Day 198

À lire en écoutant : One Direction - Walking in the wind.

Mardi 5 avril

-"Si tu vas nous coller pendant qu'on bosse, autant aider."Dis Hanji en tendant à Livaï ses notes pour qu'il la fasse réciter. Il ne les attrapa pas et croisa les mains contre son torse.

-"Tu sais très bien pourquoi je suis ici Hanji. Donne."

Hanji l'ignora royalement et revint vers ses feuilles. Cette fois, ce fut lui qui les lui arracha et qui l'obligea à croiser son regard.

-"Où est mon pull blanc ?"Demanda t-il en détachant chaque syllabe.

-"Euh... Quel pull blanc ? Je ne l'ai vu nulle part moi."tenta en vain Hanji, mais Livaï ne se laisse absolument pas berner.

-"Hanji..." 

Il commençait à perdre patience. Je savais que ces deux là partageaient tout, où plutôt qu'Hanji lui volait tout et que lui s'en foutait un peu. Il n'avait même pas réagi en voyant qu'elle m'avait donné un de ses pulls. Je ne comprenais pas sa réaction.

-"Oh, mais on dirait que ça sent le brulé !"Cria la brune en se levant et allant se réfugier dans la cuisine. Inutile de préciser qu'il n'y avait rien dans le four. Je ne dis rien, me contentant d'observer cette scène plutôt inhabituelle avec eux. Généralement, Livaï semblait constamment fatigué de son attitude enfantine, pas énervé.

-"Bordel..."Grogna t-il avant de se lever et de s'en aller, claquant la porte derrière lui.

-"Euh... C'était quoi ça exactement ?"demandai-je en me dirigeant vers mon amie, la tête dans le four. Genre littéralement.

-"Il est sur les nerfs dernièrement."

-"C'est pas pour autant qu'il fera autant une fixette sur un pull."insistai-je.

-"C'est  juste que... Il l'aime beaucoup. Et je... Je l'avais emprunté et... Putain... En fait, j'avais juste froid et comme tout mes trucs étaient de le panier à linge -Merci Moblit-, je suis partie fouiné chez lui et je sais pas... J'étais complétement pétée après trois ou quatre nuits blanches et je l'ai pris, même si je savais qu'il fallait que je sois extra prudente avec et que ce n'est pas mon fort. Mais je... Il m'a vu fuir sans appart et quand j'ai capté que je m'étais fait prendre la main dans le sac, j'ai sprinté et il s'est attaché à un vis tordu et... Il a tout vu... Putain j'ai trop honte..."

Pendant son monologue, Hanji avait refermé le four pour s'adosser à sa porte, le visage caché par ses mains.

-"Tu as... essayé de le recoudre ?"

-"Tu rigoles ? J'y connais rien à ce genre de trucs. J'avoue que j'ai essayé mais ça ressemblait plus à des traits aléatoires qu'autre chose donc j'ai abandonné. Je voulais l'emmener chez un pro aujourd'hui mais je parie que Livaï m'attend à la porte avec une machette et des instruments de torture."

Donc pour résumer, ma meilleure amie est dans la merde après avoir foiré et avoir poussé à bout son meilleur ami, à savoir mon petit ami.

-"Je peux aider si tu veux. Je recousais toujours mes vêtements plus jeune, et depuis que je suis venue ici, j'ai un peu été forcée d'apprendre. Tu sais que je suis maladroite et que mes vêtements finissent toujours abimés."

Face à son visage illuminé quand elle entendit ma proposition, je souris, chassant le doute qui s'était installé. Si je pouvais régler la situation entre eux, j'allais le faire avec plaisir. Je doutais mal que Livaï mette de la distance entre eux à cause d'un haut, aussi important qu'il soit, mais je ne voulais pas sentir cette atmosphère lourde entre eux.

-"Vraiment ? Tu peux faire ça pour moi ?"

-"à ton avis ? J'ai qu'une seule Hanji."

Elle me sauta dessus avant de courir chercher le pull et la matériel nécessaire. Je vis l'étendu de ses efforts dans les fils entrelacés qui essayait de rattacher les deux bouts de tissu et entreprit de les enlever pour y voir plus claire.

Ce n'était pas une vilaine déchirure, en plus d'être situé sur le côté, là où on avait initialement cousu. Cela avait rendu l'opération extrêmement simple et en dix minutes, on n'aurait jamais deviné le calvaire qu'avait enduré ce pauvre pull.

Celui ci était étrangement banal. Bien que blanc, on voyait qu'il était ancien, et il me semblait un brin trop grand pour Livaï, mais je ne posais pas de question et le tendis à la brune.

-"Tu pourrais pas avec-un-peu-de-chance-si-ça-te-dit-pour-me-rendre-service-le-lui-donner-à-ma-place ?"déballa t-elle à une vitesse telle que j'en restais bouche bée.

-"T'es incorrigible. Tu peux pas assumer et le faire ?"

-"Il est sûrement encore énervé contre moi, et toi t'as un don pour le calmer."

-"Ouai, c'est ça, brosse moi dans le sens du poil."

-"Non non, je suis sérieuse, il est beaucoup plus apaisé quand tu es dans le coin. Tu crois que Livaï se serait contenter de me demander où est l'objet qu'il cherche avant de partir ? Absolument pas. Il aurait tout retourné pour le trouver et m'aurait engueulé pour que je range le bordel qu'il a foutu."

Je soupirais, abattue. Ce n'était même pas la peine d'essayer avec elle.

-"Ok, ok, donne."

J'attrapais le pull qu'elle tenait avec le plus grand soin et me dirigeais, bien qu'hésitante vers l'appartement voisin. Je me répétais en chemin les phrases que j'allais dire pour éviter que ses foudres ne s'abattent sur moi, mais arrivée dans sa porte, un détail m'interloqua. Il l'avait laissé entrebâillée.

Je toquais timidement une fois, mais aucune réponse. Je fis une deuxième tentative, sans plus de succès et une troisième toute aussi veine avant de décider de jouer le tout pour le tout et entrer.

Devant moi, un spectacle à couper le souffle avait lieu.

Livaï n'était pas juste entrain de danser, il vivait la musique. Chaque note, chaque parole semblait le toucher de plein fouet. Tellement que dans un premier lieu, il ne me remarqua même pas. Du moins ce fut le cas jusqu'à ce que Nao se faufile sans prévenir entre mes jambes et ma fasse glapir.

Il se retourna d'un coup, le visage fermé, et je m'empressais de poser le pull sur le canapé et de mettre entre nous une distance de sécurité.

-"Je viens en paix. Hanji a pas pu porter ses couilles mais elle s'excuse beaucoup. Il est comme neuf. Ma mission ici est achevée."

Je ne lui laissais pas le temps de répondre avant de tourner le dos avec uniquement la porte dans mon viseur. 

-"Reste un peu."

Hein ? 

-"Tu sembles... occupé, je voudrais pas déranger."

Il hocha la tête négativement et ne sachant pas trop quoi dire, je lançais la première question qui me vint en tête.

-"Tu prépares ton prochain cours ?"

-"Non. Je voulais juste bouger. C'était soit ça soit je fracassais quelque chose."

-"Heureusement que tu as choisi l'option pacifique."

Pour la première fois, un silence gênant s'installa entre nous. Je sentais que l'air était saturé de non-dits. Après quelques minutes, il se décida enfin à le briser.

-"Je n'ai jamais proprement eu l'occasion de t'apprendre quoi que ce soit. La dernière fois que t'as assisté à un cours ça a été plutôt tumultueux."

Je me retins de signaler qu'Harold m'avait appris quelques trucs. J'étais surprise qu'il soit plus calmé, pas la peine de le mettre en rogne.

-"C'est vrai. Alors, tu as une idée précise pour démarrer ?"

J'avais posé cette question en adoptant une position qui se voulait nonchalante, mais j'avais presque l'impression que toute cette énergie négative qu'il dégageait commençait à déteindre sur moi.

-"Choisis un son et on verra."

Ne sachant pas trop quoi faire, je sortis mon téléphone et d'une main, je parcourus ma playlist en caressant Nao de l'autre.

-"Euh... "Can't feel my face" de The weekend ? c'est bien ?"

Il acquiesça de la tête et me tendit sa main pour m'aider à me relever.

L'heure qui suivit suffit à diffuser presque tous mes doutes.

Contrairement à l'anniversaire d'Eren, ce n'était pas ce genre de moment où on oubliait tout le monde autour de nous, juste un instant qui, je le savais très bien, allait se transformer en un souvenir que j'allais chérir. 

Ses mains me guidant dans mes gestes loins d'être précis, sa voix grave me donnant des directives et orientant mes futurs pas, la mélodie en arrière plan qui joua en boucle jusqu'à ce que chaque muscle de mon corps en mémorise la vibration. Tout en faisait quelque chose d'intime, qui nous appartenait. Peut-être pas notre moment le plus significatif, mais un de ceux tendres où je me sentais flotter.

-"J'ai de la chance de t'avoir, vraiment."Chuchota t-il en deux pas.

-"Mais c'est que monsieur se montre beaucoup trop romantique ces derniers jours. C'est bizarre mais... bizarrement agréable. "

-"Faut décider aussi hein."

-"S'il le faut vraiment, je te choisis toi, comme tu es."

-"Mais c'est que madame se montre beaucoup trop romantique ces derniers jours."Devant mon doigt d'honneur il ajoute, "Je t'aime."

-"Moi aussi."

Tic tac.

La fin est proche.

~Caporal Neko

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