Chapitre 17 : Une Histoire de Plumes

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Des mains remontaient le long de son corps, effleurant ses abdominaux, caressant ses pectoraux. De petites dents mordillèrent le lobe de son oreille, achevant de l'arracher aux bras de Morphée, où une Cassandra nue et pétillante l'embrassait à en perde haleine.

C'est quoi cette mauvaise blague ? songea Alastor.

La sensation d'une main sur son sexe, au travers du tissu, le fit craquer. Il attrapa les doigts dans les siens, et tira d'un coup sec, entraînant la donzelle au-dessus de lui. Surprise, la nymphe aux longs cheveux blonds écarquilla les yeux. Entièrement nue, elle avait les joues rougies par l'excitation.

-Tu peux me dire à quoi tu joues, Marilu ?

Après la mort de Brudemort cette nuit, il était rentré directement se coucher, dans une chambre d'ami du roi Bacchus. Encore énervé, mais au moins un peu apaisé après le revers de Cassandra. Jusqu'aux tripatouillies indécents de la sœur de sa femme.

-Tu ne m'as pas prise pour Cassandra ? murmura-t-elle d'une voix rauque.

-Pas assez agressive. Maintenant, dégages, ton contact me donne la nausée.

Il la repoussa sans ménagement, à tel point qu'elle tomba du lit dans un bruit sourd. Il eut un sourire mauvais en s'asseyant sur le bord du matelas. Elle le méritait bien, la garce.

-Dis-moi, outre ton envie de m'infliger ta passivité sexuelle, que fiches-tu dans ma chambre ?

-Tu me le paieras, démon, gronda-t-elle en se remettant sur pieds.

-Ha ouais ? Et comment ? Tu m'as déjà plaqué devant l'autel, ma belle. Tu me diras, ce jour-là tu m'as fait une fleur.

Il se redressa, retomba dans un éclair de douleur. Sa jambe. Il allait vraiment devoir investir dans une canne. A ce rythme, il deviendrait boiteux pour de bon.

-Je ruinerai ton couple, Alastor. Je forcerai Cassandra à abandonner sa place de femme du Bourreau, et je prendrai la sienne, pour continuer à faire exister le Pacte !

-Ruiner mon couple ? répéta-t-il en parvenant à se mettre debout.

Bon sang, que cette chambre était petite. Il avait faillit se prendre le mur en se levant.

-Mon couple n'est plus qu'un champ de ruine. Mais sache une chose : j'aime ma femme. Je la chéris plus que tout en ce monde. Or, rien dans le Pacte ne m'oblige à la laisser partir loin de moi.

Ils se dévisagèrent, pleins de colère. De la belle Marilu, il ne restait qu'un masque de fureur, fortement semblable à celui de sa sœur. Avec une grande différence : elle, elle était une garce sans cœur.

-Même si elle souhaite te quitter, tu l'en empêcheras ?

-Les démons sont possessifs. Je t'ai dit de dégager.

-Alastor ! tonna le timbre rageur de Cassandra en déboulant dans la chambre. J'ai besoin de...

Elle s'arrêta net en découvrant sa sœur et Alastor à moitié nus autour d'un lit défait. Oh mince. Là, il ne voyait pas comment expliquer la présence de Marilu. Car la vérité ne plairait pas plus à la nymphe : sa sœur était venue le séduire dans son sommeil. Et vu son teint de plus en plus livide, elle écrivait un scenario erroné dans son esprit. Il eut soudain des sueurs froides.

-Cass...

-Encore un mot et je t'éclate les testicules.

Elle le considéra, le dégoût emplissant ses beaux yeux bleus. La porte claqua derrière elle une seconde plus tard, emportant un vent de fureur à faire tressaillir Belzébuth en personne.

-Tu vois, démon, railla Marilu en passant nue devant lui. Elle partira d'elle-même, ta petite colombe adorée.

Seul, le Bourreau se permit un petit moment d'auto-apitoiement. Il avait beau faire, tout allait toujours de travers. Ces cinglés avaient décidé de les faire se séparer, lui et Cassandra. Or, il se débrouillait très bien tout seul, jusqu'à présent, pour leur donner toutes les chances. Ce qui s'était passé hier soir dans la chambre de sa femme ne faisait rien pour rectifier le tir. Bien au contraire, cela avait certainement réveillé de mauvais souvenirs pour elle.

Assit sur le bord du lit, il se prit la tête entre les mains avec un gémissement rageur.

Il trouverait la solution, ça, c'était certain. Mais bon sang, il serait temps qu'elle montre le bout de son nez, car là, il ne savait plus quoi faire !

*

Il avait fallu toute sa maîtrise de soi à Cassandra pour ne pas commettre un double homicide. Deux choses l'en avaient empêché : Marilu ne ferait pas le poids face à elle, et Alastor n'oserait jamais lever le petit doigt contre elle.

Elle aurait poussé un hurlement de fureur, si elle ne c'était pas trouver en plein milieu d'Exil. Revêtue de son armure de combat, elle avait fait un rapide crochet avant de partir pour la finale féminine des Arènes. Elle devait affronter elle ne savait quelle sorcière de la côte ouest des États-Unis, une vieille carne à l'allure juvénile. Dès qu'elle en aurait fini ici, elle irait lui régler son compte.

-Dame Cassandra, vous ne voulez toujours pas me dire la cause de votre retour si impromptu ?

Assise sur une grosse racine de Freddy le Chêne trop parlant, elle poussa un grognement. Il discutait depuis un bon petit moment, lui faisant un rapport détaillé de la nuit précédente. Apparemment, une attaque des sbires de Lucifer avait touché Exil. Bien entendu, Alastor en avait fait partie. D'après l'arbre, il avait été d'une férocité hors norme, taillant les ogres en lutins en pièces comme s'il eut s'agit de vulgaires bûches d'entraînement. Le salopard était venu se défouler ici après leur séance de sexe avortée. Il n'avait même pas cru bon de la tenir au courant !

Un sifflotement attira son attention. A cette heure matinale, il n'y avait que les élèves de Holly Damon pour déambuler dans les rues, et Barbatos qui se levait comme les poules. Une histoire de plumes, peut être ?

L'ange passa devant Freddy, apparemment très content de lui. Il ne la vit pas venir, tant il était perdu dans ses pensées. Le coup de pied à l'arrière du genou le fit tomber dans un juron surpris, immédiatement suivit d'un « ouch ! » mécontent quand elle fracassa son poings contre sa mâchoire Une seconde plus tard, il louchait sur la pointe de l'épée de la nymphe, dirigée vers son torse.

-Cassandra... Quelle bonne surprise....

-A ton ton, tu sembles savoir ce qui m'emmène, angelot.

-Je suis surtout surpris de ne pas t'avoir vu plus tôt.

Elle frappa son thorax de son pied, le dominant de toute sa taille. Si seulement Alastor s'était trouvé à sa place... Elle l'aurait volontiers cloué au sol comme une punaise !

-Tu as donné un élixir de Pommes d'Or à Svenn.

-Effectivement.

-Pourquoi ? grinça-t-elle. De tous les remèdes disponibles pour sortir le petit du coma, pourquoi avoir choisi celui des Hespérides !? Pourquoi avoir choisi la Mère !?

La simple idée qu'un homme d'Exil, un de ses collègues, soit responsable du vol des Pommes des dieux la mettait dans une rage folle ! Tous savaient qu'elle était une nymphe des Hespérides, gardiennes de ce mets magiques, capables de rendre immortels les humains ! Mais jusqu'à présent, personne ne lui avait fait l'affront de tenter de s'en emparer. Et encore moins d'y parvenir.

-Non, non, non ! s'exclama l'ange en sentant une goutte de sang perler le long de sa gorge, sous la pointe de la lame. C'était le seul moyen de sauver Svenn !

-Faux !

-C'était une pierre deux coups ! rugit Barbatos, à présent furieux lui aussi. Alastor n'avait pas d'autre choix ! Alors autant en profiter pour sauver le petit !

Alastor ? Elle venait bien d'entendre « Alastor » ? Stupéfaite, elle retira son épée, avisant l'ange d'un air sceptique. Ce salopard n'avait tout de même pas osé ? Il n'avait pas osé lui faire ça !? Ils n'étaient pas en très bons termes depuis quelques années, mais de là à profiter de son savoir pour voler le bien le plus précieux des siens... Pourriture de démon.

-Toi, tu es bien silencieux, depuis tout à l'heure, lança-t-elle en dardant sur Freddy des yeux accusateurs. Tu es au courant de tout, n'est-ce pas ?

Le Chêne lui fit un grand sourire sans répondre. Il devait prendre les menaces du Bourreau bien au sérieux, pour éviter de parler dans un moment si propice aux commentaires. Elle reporta son attention sur Barbatos. L'heure tournait, les habitants d'Exil n'allaient pas tarder à envahir les rues. Il lui adressa un demi-sourire tendu.

-Qu'est-ce qu'Alastor a à voir là-dedans ?

-C'est très compliqué. Nous devrions peut-être... Attends, attends, je vais parler ! s'exclama-t-il en le voyant diriger sa lame vers son entre-jambe. Les Pommes d'Or ! Pour nous, êtres de l'Invisible, elle guérit tout !

-Merci, je suis au courant.

-Ouais, hé ben Lucifer aussi ! Il voulait les Pommes pour récupérer son aile ! Al l'a appris et a décidé de l'arrêter à tout prix ! Si le Déchu récupérait son aile, nous repartions de zéro ! Alors nous sommes allés là-bas, et d'ailleurs, tu pourrais nous remercier, car sans nous, toutes tes naïades...

-Hamadryades !

-... Seraient mortes à l'heure qu'il est. Elles sont nulles au combat !

-N'insulte pas en plus les miens, gronda Cassandra en enfonça sa lame d'un misérable millimètre dans le pantalon de l'ange.

Il parut sur le point de tourner de l'œil tant il devint livide.

-Arrête, arrête ! Je t'ai tout dit ! On a piqué les Pommes pour les mettre en sécurité, en attend que les choses se calmes ! Et j'ai fait l'élixir pour sauver les fesses de Svenn, mais là, franchement, je me demande si ça valait le coup !

La nymphe retira son arme, qu'elle glissa dans son fourreau en faisant un pas en arrière. Barbatos prit une profonde inspiration, comme s'il venait de parcourir un marathon.

-T'es flippante, quand tu es en colère.

-Ce n'est rien comparé à moi.

Le grondement sourd les firent se retourner. Nergal, en deux exemplaires, se frappait dans une main, visiblement très, très énervé. Oula... Il avait du tout entendre. Avec ses cicatrices en travers du visage, il n'avait vraiment pas l'air commode.

-Tu peux me dire pourquoi Alastor t'a mis dans la confidence et pas moi ? demanda-t-il d'une voix calme.

Trop calme.

Avec un petit sourire sadique, Cassandra jeta un coup d'œil à Barbatos. L'ange roulait des yeux exaspérés.

-Désolé de te dire ça, mon grand, mais maintenant tu as Blanche dans ta vie. Alastor t'a rayé de la liste des participants aux missions suicide.

-Quoi !?

Cass eut un claquement de lange énervé. Nergal empoigna l'ange par le devant de son t-shirt, pour le secouer avec une délicatesse discutable. Lucifer, hein... L'histoire était plausible. Voir même tout à fait logique. Le Déchu n'était pas du genre à se laisser faire, même par une aile en moins. D'après les récits d'Al au début de leur mariage, il avait passé de très mauvais moments à cause de lui. Alors, piller la Mère de ses Pommes d'Or était presque une démarche banale dans son cas. Mais...

-Comment Alastor a-t-il fait pour connaître la date et l'heure de l'attaque ?

Les poings étaient sur le départ, pourtant, les deux hommes s'arrêtèrent, pour la lorgner bizarrement.

-De la même façon que nous connaissions la date et l'heure de l'attaque de cette nuit.

Elle ferma les yeux. Évidemment.

Rika.

*

Debout dans l'immense couloir, Svenn ne savait pas depuis combien de temps il était là. Les minutes avaient défilé sans qu'il ne s'en aperçoive, le conduisant du cœur de la nuit jusqu'au petit matin.

Dégoûté de lui-même, il avait fui Faith à l'instant où elle s'évanouissait, frissonnant encore de l'extase des proies des vampires. Un frisson horrible le secoua de la tête aux pieds. Un vampire... Était-ce donc là sa véritable nature ? Un suceur de sang ?

Il fixa la statue devant lui. Il s'était réfugié dans le Chemin de la Victoire, celui où tous les vainqueurs des Arènes étaient immortalisés. Derrière lui, les femmes, plus ou moins reconnaissables en fonction des races, s'alignaient à perte de vue. En face, les hommes en faisaient de même. La dernière fois qu'il avait mis les pieds ici, il c'était pris une raclée par Rika. Mais l'obscurité d'alors l'avait empêché de distinguer les traits de ces sculptures colossales.

Les yeux rivés à ceux de pierres, d'un homme coiffé d'un casque cornu, en armure renforcé par des plaques de fer, il se demandait comment devenir son égal. Oh, il l'aurait reconnu même sans la hache à double tranchant dans sa main.

Le Bourreau avait des traits caractéristiques.

D'ailleurs, ce n'était pas son unique représentation. De sa place, il avait compté douze autres statues, dans des poses plus ou moins similaires, toutes montrant la sauvagerie inhérente aux vainqueurs des Arènes.

Il avait du mal à croire qu'Alastor, avec ses costumes d'humains, soit l'un des plus grands champions du tournoi. Puis il avait arrêté de concourir. Désormais, il revenait dans la course, pourquoi, il n'en avait aucune idée. Mais il comprenait mieux la réaction d'Okvald en entendant son nom.

La légende était de retour.

-Svenn ?

Le loup... Enfin, le vampire ? Le... Bon, peu importe. Il se tourna vers la personne qui venait de l'interpeller. En resta bête. La Masquée fonçait sur lui à grandes enjambées, entièrement vêtue pour le combat. Ha, mais oui ! C'était la final, aujourd'hui ! Attendez... Comment connaissait-elle son prénom ?

-Tu pues la Pomme à trois kilomètres, râla-t-elle en s'arrêtant devant lui. Si jamais les sbires de Lucifer sont dans le coin, ils vont te sauter dessus. Non mais franchement, à quoi pensait Alastor en t'envoyant ici !?

Il plissa les paupières. Derrière ce masque frappé d'un chêne, il y avait une personne bien connue, apparemment.

-Cassandra ?

Elle releva son casque. Heu... Elle semblait furieuse.

-C'est toi la Masquée !? Sans rire... Je ne t'avais pas reconnu !

-C'était fait pour. Si jamais tu dis à mon... Au Bourreau pour ma participation au tournoi, je te bats comme plâtre.

-Ce ne serait pas compliqué, de toute façon, soupira-t-il.

La belle nymphe le considéra, sourcils haussés. Il n'avait aucune envie de s'épancher sur ses problèmes anormaux, aussi garda-t-il le silence. Finalement, elle lui donna une grande claque sur l'épaule.

-Nous avons tous nos soucis. Si jamais tu as besoin d'en parler, je suis là. En attendant, tu m'accompagnes. Tu ne restes pas seul.

Il voulut lui dire qu'il n'avait pas besoin d'être surveillé, encore moins par une femme -aussi sauvage soit-elle-, lorsqu'elle aperçut les statues. Muette, elle s'arrêta, les yeux exorbités. Remonta la file des Bourreaux, la bouche ouverte. Alors, elle non plus n'était pas au courant pour le palmarès de leur chef. Elle alla jusqu'à la première, trente-quatre statues plus loin, avant de revenir, pour lire la date sur la dernière victoire en date.

-Oh, par la Mère... Ça date de...

-D'il y a fort longtemps. D'ailleurs, je pense qu'il est parti pour en avoir une nouvelle, cette année. D'après ce que j'ai entendu dire cette nuit, personne ne fait le poids face à lui. Il reste même en costume pour les affrontements.

-Ha parce qu'il concourt cette année, en plus !? Mais je vais le... Enfin, bref. Suis-moi.

Elle rabattit le masque sur son visage, plus furieuse qu'à son arrivée. Mouais. Il y avait anguille sous roche, entre ces deux-là. Leur relation avait toujours était ambiguë aux yeux du village. Ce n'était pas pour rien, apparemment.

Ils sortirent du Couloir de la Victoire, déambulèrent dans les rues, où tous acclamèrent la Masquée. Forcement. Les finalistes étaient toujours très appréciés, dans ce milieu où les concurrents avaient tendance à mourir. Bon, ils n'étaient pas tous exécutés par leur adversaire, mais la hargne des combattants était souvent telle que seule la mort mettait fin à la rencontre.

En passant devant l'auberge d'où il s'était enfui, Svenn eut une bouffée de stress. Il n'était sûr de rien concernant sa prochaine rencontre avec Silke.







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