Chapitre 17
PDV CLARY
Je pense sincèrement que mon souffle est coupé depuis que Nick a fait sa proposition.
J'ai d'abord eu des sueurs froides en entendant le croisement des mots "course" et "moi".
J'ai voulu catégoriquement refuser mais cette pute de Léna n'a fait que me rabaisser à chaque seconde de notre échange.
Me rabaisser devant tout le monde, devant eux. Et je me suis senti obliger de leur prouver, de prouver à mon équipe que je vaux quelque chose.
Et au moment où je commençais légèrement à calmer cette peur, Yanis était intervenu.
D'interminables images s'étaient alors introduites dans mon esprit pour me torturer de l'intérieur. Je ne pouvais laisser personne monter avec moi, je ne voulais blesser personne, pas cette fois...
Le fait de demander de l'aide à Éden, était inattendu pour lui autant que pour moi.
Et vu le regard noir et sombre de Yanis en ce moment, j'aurai dû m'abstenir.
Mais malgré ça, au fond de moi, je savais qu'Eden me laisserait faire, et pourtant je ne sais pourquoi j'en étais aussi sûr.
Mes mains tremblées incontestablement, je m'avançais fébrile vers le point de départ, encadré par toute mon équipe.
Alyssa qui comprit bien vite mon mal, me prit dans ses bras en murmurant :
"- De un, tu es une malade mais je t'aime donc fais attention à toi. Ne te laisse pas déconcentrer, rentre dans ta bulle.
De deux, ne crois en aucun cas que tu es nul et inutile. Même si tu perds cette course, ça ne changera rien, tu es avec nous maintenant, donc va-y mollo.
Et de trois, je sais que tu t'inquiètes pour Yanis mais il va s'en remettre. Il ne supporte pas le fait que son frère se mette contre lui. Et je ne sais pas quels arguments tu as donné à Éden mais pour le convaincre, tu as dû être forte.
Alors maintenant défonce tout enfin façon de parler hein ! " dit-elle en rigolant.
Je lui souris et la pris également dans mes bras. Cette fille arrive à lire en moi, mieux que n'importe qui. En quelques phrases elle a su énumérer tout ce qui se passe dans ma tête.
Nous nous avançons et Éden se retourne vers Yanis.
"- Par contre, tu lui passes ta bagnole, pas question qu'elle défonce la mienne. "
Je lui lance un regard plus que noir et il me fait un clin d'œil dont lui seul connaît le secret.
Yanis ne lui répond même pas et va chercher sa voiture.
Pendant ce temps, je vois Léna très détendu et rigolant à gorge déployée avec son équipe.
J'aimerais la pulvériser cette fille.
"- Clary, ça va aller, dis-moi au moins que tu as le permis ? " dit Alex en rigolant.
"- Tu me prends pour une conne, je n'aurai pas accepté sinon." Lui renvoyais-je aussitôt.
"- Fais quand même attention à toi." Me lance Nathan quelque peu stressé.
"- C'est bon vous avez fini, au pire elle se plante, ça lui apprendra à se prendre pour un pilote ! " lance avec dédain Roxane.
"- Ferme là Roxane ! " dit d'un ton cinglant Kevin.
Il vint prêt de moi et me confie :
"- Ne l'écoute pas, d'accord ?"
Je hoche la tête difficilement. Quand Yanis arrive tout le monde commença à s'amasser près de nous.
Yanis sort de la voiture fébrile et me lance un regard plein de peur.
"- Clary... Je ne sais pas quoi dire, pour que tu n'y ailles pas !
- Je ne suis plus une gamine, je te promets que tout va bien se passer.
- Je... Bon d'accord ! "
Il me prend dans ses bras et m'embrasse la joue fortement.
Léna prend place dans sa voiture et un Éden quelque peu énervé m'appelle, ce qui lui vaut un regard plus que foudroyant de Yanis.
Je m'avance et prends place dans la voiture, Éden ferme la portière, et pose ses mains sur la vitre baissées, en soufflant un bon coup.
"- Tu vas m'écouter attentivement. Tu peux faire ça je pense non ? "
Je hoche la tête et il réplique :
"- Léna va te pousser à accélérer, pour que tu perdes le contrôle. Si tu sens qu'elle te colle au cul, laisse la passer, tu accélèreras à la dernière ligne droite du parcours.
Ne te laisse distraire par rien, tu m'entends.
Les pédales sont très sensibles, donc tu y vas doucement. N'essaie pas de faire la maligne.
Et s'il te plaît ne meurt pas ce soir. Compris ? "
Je hoche une nouvelle fois la tête. Il fait signe à tout le monde de se pousser de la piste.
Ce soir sera la première fois depuis des mois que je vais reconduire.
J'ai la pression. Cette boule au ventre qui vous rend mal et que vous avez envie de chasser.
Un homme plutôt costaud, âgé de la trentaine, s'avance entre nos deux voitures.
Il tient un drapeau dans la main, Léna qui ne passe jamais inaperçue fait rugir sa voiture.
Elle me regarde d'un air de défi. Je tourne la tête vers l'homme au drapeau et essaye de rentrer dans ma bulle.
Malgré les cris, je peux entendre le gars hurler un décompte, son bras suit le mouvement.
3...2...1... il baisse le drapeau brusquement, Léna démarre au quart de tour, ce que je fais une fraction de seconde plus tard.
Ce soir me remet en mémoire tous les moments que j'ai passés dans une voiture. J'avais pourtant promis à mon père de ne plus y monter en tant que conducteur, mais ce soir j'ai senti que je pouvais le faire. Les regards de Yanis et Éden qui étaient posés sur moi, m'avaient convaincu à essayer de les surprendre.
Je me laisse très vite distraire et vois que Léna a pas mal d'avance sur moi. Je me reprends et accélère vivement. Au bout de quelques mètres, un virage plutôt serré nous oblige à ralentir, je laisse alors Léna accélérer comme une malade à la fin de celui-ci, suivant les conseils d'Eden.
Je me sens revivre, je ne sais pas comment j'ai pu me passer de la conduite, sentir cette adrénaline me pousser encore plus haut.
Mais une peur m'envahit, sûrement le stresse de la reprise. Mes mains deviennent moites et des sueurs froides me parcourent de toute part.
Nous roulions depuis environ 5 minutes, je pouvais voir la ligne droite de la fin.
Léna qui avait gardé une légère avance me pousser à bout, elle zigzaguait mais aussi me narguait.
Plusieurs fois je tentai une approche pour la doubler mais rien n'y faisait.
Nous prenions un dernier virage et la ligne droite était enfin là.
J'essayais tant bien que mal, de réprimer mes frissons de peurs et de stresse et appuyais sur l'accélérateur.
Je regarde le compteur passé de 80 Km/h à 110 puis 120.
Je me vide la tête et arrive enfin à la doubler.
Un soulagement et un sourire naissent sur mon visage.
Mais je ne me réjouis que quelques secondes. Léna qui ne voulait en aucun cas perdre, me rentra dedans violemment.
Ne m'y attendant pas, j'essaye avec le peu de moyen qui me reste de reprendre le contrôle de la voiture.
Mais l'arrière de celle-ci dérapa, Léna qui ne voulait pas s'arrêtait là, me rentra une nouvelle fois dedans.
Cette action acheva ma résistance. La voiture qui était lancer à 100 km/h dérapa sur plusieurs mètres.
Je perdis la notion du temps et du danger, jusqu'à ce que je heurt quelque chose qui m'acheva sur le coup.
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PDV YANIS
J'avais la rage, contre elle, contre Éden.
Comment pouvait-il la mettre en danger à ce point.
Il le savait qu'elle était importante pour moi, alors pourquoi prenait-il un malin plaisir à me foutre en rogne.
Je ne pus que lancer des regards noirs à Éden. Il venait de finir de lui parler, sûrement à lui donner des conseils.
Et moi je ne l'avais pas fait... je n'avais pas réussi à sortir une phrase utile.
Éden fit signe à tout le monde de se pousser et Mike vint se placer entre les deux voitures.
Il cria le décompte, on entendit les voitures rugir.
3...2...1...
Elles partirent au quart de tour, je jette un regard furtif a Éden qui paraissait plutôt tendu.
Tu n'avais qu'à pas rentrer dans sa combine...
Elle ralentit au virage, reaccelera légèrement quelques mètres plus loin.
Elle se débrouillait bien, même très bien pour une fille qui n'a jamais fait de course.
Elle a certains bons réflexes, d'autres moins.
J'étais fière d'elle, elle m'impressionnait chaque jour.
Arrivée à la dernière ligne droite, elle accéléra fortement. Elle réussit tant bien que mal à doubler Léna, ce qui me colla un sourire sur les lèvres.
Mais en quelques secondes se sourire se transforma en peur immense. Léna la percuta violemment, elle tenta de reprendre la maîtrise de la voiture, au moment où elle réussit, Léna la poussa à nouveau.
Cette fois-ci la voiture vrilla et dérapa sur plusieurs mètres.
La voiture était lancée à environ une centaine de km/h. Elle ne pouvait rien faire.
La voiture tournis un peu sur elle-même et se dirigea droit vers un arbre.
Je ne pus que retenir mon souffle en me répétant que tout cela était un mauvais rêve mais non... elle percuta l'arbre de plein fouet.
Un son rauque et violent sortie de ma bouche.
Ou alors c'était la multiplication de toutes nos voix qui avait donné ce son.
Tout le groupe avait crié à l'unisson un "Clary" déchirant.
Je me mis à courir de toutes mes forces vers elle. Le circuit étant une boucle, la fin de la course arrivée au départ de celle-ci.
Je ne remarquai que quelques secondes plus tard, que tout le monde s'était élancé vers cette catastrophe.
Une fois près de ma voiture, je remarquai avec épouvante l'état de celle-ci. Mais ma seule préoccupation était d'aller chercher Clary.
J'ouvre la porte violemment, et reste paralysé devant le corps sans vie de Clary.
L'airbag s'était déclenché et l'avait blessé au front, à la joue.
Je pris mon courage à deux mains et la détachai avant de la prendre dans mes bras.
Tout le monde arriva et Alyssa s'approcha précipitamment. Elle dégagea les cheveux du magnifique visage de celle que je tenais dans mes bras.
"- Clary réveille-toi !! "
Elle lui tapota la joue légèrement. Elle était inconsciente depuis quelques minutes mais cela me semblait être une éternité. Mon cœur ne battait plus, je ne respirais plus comme bloqué, en suspend jusqu'à ce qu'elle se réveille.
Quand je vis ses paupières frémir et ses doigts bougeaient je ne pus réprimer un sourire.
Elle ouvrit les yeux lentement, et me sourit légèrement.
"- Hé, on a cru que tu t'étais transformé en la belle au bois dormant ! "
Elle sourit à nouveau et répliqua en murmurant.
"- Tu peux me poser, ça va aller !
- Je ne crois pas.
- Mais si ! "
Je la posai doucement au sol. Elle se tint la tête et risqua de tomber à la renverse.
"- Je pense que tu es encore sonné, fait pas la conne et viens t'asseoir ! "
Éden avait parlé d'une voix rauque. Il n'avait pas bougé depuis que nous étions arrivé essouffler près de la voiture fracassée.
Son regard était à la fois dur mais aussi déceler une pointe de soulagement.
Clary leva la tête vers lui et le regarda droit dans les yeux.
"- Je fais ce que je veux ! "
Il leva les sourcils et reprit d'un ton menaçant.
"- Mais oui bien sûr, tu fais ce que tu veux ! La dernière fois que tu m'as dit ça, c'est il y a une demi-heure et tu te retrouves comment maintenant ? Donc toi et tes idées à la con vous allez vous la fermer un peu. "
Elle le regarda d'un air noir et lugubre mais ne protesta pas.
Léna qui n'était pas réapparue depuis l'accident arriva en criant.
"- J'ai gagné !! "
Elle sautait de partout et je lui répondis plus que froidement.
"- Putain mais ta gueule ! Personne n'en a rien à foutre !
- Tu trompes mon cher ! On a gagné ! Donc laissé là nous pour ce soir ! " répliqua Nick plus que ravi.
Éden le regarda et ne put s'empêcher de s'avancer pour se mettre à sa hauteur.
"- Va te faire enculer ! Va te vider les couilles ailleurs !
- On avait fait un pari les gars !
- Non tu l'as fait tout seul, nous n'avons jamais accepté donc dégage.
- Éden tu sais tu ne m'empêchera pas de l'avoir si je le veux. "
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PDV EDEN
Mon sang ne fit qu'un tour, j'allais le défoncer et je suis désolé d'avance.
Mais quelqu'un me devança et lui mit une droite bien sentie.
Yanis avait le poing rouge et était plein de rage.
Je le regarde choqué par l'action qu'il venait d'entreprendre.
"- Mais moi je t'en empêcherais, personne ne la touche à part moi bâtard ! " cria-t-il sans retenue.
Nick s'essuya le coin de la bouche et ris d'un rire sourd et perturbant.
"- Vous me faites marrer les mecs ! Personne ne la touchera à part toi ? Tu en es bien sûr Yanis ? " dit ce connard en me regardant.
Yanis me lança un de ces regards inquisiteurs et tourna les talons.
"- Va te faire foutre !" Il prit Clary pour qu'elle s'appuie sur lui et lança " On rentre les gars ! ".
Je le regardais partir accompagné de toute la bande, une main se posa sur mon épaule suivit d'une voix que je connaissais bien.
"- Aller vient, on est tous morts !"
Mathias se tenait à coté de moi. Il pouvait sentir à quel point je n'arriverai plus à me contenir si nous partions pas dès maintenant.
Nous avancions vers le parking où je mettais garé quelques heures plus tôt, mais une voix criarde m'interpella.
"-Éden soigne bien ta protégée, elle en a besoin ! J'espère que je ne lui ai pas trop fait mal !
Léna me sourit et prit cette position de pute qui lui va comme un gant.
Sous les protestations de Mathias, je m'avance vers elle et la fixe.
"- Il faudrait vraiment que tu fermes ta gueule Léna, je t'ai baisé oui mais maintenant c'est fini. Comment te dire que tu me dégoutes ? Va te faire enculer par qui tu veux mais moi je ne le ferais pas, alors laisse nous et surtout elle, tu ne l'approches plus ! "
Je finis mon monologue et m'en allai, la laissant les bras ballants sous le choc.
Oui je l'avais baisé et faut dire qu'elle n'était pas mal, j'avais aimé ça. Mais ça c'était avant, avant que cette pute aille dans le clan adverse, avec Nick...
Je partis en direction de ma voiture suivit des autres.
Alex était partis chercher celle de Yanis, qui était bien défoncé.
Je pris avec moi Mathias, Roxane, Alex et Scott.
Pendant que Nathan prit Kevin, Alyssa et bien évidemment Clary, qui était comme la caisse plutôt mal en point.
Yanis prit seul sa bagnole, je pris conscience au moment où il posa les yeux sur moi qu'il m'en voulait.
Et pourquoi d'ailleurs ? Je n'ai rien fait ? Il me fait chier...
Nous roulons depuis plusieurs minutes et je pense que ma frustration est montée en flèche depuis notre départ.
Cette soirée a été épuisante, chiante et je pense que mon niveau de colère n'est jamais monté aussi vite.
Je me suis repassé en mémoire ces dernières heures et ça me fou les boules. D'abord Clary se bat avec Léna, puis Nick vient foutre la merde. Il propose cette course ridicule que je refuse sans même poser la question à l'autre idiote. Mais il ne fallait pas compter sur le fait qu'elle allait fermer sa gueule, parce qu'elle l'a ramené comme toujours.
Cette fille est épuisante... et moi je suis complètement con, au lieu de lui tenir tête, je me suis laissé convaincre comme un débutant.
Putain... elle m'a dit qu'elle ne voulait mettre personne en danger, elle m'a aussi dit qu'elle savait ce qu'elle faisait car elle n'est pas ignorante dans ce domaine.
Cette nana n'est pas normale, loin de la. Je sens qu'elle nous cache certaines informations... et je déteste ça.
Et puis quand j'ai vu la voiture partir sans aucune maîtrise mon sang s'est glacé. Pourquoi m'inquiéter pour elle ? Je suis simplement con, voila la raison merde.
Nous arrivons enfin à la maison, je constate avec joie que ma mère s'est cassé, je n'ai pas envie de la voir ce soir.
Je sors de ma voiture et ne me retourne pas pour attendre les autres. Je rentre et sans plus attendre je me dirige dans la cuisine pour me prendre une bonne bière.
Tout le monde s'est installé dans le salon quand je reviens. Mon regard se pose sur la seule chose qui m'énerve le plus en ce moment. Et je découvre ses yeux inquiets exprimant la douleur. Je décide alors de regarder l'étendue des dégâts et m'aperçois qu'effectivement ce n'est pas beau.
Plusieurs hématomes parcourent son corps, sa lèvre est fendue et gonflée, tout comme sa joue et son front qui présentent de jolies égratignures.
Sans compter son poignet qui je pense est tordu ou même cassé au vu de sa forme.
Je continue à la détailler quand une voix se fait entendre dans la maison, chassant cette ambiance pesante et ce silence de mort.
"- Vous pouvez m'expliquer ? "
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PDV CLARY
La mère d'Eden et de Yanis se tenait à l'entrée du salon les yeux paniqués.
"- Je rentre tranquillement chez moi, et quand j'arrive je découvre la voiture d'un de mes fils accidentés. J'exige une explication."
Elle criait mais je pouvais deviner dans sa voix de l'inquiétude. Éden qui était posté devant moi, cachant sa mère par sa carrure, se détourna et regarda sa mère durement.
"- Tu peux arrêter de gueuler !
- Éden tu ne me parles pas comme ça, pas maintenant !
- Maman, ça va ! "
Yanis venait de parler d'une voix sans vie. Sophia d'un air ébahie contourna Éden et passa en revue les personnes de la pièce. Quand elle posa les yeux sur moi, sa bouche s'ouvrit à nouveau.
"- Clary !! Mais... tu... tu es blessé !!!
- Merci pour ta perspicacité !" Cracha Éden.
Sans relever, le pique de son fils, elle s'approcha de moi.
"- Je veux savoir ! Vous êtes fou ou quoi ?"
Personne ne parlait donc Mathias n'eut d'autres choix que de se dévouer, sans toutefois soupirer d'exaspération.
"- On est allé à une soirée faites par les organisateurs de la course. A la base ce ne devait être qu'une soirée sans compet pure et dure.
Mais Clary s'est pris la tête avec Léna et Nick a proposé qu'elle fasse une course.
Clary la faite mais a eu un accident en perdant le contrôle. Voilà c'est à peu près tout."
Je ne sais toujours pas, si Sophia est vraiment au courant pour les courses illégales, il faut que je trouve réponse à cette question. Sophia posa son regard sur ses fils, sur les autres puis sur moi. Et d'une voix forte, elle répliqua :
"- Et vous vous l'avez laissé faire ? " dit-elle en pointant du doigt ses fils. "Vous êtes inconscient!
- C'est lui, qui l'a laissé faire, je n'étais pas d'accord ! " cria Yanis.
"- Connard ! Dis que c'est de ma faute !
- Mais je le dis !
- Si tu écoutais plus ta nana, peut-être qu'elle serait venue te dire ce qu'elle m'a dit ! "
Yanis s'approcha d'Eden en le menaçant du regard.
"- Tu veux me frapper mais vas y, je t'attends ! "lança Eden.
Yanis serra les poings et avant qu'il ne fasse vraiment quelque chose d'idiot, je décide d'intervenir :
"- Arrêtez !!! "
J'avais crié en même temps que Sophia. Je mettais levé en même temps, ce qui me valut un étourdissement et un mal de crâne.
Je continuai tout de même.
"- Ça ne sert strictement à rien de vous battre !"
Je me tiens la tête et me rassis. Sophia me regarda en détail et dit d'une voix claire.
"- Faite quelque chose d'utile les garçons ! Aller la soigner, je lui amènerais un médicament pour la tête juste après. "
Elle claqua des doigts pour signifier que c'était un ordre et Yanis m'aida à me lever.
Il m'accompagna dans la salle de bain et me prit dans ses bras pour m'asseoir sur le lavabo.
Il sortit plusieurs produits et compresses. Je ne peux vous dire combien de temps, il est resté là, à me désinfecter dans un silence total.
Il me banda le poignet, serra fort et je ne pus retenir un couinement de douleur.
Il leva la tête et me transperça de ses yeux azur.
Son regard était imperturbable à ce moment-là, je les avait déjà vu quelque part, mais pas chez lui. Il avait en ce moment même, la même expression de colère qu'Eden.
Il ne m'avait jamais regardé ainsi, et cela ne pouvait que me peiner. Je ne voulais pas qu'il arrête de me regarder tendrement, le but n'était pas de le mettre hors de lui ou de lui faire de la peine.
Mais de quoi était-il énervé au juste ? De la course ? Du fait que j'ai bousillé sa voiture et que j'ai eu un accident ? Ou d'Éden ?
Je tournais la tête n'osant plus le regarder. Il soupire légèrement avant de s'asseoir en face de moi sur le coin de la baignoire.
Le silence me torturait, il le faisait exprès de ne pas dire un mot mais j'ai fait ça pour lui. Je ne voulais pas qu'il monte avec moi, pour le protéger. Le protéger de moi et de tout ce que je peux faire.
Il fallait que je brise ce froid glacial entre nous. Mais comment faire. La seule solution que j'ai trouvait et de lui demandée clairement.
"-Parle Yanis, s'il te plaît. "
J'avais prononcé cette phrase dans un murmure. Il leva la tête vers moi, et me scruta.
"- Je pense que pour ton bien, pour le moment je dois me taire, sinon je vais dire des choses que je vais regretter par la suite."
Je le regardai à mon tour et mes yeux s'humidifièrent. Je ne voulais pas qu'il s'éloigne de moi.
"- Je ne veux pas que tu arrêtes de me parler ! Quitte à ce que tu me gueules dessus. "
Il me lance un regard désolé, ces pupilles redeviennent légèrement plus clairs. Il se lève pour me faire face et s'approche de moi.
"- Ne pleure pas.
- Je ne pleure pas, mais..."
J'essaie de chercher mes mots mais la soirée a été dure, diverses émotions m'ont assailli et cela m'a épuisé.
"- Chut, écoute, je ne peux pas t'en vouloir, parce que je sais que je n'y arriverais pas et cela m'énerve fortement ! Parce que ce soir, ce que tu as fait été dangereux et complètement idiot !"
Il me regarde intensément, il s'approche encore et attrape mon visage dans ses mains.
"- Pourquoi tu as fait ça ? Pourquoi Clary ?
- Je... je ne voulais pas perdre la face... je voulais vous prouver que je pouvais le faire...
- Mais c'est complètement con ! Si tu étais morte ce soir, qu'aurais-tu prouvé ! Le pire dans tout ça c'est que tu ne m'as pas laissé t'aider et je ne comprends toujours pas pourquoi !
- Je ne voulais blesser personne, je ne veux pas qu'il t'arrive quelque chose !
- Mais il ne me serait rien arrivé merde ! Je préfère que toi, tu ne sois pas blessé !
- Mais moi aussi, je ne veux blesser personne ! C'était pour te protéger !"
Il me regarda un instant puis se détourna en lâchant mon visage. Il réfléchissait cela était flagrant. D'une voix rauque, il me demanda ce que je redoutais depuis le début de cette conversation.
"- Et Éden ? Pourquoi tu lui as parlé à lui ? Pourquoi m'a-t-il dit de te faire confiance et de te laisser y aller ? Pourquoi t'es-tu confié à lui et pas à moi ? "
Ses yeux pétillaient et attendaient une réponse précise, ce que je n'arriverais pas à lui donner.
"- Écoute Yanis... je ne sais pas pourquoi j'ai demandé à Éden. Je pense que je lui ai dit à lui parce que je savais qu'il arriverait à te convaincre de me laisser la faire toute seule.
- Mais pourquoi tu ne voulais pas accepter notre aide ?"
Au moment où il posa sa question. Éden rentra en furie dans la salle de bain son portable à la main.
"- BRAVO ! Ta petite bagarre se trouve maintenant sur Internet ! "
Il me lança son téléphone que je rattrapai de justesse.
Je regarde alors la vidéo en question qui a été poster sur YouTube mais aussi sur Facebook.
On me voit clairement mettre une droite à Léna et elle qui me la rend joliment.
"- Ce soir je pense que tu as dépassé ton quota de conneries pour une vie !" Cria-Eden.
Je lève les yeux du téléphone et croise le regard furieux d'Eden.
"- Tu n'es qu'une idiote, c'est quoi ton problème sérieusement !
- Ferme là Éden ! Je te rappelle que par ta faute, elle a fait cette course toute seule ! "
Yanis s'était approché de son frère. Et le menaçait du regard.
"- Sérieusement arrête de me chercher ce soir !" Brailla Éden.
"- Je ne dis que la vérité ! Si tu avais été avec moi sur ce coup-là, elle ne serait pas dans cet état ! Si tu n'avais pas couché avec cette pétasse de Léna, elle n'aurait pas fait chier Clary !
- Et si tu ne nous l'avais pas ramené, on n'aurait pas tous ces problèmes ! "
Je reste quelques instants attaché à la dernière phrase prononcée par Éden. Je ne sais pas pourquoi mais elle me fait l'effet d'un coup de poignard.
Et pourtant c'est la pure vérité, si je ne les avais pas rencontré, si je ne mettais pas attacher à Yanis, aux autres et même à Éden, rien de tout ça ne se serait passé.
Je descends d'un bond du lavabo, ce qui me fait tourner légèrement la tête. Mes yeux qui avaient séché recommencèrent à s'humidifier.
"- Où tu vas ? "
Les deux avaient prononcé cette phrase a l'unisson. Je soupire d'agacement et leur lance.
"- Vous avez raison ! Je suis conne ! Je ne fais jamais les choses qu'il faut ! Je ne vous apporte que des problèmes puisque j'en apporte à tout le monde.
- Explique-nous au moins ! Pourquoi ne pas nous avoir laissés venir avec toi ?" Lança Yanis.
Il voulait une réponse, j'allais leur en donner une.
"- Pour vous PROTÉGER ! Je ne veux pas qu'il vous arrive quelque chose ! Je ne veux pas avoir votre vie dans le creux de ma main! Je ne veux pas que vous soyez blessé merde !
- Mais tu ne répètes que ça depuis des heures ! Et tu le sais aussi bien que moi, que ce n'est pas la vraie raison !" Cria Éden.
Et merde, fallait que ce con, trouve le moyen de me déstabiliser. Je ne pouvais pas leur dire la vérité, elle était bien trop douloureuse. Je ne l'avais dit à personne ici. Et je ne voulais pas le faire maintenant, alors je dis la première chose qui me passa par la tête.
"- Je... je suis simplement un danger, une bombe à retardement, je ne veux pas qu'il vous arrive quelque chose, j'ai fais déjà souffrir assez de gens que j'aimais. Et comme tu as pu le dire Éden, je ne vous apporte que des problèmes. "
Je me tournis et sortis de la salle de bain. J'avais mal aussi bien physiquement que mentalement.
De nombreuses images me brouillaient la vue, à chaque fois que j'essayais d'oublier ce passage de ma vie, il revenait au galop et me hanté, c'est la chose la plus horrible dans une vie.
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Coucou !!
Voilà le nouveau chapitre, je ne suis pas en retard cette fois !
Comment l'avez-vous trouvez ?
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