À écouter en lisant : One direction - Night changes / Taylor Swift - The 1.

Samedi 8 février

Cela fait exactement 14 jours que Livaï et moi sortons ensemble.

J'avais cru que ça ne changerait rien. Que l'officialisation de notre relation ne servirait qu'à m'aider à faire aux murmures dans les couloirs. Mais je me trompais, et je n'aurais pas pu être plus heureuse d'avoir eu tort.

D'un côté, que la rumeur que je sortais avec Livaï et pas que je lui tournais autour se répande a calmé les ardeurs de plus d'un. Il n'y a presque plus d'attaque directe, et ceux qui s'y risquent se retrouvent soit face à Hanji, Eren ou aux Springles, car soyons clair, personne ne peut oser dire quelque chose devant Livaï.

De l'autre, on se voit beaucoup plus. Un peu comme si nous avions une excuse, même de son côté à lui alors qu'il prétendait que ça ne changeait rien pour lui. Le brun vient me voir presque chaque soir à la librairie, sauf ce fameux mercredi et occasionnellement le vendredi. Je ne prends plus le bus non plus, vu qu'il ne voit aucune raison pour que je m'oppose à ce qu'il se charge de me ramener à la maison chaque soir. Le matin, j'ai pris la bonne habitude de marcher jusqu'au lycée. De cette façon, je fais un peu de marche et je prends le temps d'admirer réellement la ville dans laquelle j'habite et de savourer la sensation d'être vivante.

On a aussi pris nos habitudes le long de ces quelques jours. Du moins, on commence à les prendre. Bon, ok, je suis un peu trop excitée, mais je n'y peux rien. Pour la première fois de ma vie, quand je m'imagine un scénario dans ma tête le soir avant de m'endormir, je me dis qu'il y'a des chances que cela se réalise, que ce n'est pas complétement à écarter. Et ça, c'est indescriptible comme sentiment.

C'est juste qu'à chaque fois que je monte dans sa voiture, que je me rends avec lui dans le restaurant en face du théâtre ou qu'on se promène dans le jardin du coin, le fait que tout ceci se transforme en une routine me semble évident. Et la routine ne m'a jamais semblé si attirante.

Pourtant, quelque chose me fait stresser. L'approche de la saint valentin. Toute ma vie, c'était ce moment de l'année où on rigolait avec mes amies de notre solitude depuis la naissance et on disait que ce n'était qu'une fête commerciale car je n'ai jamais été en couple durant cette journée. Voilà alors une autre première pour moi. Et je n'ai pas la moindre foutue idée de ce que je dois faire pour l'occasion.

Ce soir même, Livaï a traversé la porte de la librairie et s'est installé devant moi dans un geste presque mécanique. Il dépose un café fumant devant moi en contrepartie d'un long câlin et d'un bisou sur la joue.

-"Merci. C'est adorable de ta part."

-"Tu dis ça chaque jour. Faudrait changer de disquette."

Je fais mine de réfléchir, une main sous le menton.

-"Tu préfères : 'Je te remercie du fond du cœur' ?"

-"Peut-être qu'on pourrait sauter la partie des remerciements."

-"Déjà que tu ne me laisses pas te rembourser, il faut bien que je te remercie. C'est important, ça permet de ne pas prendre les choses pour acquises."

-"On parle d'un puta*n de café. Tu ne penses pas que tu en fais un peu trop ?"

-"Ce n'est pas le café que je ne veux pas prendre pour acquis. Enfin si, entre autres. Mais c'est surtout le fait d'avoir un petit ami adorable qui vient me tenir compagnie chaque soir."

Il m'attrape par la main et me tire contre lui.

-"Je pense t'avoir déjà dit que je n'aime pas spécialement que tu m'appelles 'adorable'."

-"Tu préfères que je dises 'petit ami' tout court ?"

-"Ou tu peux toujours dire mon sublime, séduisant, attirant et magnifique petit ami."

-"Plutôt narcissique petit ami. Fais attention à tes chevilles beau brun, tu vas finir par t'envoler."répliquai-je en lui administrant une légère tape sur le bras et en partant derrière le comptoir.

Ah. J'ai déjà précisé que sortir avec lui m'a aussi donné une bouffée de confiance en moi ? Parce que c'est le cas.

-"Tu ne nies pas que je suis beau."

-"C'est juste que je n'ai pas envie de te blesser."

Il balaie l'air de sa main avant de poser ses coudes sur le bois et de me regarder sérieusement. J'interromps mon tri des commandes en ligne pour lui faire face.

-"Je ne peux pas te laisser seule à des heures pareilles. Il faudrait que tu cherches à changer tes heures de travail. Le coin est d-"

-"Dangereux. Oui, j'en ai conscience. Ce n'est pas comme si tu me répétais cette phrase chaque semaine. Et puis le patron m'en a parlé lui même. Il dit qu'il ne s'inquiète pas trop en sachant que mon mec est souvent là, mais que pour une jeune fille, il vaut mieux que je ne m'attarde plus, surtout par les temps qui courent. Mon collègue a un tas d'autres boulots et habite dans une ville voisine, alors on ne pouvait pas switcher. Mais Il va bientôt quitter pour se concentrer sur ses exams à l'université. Dès qu'il partira, je prendrais sa place et le boss se débrouillera pour trouver quelqu'un de dispo le soir. De toute façon, je serais bientôt motorisée, alors ça rendra cette situation moins... encombrante."

-"Ah bon ?"

-"Oui ! J'ai commencé à vraiment me concentrer sur le permis. Je vais le passer dès que je vais me sentir plus confiante en ce qui concerne la partie conduite."

-"Ah bon ? Tu as déjà commencé ?"

-"En... quelques sortes ?"

Livaï me lance un regard exaspéré auquel je commence à avoir l'habitude. Je lui réponds avec un large sourire.

-"Bah, je n'ai pas trop le temps d'aller m'entrainer, mais j'essaie d'y aller autant que possible pendant les week-end, même si souvent, ce n'est pas les horaires idéaux pour moi."

Il hoche la tête en jouant avec son propre goblet, à présent vide. Je fixe l'horloge murale et commence à ranger le lieu. Je n'avais presque rien à faire aujourd'hui, mon collègue s'étant chargé du peu de travail qu'il y'avait au lieu de n'en faire que la moitié. Il m'avait déjà dit que c'était sa façon de s'excuser de me reléguer le tour du soir quand je lui avais parlé du fait que je ne trouvais parfois rien à faire.

En rangeant l'exemplaire de "Fangirl" que je devais relire pour la troisième fois, Livaï se racla la gorge pour attirer mon attention.

-"Hum... [t/p] ?"

-"Oui ?"

-"T'as un truc de prévu pour vendredi ?"

Je retins un rire. C'était un peu idiot comme question.

Il me demande sérieusement si j'ai un truc de prévu pour la saint valentin ? La fête qu'on passe normalement avec son petit ami ? Alors qu'il est mon petit ami ?"

-"Tu as quelque chose de prévu ?"contrai-je.

-"Euh... Non."

-"Alors moi non plus."

Je ne savais pas trop à quoi m'attendre comme réaction. Même si je devais avouer que j'étais un peu déçue qu'il n'ait rien prévu. Mais après tout, je suis moi aussi une partie de ce couple. Je devrais aussi prendre l'initiative de-.

-"Enfin si. Je veux dire, non, pas seul. Mais j'avais envie de prévoir un truc pour nous deux. Je veux dire, vu que toi tu dis n'avoir rien de prévu. Même si techniquement tu as dit que ça dépendait de moi, alors peut-être qu'en fin de compte, oui. Bref, ce que je veux dire..."

Livaï qui balbutie et qui parle pour ne rien dire ? J'aurais tout vu.

Bon, j'avoue que le voir aussi embarrassé et gêné m'attendrit. Beaucoup. Genre, vraiment beaucoup.

-"C'est à dire ?"demandais-je avec un sourire qui se voulait rassurant en lui faisant face, même si au fond, j'étais tout aussi chamboulée.

-"Que j'ai envie de t'emmener quelque part pour la saint-valentin."

-"Et où exactement ?"

-"Il faut bien garder la surprise. Tu as fini ?"

Prise au court par son brusque changement de sujet, je pris un peu de temps à hocher affirmativement la tête. Il me fit signe qu'il allait m'attendre dehors et quand j'eus fini de me changer et de fermer le magasin, je le trouvais installé sur le siège conducteur. Il ne me raccompagnait pas le soir chaque fois, vu qu'il avait une vie à côté aussi, donc à chaque fois qu'il le faisait, ça avait son petit effet.

Je lui adressais un dernier sourire en bouclant ma ceinture.

J'étais heureuse avec lui.

Bon et bah un nouveau chapitre. Tout ce que je peux vous dire sur la suite, c'est que ça va être une Saint Valentin... Unique, mijotée à la sauce spéciale du caporal Neko :).

À PLUS AMIGOS !

~Caporal Neko