Day 102

Vendredi 27 décembre

-"DEBOUT GROSSE LARVE !"

Je me lève en sursaut et une fois que j'ai repris mes esprits, je foudroie Hanji du regard.

-"Comment oses-tu me réveiller ainsi ?!"

Je prends un oreiller et le serre en me replongeant dans le canapé. 

-"Dire que tu m'agresses ainsi de bon matin alors qu'on bonne amie, je me suis dis que tu aimerais être avertie avant que Livaï ne débarque..."

Cette fois, je me relevais pour de bon et courais vers la salle de bain. L'eau froide que je balance littéralement sur mon visage me réveille un peu plus.

-"PUTA*N !"gueulais-je en attrapant ma brosse à dent, "Il arrive quand ?"

Hanji regarda l'écran de son téléphone avant de détourner son regard vers la porte.

-"Maintenant."

Avant que je ne puisse ajouter quoi que ce soit, la porte s'ouvre et Livaï débarque, trompé de sueur.

Vous savez ce qui encore plus beau que Livaï au naturel ? Livaï qui vient de rentrer de son jogging matinal. 

Du moins, c'est ce que je déduis de sa tenue. Il enlève ses écouteurs et les jette sur la table basse avec son téléphone et les clés. Il doit avoir le double vu qu'il a déverrouillé la porte seul. Il balance un sachet de croissants dont l'odeur me titille les narines sur le plan de travail de la cuisine et jette une tablette de chocolat à Hanji qui l'attrape et la contemple comme si c'était le bien le plus précieux du monde. Je profite du fait qu'il ne semble pas m'avoir remarqué et me coiffe rapidement les cheveux. Je les attache en une queue de cheval haute et fixe mon reflet. Ok, je suis assez présentable maintenant.

-"Je parie que tu as bouffé tout le chocolat que t'avais vu quel jour on est."

-"J'y peux rien !"gémit-elle en prenant plusieurs carreaux à la fois, "Tu me connais bien."

-"Eh bien cette fois tu pourrais te retenir de bouffer ce que t'as chez toi et d'ensuite venir dévaliser mon appartement. Règles ou pas, j'ai aussi besoin de manger."

-"Tu abuses !"dit-elle en balayant l'air de sa main.

-"Tu m'as fait le coup le mois dernier. Ne me fais pas regretter d'avoir loué l'appart près du tien."

Hanji se contente de sourire et Livaï se dirige vers la salle de bain, soit vers moi. 

Alors qu'il se débarrasse de sa veste à ouverture éclair, son regard croise le mien et il remarque enfin ma présence.

-"Ah, t'es toujours là toi ?"

J'hausse les sourcils de surprise.

-"Excusez moi votre altesse, je vous préviendrez la prochaine fois que je compte passer la nuit chez ma meilleure amie pour ne pas vous importuner de ma présence."ironisai-je.

Il m'adresse un léger rictus avant de me dépasser et d'entrer dans la salle de bain

Quelques instants plus tard, le son du jet d'eau parvient jusqu'au salon. Hanji est au téléphone avec Moblit et lui parle avec enthousiasme du projet de sciences dans lequel il s'est retrouvé dans le même groupe qu'elle. Enfin cela va de soi, car le prof ne nous as pas encore demandé de lui donner les listes des groupes de quatre, mais il est tout simplement inconcevable qu'ils ne travaillent pas ensemble dessus.

L'ennui commence à me monter à la tête et je pars vers la chambre à coucher d'Hanji chercher un livre que j'avais dans mon sac, histoire de me distraire. Je m'allonge sur le lit et met mes écouteurs avant de me retourner sur le ventre et d'entamer le chapitre où je m'étais arrêtée.

De longues minutes s'écoulèrent sans que personne ne vienne me déranger, ce qui m'arrangeait un peu. Non seulement je n'aimais pas être dérangée pendant que je lisais, mais être avec Hanji et Livaï me mettait un peu mal à l'aise. Ces deux là avaient une connexion unique, à la fois semblable et tellement différente de celle qui unissait les Springles, ce qui avait tendance à me faire sentir de trop. 

Je me gênais pas pour commenter à voix haute chaque passage, maintenant que j'étais seule. Deux avalanches d'injures et  trois éclats de rire plus tard, je décidais de réapparaître dans le salon avant que mon absence ne devienne suspecte.

Pendant que je cherchai mon marque page entre les draps et rangeai le livre dans mon sac, la voix de Livaï retentit. Il devait être dans le couloir, à en juger par la force avec laquelle elle me parvenait.

-"I know, we talked about this before, but there's no way I'm leaving you alone. I was already pissed when you left without saying anything, but you acting as if you don't know how stubborn I am makes me angrier."il se tut un instant, "What do you mean ? How the hell are you going to distract me from my priorities ? YOU are my priority. Nothing in this whole damn world is as important as you."

Je sais, on en a parlé avant, mais il est hors de question que je te laisse seule. J'étais assez remonté quand tu es partie sans rien dire, mais te voir agir comme si tu ne savais pas à quel point je suis têtu me met encore plus hors de moi. il se tut un instant, Qu'est-ce que tu veux dire ? Comment veux-tu me distraire de mes priorités ? TU es ma priorité. Rien dans tout ce puta*n de monde n'est aussi important que toi.

Puta*n, je ne m'attendais pas à ce qu'il ait un accent américain aussi... authentique.

"Yeah, I'll talk to Hanji about it. Don't worry. I'll keep you updated."Nouveau silence. Il parlait visiblement au téléphone, "What ? Why are you bringing this up ? I told you, there's nothing between us, at least for now. Aren't you rushing things a bit ?Ok, I'll tell her, even if you two literally never talked. You're right, she's... quite amazing."dit-il en s'interrompant de temps en temps, puis, en me voyant sortir de la chambre, il détourna le regard en fuyant le mien, "I'd rather not talk about this here. I'll call you back. Love you."finit-il avant de raccrocher.

Ouai, je vais en parler à Hanji. Ne t'inquiète pas. Je te tiendrais au courant. Nouveau silence. Il parlait visiblement au téléphone, Quoi ? Pourquoi est-ce que tu parles de ce sujet ? Je te l'ai dit, il n'y a rien entre nous, du moins pour l'instant. Tu ne crois pas que tu accélère un peu les choses ? Ok, je le lui passerais, même si vous n'avez littéralement jamais parlé. Tu as raison. Elle est... géniale. dit-il en s'interrompant de temps en temps, puis, en me voyant sortir de la chambre, il détourna le regard en fuyant le mien, Je préfère ne pas parler de ça ici. Je te rappellerai. Je t'aime. finit-il avant de raccrocher.

-"Et bien, je n'aurais jamais cru t'entendre conclure un appel avec je t'aime."le taquinais-je en posant mon avant bras sur son épaule. 

-"C'était ma mère. Elle te salue, au fait."

Mon cerveau fit immédiatement le lien avec ses mots et je me mis à rougir férocement. Est-ce du moi qu'il parlait quand il lui avait dit qu'il n'y avait rien entre lui et une certaine personne pour l'instant et que la personne était géniale. Non, je devais me faire des idées. Sauf que...

-"Alors comme ça, je suis géniale ?"lançais-je d'un ton taquin, "Où y'a t-il une mystérieuse inconnue de laquelle tu parlais ?"

Je ne sais pas d'où me viennent les couilles de lui demander une telle chose.

Il grommela quelque chose, fixa le mur en rougissant légèrement et fourra ses mains dans les poches de son bas de jogging tandis qu'on avançait tous les deux vers le salon. Des gouttelettes d'eau tombaient de ses cheveux encore humides sur le haut blanc qu'il portait. Je ne savais pas quand il s'était changé, mais ce n'était pas le sujet. 

-"Je croyais que c'était impoli d'espionner les gens."Puta*n, il ne nie pas que c'est de moi qu'il parlait. PUTA*IN.

-"Tu parlais plutôt fort hein, et comme tu l'as dit toi même hier, les murs sont fins içi."

Le silence qui s'installa fut rapidement brisé par Hanji, qui leva un pouce en direction de Livaï dès que nous arrivâmes devant elle.

-"J'ai réservé nos billets ! Tout est Ok !"

Je m'éloignais de Livaï et les dévisageait, les sourcils froncés.

-"Vos... billets ? Pour aller où ?"

-"Londres !"s'exclama Hanji.

Mes épaules s'affaissèrent.

-"Qu-Quand ça ?"

-"Lundi."répondit Livaï à sa place. C'était de cela qu'il parlait avec sa mère donc.

Mon sourire avait fané. C'était les premières vacances que je passais dans cette ville sans pouvoir voir mes parents, et j'espérais les passer avec ma meilleure amie pour ne pas me sentir seule. J'avais aussi envie de tenter de rattraper le temps perdu avec Livaï, mais apparemment, j'étais contrainte de changer mes plans.

-"Ah..."répondis-je en peinant à cacher ma déception, "génial...  Et hum... Pourquoi ?"

Ils échangèrent un regard et semblèrent presque communiquer par télépathie. Livaï finit par prendre la parole.

-"On part voir ma mère."

Je ne comprenais plus rien.

-"Mais... Elle n'était pas chez Mikasa il y'a à peine quelques jours ?"

-"Si, mais elle est tombée malade et a dû rentrer du jour au lendemain. Il faut que j'aille la voir, et Hanji vient aussi."

-"Ah, je vois. J'espère que ce n'est rien de grave et qu'elle se rétablira bientôt."

-"Je l'espère aussi."dit-il avant de s'installer à table pour le petit déjeuner.

Je me sentais terrible d'en avoir voulu à Hanji de ma laisser seule alors qu'elle voulait juste être aux cotés de son meilleur ami. Plus le temps passait, plus je me sentais pathétique.

Livaï parla un peu plus de l'état de sa mère, sans donner beaucoup de détails sur sa maladie. Il m'informa que ce n'était pas la première fois et qu'elle avait une santé fragile. Le docteur lui avait même dit que c'était peut-être seulement dû au changement de climat, mais avait insisté pour faire des analyses.

Le soudain courage qui m'avait poussé à demander à Livaï s'il parlait de moi resurgit quand ce dernier était sur le seuil, prêt à rentrer chez lui après avoir passé une bonne partie de l'après-midi. Il semblait d'une humeur plutôt bonne, alors je ne ressentis aucun remord en prononçant les mots qui me brûlaient la langue.

-"Je... hum... j'imagine que tu vas passer le reste des vacances là-bas ?"

Il hocha la tête en attrapant une jacket. Le mec a une armoire à lui chez Hanji ou quoi ?

-"Alors... Tu voudrais bien... Sortir avant ? Si tu as le temps bien sûr, et l'envie. Je comprendrais que tu n'ais pas trop la tête pour ça hein. Ne te sens surtout pas obligé. Je me disais juste qu'on pourrait peut-être aller au cinéma, ou à un café, ou à l'exposition d'art, histoire de... Rattraper un peu le temps perdu ? Vu qu'on ne se reverra pas avant la reprise."

Livaï attendait patiemment que je finisse de déballer mon sac, m'étudiant du regard. Un coin de ses lèvres se releva légèrement et une lueur taquine traversa ses yeux, mais je me dis que pour une fois de mon avis, j'allais assumer au lieu de me défiler.

-"C'est moi ou est-ce que tu m'invites à un rencard ?"

-"Rêves pas trop."

-"Je dois faire mes valises demain, je passe te prendre dimanche matin."annonça t-il en ignorant ma remarque.

-"Ok, allez dégage."Dis-je en le poussant presque vers la porte. Il ne devait surtout, SURTOUT pas me voir rougir.

Puta*n. Je l'ai fait, J'ai fait le premier pas.

ALORS ALORS...

Désolé pour cette absence très prolongée. Je n'avais pas spécialement envie d'écrire et je vous avoue que c'est toujours le cas, mais j'avais conscience de vous avoir assez fait attendre. Le prochain chapitre risque aussi de prendre du temps et je m'en excuse. Je n'aime pas du tout celui là car je me suis trop forcée à l'écrire, et je n'ai pas envie de refaire la même erreur. Je vous aime.

~Caporal Neko

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