Chapitre 28
PDV CLARY
Le soleil n'est plus qu'un faisceau lumineux visible à l'horizon. Je me sens bien et ne peux m'empêcher de rigoler en voyant la personne à côté de moi se déhancher sur la musique qui passe à la radio.
J'appuie un peu plus sur l'accélérateur, malgré la légère brume se formant devant nous, dû à l'orage de l'après-midi. Je suis inconsciente je le sais, mais je suis tellement douée, enfin c'est ce qu'elle me disait à longueur de journée. J'aimais la voir sourire quand elle me voyait conduire, j'avais ce sentiment de fierté qui ne me quitté plus. J'aimais la rendre fière de moi.
Mais sans que je ne puisse m'en rendre compte, en une fraction de seconde, tout devient noir. Un bruit assourdissant m'arrache les tympans, je ferme les yeux, mettant les mains devant le visage pour me protéger en quelque sorte. J'entend des cris se répercuter dans mes oreilles.
Je ne sais pas ce qu'il se passe mais rien ni personne ne pourra me retirer le sentiment de peur intense que j'ai pu ressentir ce jour là.
Je me retrouve bien vite hors de la voiture, je n'arrive pas à me relever mais des cris me poussent à le faire. Je m'avance vers les décombres et sans que je ne puisse réalisé, je retrouve le corps sans vie d'un homme. Puis non loin de là un autre corps est posé là, sur la chaussée.
Mes jambes deviennent lourde et je tombe brusquement au sol, tout autour de moi plusieurs personnes sont allongés mais ne bougent plus.
Je me penche au dessus de celui qui est au sol près de moi, et dans un mouvement de recule je fond en larme.
"- Yanis !!"
Que fait-il ici ? Il n'est pas censé être là. Je regarde tout autour de moi puis pose mon regard sur le corps se trouvant juste à côté de Yanis.
"- Eden !"
Je prend ma tête dans mes mains et sans pouvoir me retenir, je cris et pleure sans m'arrêter.
"- N... Non ...pour...pourquoi vous !! Non putain non !!"
Mon corps est secoué par des centaines de frissons.
Je ne peux pas, tout est de ma faute, pourquoi eux ?
Je me recroqueville sur moi-même, quand une voix aiguë attire mon attention.
"- Clary..."
Je rampe vers la personne qui m'appelle et découvre que ce n'est autre qu'Alyssa.
"- Oh mon dieu Aly !"
Elle ne bouge que très peu et dans un mouvement je lui attrape la main.
"- Alyssa non ! Que s'est-il passé ?"
Dans une très grande inspiration, elle me répond en chuchotant.
"- Clary, ça n'aurait jamais dû arriver... pourquoi es-tu rentré dans nos vies ? Tu as fais souffrir chacun d'entre nous d'une manière ou d'une autre, tu nous as dessoudé, affaiblit. Pourquoi es-tu resté avec nous aussi longtemps ? Léna était de retour, tout aurait pu redevenir comme avant... Tu es..."
Dans une toux mortuaire, elle ferme les yeux et son bras tombe lourdement sur le béton dur et mouillé.
Des larmes aussi chaude que la braise ne cessent d'inonder mes joues.
Tout est de ma faute ! Je sème l'horreur autour de moi. D'abord en France et maintenant ici.
Yanis a bien failli mourir pour avoir voulu me protéger, et cela a mit la vie d'Eden en danger puisqu'il a voulu sauver son frère.
Alyssa a été blessé par ma faute lors de la bagarre avec Léna.
A cause de moi la relation soudée et sans faille d'Eden et de Yanis pourrait être compromis, juste parce que je n'ai pas su me retenir.
Des tensions rythment nos soirées, et ils sont toujours là, tous autant qu'ils sont, à vouloir me protéger et veiller sur moi, quitte à mettre leurs vies en péril.
Ça ne peut pas continuer. Ma tête va exploser, mes larmes continuent à couler, mes membres me font souffrir mais je ne peux rien faire.
Tout d'un coup, une main se pose sur mon bras et me secoue vigoureusement.
Je ne comprend pas ce qui m'arrive, une voix lointaine m'appelle, mais je ne réagis pas.
A qui est donc cette voix ? Je la connais, c'est certains.
"- Clary, oh Clary !"
Tout d'un coup, je ressens à nouveau tous mes membres.
Une sensation étrange parcourt tout mon corps, mes sens se remettent en route, et une odeur de chocolat s'immisce dans mon nez.
La voix est beaucoup plus claires et continue à m'appeler. Mes yeux s'ouvrent petit à petit, et bientôt apparaît une Alyssa toute chamboulé devant moi.
"- Clary ça va ?"
Je me redresse légèrement, et passe bien vite la main dans mes cheveux.
Ils sont trempés et bientôt, je découvre que mon visage l'est aussi.
"- Parle moi, tu me fais peur. Tu as mal ?"
Je plante mes yeux dans les siens et retrouve les yeux pétillants de cette fille que j'aime tant. Elle n'est plus sans vie et froide comme il y a quelques minutes.
J'essaye de parler mais un chuchotement cassé sort sans que je puisse le maîtriser.
"- Oui... ça va...
- Non ça ne va pas je le vois. Nathan apporte un verre d'eau tout de suite."
Nathan s'active autour de moi, et me rapporte celui-ci en un rien de temps.
Je le remercie en mimant un léger sourire et boit une gorgée.
"- Que s'est-il passé ?" Murmure-je.
"- Je suis descendu pour prendre quelque chose à manger et je t'ai retrouvé endormie sur le canapé en sueur et en pleurant.
- Je pleurais ?
- Oui et tu murmurais des choses incompressibles. Ça t'arrives souvent ?"
Je cherche dans ma mémoire, et ne peux que me rappeler le dernier cauchemar de ce type. C'était il y a plusieurs mois, avant de partir de France.
Depuis que j'étais ici, je n'en avais plus fait, mais pourquoi d'un seul coup mes vieux démons reviennent à l'assaut ?
"- Oui mais il y a un moment..."
Voyant mon trouble plus qu'apparent, elle s'approche de moi et m'étreint sans que je puisse l'en empêcher.
Je remarque alors que Nathan se tient à côté de moi, l'air inquiet. Mais que Kevin et Mathias sont aussi dans la pièce.
Je suis perdue et un goût amère ne cesse de me revenir. En les regardant, je ne peux penser qu'à mon cauchemar et de nouvelles larmes perlent aux creux de mes yeux.
Alyssa qui s'était reculé, le remarque bien vite.
"-Oh ma chérie..."
Elle se rapproche à nouveau de moi et j'enfoure ma tête dans le creux de son cou. Je suis affaiblie, triste, je déteste que l'on me voit dans ce genre de moment. Je suis faible, eux sont tout l'inverse, ils sont unis, solidaire, fort, ils sont une famille.
Des pas dans l'escalier me font revenir à la réalité et quand je relève les yeux, je croise les siens. Il me déstabilise encore plus. Il s'arrête brusquement à l'entrée du salon, et nous fixe tous un par un.
Puis il pose ses yeux sur moi. Je ne veux pas qu'il me voit comme ça à nouveau. C'est encore pire que les fois d'avant, je ne fais que me montrer faible devant lui, je perd le contrôle... je ne supporte pas qu'il ne voit que cette fille pathétique en moi.
Avant qu'il ne puisse dire quelque chose, je détourne le regard et me lève rapidement. Je prend quelques secondes pour retrouver mes repères, et me dirige bien vite vers la baie vitrée sous le regard persistant de tous ceux présent dans la pièce.
J'entend au loin des voix s'élevaient, mais je ne les écoute pas et m'accoude à la rambarde de la terrasse.
Mon regard coinçait dans le vide est embrumé par les larmes qui ont coulés quelques minutes plus tôt.
L'air frais du matin me frigorifie, en même temps nous sommes en décembre.
Je ferme les yeux et essaye de reprendre mes esprits quand une présence à côté de moi, me fait les rouvrir instinctivement.
Il était là, accoudé sur le bois et regardant l'horizon. Cependant son regard se pose vite sur moi, un regard déstabilisant et perturbant.
Il me scrute un moment, puis sans que je m'y attende, il brise le silence qui s'était installé depuis quelques minutes déjà.
"- Je me lève tranquille et en descendant j'assiste à une scène tragique, digne d'un film, dans mon salon. Tu m'expliques ?"
Sa pointe d'humour eut du mal à passer. Je n'arrivais pas à prendre cela à la rigolade. Mais pourtant il essayait de détendre l'atmosphère. Dans un soupire profond, je sortis quelques mots d'une voix cassée et basse.
"-Il n'y a rien à dire."
A l'entente de mes mots, il se retourna enfin vers moi et fronça légèrement les sourcils.
"- Je veux bien admettre que parfois je suis con, mais pas à ce point. Donc arrête avec tes faux semblants et dis moi.
- Pourquoi aurais-je l'obligation de te le dire d'abord ?
- Parce que... ben parce que tu pleures dans mon salon, dans ma maison donc j'ai le droit de savoir."
Je lève les yeux au ciel et souris de frustration.
"- Ton argument est débile.
- Bon d'accord, parce que... d'habitude je n'ai presque jamais besoin de te le demander pour que tu me le dises."
Mes yeux se plantent directement dans les siens, et je me rend compte qu'il a raison. Je ne sais pour quelle raison mais je me confie sans filtre à Éden, ce qui peut paraître bizarre vu son caractère je m'en foutiste et froid. Mais dans les quelques moments où j'ai craqué, je me suis toujours défoulé sur lui, et je ne suis jamais vraiment resté muette.
Je ne sais pourquoi, je m'ouvre tellement devant lui, alors que la seule chose que je montre c'est une profonde fragilité. Je ne supporte pas, les regards compatissants qui me scrute depuis plus d'un an. Je préférais qu'on me reproche les choses qu'on me dise que tout est de ma faute, au lieu d'essayer de trouver des excuses.
Les gens sont des hypocrites, à ne jamais dire le fond de leur pensée. Je les ai vu, je l'ai remarqué qu'au fond d'eux, ils me rejetaient la faute dessus.
Je suis parti loin dans mes pensées quelque peu encombrés et en n'oublie presque les yeux perçants et magnifique du mec en face de moi.
Il doit me prendre pour une tarée. Mais ce qui s'est passé hier soir, n'a fait que me rappeler toutes les galères que j'ai essayé d'oublier pendant tous ces mois.
"- Je ne veux même pas savoir ce qu'il se passe dans ton esprit en ce moment." Dit-il en me jetant un regard amusé.
"- C'est... le bordel.
-Je vois ça."
Je m'appuie contre le mur de la maison et ne peut m'empêcher de triturer le bracelet présent autour de mon poignée.
"- Ça ne va pas.
-Ça j'avais compris."réplique-t-il en rigolant.
Je souffle d'exaspération. Qu'est ce que je peux bien lui dire ? Je n'ai pas envie de lui exposer le problème de mes cauchemars qui sont apparement revenu, cela ne concerne que moi, j'ai déjà assez honte qu'ils m'aient tous vu dans cet état.
"- Pourquoi tu étais sur le canapé ?" Reprit-il en sortant une cigarette.
Voila, à ne pas vouloir commencer, tu vas devoir parler avec lui du sujet sensible qu'est Yanis.
"- Parce que je me suis endormie là hier soir."
Son regard se repose sur moi, mais cette fois-ci, il est intrigué.
"- Quoi ? Et tu m'expliques pourquoi tu n'étais pas avec Yanis ?
-On s'est disputé, enfin en quelque sorte, c'est plutôt lui qui était énervé."
Il me fait signe de continuer, ce que je fais en soupirant.
"- Tu sais, c'est pas parce que tu es son frère que je suis obligé de tout te dire."
Il plisse légèrement les yeux et dans un mouvement soudain il vient se poster devant moi.
"- Tu lui as dit quoi pour qu'il s'énerve ? Yanis s'énerve déjà peu souvent et encore moins contre toi donc ?
-C'est lui qui est venu me poser des questions, il a remarqué que quelque chose avait changé entre nous."
Il se retourne et fait quelque pas en passant sa main dans les cheveux.
"- Putain... mais faut qu'il arrête rien n'a changé merde."
Je le regarde pendant qu'il finit sa petite ronde. Mais d'un seul coup, il se retourne l'air très perplexe.
"- Tu lui as dit ?
-Non je ne lui ai pas dit qu'on s'était embrassé... je ne veux pas qu'il le sache, il a déjà réagit excessivement quand je lui ai dit que j'avais dormi ici hier soir et que c'était dans ta chambre.
-Tu aurais dû fermer ta gueule."
Mon regard s'assombrit, et plus sèchement je rétorque.
"-T'arrête tout de suite. Je ne veux pas lui dire mais je n'ai pas non plus envie de lui mentir, cette histoire va nous éclater à la gueule.
-Ces deux choses ne vont pas ensemble. Et elle nous éclatera pas à la gueule, puisque personne ne dira rien, et puis c'est quoi le problème ? On a pas baisé non plus, c'était une erreur c'est tout et je ne la reproduirais pas."
Je sais que ça ne devrait pas me toucher mais ses mots me heurtent plus que je ne le voudrais. Il m'a déjà dit toutes ses choses hier, mais de les réentendre, ça fait encore plus mal.
Je détourne le regard et un silence de mort s'installe. Je ne veux pas le regarder, je ne veux pas qu'il remarque tout le mal qu'il peut me faire avec quelques paroles.
Il vaudrait mieux que je parte, j'ai eu ma dose pour aujourd'hui.
Je me décolle du mur et m'apprête à rentrer dans la maison pour reprendre mes affaires mais il ne m'en laisse pas le temps.
"- C'est quoi ton problème ? On a pas fini de parler."
Les nerfs montent plus vite que prévu, ça va dégénérer, et c'était prévisible, on ne peut pas parler sans se disputer.
"- C'est quoi mon problème ? Tu es sérieux là ? On a déjà eu cette discussion hier et tu me refais clairement comprendre que tu me considère simplement comme une pouffe. Tu étais mal alors tu as décidé de jouer avec moi. Bravo et tu penses que je vais réagir comment ? J'ai simplement envie de te castrer là tout de suite Éden."
Il tire sur sa clope et avant que je puisse continuer, il me coupe.
"- Tu es conne, ouais en faite tu es complètement conne. Je croyais qu'on s'était mit d'accord pour dire que c'était une erreur.
-Non c'est toi qui est con et qui ne veux pas assumer, tu me casses les couilles. Je ne supporte pas l'idée que tu me prennes pour ta pute, que tu puisses jouer avec moi, et après faire comme-ci il ne s'était rien passé.
-Je...
-Non !"le coupe-je "tu rien, tu m'embrasses, tu m'écoutes quand on est tout les deux. Et après, tu fais comme-ci je n'existais plus, il y a un juste milieu. Tu sais quoi tu me fatigues. Tu veux qu'on mette les choses au claire on va les mettre maintenant.
Tu ne veux pas blesser Yanis et moi non plus, c'est le seul point où nous sommes d'accord. Donc on va faire comme-ci il ne s'était rien passer, tu n'es pas obliger de me parler et moi non plus. On va reprendre comme au début, quand je ne pouvais pas te saquer, et que tu ne voulais pas me parler."
Il me lança un regard mélangeant de l'agacement et aussi une pointe de colère.
"- C'est ridicule ce que tu dis. On est pas non plus obligé de couper les ponts.
- Oh parce que maintenant tu me vois autrement que la meuf idiote et conne que tu traites comme une merde ?
- Tu vas loin pour un simple baiser.
- Peut être, mais j'en peux plus, on a assez de problème comme ça. Donc c'est la dernière fois qu'on met ça sur le tapis, on va oublier comme tu le voulais. Je ne sais pas où ma relation avec Yanis va aller mais ça, ça ne te regarde pas. Je me sens déjà assez coupable de mettre laisser avoir par toi, je ne veux pas devenir comme Léna ou comme toutes les putes que tu baises.
Maintenant je me casse.
- C'est ça barres toi." Dit-il d'un air méprisant.
Je me retourne cette fois-ci bien décidé à partir. Il ne me retient pas et tant mieux sinon je l'aurais giflé.
Je rentre d'un pas rapide et rassemble les quelques affaires que j'ai laissé dans le salon, je n'ai pas grand chose puisque les affaires que j'ai mis hier soir appartiennent à Alyssa.
Tout le monde est maintenant levé et ils sont tous entrain de déjeuner. Leurs regards se posent sur moi, et je m'approche d'eux.
Je remarque bien vite que le seul à manquer à l'appel c'est Yanis, et tant mieux. Et puis cette pétasse de Léna...
"- Tu fais quoi ?" Rétorque Alex en regardant mon sac.
"- Je suis obligé de rentrer.
- Attend je te ramène." Propose Alyssa en se dépêchant de boire son jus de fruits.
"- Non t'inquiète je vais prendre le bus, il y en a un dans pas longtemps.
- T'es sur ?
- Oui."
Elle me regarde dubitative et comprenant mon état d'esprit, elle se lève et prend mon sac.
"- Bon ben je t'accompagne au moins jusqu'à l'arrêt de bus.
- Tu n'es pas...
- Chut. J'ai besoin de marcher pour me réveiller.
- Bon d'accord."
Je fais la bise à tout le monde et nous nous dirigeons vers la porte d'entrée quand Nathan vint nous rejoindre.
"- Tu ne sors pas comme ça."
Alyssa baisse les yeux sur sa tenue et elle fronce les sourcils.
"- Je fais ce que je veux encore. L'arrêt de bus est à deux mètres."
Ils se chamaillèrent et me firent sourire un instant. Alyssa souffle de mécontentement mais monte changer son mini short contre un pantalon.
Au moment où elle monta les escaliers, Yanis descendit, il me scruta quelques minutes et me fit un signe de tête en guise de bonjour.
Je lève les yeux au ciel et ouvre la porte d'entrée.
"- Ça va entre vous ?" Demanda Nathan interloqué.
"- C'est tendu, mais t'inquiète."
Alyssa arriva enfin, Nathan nous embrassa furtivement la joue et referma la porte derrière nous.
Nous marchons lentement pendant quelques minutes, jusqu'à ce que je prenne la parole.
"- Ça m'a l'air d'avancer entre toi et Nathan non ?"
Elle sourit légèrement et répliqua.
"- Ça va, il me taquine la plus part du temps mais c'est Nathan j'ai l'habitude.
- Vous avez jamais pensé à vraiment officialiser ?
- Pas besoin, pour l'instant on est bien comme ça, je veux voir ce que je ressens vraiment pour lui, avant de faire le pas décisif."dit-elle en rigolant.
"- Je comprend."
Nous arrivons enfin à l'arrêt de bus et c'est elle qui me pose enfin une question.
"- Tu veux parler ?
- De quoi ?
- Je ne sais pas de ton cauchemar ?"
Je la regarde en biais donc elle continue.
"- De Yanis ? D'Eden ?"
Je rigole malgré moi.
"- Les deux plus gros problèmes du moment, à côté mon père ce n'est rien.
- Raconte un peu.
- C'est juste que je ne sais pas quoi penser. Tu vas me prendre pour une conne et je sais que j'en suis une. "
Elle fronce les sourcils et réplique.
"- Je ne te jugerais jamais. Tu peux tout dire, je te donnerais simplement mon avis.
- Depuis le début avec Yanis, ça c'est fait tout seul, sans problème. Mais on a jamais vraiment parlé de notre "relation". J'ai besoin de lui je le sais, mais de quelle manière c'est beaucoup plus dur à dire.
Avec Éden, c'est soit tout va bien, soit tout va mal. On ne fait que se taquiner, s'envoyer des pics et se disputer. Mais le truc c'est que..."
Elle me lance un regard tendre et continue pour moi.
"- Tu ne sais pas ce que tu ressens pour Éden ?
- Je suis une connasse.
- Non tu es humaine. Tu as le droit de ne pas savoir ce que tu ressens.
- On dirait que je jongle entre les deux.
- C'est compliqué de savoir qui l'ont aime. Malgré qu'ils soient jumeaux, ils n'ont pas du tout le même caractère.
- Toute façon, Yanis croit que j'ai couché avec Éden et Éden lui joue avec moi, il me l'a confirmé et je ne veux pas être sa pouffe."
Elle me scrute étonné.
"- Attend, attend. Tu as couché avec Éden ?
- Non. Je... je l'ai embrassé."
Elle ouvrit les yeux de stupeur et réfléchit quelques secondes.
"- Alyssa je suis perdu, je ne veux pas faire ça à Yanis il compte trop pour moi, mais je ne peux pas me retirer la sensation que j'ai eu quand j'ai embrassé Éden. Je n'ai jamais ressenti ça avec Yanis.
- Clary... je vais pas te dire que tu as fait le bon choix en embrassant Éden mais ce qui est arrivé et arrivé. Tu ne l'as pas prémédité, ce genre de chose arrive sans prévenir et le réprimer c'est encore pire.
- Toute façon pour l'instant je suis trop remonter pour songer à leur parler calmement.
- Je comprend."
Le bus arrive et dans un mouvement je la pris dans mes bras.
"- Oh ninette, ça va aller tu vas voir. Rentre chez toi et repose toi après avoir parlé avec ton père."
Elle m'embrasse la joue et je monte dans le bus sans entrain.
Je m'assois et regarde les maisons défilés devant mes yeux, je n'en peux plus. Ces derniers jours ont été horrible. J'ai besoin de passer un week-end au calme, sans toutes ses pressions permanentes.
Je repense une dernière fois à eux, à Yanis, Éden, et à cette pute de Léna qui est avec eux là-bas. Une pointe de jalousie s'empare de moi, que va-t-elle bien pouvoir faire...
Mais avant que cela ne prenne trop d'importance je balaye toutes ses mauvaises images et met mes écouteurs pour me vider la tête.
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Coucou
Et voila le nouveau chapitre.
J'espère qu'il vous plaît. J'ai eu un peu de mal à l'écrire, ne sachant pas dans quel sens je voulais faire évoluer toutes ses tensions.
Faut dire que Clary n'a jamais eu autant de problèmes en même temps, je la plains.
Même bon la suite dans le prochain chapitre
Bisous bisous 😘
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