Chapitre 18

PDV ÉDEN

Elle est sorti de cette salle de bain, le regard lourd et fatigué.
Qu'est-ce qu'elle a encore ? Je n'en peux plus, la gent féminine est bipolaire et compliquée.
Et elle je peux vous dire que c'est un cas, elle ne réfléchit pas aux conséquences de ses choix, elle fonce tête baissée sans se retourner. Certaines personnes diront que je fais la même chose, et ben ces personnes là, je l'ai en merde.

Je lance un regard autour de moi et m'aperçus que Yanis ne m'avait pas quitté du regard. Il ne pouvait plus m'encadrer à ce moment précis ça crevé les yeux.

"- Putain, mais c'est quoi ton problème ?"

Je soupire lourdement et m'adosse au lavabo. Ça y est, il va me faire chier.

"- Pourquoi tu dis ce genre de chose ? Tu le sais que ça va la blesser !

- Mais qu'est-ce que j'ai dit bordel ?" M'exclame-je perdu.

"- Tu rigoles ? Tu dis ouvertement qu'elle fout la merde depuis qu'elle est là et que tu aurais préféré ne pas la connaître !

- C'est la vérité, depuis qu'elle est là, depuis que tu nous la ramenais un soir, c'est le bordel ! Elle me fout les nerfs, il faut gérer l'autre connard qui veut se la faire, il faut gérer son abruti de frère, ça me casse les couilles !"

Yanis ne m'avait pas quitté des yeux. Son regard était imperceptible et déroutant, je n'arrivais pas à lire en lui comme je le faisais d'habitude.
Il était la seule personne qui réussissait à me remettre en place et avec qui je réussissais à parler mais cette conversation était un dialogue de sourds. Chacun campant sur ses positions puis cette discussion gravite autour d'elle et simplement d'elle, et nous le savions aussi bien l'un que l'autre que nous serons presque jamais d'accord quand il s'agit d'elle.

"- Alors arrête de t'inquiéter pour elle, arrête d'essayer de la protéger !

- Mais je ne m'inquiète pas pour elle bordel ! Je  ne vois pas pourquoi ça la touche quand j'ai dit ça !"

Il me foudroya du regard et répliqua :

"-Je ne sais pas non plus !

- Très bien, alors maintenant arrête de me faire chier !"

J'en pouvais plus il ne manquait plus qu'une goutte d'eau pour me faire peter une durite.
Je sortis de la salle de bain, non sans claquer la porte et m'en gouffre dans ma chambre.
Le seul moyen de me calmer est la cigarette, et j'en pris une dans l'ombre d'une hésitation et me dirigeai vers le balcon.

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PDV CLARY

Je pense que ma tête va exploser. Elle est aussi gonflé qu'un ballon.
Je m'efforce de descendre les escaliers lentement et en douceur.
Mais mon esprit ne s'arrête pas pour autant de fumer, se repassant sans cesse la discussion que nous venons d'avoir avec les garçons.
Et je me demande toujours pourquoi je me sens aussi blessé, par rapport aux mots employés par Éden.

J'arrive dans le salon où tout le monde semble obnubilé par le portable de Kevin.
Je m'avance légèrement et entends une voix qui ressemble étrangement à la mienne hurler des injures dans tous les sens.

Je comprends assez vite qu'ils regardent la vidéo de mon altercation avec Léna qui circule librement sur internet, celle pour laquelle Éden m'a envoyé son téléphone dans les mains et pour laquelle il était hors de lui.
Qui est le connard qui a mis cette vidéo sur internet merde ?

Quand Kevin ainsi que les autres lèvent les yeux vers moi, je me rends compte que j'ai posé cette question à voix haute.

"- Je te promets que ce n'est pas moi !" Lève les mains Kevin.

Je lui lance un regard inquisiteur qui le fait sourire.

"- Je sais bien que ce n'est pas toi idiot !

- La vidéo a été mis en ligne par l'intermédiaire d'un compte bloqué, mais je vais très vite découvrir de qui il s'agit." rétorque Nathan.

Je suis toujours bluffé par sa rapidité à trouver des solutions à nos questions. Au point de vue informatique, il est le meilleur que je connaisse. Et pourtant au premier abord, je n'aurais pu penser qu'il s'apparenterait à un petit génie. Seules ses lunettes lui donnaient cet air intelligent qui lui allait comme un gant, car généralement quand il ouvrait la bouche c'était pour déblatérer des conneries ou des blagues à deux balles.

Sophia sortit de la cuisine accompagnée d'Alyssa, elles apportent plusieurs bouteilles ainsi que des verres.
Elles déposent tout sur la table et Sophia se retourne vers moi.

"- Comment te sens tu ?"

Une question  d'apparence simple et anodine, mais pourtant je ne trouve pas les mots pour y répondre. Un simple mot ne suffirait à dire tout ce que je ressens aussi bien physiquement, que mentalement. Pour ne pas l'inquiéter, j'opte pour un "Ça peut aller" sans grande conviction.

"- Allez viens avec moi."

Elle me tire vers la salle de bain du rez-de-chaussée. Et sort diverses crèmes et médicaments.

"- Alors tu vas me prendre ce médicament pour la tête, tu vas me mettre cette poche sur ton œil droit. Et puis cette crème on la mettra tout à l'heure."

Je la regarde s'affairer et une seule question me vient à l'esprit.

"- Vous avez l'habitude de soigner vos fils à ce que je vois ? "

Elle se met à rire et se tourne vers moi.

"- Pas seulement mes fils, même si c'est vrai que ces deux nigauds me donnent du fil à retordre.
Ils ne reviennent jamais intacts d'habitude. Heureusement qu'ils ont une mère infirmière."

C'est donc pour ça, qu'elle s'y connaît aussi bien et qu'elle rentre toujours très tard du travail. Je ne sais pas comment me comporter. Je ne sais pas si je dois parler librement des activités plutôt illégales de ses fils ou tout simplement laisser couler. Mais moi et ma curiosité légendaire, ne peuvent s'arrêter là.

"- Sophia... je peux vous poser une question ?"

Elle me regarde en levant un sourcil mais en gardant son sourire chaleureux.

"- Bien sûr.

- Vous devez alors savoir pourquoi vos fils, Nathan ou même moi revenons blessé ?"

Elle se tourne puis range méthodiquement ce qu'elle avait pris la peine de sortir pour me soigner. Elle reste silencieuse plusieurs secondes avant de dire.

"- Malheureusement oui."

Je ne sais pas quoi lui dire, depuis le début j'ai pu voir qu'elle était une mère aimante, à l'écoute de ses enfants et qui ferait tout pour les protéger alors pourquoi les laisser faire ?

"- Et... pourquoi vous..."

Elle me regarde longuement et une lueur de compréhension née dans ses yeux.

"- Pourquoi je ne les en empêche pas ? Pourquoi je ne fais rien et je me contente de les soigner puis de les laisser recommencer ?
Tu sais ils ont ça dans le sang et même si je leur interdisais, il le ferait derrière mon dos. Donc je préfère qu'il me mette au courant de leur action.

- Je comprends..."

Avant que je ne puisse continuer, Yanis rentre dans la salle de bain.
Il s'appuie contre l'encadrement de la porte et nous regarde.

"- Je peux savoir ce que tu manigances avec elle maman ? "

Sophia sourit une nouvelle fois et tape l'épaule de son fils légèrement.

"- Chéri, tu ne t'imagines même pas ce que j'ai pu lui révéler !

- Ça y est j'ai peur. Sinon ça va ?" Dit-il en me regardant.

"- Toujours au même stade que tout à l'heure."

Je me dirige vers le miroir et me regarde en détail. J'ai une tête qui fait légèrement peur, des hématomes sont présents sur ma joue ainsi que diverses égratignures. Ma lèvre me fait légèrement mal dû à l'entaille qu'elle présente.

"- Malheur, je ne peux pas rentrer comme ça !"

Yanis rigole légèrement et réplique.

"- Il n'était pas question que tu rentres ! Tu restes ici pour ce soir."

Il me prend par la main et m'entraîne à l'étage.

"- Et tu penses que mon père ne va pas s'inquiéter de ne pas me voir rentrer ?

- Non madame, parce que ton père est déjà prévenu et fraîchement rassuré. Alyssa lui a envoyé un message en utilisant ton portable, ce message stipulant que tu dormais chez elle pour faire une petite soirée entre fille et que tu filerais directement à l'université demain matin.
Alors qui est le meilleur ?" Dit-il en me lançant un sourire fier et joueur.

"- C'est vrai que tu t'es bien démerdé !

- Tu as vu ça ! "

Je ne mettais pas rendu compte qu'il continuait à me tirer dans le couloir de l'étage.

"- Où on va ?

- Figure-toi que je suis fatigué, tout autant que toi."

Il me sourit et ouvre une porte non loin de la chambre d'Eden qui est au fond du couloir.
Je me rends alors compte, que pour la première fois depuis que je connais Yanis, je suis dans sa chambre.
Cette situation m'amuse plus qu'autre chose, parce que je n'avais jamais vu sa chambre alors que j'ai visité celle d'Eden plusieurs fois, enfin sans y être invité tout de même.

Je me retrouve donc dans une chambre plutôt lumineuse due aux spots présents au plafond.
Les murs sont ornés de photos de toutes sortes, mais surtout de souvenir de famille.
Sur plusieurs photos je peux voir les bouilles angéliques de Yanis et Éden rigoler, s'amuser. Jamais l'un sans l'autre.
Je remarque également une magnifique photo de Sophia portant ses deux fils, âgé sûrement de quelques mois.
Elle est toujours aussi rayonnante, ce sourire ne la quitte jamais.

Un peu plus espacer un cadre attire mon attention. Je peux alors voir une magnifique Mustang rouge s'imposer sur toute la photographie.
Dans cette même voiture, un visage m'attire, il est si souriant que je ne peux m'empêcher de sourire également.
Cet homme âgé de la trentaine regarde l'objectif avec une joie immense au fond de ses deux iris. Il est au volant et deux petites têtes brunes se font voir à travers le pare-brise.
Les deux petits garçons sont placés sur ses genoux et sont aussi joyeux que lui.

Une main qui glisse le long de mon ventre me sort de ma contemplation et un doux murmure s'immisce dans mon esprit.

"- C'est nous et notre père."

Yanis qui était parti je ne sais où était maintenant collé à mon dos, me prenant dans ses bras.

"- C'était une journée parfaite, mon père avait pour la première fois voulu nous montrer comment conduire sa voiture. On devait avoir aux alentours de 5 ans.
J'avais peur, c'était horrible, je n'étais pas du tout confiant. Mais Éden lui était dans son élément, et posé diverses questions à mon père pour savoir comment fonctionner sa belle.
Cette journée-là, j'aimerais la revivre à l'infini..."

Il s'arrêta et me serra un peu plus fort dans ses bras, je me laissai faire et posa délicatement ma tête sur son torse.

"- Les voitures que vous avez, vous les avez gagné grâce aux courses ?

- Oui, je me souviens de la première course que nous avons faite, rien que tous les deux. On avait piqué une voiture dans la rue et on avait concouru avec celle-ci. Rien à voir avec une voiture de course, on avait essayé de la pousser au maximum mais on a perdu. On ne voulait pas s'arrêter là, parce que nous savions que pour participer à Fast and Fire, il nous fallait une voiture digne de ce nom et une équipe. C'est là que nous avons rencontré Mathias et Scott. Ils nous ont aidé à retaper la voiture que nous avions volée et après plusieurs courses nous avons gagné. Le lot était une magnifique Mercedes gris métallisé.

- La voiture...

- Oui, la voiture que tu as bousillée ce soir, ma voiture." Dit-il pour finir ma phrase.

Je tournai les yeux légèrement pour regarder son expression mais aucune reproche, ni aucune colère n'étaient présentes.

"- Puis c'est aller de mieux en mieux. Scott nous a présenté Alex, qui lui nous a ramené son cousin Kevin. Roxane était une connaissance de Mathias. Puis nous avons rencontré par hasard Nathan qui lui nous a ramenés une petite blonde réservée qui n'est autre qu'Alyssa.

- Alyssa réservé ?" Remarquais-je en lâchant un rire.

"- Oui, si tu l'avais vu, en arrivant c'était une autre fille.

- J'aurais voulu voir ça."

Il sourit et dépose ses lèvres dans mon cou.
Il est si doux que j'en arrive presque à oublier la douleur et les dernières heures.

"- Aller ma belle, il faut que tu te reposes, au lit. "

Je lui fais la moue mais le suis. Nous nous allongeons sur son matelas plus que confortable, et la seule chose que j'ai à l'esprit, c'est le fait que je vais dormir avec lui. Ce sera la première fois, je n'ai jamais dormi avec un mec, et surtout avec un mec tel que Yanis.

Il m'attire vers lui, et dépose un léger baiser sur mon front.

"-Dors maintenant."

Je le regarde intensément sans pouvoir m'arrêter. J'ai une envie folle de l'embrasser, et depuis tout à l'heure, il attise cette flamme en moi.
Je me redresse légèrement, et dépose délicatement mes lèvres sur les siennes.
Le baiser est doux et bon, j'intensifie celui-ci mais une douleur vient me piquer au vif ce qui me fait reculer.
Je dépose alors rapidement ma main sur ma lèvre et me souviens bien vite, que l'entaille est assez douloureuse. 

Je regarde Yanis qui sourit et même étouffe un rire.

"- Quoi ?

- Rien, rien. Tu sais il ne faut pas jouer à la tigresse quand on est blessé !" Dit-il en rigolant cette fois-ci.

Je lui lance un regard noir.

"- T'es con !"

C'est le seul mot qui me vient à l'esprit. Je m'assieds correctement sur le lit et boude comme une enfant.
Yanis cesse son petit fou rire et s'approche de moi.

"-Tu ne vas pas bouder quand même." Dit-il d'un ton amusé.

Je tourne la tête et croise les bras sur la poitrine. Il est con, il me provoque depuis tout à l'heure avec ses baisers dans le cou, sur le front et après il me dit que c'est moi la tigresse.

Il lâche un petit rire et s'approche encore en se mettant à ma hauteur.
Il laisse vagabonder sa main le long de mon dos et approche son visage du mien.

"- Arrête un peu, tu sais que j'ai envie de t'embrasser mais je l'ai pas fait parce que tu es blessé. "

Il me regarde dans les yeux et dépose ses lèvres au coin des miennes.

" Satisfaite ?

- Mouais... "

Je le regarde une nouvelle fois et me glisse dans ses bras.
Il tombe à la renverse et nous nous retrouvons allongés.

Il me caresse les cheveux et dans un murmure me dit.

"- Maintenant tu dors.

-D'accord papa..." dis-je en rigolant.

Il ne me fallut que fermer les yeux pour me laisser tomber dans les bras de Morphée.
La journée a été si longue que je ne pus que savourer ce repos dans les bras de Yanis.

**********

J'avais dormi comme un bébé, la chaleur corporelle de Yanis m'avait apaisé. Les rayons du soleil qui était filtrés par les volets pénétraient dans la chambre, illuminants celle-ci légèrement.

Je me tourne et m'étire. En ouvrant les yeux je ne peux que remarquer que je me trouve toute seule.
Je détaille la pièce du regard et m'aperçois qu'il n'y a personne. Je me lève doucement en dégageant les draps de mes jambes.

Tout en me regardant dans le miroir accroché au mur, je prends mon portable. Et la première chose qui me choc est l'heure. 11h00 ?
Je me frotte les yeux et tente un nouvel essai mais les mêmes chiffres s'affichent.

PUTAIN ! Mais j'ai loupé les cours du matin ! Pourquoi Yanis ne m'a-t-il pas réveillé ? Et lui où est-il ?

Je déverrouille mon portable et m'aperçois que j'ai un message du traitre.

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De : Yanis

Bonjour toi, avant de crier et de t'en faire, je voudrais te dire que je t'ai volontairement laissé dormir. Je préfère que tu te reposes aujourd'hui. J'ai prévenu Julia et Albin pour qu'ils puissent te passer les cours à la fin de la journée.
Bonne journée et mange un petit peu.
Je ne devrais pas rentrer tard, bisous.
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Je lis et relis son message, sans pouvoir m'arrêter. Il m'a bien eu, et je n'ai rien vu venir. Il a tout prévu. Je décide de répondre à sa petite trahison en quelques lignes.

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De : Clary
A : Yanis

Tu n'es qu'un traitre, je ne voulais pas manquer les cours !
Bon en attendant je vais passer une bonne journée à me prélasser sur ton canapé ;)
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J'envoie le message toute fière, alors que je n'ai rien dit de spéciale, puis dépose mon portable sur le bureau.
Un léger bruit s'échappe de mon ventre me criant de ravitailler mon corps plus que faible.

Je descends les escaliers vêtus d'un simple leggings et un large t-shirt.
Yanis avait eu l'excellente idée de les apporter hier soir, lors de ma contemplation de ses souvenirs de famille.

Je me dirige vers la cuisine et me sers un verre d'eau. Je n'aime pas fouiller dans les placards alors je me contenterai d'une pomme qui elle se trouve bien en évidence dans la corbeille à fruits.

La maison est calme et bien loin de la folie de tous les soirs quand le groupe est ici.
Je décide de remonter dans la chambre quand un bruit assourdissant attire mon attention.
Je m'avance alors vers la provenance de ce bruit, non sans une pointe d'angoisse et m'aperçois que le son provient du garage.

Que faire ? Et si c'était un cambrioleur ? Ou tout simplement un chat bloqué dans le garage ?
Une par une, je descends les marches jusqu'à arrivée dans la large pièce éclairé par les quelques rayons de soleil.

Arrivé au bas de l'escalier, je découvre Éden.
Vêtu d'un T-Shirt gris, faisant les cent pas au côté d'une magnifique Mustang rouge.
Il se retourne enfin vers moi, ayant sûrement senti une présence et me détaille de haut en bas.

"- Qu'est-ce que tu fous ?"

Sans m'en être aperçu, je m'étais avancé vers la voiture.
Sa voix grave me fit revenir à la réalité, et je me stoppai net.
Pendant plusieurs secondes, nos yeux ne se quittent pas. Je lui en veux toujours et ce sentiment est bien présent dans tout mon esprit.
Mais une lueur étrange danse dans ses yeux, toujours aussi captivant.

Malgré cela, je réussis à déblatérer une phrase qui après réflexion ne répondait pas vraiment à sa question.

"-Je... Pardon, je sais pas... j'ai entendu un bruit... donc voilà...Je suis descendu...Je remonte maintenant."

Sans attendre une quelconque réponse de sa part, je me retourne et avance pour remonter à l'étage. Je ne sais pourquoi, je suis quelquefois impressionné par lui, je le connais maintenant, je sais qu'il peut être imprévisible, froid mais dans son regard, il y a quelques secondes je pouvais voir de la tristesse et cela m'a déstabilisé.

Mais je me stoppai net dans mon avancée quand il m'interpella, ou plutôt quand il murmura une phrase qui je pense ne m'étais pas entièrement destiné.

"- J'ai tout essayé, j'ai démonté et remonté mais rien n'y fait."

Je me retournai vers lui et m'aperçus qu'il venait de ramasser une clef à molette, la cause surement du bruit qui m'avait fait descendre dans ce garage. Il ne me regarda pas mais se dirigea vers un bureau où divers papiers y étaient déposés. Je pus voir que cette paperasse n'était autre que des plans.

Il leva enfin la tête vers moi et me scruta, attendant surement une réaction de ma part, mais il me prit de court et continua.

"-J'essaye depuis des mois de la faire démarrer mais je ne sais pas ce qui ne va pas."

Son ton était bas et las, il se passa une main dans les cheveux et s'avança vers la voiture.

"-Tu peux remonter, je sais pas pourquoi je te dis ça, tu dois en avoir rien à foutre."

Je ne sais pas pourquoi je ne lui répondais pas, mais c'était bien la première fois que je voyais un Eden comment dire plutôt triste.

"-Non, je ne m'en fiche pas..."

D'accord, les seuls mots que je réussis à sortir sont tout bonnement inutiles. Je me déplace jusqu'au bureau sous le regard d'Eden. Je feuillète les plans et lève la tête vers lui.

"-Tu sais d'où vient la panne ? "

Il me scruta une seconde, mais ne releva pas et se rapprocha en me répondant.

"-Oui au départ c'était le turbo qui déconnait, je l'ai donc changé, on va dire que j'ai bien galéré.

-Et ça a donné quoi ?

- J'ai pu la démarrer mais je me suis rendu compte bien vite que le frein à main avait également un problème.

-Il lâcher prise ?

-Ouais... Et depuis elle ne démarre plus, je ne vois pas où est-ce qu'il peut y avoir un si gros problème pour que je n'arrive même pas à la mettre en route.

-Tu as regardé le moteur ?

-Oui il n'y a rien.

-Ah... parce que je me souviens qu'une fois la voiture à ma mère avait eu un problème similaire et tout venait du moteur. "

Il me regarda incrédule et un petit sourire se dessina sur ses lèvres.

"-Je ne savais pas que tu t'y connaissais en voiture.

-Je te l'ai dit je ne suis pas ignorante dans ce domaine."

Il hocha la tête et vint s'adosser au bureau à côté de moi.

"-En tout cas elle est superbe cette voiture !

- Oui..."

Je la regarde en détaille plusieurs minutes, et une lueur d'intelligence passe dans mon cerveau.

"-Mais... c'est la voiture à ton père !"

Eden tourne la tête dans ma direction et en levant un sourcil réplique.

"-Comment tu sais ça toi ?

-Ton frère a une photo de vous avec cette voiture dans sa chambre.

-Ah oui c'est vrai."

A ce moment-là, je sais très bien qu'Eden sera moins bavard que Yanis sur ce sujet. Je le sens bouger et venir se placer devant moi, ses yeux me scrutent de toute part.

"-Ça vas-toi ?

-Euh... oui.

-Ta tête, tu n'as plus mal ?

-Non ça va mieux. "

Il me regarde une nouvelle fois intensément, sa main entre en contact avec ma joue puis prend mon menton. Ce simple touché me procure des millions de frissons indescriptibles.

"-Tu as la joue enflée...

-Je sais. "

Je dégage sa main et me renfrogne. Qu'est-ce qui lui prend de s'inquiéter pour moi maintenant. Hier il disait pourtant qu'il aurait préféré ne jamais me rencontrer.

"-Clary... je...

-Tu quoi Eden ? J'en ai ras le bol de tes changements d'humeur, pourquoi tu t'inquiètes pour moi ce matin, alors qu'hier tu ne voulais même pas me voir !

-Ce n'est pas ce que j'ai dit !

- Ah oui pardon ! Tu as dit que je n'apportais que des problèmes ! Que tu aurais préféré ne pas me rencontrer donc merde ! "

Ça y est je suis sur les nerfs, je me pousse et essaye de passer pour partir. Mais une main m'agrippa le poignée.

"-Tu le sais que je ne le pensais pas vraiment."

Je me tourne vers lui en l'assassinant du regard.

"-Non justement, je ne crois que ce que tu dis haut et fort."

Il se passe une nouvelle fois la main dans les cheveux et baisse le regard.

"-Arrête un peu tu le sais que je dis souvent de la merde ! Je me suis inquiété pour toi hier, je n'avais aucunement envie de te laisser faire cette course, mais comme un con je me suis laissé convaincre et par ma faute tu as eu cet accident ! Bordel, tu ne peux pas écouter des fois ! On le savait que ça se passerait mal avec Yanis mais tu n'en as fait qu'à ta tête ! "

A ses mots, je baisse également la tête, car je sais qu'il a raison et ça me tue.
Mais je pense que mon cerveau obstiné ne veut pas en rester là, puisque je relève les yeux et les plante dans son regard plus qu'intense.

"- Toute façon, tu n'as aucun droit sur moi ! Je fais ce que je veux même si mes choix sont mauvais et ridicules !"

Il me regarde et un rictus impénétrable qui se veut sournois se forme au coin de ses lèvres.

"- Quand arrêtera tu d'être conne et obstiné comme ça !"

Se penchant légèrement vers moi, îl me détaille du regard intensément, une de ses mains se pose sur ma taille, je suis adossée au bureau qui soutient heureusement mon poids, sans ça je défaillirais surement.
Il approche son visage du mien, son souffle chaud frôle mes lèvres, dans un murmure je lui réponds. 

"- Quand arrêteras-tu de me donner des ordres ?"

Ses lèvres s'entre-ouvre puis se referme. Il me sourit malicieusement et rapproche doucement ses lèvres des miennes.
Il ne reste que quelques millimètres entre nous deux et mon corps s'embrase en quelques secondes.
Je ne sais pourquoi, il a un tel effet sur moi, mais mon corps réagit à la moindre action de sa part.
Sa main sur ma taille me serre un peu plus contre son torse. Son autre bras appuyait sur le bureau me cerne de toute part.
Sa grande carrure est imposante mais je me sens en sécurité, le fait de me trouver près de Yanis et Éden me fait me sentir en sécurité.

Il frôle ses lèvres au bord des miennes. Et je ne demande qu'une seule chose c'est qu'il mette fin à cette micro-distance qui nous sépare. Il joue et me torture, ses yeux verts sont plus sombres et plus profonds et je me perds complètement dans ce regard perturbant mais envoûtant, mélangeant le vert et une pointe de bleue.

Je sors de ma rêverie par un bruit strident venant de l'étage. Éden se stoppe net dans sa lancée mais reste tout aussi proche de moi.
Nous tournons tous deux la tête vers l'escalier et comme si nos pensées se rencontraient, nous concluons que ce bruit suspect n'est en aucun cas normal.

"-Putain qu'est-ce que c'est encore !"

Éden se détacha de moi, et un manque s'empara de moi immédiatement chasser par plusieurs voix émanant de l'étage.

Il me fit signe de le suivre, ce que je fis sans broncher pour une fois.
Une fois les escaliers montés, je suivis Éden qui lui suivait les voix des intrus.

Nous arrivons dans le salon où tout le groupe est rassemblé parlant assez fort pour créer un brouha horrible.
Je suis Éden de près mais le percute quand il s'arrête brusquement au milieu du salon.

Mais que ce passe-t-il bordel ? Je me décale et reste bouche bée devant la scène qui se joue devant mes yeux.

Yanis tient une personne par le col et dégage une rage sans précédent.
Quand cette personne tourne enfin la tête, j'en reste encore plus choqué.

Mais que fait-il ici bordel ??

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Coucou !!!

Je suis encore désolé du retard !!!
Je vais essayer de me rattraper, mais je vous offre quand même un assez long chapitre.

J'espère qu'il vous a plu ?
Des idées pour la suite ?
Qui peut bien être la personne qui crée toute cette scène ?

Vous le serez bientôt
Bisous bisous

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