Chapitre 20

PDV ÉDEN

Tout le monde semble complètement déstabiliser par la nouvelle que je viens de leur annoncer.

J'ai la tête qui va littéralement exploser à cause de leurs insupportables voix qui résonnent dans mon crâne.

"- Fermé-la, bordel !"

Tout le monde se stoppe dans leurs discours. C'est quand même impressionnant que personne ne réagit à mes sauts d'humeurs, c'est sûrement devenu une habitude.

Je m'appuie contre le bureau pour contenir ma frustration et souffle un bon coup.

"- On fait quoi maintenant ?" Réplique Kevin.

"- Il faut qu'on se prépare, et trouver des infos sur cette course." Rétorque Alex.

"- J'essaye là, mais je ne trouve rien !" Souffle Nathan.

"-Éden il faut que tu demandes à ta mère !" M'interpelle Mathias.

"- Non merde !

- Éden, elle va bien s'apercevoir que Yanis n'est pas là ce soir !" Argumente Roxane les bras croisés.

D'accord ils ont décidé de tous ce liguer contre moi ou quoi... merde.

"- Et puis il faut prévenir Clary !" S'exclame Alyssa.

"- Pourquoi ?" Dit Scott.

"- Tout simplement parce qu'elle fait partie de l'équipe !" Rétorque-t-elle.

Prévenir Clary ? Mais non ! Elle va partir en vrille pour rien. Et puis ils me font chier clairement !

"- Tout le monde se la ferme deux minutes !"

Je fais les cent pas et ne trouve qu'une alternative au problème. Je souffle d'exaspération et reprends.

"- Bon d'accord, vous avez raison il nous faut des infos sur cette course, on ne va pas y aller en mode touriste, donc j'irai parler à ma mère. Mais il est hors de question qu'on mette Clary au courant, pour le moment du moins. Elle va totalement paniquer et on n'a pas besoin de ça.

- Et tu vas faire comment Einstein ? Je te rappelle que la course est vendredi soir et que Yanis est censé aller en cours demain et vendredi. Elle va se douter de quelque chose s'il n'est pas là, surtout qu'ils ont un cours en commun demain !"

Je souris comme un abruti et prends Alyssa par les épaules.

"- Ma chère Aly, penses-tu réellement que je n'ai pas une petite idée derrière la tête."

Elle me regarde en attendant les sourcils levés.

"- Petite interro surprise, qui pourrait jouer à la perfection le rôle de Yanis sans se faire prendre ?"

Je prends les lunettes de soleil de mon frère posé sur le bureau, met légèrement mes cheveux en arrière tout en prenant une pose héroïque, oui bon j'en fais un peu trop, je crois.
Je regarde leurs visages se fendre d'un sourire, tous sauf évidement Alyssa et Roxane. Putain, quand je vous dis et vous répète que la gent féminine est née pour nous faire chier minute après minute.

"- Quoi ?" Demande-je outrée par leur manque de soutien.

"- Mon chéri, tu es certes son jumeau et tu le connais mieux que n'importe qui ici, mais ceux qui vous connaissent et vous côtoient, peuvent vous différencier simplement par votre attitude et votre caractère.

- Je jouerais la comédie.

- On verra si tu réussis à berner Clary, mais je ne le pense sincèrement pas.

- Laisse-le, ça va être marrant de le voir se comporter bien avec les gens pour une fois." Rigole Roxane.

Je lui tends mon majeur et conclus pour que cette petite réunion prenne fin le plus vite possible.

"- Bon on est d'accord, je vais parler à ma mère, enfin essayer. Vous, pendant ce temps-là, essayer de chercher de votre côté. Et pas un mot à Clary, demain et vendredi j'irais en cours à la place de Yanis.

- Et si on perd que se passera-t-il ? " demande d'une petite voix Kevin.

"- On ne perdra pas ! Aller on se bouge, ma mère rentre vers 22h, j'irai lui exposer le problème."

Tout le monde se remua, Nathan tapa frénétiquement sur les touches de son clavier pendant que les autres discutaient sur la façon de gagner cette course.

Je remonte à l'étage pour ne plus les entendre et m'en gouffre dans ma chambre.
Cette maison n'est jamais calme et pour cause nous nous rassemblons ici, pour parler et prévoir chaque course. C'est devenu un peu le refuge de tout le monde, pour éviter leurs parents, leurs familles d'accueil trop collante ou même la solitude.
Et cela ne me dérangeait pas le moins du monde puisque j'avais toujours détesté le silence qui avait régné dans cette maison à la mort de notre père, ma mère qui s'était refermée sur elle-même et l'angoisse que l'on pouvait lire dans ses yeux quand un bruit anormal se faisait entendre dehors.

J'avais détesté tous ces moments de calme, alors pourquoi aujourd'hui je ne demande que ça ? Du calme ?
J'aimerai m'enfermer ici, dans ma chambre et que tout le monde se casse pour que je puisse respirer.

Depuis que j'ai compris qu'ils avaient enlevé Yanis, mon cerveau à cesser de fonctionner comme en suspend.
Je ne supporte pas cette sensation, et le pire c'est que je ne comprends pas pourquoi j'étais soulagé que Clary réponde à nos appels incessants ?

Pourquoi mon esprit est tourmenté par le soulagement de savoir Clary chez elle et la crainte que Yanis soit en danger ?
Je devrais ne penser qu'a lui ! Et non à elle.

Je crie de frustration et me dirige vers le balcon pour me vider l'esprit. Je m'accoude à la rambarde et allume une cigarette. Ce petit rituel est devenu une habitude pour me calmer. Malgré les interdictions de ma mère, sur le fait qu'il ne fallait pas fumer, je n'ai pas pu arrêter cette merde, qui je le sais me tuera un jour si ce n'est pas la voiture, la vitesse ou les courses.

Nous nous trouvons dans une belle merde. Yanis a été prit pour servir de récompense si jamais on gagne cette putain de course.
Et si on perdait que lui arriverait-il ?
Non putain, je ne dois pas penser à ça ! On ne perdra pas !

Je vide mon esprit et souffle un coup, mais cela ne marche en aucun cas.
Mon cerveau bouillonne, je dois penser et faire tellement de choses qu'il va s'en doute dérailler.
Je dois parler à ma mère, calmement, si possible, lui demander conseil et aide. Alors que je ne l'ai pas fait ou plus fait depuis bien longtemps.
Je dois jouer le parfait petit Yanis, pour tromper Clary demain.

Et puis merde, tout revient sans arrêt à elle ! Je ne sais pas pourquoi, je lui ai parler de la voiture aujourd'hui.
Je ne laisse même pas Yanis m'aider alors pourquoi avoir l'avoir écouté ?

Le pire c'est qu'elle s'y connaissait, et cela m'a plus troublé qu'autre chose. Cette fille est un putain de mystère, je n'arrive pas à la cerner.
Elle peut être mal à l'aise, stresser et en retrait comme sur d'elle, têtue et chiante.

Et putain, pourquoi je me pose autant de questions ?
Le pire c'est que j'ai failli l'embrasser, pourquoi je n'en sais rien.
Mon frère me demande de garder un œil sur elle, et j'ai failli l'embrasser.
Qu'est-ce qui ne tourne pas rond chez moi ?

En y réfléchissant bien, elle n'avait pas l'air de vouloir me repousser. C'est elle le problème, n'est-elle pas censée être avec Yanis ?
Pourquoi ne pas m'avoir envoyé bouler ?

Sans m'en rendre compte ma réflexion qui ne devait durer que quelques minutes avaient tout simplement bouffé ma soirée.
Mathias était venu me prévenir qu'ils rentraient tous et que ma mère venait d'arriver.

Je n'ai pas envie de lui parler, ni de lui demander de l'aide.
C'est plus fort que moi, je n'arrive tout simplement plus à lui parler sans crier parce qu'elle m'exaspère. Yanis a toujours été plus proche de notre mère que moi, mais pourtant j'appréciai la voir, lui parler de tout et n'importe quoi mais aussi la serrer dans mes bras.
Cette époque semble bien loin, et tout ça depuis qu'il est mort.

Je reprends mes esprits et me dirige vers le rez-de-chaussée. Autant le faire le plus rapidement possible.
Je souffle un bon coup et entre dans la cuisine, où elle s'affaire déjà pour se préparer un repas quelque peu tardif.

Je ne dis rien et l'observe appuyer contre l'encadrement de la porte. Elle dut ressentir une présence, car elle leva la tête dans ma direction, tout en continuant sa petite préparation.
Elle me lança un sourire mais ses yeux la trahissaient. Elle ne devait sûrement pas s'attendre à voir ce fils-là, puisque je ne descends jamais lorsqu'elle rentre du travail.

Je sens que je la trouble, elle doit sûrement se demander pourquoi, comme un abruti je la regarde faire la cuisine.

"- Comptes-tu rester planté là sans rien dire ?"

Elle avait brisé le silence sans que je m'y attende et sans non plus me regarder.
Elle devait être en colère contre moi, la dispute d'avant et d'après la course suicide de Clary était toujours fraîche.
Mais quand elle me scruta, je pus lire dans son regard simplement de la curiosité. La bonté et le pardon ma mère connaissaient, ces deux qualités qu'elle avait transmises à Yanis mais sûrement pas à moi.

"- Bonjour maman, comment vas-tu ? Ta journée c'est bien passé ? Oh oui mon chéri, un peu fatigué mais ça va, merci de poser la question."

Elle me regarda amusée et continua.

"- Je pense que je vais devoir faire la discussion toute seule, puisque mon fils a perdu l'usage de la parole. Et toi comment s'est passée ta journée ? Oh ben écoute bien maman, je ne suis pas allé en cours et j'ai glandé toute la journée !"

Je souris légèrement devant l'imitation rater de ma mère pour essayer de me refaire et lui réplique.

"-Comment sais-tu que je ne suis pas allé en cours ?

- Oh mon chéri, je sais tout.

- Et plus sérieusement ?

- Simplement que tu es habillé en jogging et que tu n'es ni coiffer ni raser. Tu ne sors pas aussi débrailler pour aller à la fac, j'ai l'œil jeune homme."

Elle abuse un peu sur les surnoms, mais je me contiens de lui en faire la remarque.

"- Et sinon où se trouve mon fils aimable et aimant ? "

Ouille... le sujet délicat est sur le tapis.

"- C'est à ce sujet que je voulais te parler..." murmure-je.

Elle posa son couteau et me détailla du regard.

"- Que se passe-t-il ?"

Elle me lance un regard qui se veut insistant et continue.

"- Bon Éden, tu comptes faire avancer la conversation ou rester muet !"

Je passe une main dans mes cheveux et tente de ne pas répondre comme je le fais habituellement, ce qui veut dire agressivement.

"- Je... Yanis..."

Et putain maintenant je bégaye ! Sérieusement, ça m'est jamais arrivé.

"- Mon Éden qui ne trouve plus ses mots, c'est nouveau ça ?" Dit-elle en pouffant de rire.

Et en plus elle se fout de ma gueule, c'est génial.

"- Yanis a été enlevé !"

J'avais dit ça d'une traite et provoqua chez ma mère un arrêt total de mouvement. Elle laissa tombait son couteau et me fixa du regard.

"- Tu plaisantes ?

- Pourquoi je viendrais te parler, juste pour te dire ce genre de connerie ! Réfléchis !"

J'avais ouvert ma gueule aussi rapidement que je l'avais refermé. Il ne fallait pas que je commence à l'agresser sinon elle allait devenir folle.

"- Mais comment ? Et quand ? Et par qui ? Mais qu'est-ce qui s'est passé ? Réponds !"

Bon ben, elle a perdu le contrôle plus vite que d'habitude.

"- Deux minutes ! Arrête de m'assener de questions comme ça ! En gros, nous avons reçu un mail des organisateurs pour nous donner quelques infos sur la course qui se déroulera vendredi soir, et dans ces infos ils disaient que pour cette course on devrait se battre pour obtenir quelque chose qui nous est cher.
On s'est creusé la tête. Et puis on en a conclu que c'était une personne. Yanis a eu peur que Clary soit la cible puisqu'elle était rentré chez elle. Donc il est aller vérifier si elle allait bien.
Il s'est avéré qu'elle allait bien, et quand j'ai essayé d'appeler Yanis, quelqu'un m'a répondu à sa place. Et donc j'ai compris."

Pendant tout mon speech, ma mère avait eu diverses expressions qui se traduisaient par de l'étonnement, de l'effroi, de la colère. Tout ceci en quelques secondes.

Elle respira fort et tapa sur le plan de travail.

"- MAIS vous êtes INCONSCIENT ! Pourquoi l'avez-vous laissé partir !

- On ne savait pas, ce que voulait dire exactement ces infos !"

Nos tons montèrent d'un octave et la frustration s'immisça doucement en moi.

"- Mais pourquoi ne m'avez-vous pas écouté ! Je vous ai répété que tout ceci est dangereux ! Et tu n'en as fait qu'à ta tête ! Maintenant c'est ton frère qui est danger ! Tu te rend compte Éden ! Est-ce que tu t'en rend compte !

- Bien sur que OUI ! Je suis plus que tendu depuis tout à l'heure ! Tu ne penses pas que je m'en veux de l'avoir laissé partir ! Tu ne penses pas que j'aurai préféré être à sa place pour que lui n'ait rien ! Merde PUTAIN !"

Je venais de crier tellement fort qu'elle se figea. Je n'en peux plus de faire que de la merde ! J'en ai conscience que chacun de mes choix, nous enfonce un peu plus dans la merde ! Mais pourquoi me le répéter !

"- Tu ne penses pas que je le sais putain, que tu aurais préféré que ce soit moi ! "

Elle ouvrit la bouche et ses yeux s'humidifièrent.

"- Mais... Comment peux-tu dire une chose pareil ?

-Tu ne me supporte plus ! Tu n'approuves rien de ce que je décide depuis quelques mois !

- Éden, je n'approuve pas "vos choix" depuis des mois. Tu as pris toutes ses décisions avec ton frère. Et je ne peux rien faire, c'est ça qui me fait mal. Comment vous interdire catégoriquement quelque chose que j'ai moi-même fait dans ma jeunesse.
Mais je ne veux pas qu'il vous arrive toutes les mêmes merdes qu'à moi. Qu'est-ce que j'aurai aimé vous protéger de ce monde illégal. Mais vous y baignez depuis tout petit. Votre père et vous, étiez les seuls choses importantes dans ma vie ! J'ai perdu mon mari, je ne veux pas perdre mes bébés ! "

Elle recula et s'adossa au plan de travail. Elle prit sa tête dans les mains et lâcha les quelques larmes qu'elle avait contenues depuis le début.
Je n'ai jamais été doué pour consoler les gens, et fallait qu'elle se mette à pleurer maintenant...
Je m'avance et m'adosse contre le comptoir en face de ma mère.

"- Maman... Je suis désolé."

Elle lève la tête et ses yeux luisants me scrutent.

"- Je... on ne sait pas quoi faire. Et je sais que cette course tu l'as connu. Il faut que tu me dises ce que tu sais... s'il te plaît."

Sur ces mots, elle s'avance et m'enlace sans que je m'y attende. Je reste inerte dans les bras si familiers de ma mère jusqu'à ce qu'elle se décolle d'elle-même.

"- C'est une course plus dure qu'elle n'y paraît.
C'est une course de vitesse, le conducteur doit pousser sa voiture toujours plus vite pour gagner.
Des virages sont présents, mais surtout des lignes droites pour permettre de faire de belles accélérations.
Celui qui gagne, gagne la personne de son équipe qui a été enlevé. Pour les autres qui ont été enlevé...

- Pour les autres quoi ?

- Pour les autres, ils doivent faire une épreuve qui n'a rien à voir avec une course de voitures et choisi par les organisateurs le soir même. "

Je la regarde en soupirant.

"- Et c'est tout ?

- Non, les autres membres qui ont été prit doivent se battre lors de cette épreuve pour gagner des points pour leurs équipes respectives. Mais... pendant les quelques jours avant la course, ils sont quelque peut mal mener, alors quand vient l'épreuve après la course de nombreux sont à bout et ne survivent pas... "

Je retiens ma respiration et tente de mettre de l'ordre dans mes idées. Une colère horrible m'enlace et me fait sortir dans un souffle.

"- Donc si nous perdons cette course, Yanis devra faire cette épreuve qui risque de le tuer..."

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Coucou !

Voilà le nouveau chapitre, avec peu d'action mais beaucoup de réflexions venant de la part d'Eden.
On en apprend plus sur ses états d'esprit, ce qui est une première pour Éden.

J'espère qu'il vous a plu, n'hésiter pas à donner votre avis et ne vous inquiétez pas, le prochain chapitre sera plus long et plus mouvementé.

Bisous bisous 😘

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