seuls les concurrents, les obtiennent au début de chaque saison.

"-Je ne comprend pas, pourquoi ils envoient un message maintenant. C'est illogique, la dernière course s'est passée vendredi soir, on ne peut pas déjà en passer une autre." S'exprime tout haut Alex légèrement perplexe.

"-C'est bon j'ai fini !" S'écrie Nathan.

Tout le monde se rassemble autour de lui et je peux voir que Clary est enfin descendu, son regard quelque peu fuyant, ne peut que me faire sourire, puisqu'il traduit sa gêne encore apparente. Je la détaille quelques secondes et remarque qu'elle s'est changée, avec des vêtements qu'elle a dû embarquer de chez elle.
Cela m'amuse plus qu'autre chose, parce que ce côté timide et gêné n'est pas du tout présent quand je l'embrasse.

Je me reconcentre sur l'ordinateur et la voix de Nathan s'élève tout d'un coup.

"- Quoi ? Mais c'est quoi ce bordel !"

Il se frotte le visage et reprend.

"-En raison de nombreux facteurs, la course de vendredi soir ne sera pas comptabilisée et donc ne comptera pas dans le résultat final de la compétition."

Mon regard passe de son visage à l'ordinateur en un temps record.
Mes nerfs qui ne font que jouer au yoyo en ce moment, monte en flèche.
Sans attendre plus longtemps je me retourne et renverse la table basse présente juste derrière moi.

"-Putain, les batards ! Ils n'ont rien trouvés de mieux."

Je hurle sans me retenir et pour une fois les autres me suivent.
Un brouhaha plus que prise de tête s'élève dans la pièce et je pose vite les yeux sur mon frère.
Ces yeux jettent des éclairs, il tape un bon coup sur le bureau, et commence à tout foutre en l'air. Je dois bien avouer qu'à sa place j'aurai réagis de la même manière, lui qui s'est fait enlever puis torturer par des cinglés, tout ça pour rien.

Il ne s'arrête pas et tape dans le mur, avant de brasser l'air avec les bras.

"-Ces fils de putes n'attendaient que ça ! Il ne voulait pas qu'on gagne ! Ils vont tout faire pour qu'on perde ou pire !"

Il crie si fort que personne n'ose plus parler. Il continue à donner des coups de partout et cette fois, il s'approche d'une des voitures et abat son poing dans la portière.
Il ne s'arrête pas là et donne un coup de pied dans le par choc.
Ni une ni deux, je m'élance dans sa direction et me jette sur lui pour le neutraliser.
Je sers immédiatement ses bras dans le dos et ne desserre pas ma poigne.

"-Calme toi !"

T'en bien que mal, j'essaye de le contrôler mais rien n'y fait. Il se défait de mon emprise violemment et me pousse en arrière.

"-Dégages putain !

-Non je crois pas.

-Eden putain ne commence pas !"

Sa voix est sèche et ses yeux n'expriment rien d'autre que de la haine.

"-Tu peux pas savoir comme j'ai la haine ! On est dans leurs collimateurs, et c'est mort si vous croyez qu'on va s'en sortir comme ça. C'est des malades et ils vont nous faire payer d'une manière ou d'une autre." Rétorque-t-il d'une traite.

Un silence envahit le sous sol, et dans un dernier regard remplit de rage, Yanis tourne les talons et remonte.

Je n'en peux plus, il a raison, Ils vont nous faire payer. Et je commence à me demander où tout cela va réellement nous mener.

Les voix ont recommencées à s'élever légèrement dans la pièce, mais je n'en peux plus, mes nerfs sont tellement montés en flèches qu'il faut que j'aille me calmer. Entre tout ce qui s'est passé en boite et ce message, j'ai atteint ma limite. Mais je sais exactement où aller pour me défouler.

**************
PDV CLARY

La tension est montée tellement vite que je n'ai même pas compris tout ce qu'il se passait.

Yanis et Eden n'arrivent plus à se parler calmement, ça en devient déroutant.
On accumule les merdes en ce moment, on a jamais un instant de répit.

Yanis est partie précipitamment et quelques secondes plus tard, je vois qu'Eden en fait de même. Il ne vaut mieux pas que je le suive pour le moment. Il est tellement plein de rage, que je risquerais d'empirer les choses.
Je m'installe donc sur le canapé près de Kevin qui essaye de suivre avec attention la conversation d'Alex et de Scott. Quant à Mathias, Il range un peu les meubles et papiers que les deux Adams ont balancés à travers la pièce.

Je suis fatiguée, épuisée par tous ces retournements de situation.
Kevin remarquant enfin ma présence me sourit légèrement est m'invite à me caler contre lui.
Je ne décline pas son offre et me cale contre son épaule.
Kevin est devenu comme un petit frère pour moi, il n'a pourtant que quelques mois de moins mais je retrouve en lui ce sentiment fraternel que je peux parfois avoir avec Arno, même si ce n'est pas souvent.

"-Ça va toi ?" S'exprime-t-il d'un coup.

Je hausse les épaules et rétorque dans un chuchotement.

"-Bof... cette soirée est une pure réussite non ?"

Il rit légèrement devant mon expression et relance amèrement.

"-Exactement, j'adore ce genre de soirée."

Je rigole devant sa tête surjouée, ce qui le fait rire à son tour.

"- Hé ! Je vous laisse deux minutes et vous vous pelotez déjà ?" Rigole Alyssa.

Je lève les yeux au ciel et Kevin lui répond sur le même ton.

"- Ben oui voila, en faite tu nous as dérangé là."

Alyssa se laisse tombée à côté de lui, et rigole de plus bel.

"-Excuse moi de briser ton rêve mais je pense que son type d'homme c'est les bruns grands et ténébreux.

- Et merde, c'est à ce moment là que je me maudis d'être blond."

Je les laisse rigoler, et mon esprit divague un petit peu sur les deux seuls personnes qui hantent mon esprit, à chaque minute, ce qui devient lassant.

"-Oh Clary ? Tu nous écoutes ?"

Je redescend à la réalité et rétorque.

"-Non pardon qu'est ce que tu disais ?

-C'est bien ce que je pensais." Répond Aly en rigolant.

"-Excusez moi, j'étais à l'ouest.

-A l'ouest ou plutôt entrain de penser à nos jumeaux Nationals ?"

Je fronce les sourcils mais acquiesce tout de même.

"-Raconte moi."

Elle s'allonge sur Kevin négligemment et soutient sa tête par la paume de sa main.

"-Je t'écoute alors va y.

-Il n'y a rien à dire, enfin je ne sais même pas où j'en suis. J'ai parlé avec Yanis, et il m'a clairement dit qu'il avait remarqué comment je me comporte avec Eden.
Il m'a dit qu'il voit comment je réagis quand il s'agit d'Eden, et... Et le truc c'est que je sais même pas moi ce que je ressens. Et puis quelle genre de personne je suis, pour jouer avec les deux comme ça..."

Kevin et Alyssa ne me quitte pas des yeux et avant que je ne puisse reprendre, Kevin me coupe.

"-Arrête ! Ça sert à rien de retourner toutes les fautes sur toi."

Je soupire devant les paroles de mon ami mais quelqu'un attire bien vite mon attention.
Il descend les escaliers l'air quelque peu calmé suivit de près par Roxane.
Il me lance un regard léger, mais détourne bien vite la tête.

"-Ça me fatigue... enfin je sais que malgré la discussion que nous avons eu tout à l'heure, cette tension présente entre nous sera encore là longtemps.

-C'est normal laisse lui le temps d'encaisser le coup."

J'hoche la tête mais ne le quitte pas pour autant du regard.

"-En attendant tu devrais aller voir Eden."

Je tourne la tête vers Alyssa qui me sourit légèrement.

"-Il a les nerfs il va m'envoyer peter !

-Alors à toi de le calmer, aller va vérifier s'il va bien pour moi s'il te plaît."

Je fais la moue devant celle-ci, Mais me lève quand même pour rejoindre le rez de chaussée de la maison. Il faut que je lui parle, que je le calme.
Je ne prend même pas la peine de regarder autour de moi et je monte au 1er étage pour aller voir directement dans sa chambre.
Je toque vivement mais personne ne répond, je décide alors d'ouvrir la porte.
Je pénètre dans la chambre complètement plongée dans la pénombre, je fais un tour rapidement, inspecte la salle de bain et le balcon mais aucun signe de vie. Où est-il ?

Je sors de la pièce et redescend les escaliers, je passe devant la cuisine où j'entend du bruit. Je fais demi tour et pénètre dans celle-ci, je tombe nez à nez avec Mathias, qui au vu de son activement soudain, se fait à manger.
Je rigole doucement ce qui le fait relever la tête vers moi.

"-Qu'est ce qui y'a ?" Dit-il en arrêtant tout mouvement.

"-Tu as encore faim à cette heure-ci ?

-Oui, tout à l'heure Kevin a préparé vraiment trois merdes, je sais pas comment vous faites pour ne pas avoir faim."

Je hausse les épaules et m'installe au comptoir pour le regarder faire.
Il sourit légèrement et se place en face de moi avant de me toucher le nez furtivement.

"- Alors comme ça on s'envoie en l'air sans fermer la porte à clé ?"

Je rougis immédiatement devant sa question, ce qui le fait rire.

"-Ou peut être c'est parce que vous n'avez pas eu le temps d'y penser, si vous étiez dans le feu de l'action !"

Il me taquine de plus en plus, et je pense que même la couleur rouge n'est pas si puissante que celle de mes joues à ce moment précis.

"-Je... Tu sais on a rien fait.

-Mais oui bien sûr.

-Non mais sérieux, enfin on a pas couché ensemble.

-Vous n'en avez pas eu le temps c'est tout."

Il rigole de plus bel, et devant son regard taquin, une seule question pour sortir d'ici peut me sauver la vie.

"-Tu sais où il est par hasard ?

-Tu veux aller finir ce que vous avez commencés ?"

Je lève les yeux au ciel et reprend.

"-Mathias...

-Bon, bon d'accord, Il doit être dans sa chambre. Je ne t'accompagne pas tu connais le chemin.

- Justement Il n'y est pas.

- Ah ouais ?

- Oui."

Il me regarde en biais et continue.

"-Bon Ben Il va revenir."

Il hausse les épaules et reprend la préparation de son sandwich, plus que chargé. Il sait où il est, j'en suis sur.

"-Mat' où est il ?

-Il est allé se défouler sûrement, t'inquiète il va revenir à un moment ou à un autre.

-Ah..."

Il me fixe un instant, et soupire quelques secondes plus tard.

"-C'est quoi cette tête ?

-Quelle tête ?

-Ben oui, bien sûr quelle tête ? Cette tête de dépiter là.

-Je ne veux pas qu'il fasse de connerie c'est tout.

-Mouais..." Il réfléchit un moment et reprend "Il va me tuer mais bon tant pis.

- Quoi ? Pourquoi te tuer ?

- Aller viens avec moi."

Il abandonne son futur repas et attrape les clés de sa voiture.

"-On va où comme ça ?

-Suis moi."

Je le suis perplexe pendant que nous sortons de la maison.
Je rentre dans sa voiture et m'installe sur le siège passager.
Il sort du quartier résidentiel, et s'avance à la limite entre celui-ci et une zone industriel.
Il s'arrête près de vieux bâtiments bien délabrés et en regardant autour de moi, je me souviens que je suis déjà passée par là, la fois où il m'était venu l'idée de venir à pied jusque chez Yanis et Eden.

"- Il vient souvent ici pour décompresser.

- Mais où ?"

Il me montre le bâtiment central du doigt et
voyant qu'il ne se gare pas, je le regarde en biais.

"-Tu ne viens pas ?

-Vous avez besoin de parler au calme sûrement.

-Et s'il n'est pas là ?

- T'inquiète ma belle, je ne bouge pas d'ici jusqu'à ce que tu m'envoie un message.

-J'ai pas ton num."

Il se penche légèrement vers moi et attrape mon téléphone que j'ai dans les mains puis quelques secondes plus tard, il me le tend avant de reprendre.

"-Voilà maintenant tu l'as."

Il arbore un large sourire et au moment où j'ouvre la portière, il lance.

"- C'est le bâtiment avec l'enseigne qui clignote, la porte est juste en dessous de celle-ci."

J'acquiesce d'un mouvement de tête et sors de la voiture. Le vent fouette mon visage et je marche doucement dans les graviers qui tapissent ce vaste espace.
Je me bénis en ayant eu l'idée de me changer, car traîner avec ma robe n'aurait pas été une bonne idée, rien que pour le vent déjà.

Je m'avance vers cette entrée qui de vue ne m'attire pas du tout. Ce bâtiment délabré qui me domine de toute sa hauteur ne m'inspire pas confiance mais malgré ça, je pousse quand même la porte pour y rentrer.

Mon regard s'habitue au peu de lumière qui se trouve dans l'espace environnant, et je remarque bien vite que de nombreux sacs de boxe mais aussi diverses machines dominent l'espace, et au centre de la pièce un immense ring prend place.
Après ce moment de silence et de prise de connaissances, je reviens à la réalité et m'aperçois que de nombreux mecs s'entraînent. Quelques uns me regardent discrètement, d'autres un peu moins. C'est ça qu'il appelle parler tranquille au calme ?

Je garde mon portable dans la main peu rassurée mais un mec m'interpelle bien vite.

"-Hé tu t'es perdue poupée ?

-Non enfaite...

-Tu étais pas censée répondre."

Les autres autour de nous sifflent à mon encontre, ce qui me fait rouler des yeux, tellement c'est ridicule et puérile.  

"-Alors sinon tu viens te chercher un mec ? Sache que je suis libre chérie, on peut aller chez moi quand tu veux."

Au moment où j'allais répondre quelque chose de peu convainquant je l'avoue, des pas attirent mon attention.
Ses yeux perçants ne me lâchent pas et il prend bien vite le mec en face de moi par l'épaule.

"-Le problème c'est qu'elle n'est pas libre ce soir.

- Oh va y mec, laisse là moi celle là."

Eden sourit faussement et reprend.

"-C'est ma chasse gardée."

Chasse ? Je suis quoi, un lapin ou quoi. Mon regard s'assombrie légèrement et voyant mon changement d'humeur, il rectifie.

"- Personne ne la touche, c'est tout."

Il se détache de lui, et dans un clin d'œil plus que sexy, il me lance.

"-Aller viens."

Au moment de le suivre, j'en profite pour envoyer enfin un message à Mat' en précisant bien qu'Eden est avec moi, pour pas qu'il ne s'inquiète.

Nous traversons la salle sous le regard des gars interloqués et nous nous arrêtons près d'un sac de boxe. Il commence à donner un coup léger sur celui-ci avant de se retourner vers moi, le regard stricte.

"-Qu'est ce tu fais ici ?

- Je me baladais dans le coin et j'ai décidée de rentrer ici parce que l'enseigne clignotante, j'adore. "

Mon petit ton ironique ne passe pas et il réplique.

"-Et plus sérieusement ?

-... je te cherchais." Soupire-je.

"-Et pourquoi ?

- Parce que."

Il redonne un coup cette fois ci plus sec dans le sac avant de reprendre.

"-Qui t'as dis que j'étais ici ?

-Mathias.

-Le connard. Et il t'a laissé venir ici toute seule et si je n'y étais pas, tu aurais passée une petite soirée avec les gars.

-Il attendait dehors que je lui dise si tu étais bien là ou pas." Réplique je en montrant mon téléphone.

"-Même je vais le buter en rentrant." S'exclame-t-il en retapant dans le sac.

Nous passons quelques minutes à ne plus parler et lui continue de taper chaque fois un peu plus fort.
Seulement vêtu d'un short, son torse luisant se reflète dans le peu de lumière qui éclaire la pièce.
J'aime le voir comme ça, voyant que je le matte plus que de raison, je détourne légèrement les yeux en me raclant la gorge.

"-Et sinon... tu viens souvent ici ?"

Il s'arrête quelques minutes et prend sa serviette qu'il avait posé non loin du ring.

"- Depuis un moment, mais c'est vrai que depuis quelques semaines, je viens beaucoup plus souvent.

- Pourquoi ?

- Ça me défoule.

- Oh ça te défoule de taper sur des types." Lève-je les sourcils en souriant.

"-Tu peux pas savoir comment."  Répondit il en me rendant mon sourire.

"-Alors va y apprend moi."

Il me fixe perplexe et je reprend tout de suite.

"-Moi aussi, je veux me défouler, j'en ai besoin."

Il me fixe encore quelques secondes mais voyant que je ne plaisante pas, il lève les sourcils.

"-D'accord."

Sans plus de réponse, il me fait signe de venir prendre sa place.
Je me place et lui n'attend pas une seconde pour venir se placer derrière moi.
Il se colle à moi et prend mes bras.

"-Tu dois placer tes poings bien fermement devant toi, ni trop haut, ni trop bas."

J'exécute ce qu'il me dit, puis Il pose fermement ses mains sur mes hanches avant de continuer.

"-Tu dois être stable, et bien à l'aise dans tes appuies, ça te permettra de frapper plus fort."

Il se détache de moi et se place derrière le sac de boxe pour le maintenir.

"-Aller va y."

Je me positionne comme il faut et envoie mon poing dans le sac. L'effet est plutôt ridicule, et je me rend compte que c'est plus dur qu'il n'y paraît.

"-C'était minable. Recommence."

J'enchaîne quelques coups qui ne sont pas plus concluant.
Eden qui se retenait depuis le départ, me rigole au nez.

"-Fous toi de ma gueule en plus."

Je me vexe quelque peu et remarquant mon état d'esprit, il se reprend.

"-C'est parce que tu n'as pas la niaque. Il faut que pour chaque coup envoyé tu y mette ta rage et ta colère. C'est ça qui te donnera de l'amplitude.

-Je dois y mettre de la colère c'est ça ?

-Oui. Pense à tout ce qui te fous en rogne, pense au moment où tu as voulu explosé mais que tu ne l'as pas fait. Et frappe autant de fois qu'il est possible pour t'en défaire."

Je me reconcentre et retape une nouvelle fois.

"-Aller, tu tapes comme une fillette."

Je ne l'écoute plus et me concentre sur tout ce que j'ai encaissée.
Le déménagement, d'avoir quittée mes amis, de ne plus leurs parler comme avant,  les disputes avec Yanis et Eden. La course où j'ai failli avoir un accident, la course de vendredi. Cette soirée de merde, l'autre tatoué qui m'as embrassée, Robin qui n'est rien qu'un salaud.

Je me défoule de plus en plus, mes mains me brûlent mais je ne m'arrête pas pour autant.
Je revis les dernières années dans ma tête, et ne peux me retenir.
La trahison de mon père, le fait qu'il se mette avec cette connasse d'Hélène, le fait que je ne vois plus ma mère depuis que je suis ici.
Je continue en fermant les yeux et les nerfs montent de plus en plus.
Je l'ai quittée, et je ne le supporte pas, je ne veux pas l'abandonner. Tout me revient en mémoire, l'accident, l'hôpital, les pleurs et la peur. Les machines qui sonnent et clignotent, la douleur.
Je me laisse submerger par cette colère que j'avais cachée depuis un moment.
Je me déteste, mes putains de choix n'arrangent rien.

Je me défoule de plus en plus, jusqu'à ce que quelqu'un m'arrête en me prenant par derrière. Il me soulève légèrement, je me débat légèrement mais ses bras m'entourent immédiatement et je me laisse aller contre lui quelques secondes.

"-Calme toi. Calme toi."

Je respire fort, et un stresse que je n'avais plus ressentie depuis longtemps m'envahit.
Le psy appelait ça, une crise de panique post-traumatique.
Le souffle me manque et j'ai du mal à inspirer normalement. Eden prend mon visage dans ses mains et un air de panique peint ses traits.

"-Hé qu'est ce qui t'arrives ? Je suis là, calme toi !

-J'y... j'y... arrive pas."

Voyant la panique dans mon regard, il me tire par le bras et ouvre une porte à la volée.
Je me rend compte que nous sommes dans les vestiaires et avant que je ne puisse réagir, il me pousse sous la douche et allume l'eau.
L'eau fraîche dégouline sur mon corps, et mon cœur cesse petit à petit ses battements frénétique et rapide.
Eden se rapproche de moi et m'embrasse.
Ce sentiment m'apaise directement et je ne pense déjà plus au manque d'air qui m'assaillait il y a quelques minutes.
Il se détache légèrement de moi, et nous restons là à nous regarder, le souffle court.
L'eau continue à déferler sur nous, le rendant à la fois sexy et désirable.
Je reprend peu à peu mes esprits et dans un murmure je lance.

"-Pourquoi tu m'as embrassée ?

-Yanis faisait lui aussi des crises d'angoisses après la mort de notre père, et pour le calmer on l'asperger d'eau...

-Et tu embrassais aussi ton frère ?

-On lui faisait retenir sa respiration quelques secondes abrutie." Lance-t-il en souriant.

"-Ah d'accord.

-Ça va mieux ?"

J'hoche la tête mais je me rapproche de lui en l'enlaçant.

"-Madame est accro."

Je le tape légèrement avec le peu de force qu'il me reste.

"-Tais toi."

Il ne dit plus rien et m'enlace à son tour. Je me calme définitivement dans ses bras ce qui m'apaise encore plus.

"-Tu as pensées à quoi pour que tu me fasses une crise pareil ?

-Je... des choses que j'aimerais oublier."

Il ne répond rien mais je reprend de moi même.

"-C'est de ma faute, tout est de ma faute. J'aimerai changer les choses mais ce n'est pas possible."

Je tressaute légèrement et il resserre son étreinte.

"-Aller ça suffit pour ce soir. Tu as eu ton taux de prises de consciences et de merdes pour aujourd'hui."

Il se détache de moi et prend mon visage entre ses mains.

"-On rentre ?"

J'acquiesce de la tête et avant qu'il ne se retourne, il m'embrasse chastement et dans un souffle il lâche.

"- Par contre chérie, tu ne sors pas comme ça, sinon il va falloir que je tape chaque mec qui va te reluquer."

Je baisse le regard vers mes habits et me rend compte enfin, qu'ils sont trempés et donc transparents, laissant apercevoir mon soutif et même ma culotte.

"-Enfin c'est chiant, parce que moi la vue ne me déplaît pas."

Je lui donne un coup de coude et avant que je ne puisse répliquer quelque chose, il sort puis revient quelques secondes plus tard.
Il me lance son sweat que j'enfile.

"-Tu pouvais retirer ton t-shirt tu sais.

-Dans tes rêves."

Il me lance un regard pervers mais légèrement triste, pas du tout surjoué.
Il prend le reste de ses affaires et nous nous dirigeons vers la sortie, après qu'il est dit au revoir à la majorité des types présents dans cette salle.
Je suis épuisé et tout ce que je demande c'est de dormir, cette journée a été trop longue et trop riche en informations pour moi.

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Et coucou !!

Et oui je suis tres en retard, Mais je n'ai pas eu le temps de le finir avant.
J'espère qu'il vous a quand même plu.

Un peu d'Eden et de Clary dans ce chapitre.
Avez vous des idées sur quel est cet accident qui ne quitte jamais l'esprit de Clary ? 

Je vous laisse sur cet belle question.
Bisous bisous 😘

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