PREVIOUSLY IN "2 MOIS"

Pour les vacances d'été, Eren, Mikasa et Armin sont partis en vacances dans le sud de la France, chez le cousin de Mikasa : Livaï.

Avec des amis rencontrés en vacances, ils partent ensemble sur un bateau, puis chez la tante de Sasha.

De retour avec Livaï, ce dernier emmène Eren au restaurant. Mais ce dernier résistera-t-il a l'appel du jeu et du Casino ?

END OF PREVIOUSLY

Le bruit des machines emplissait mes oreilles. Des clings et des vlims. Des tings et des bings. Trop de bruit, trop d'argent, trop de puissance !

Mes mains devenaient moites, elles tremblaient, je sentais perler sur mon front des goutes glacées de sueur. Le jeu m'attiré tel le corps sculpté de Livaï.

-Eren ? M'appela Livaï, on essaie une machine à sous ?

Non ! Je n'ai pas envie de jouer à ces jeux la, de voir défiler des symboles des nombres ou des objets, de perdre ou de gagner !

Mais je ne dis rien et suivis Livaï entre un dédale de bruits de couleurs et de voix criantes. Mes pieds s'enfonçaient dans la mousse du Casino, je me croyais au cinéma. Peut être était-ce le cas ? J'étais spectateur d'un film de jeu, où des personnes sans consciences et sans âmes jouaient leur argent.

La réalité me rattrapa bien vite. Livaï inséra un jeton dans la machine affamée, tira la manivelle et un bruit aigu raisonna dans mes oreilles.

Nous venions de perdre.

-Ah dommage ! Tu veux essayer ? Demanda-t-il en se tournant vers moi.

-Non merci... dis-je mal à l'aise, il y a un peu trop de bruit non ?

Il haussa un sourcil, l'air surpris.

-Le bruit te dérange ? On peut aller aux tables de jeu alors.

-Je ne pense pas que ça soit une bonne idée...

-Allé Eren ! On jouera avec mon argent ! Si t'as peur de te ruiner sache qu'avec moi, c'est impossible de perdre...

Il regarda la machine qui venait pourtant d'avaler un jeton tout rond.

-Enfin sauf à ces jeux la.

Il se leva, me prit la main, et m'entraîna vers la salle de jeu de cartes.

Je n'avais pas peur de perdre de l'argent. J'avais peur du jeu.

Mon père, a connu une relation avec les jeux plutôt difficile. Après la mort de maman, il avait commencé à se renfermer sur lui même. Sur l'alcool. Et quelques années après, sur les jeux. Nous avions perdu beaucoup. Puis nous avions gagné beaucoup. Et l'argent avait remplacé maman. C'est alors qu'il m'a initié aux jeux. Et les jeux m'ont aussi guéri de la perte de maman. Pourtant, j'ai finis plus meurtrie que si j'avais laissé faire le temps. Nous jouions ensemble, avec des amis, à mes 15ans, nous falsifions mon âge, grâce à ma taille avancée.

Et nous avons tout perdu.

La chute a été rude et brutale. Pour mon père autant que pour moi. Mikasa et Armin sont restés avec nous. Et nous n'avons plus retouché à un jeu d'argent depuis.

Et revoir ces personnes rassemblés autour d'une table...

Mon pouls battait de plus en plus fort, le sang cognait à mes tempes, ma vision était recouverte d'un voile transparent. L'appel du jeux était plus fort, sentir des cartes, une pression insoutenable, le tout retenu par le hasard. J'avais besoin de retenter l'expérience.

-Avec quel jeu tu veux commencer ?

Mon regard se posa sur la première table, en face de moi. Et comme les coïncidences étaient bien faits ! C'était le premier jeu auquel j'ai joué, avec des amis de mon père et lui même.

-À celui la, dis-je la voix enrouée en pointant la table du doigt.

Devant nous, quatre personnes étaient assises. Il restait encore de la place.

-Au Blackjack ?

Pour toute réponse, je demandais au croupier si nous pouvions rejoindre la partie. Il répondit qu'elle n'avait pas encore commencé.

A peine eus-je le temps de m'assoir, qu'une femme a la coiffure stricte et en robe rouge aguicheuse se joint à nous. L'homme à ma droite la dévora du regard, et je reposais mon regard sur mes mains. Elles ne tremblaient plus.

-Ça va Eren ? T'es bien calme pour une fois...

-J'aimerai te rembourser ton repas avec ce jeu...

-Joue pour le plaisir imbécile ! Je n'accepterai pas : satisfait ou pas remboursé ! S'exclama-t-il avant de se pencher sur mon oreille, enfin si tu insistes, il y a une autre façon de me rembourser...

Il posa sa main sur ma jambe et me fit un regard des plus provocateurs.

-Non merci, répliquais-je en prenant sa main et en la remettant à sa place.

Le noiraud fit une moue de mécontentement et se concentra finalement sur le croupier qui finissait de rappeler les règles. Nous pouvions miser entre 2€ et 200€.

-Je mise 50€ pour commencer, dis-je en étudiant les jetons que je venais de poser dans le cercle.

Il distribua enfin deux cartes. J'avais un 10 de coeur, et un As de pique. 21 points.

Une force supérieure voulait que je retombe dans le jeu.

J'aurais dû miser plus. Commencer avec un blackjack, ma première partie depuis 3ans, était tout de même fort.

-La chance du débutant ! S'exclama Livaï à la fin de la partie.

J'haussais les épaules. Cette chance avait un sens de l'humour bien à elle.

Nous avons enchaîné avec une roulette. Livaï a gagné, et j'ai perdu. Puis un Poker, plutôt serré d'ailleurs. A la surprise général, j'ai gagné. Ce jeu était le préféré de mon père. Nous avons fait une deuxième partie. J'ai de nouveau gagné. Et pour finir, nous avons fais un Punto Banco.

J'ai perdu.

A la banque du Casino, mes oreilles sifflaient, mes mains frétillaient, ma jambe s'agitait. J'avais encore envie de jouer. J'avais besoin de jouer !

-Combien ?! S'écria Livaï en se penchant sur moi.

-300€.

Il me dévisagea la bouche grande ouverte, surpris. Je le vis et je fus parcouru d'un frisson. Son visage venait de me rappeler ma mere, lorsque je la rendais fière. Il m'admirait... pour mon jeu ?

Une idée traversa mon esprit.

Une fois l'argent récolté (il avait empoché plus de 200€), je le pris par le bras, et l'entraînait dans la ville sombre.

La nuit était déjà bien tombée. Il devait être minuit passé.

-Mais qu'est ce que tu fais ?

Enfin les bruits devenus familiers de la mer atteint mes oreilles. Je me mis à courir sur le sable, et me jetais habillé dans l'eau salée. Je remontais tout de suite à la surface, sous le regard ahuri de mon copain.

-Livaï ! Criais-je alors en lui montrant le sac remplis d'argent dégoulinant d'eau dans mes mains.

-Pourquoi t'as fais ça ? S'écria-t-il.

-Ne me fais plus jamais jouer aux jeux ! Hurlais-je avant de retomber dans l'eau, les 300€ flottants toujours dans le sac.

Jamais cet argent ne sera utilisé.

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