Chapitre 20 : La Terreur des Nobles


Rainier de Hastam n'était pas connu pour être un homme terrifiant. Il était réputé pour sa gentillesse, sa droiture d'esprit et sa douceur envers chacun. Néanmoins, le palais royal découvrit une nouvelle facette de sa personnalité.

Enfermés dans la salle de réception, les nobles présents au gouter des enfants de l'aristocratie n'osaient lever le regard. Car cela impliquerait de faire face au roi, à la Duchesse de Malleus et au Duc de Hastam. Jamais encore ils n'avaient connu une telle terreur.

-Donc, la majeure partie des invités ont perdu connaissance ? répéta Oktar.

-Oui, répondit calmement le secrétaire particulier du souverain.

-Faites venir le cuisinier, les commis, et mettez la main sur tous ceux qui sont intervenus dans la préparation des repas.

-Oui, mon roi.

Le secrétaire disparut, diligent comme à l'accoutumée.

-Cara ? Rainier ?

Immobile, le Protecteur baissa les yeux sur son souverain. Il n'avait pas prononcé un mot depuis son arrivée au palais royal. Les mâchoires serrées, il regardait tous ces nobles, ces enfants qui avaient joué avec son fils, avec sa femme, avec Tamir.

Tous ces rats qui crachaient au visage de sa maison pour des raisons triviales, sans connaitre leur histoire. Il ne le savait pas, mais son expression était l'une des raisons de la terreur de l'élite de Gentem devant lui. Tout comme la présence de Cara, dont le fils avait été enlevé, menaçait de faire lâcher la vessie de tous. Tous savaient de quoi elle était capable. Nul ne savait jusqu'où Rainier pouvait aller pour retrouver son enfant.

Mais tous allaient le découvrir.

-Oui, mon roi ? firent-ils d'une voix vibrante d'une rage à peine contenue.

-Vous avez carte blanche pour les retrouver.

Rainier ne hocha pas la tête, tout comme Cara. Il se contenta de soutenir le regard d'Oktar. Le fait qu'il le dise en public, devant tous ces noblaillons, serait lourd de conséquences pour le souverain. Mais à vrai dire, qu'il lui donne carte blanche n'avait aucune importance.

Car quoi qu'il advienne, il aurait fait ce qu'il fallait. Cela lui épargnait seulement de devoir tuer tout le monde dans le palais royal.

-Bien, mon roi, gronda-t-il en tournant les talons.

Il raserait Gentem de la carte si cela lui permettait de retrouver son fils.

*

Dana se réveilla assise sur une chaise, les mains attachées aux barreaux du dossier, les chevilles ligotées aux pieds en bois. La bouche pâteuse, vaseuse, elle papillonna des paupières. Elle était épuisée.

Pourtant, cette fois-ci, elle ne mit pas longtemps à comprendre ce qu'il se passait, ni à reprendre possession de son corps. Levant la tête, elle regarda autour d'elle. Dire qu'elle fut surprise en voyant Gladys devant elle aurait été un mensonge.

La blonde la considérait d'un air mauvais, les bras croisés sous sa magnifique poitrine. Tout était beau chez cette femme, qui savait faire ressortir ses atouts dans cette robe rouge. Mais son âme était plus sombre que la nuit.

-C'est vous qui avez fait enlever Autem et Tamir ? demanda platement Dana.

-C'est la première chose qui te vient à l'esprit, en te réveillant attachée à une chaise ? fit l'ancienne duchesse en haussant un sourcil moqueur.

-Les enfants sont toujours la première chose à venir à mon esprit.

Avec votre ex-mari.

-Ce devrait également être votre cas.

La gifle fut violente, mais elle la sentit à peine. Visiblement, les drogues insensibilisaient toujours une partie de son corps. Au passage, elle se dit qu'elle ne reconnaissait pas la pièce où elle se trouvait. Évidemment. Il aurait été particulièrement stupide d'emmener la femme que l'on enlève dans un endroit connu.

Où se trouvaient donc Autem et Tamir ? Si elle se souvenait bien, malgré son esprit embrumé, elle avait vu l'éclat d'un portail de magie. Putain de merde ! Ils avaient pu emmener les enfants à n'importe quel endroit du royaume !

-C'est de ta faute si le Duc et moi avons divorcé !

Regardant de nouveau devant elle, Dana avisa la grande table de repas derrière Gladys, la cheminée et les tentures aux murs. Où était-elle donc ? Ça ressemblait bien à une maison de nobles. Elle ne l'avait tout de même pas simplement ramené dans le domaine des Medica, quand même ? En attendant, la belle blonde rougissait de colère.

-Ma faute ? Ce n'est pas moi la connasse qui ait tenté de frapper ma fille, sous les yeux de Rainier, juste après m'avoir giflée !

La seconde claque se fit un peu plus sentir que la première. Avec un grondement mécontent, Dana remit sa tête droite. Lourde, la chaise n'avait pas bougé d'un iota.

-C'est de ta faute si ma fille t'a appelé maman !

-Elle ne vous avait pas vu depuis six mois ! Elle avait tout juste un an ! Comment voulez-vous qu'elle ne m'appelle pas maman, pauvre tache !?

-Je lui ai donné la vie !

-Être une mère ne consiste pas juste à pondre des gosses ! Vous les avez tous les trois abandonnés pour retourner vous vautrer dans les bras de votre amant ! Et après vous vous étonnez qu'Autem vous parle de la sorte !? Qu'Eorum ait peur de vous ? Qu'Ena m'appelle maman !?

-Espèce de salope !

Dana commençait à en avoir marre de se faire gifler, elle avait mal à la joue, maintenant. Néanmoins, elle n'en avait pas fini. Vu ce qui allait probablement lui arriver, autant dire tout ce qu'elle avait sur le cœur.

-La salope, ce n'est certainement pas moi, ricana-t-elle. Car contrairement à vous, qui avez maltraité vos enfants et Rainier des années durant, je les aime. Et contrairement à vous, je n'ai pas craché sur l'amour que le Duc pouvait me donner !

-C'est toi qui m'a volé mon titre de Duchesse ! Je le savais !

-Mais vous êtes complètement stupide, ma parole ! Nous avons fait un pas vers l'autre après votre divorce ! Contrairement à vous, j'ai le respect du mariage !

Le gout du sang envahit sa bouche. Mince, elle avait dû se mordre la langue avec cette nouvelle claque. Heureusement, elle ne le sentait pas vraiment. Cette abrutie ne comprenait rien ! Tout ce qu'elle voyait, c'était la perte de son statut social, ainsi que tous les avantages qui allaient avec. Adieu l'argent des Hastam jeté par la fenêtre, adieu les ronds de jambe devant la garce sans cœur qu'elle était ! Ne restait plus qu'une femme adultérine qui avait craché des années durant sur le mari le plus doux qu'il soit, en venant pondre sous son toit des enfants qui n'était pas les siens, avant de s'enfuir revoir son amant !

Le tableau ne jouait vraiment pas en sa faveur. Mais elle était entièrement responsable de cela. Au lieu de convoiter le titre de Duchesse de Hastam, elle aurait mieux fait de se marier à son Hubert de Medica. Rainier n'avait jamais mérité une telle chose ! Lui qui s'était retrouvé pris dans ce mariage forcé à cause de sa mère, il avait écopé de la peine la plus lourde en raison de sa droiture d'esprit !

-Quand il t'a ramené, toute crasseuse, puante et couverte de sang, j'aurais dû savoir que tu allais me jouer un mauvais tour, siffla Gladys. Mais la vengeance est un plat qui se mange froid, ma chère. Tu vas comprendre ton malheur.

-Mon seul malheur est de devoir voir ta face d'abrutie.

Là, elle sentit la douleur pour de bon. Pour cause, elle y était allée à coup de poing. Furieuse, Dana la fusilla du regard. Qu'elle sorte de là, qu'elle retrouve les enfants, et elle lui ferait sa fête. Une porte claqua.

-Gladys, ça suffit.

Le nouveau venu se trouvait dans son dos. Regardant par-dessus son épaule, Dana fronça les sourcils. Elle ne le connaissait pas. Grand, émacié, il portait une barbe grisonnante. Ses vêtements richement brodés ne parvenaient pas à dissimuler sa maigreur. C'était qui, ça ?

-Désolée, seigneur Héberte.

Gladys recula, pour laisser l'inconnu s'installer sur l'une des chaises, devant la prisonnière. À son attitude, il était clair qu'elle se soumettait à l'autorité de cet homme émacié. Mmh... Ça sentait mauvais pour elle.

-Bonjour, Dana.

-Bonjour. Où sont Autem et Tamir ?

-Votre propre situation ne vous intéresse pas ?

Dana coula un regard à Gladys, qui la fixait avec la plus grande satisfaction.

-Je suis juste un petit bonus pour une connasse. Votre véritable objectif, ce sont les enfants, pas moi.

Héberte hocha la tête, sans la quitter des yeux. Elle commençait à se sentir mal à l'aise.

-Tu te trompes. Je vous voulais tous les trois.

-Ah oui ? Et pourquoi ?

-Parce que tu as quelque chose qui m'appartient.

Fronçant les sourcils, Dana se sentit perdue.

-Comment ça, j'ai quelque chose qui vous appartient ? Je ne vous connais même pas.

Héberte se leva sans lui répondre, pour saisir le dossier de sa lourde chaise. En dépit de sa maigreur, il parvient à la faire pivoter avec elle dessus, sans le moindre problème. Le sang se retira du visage de Dana, pour la plus grande satisfaction de Gladys.

Devant elle se trouvaient des instruments de chirurgiens, gravés de runes diverses, des alambics, des aiguilles, des tubes en verre, bref, autant de choses qu'elle avait déjà vues chez Éléazar. Elle était habituée, elle n'aurait pas dû avoir peur.

Pourtant, un nœud de terreur se forma dans son estomac. Elle savait ce qu'El faisait avec tout ça. Il soignait les Protecteurs. Mais cet Héberte...

-Bien. Assez perdus de temps, nous allons...

-Monsieur !

Un autre homme entra en courant dans la pièce. À sa mise, il était un mage. Il tomba à genoux à côté de Héberte, qui eut une moue de dégout.

-Quoi ?

-C'est... C'est... Ils sont chez les Medica !

-Ils ? Qui ça ?

Pour toute réponse, le mage ouvrit un disque de lumière devant eux, qui prit aussitôt les couleurs d'une autre scène. Estomaquée, Dana vit une bataille. Mais pas les batailles qu'El lui avait montrées, dans les terres désolées.

Des hommes se battaient contre des hommes, dans la nuit. Une grange brulait, projetant une vive lumière sur la scène. Mais surtout... Surtout Dana vit Rainier. Sa peau sombre nuancée par les flammes, il avait un regard terrifiant. Dans sa main, sa Lance dégoulinait de sang.

L'image laissa Dana sans voix. Que se passait-il ? Que... soudain, un jeune homme aux cheveux blancs s'interposa dans la scène. El ! Il était réveillé !? Il resta un instant de profil, avant de regarder droit vers eux, un demi-sourire cruel aux lèvres.

Le mage qui avait formé le disque de transmission poussa un hurlement de douleur en tombant à genoux, la tête entre les mains.

Que venait donc de faire Éléazar !?

-Ils ne sont pas encore là, fit tranquillement Hébert, sans même se soucier de son sous-fifre. Reprenons où nous nous étions arrêtés, Dana.

La nourrice poussa un hurlement lorsqu'il posa la main sur son front, libérant une onde de magie destructrice en elle.

*

Le sang constella les joues de Rainier, au moment où Cara défonçait le crâne d'un adversaire à côté de lui. Sa propre Lance cloua un des gardes à la porte d'entrée des Medica. Hurlant de douleur, l'homme invectiva le Duc, qui retirait son arme, sans l'ombre d'un remords.

-Les Protecteurs ne doivent pas toucher aux civils ! cracha le garde, au seuil de la mort.

-Les civils ne doivent pas toucher aux Protecteurs, rétorqua Rainier en lui tranchant la gorge.

Il se doutait qu'il ne trouverait ni Dana ni les enfants ici. Néanmoins, c'était la seule piste dont ils disposaient. La seule personne à avoir assez de motifs pour s'en prendre à eux n'était autre que Gladys, qui faisait plus que probablement partie des Divergents. Si Hubert en était, alors elle aussi. Éléazar ne parvenait pas à les localiser, signe qu'un mage devait brouiller le signalement des pierres de communication. Dans son état, El avait besoin de temps pour réussir à traverser toutes les couches de brouillage. Il venait tout juste de se sortir du coma.

Alors, ils avaient commencé à attaquer.

Lev avait été envoyé aux côtés de sa femme. Ils ne seraient pas trop de deux pour protéger Ena et Eorum, si jamais il y avait un retour de flammes. Le Bouclier avait rechigné, mais Rainier n'aurait jamais pu faire ce qu'il avait à faire en sachant ses deux autres enfants sans une totale protection. Une femme enceinte ne pouvait se battre comme d'habitude.

Tous ceux chez les Medica étaient endoctrinés par les Divergents. Ils fondirent sur Cara et Rainier, hurlant qu'ils n'avaient pas le droit d'agir ainsi. Ils tentèrent de les tuer. Ils les exterminèrent.

L'armure noire de la Lance ne tarda pas à dégoutter de sang. Tous ceux qui voulaient s'enfuir étaient laissés vivants, tous ceux qui s'opposèrent moururent. Mais des combles aux geôles, pas de trace d'Autem, de Tamir, ou de Dana.

Quand ils ressortirent de là, les chevaliers de l'Est et du Sud les attendaient. Ils secouèrent la tête, signe qu'ils n'avaient rien trouvé non plus. Une torche à la main, Taki la tendit au Duc. Rainier regarda Cara, qui hocha du chef.

La demeure de Hubert de Medica flamba, emportant avec elle onze ans de relations adultérines, de tromperies, de complots et de cruauté.

-Rainier.

Éléazar. Le Mage se tenait les côtes, le visage tendu par la douleur. Évidemment. Cara vint le soutenir, tandis qu'il prenait une profonde inspiration.

-J'ai localisé Dana.

Le cœur du Duc se figea dans sa poitrine.

-Où ?

*

Se réveiller attaché à une chaise était très inattendu pour Autem. Le petit garçon avait mis un moment pour se faire à la pénombre autour de lui. Mais quand il y était parvenu, il était tombé sur le regard rouge de Tamir, juste en face de lui.

Ah... En fait, ils n'étaient pas sur des chaises normales. Tous deux étaient bloqués par des bracelets en métal cloués au bois, au niveau des poignets et des chevilles.

-Salut, fit Tamir, le plus naturellement du monde.

-Salut. Tu sais ce qu'on fait là ?

L'enfant pencha la tête de côté, l'air de réfléchir.

-On était à un gouter. Puis on s'est senti mal, Dana nous a conduits dans une pièce pour qu'on puisse vomir à notre aise. Un mage est apparu et on s'est évanoui tous les trois. Je ne me souviens plus de rien jusqu'à mon réveil dans cette position.

-Oula, je ne me souvenais même pas du mage au palais. Par contre, je me suis réveillé à un moment dans un carrosse. On était encore avec Dana, puis on a été séparé. On nous a fait passer un portail et c'est le néant.

Ils grimacèrent tous deux.

-Donc on ne sait pas où on est ?

-Ni pourquoi.

-Mince...

Un moment silencieux, Autem vit Tamir commencer à s'agiter. Il tirait sur les bracelets de fer fixé à la grosse chaise, l'air de tester leur résistance. Autem en fit de même.

-Ça a l'air drôlement solide.

-Ouais. Normalement, c'est le genre de truc que j'aurais pu briser facilement, ajouta l'enfant le futur Duc de Malleus.

-On nous a probablement drogués. Tu as peut-être pas tout évacué. Comme quand tu t'étais cassé la jambe en tombant de cheval. Tu avais dormi trois jours avec les calmants du docteur.

-Ah... Pas faux. Mais tonton El y était pour quelque chose, aussi. Il ne voulait pas que je souffre.

-C'est vrai, ça. Il supporte pas de nous voir avoir mal.

-Mmh... Tu crois qu'il va se réveiller dans longtemps, tonton ? Il me manque.

Autem regarda son ami, qui affichait une moue inquiète, inhabituelle chez lui.

-Bah, tonton est super fort ! Il ne va pas mourir comme ça !

-Tu crois ? Maman m'a dit que l'année prochaine, je ne le verrais plus.

-Que.. Mais pourquoi !?

-Je sais pas... Mais j'ai pas envie de ne plus le voir, tonton. Et toi ?

-Moi non plus...

Ils se regardèrent. Qu'avait donc voulu dire sa mère ? Pourquoi tante Cara dirait une telle chose, si elle était fausse ?

-Quoi qu'il en soit, on doit sortir d'ici, déclara Tamir. Je ne sais pas ce qu'ils nous veulent, mais vu comment on est attaché, ça sent mauvais.

-C'est la merde, comme dirait tonton Lev.

La porte de la cellule s'ouvrit à ce moment-là. La pénombre fut percée par la lumière d'une torche, aussi plissèrent-ils les yeux avec une grimace. L'individu était un homme, suivi d'un autre équipé d'un chariot, chargé de plein de trucs en verres, semblables à ceux utilisés par tonton El dans son laboratoire de magie.

-Ah, vous êtes réveillés, fit celui à la torche. Parfait. Ça va nous faciliter la tâche.

-Qu'est-ce que vous nous voulez ? demanda Autem.

-Pourquoi je vous le dirais ?

Effectivement. Les méchants n'étaient pas toujours obligés de partager leurs plans.

-Restez sage, et on fera en sorte de vous faire le moins mal possible.

Celui qui poussait le chariot ricana. Les deux enfants se regardèrent, tandis qu'ils installaient des choses autour d'eux. Il repéra des lames acérées au milieu de pinces et d'autres outils inconnus. Le regard de Tamir se fit plus dur, Autem réfléchissait à toute vitesse. Que faire, en ces circonstances ?

-C'est une chance d'avoir réussi à t'attraper, toi ! fit le mage en saisissant le visage du petit brun entre ses doigts maigres. Qui eût cru que je pourrais étudier le descendant de cette salope au Marteau !?

-Je ne sais pas ce qu'est une salope, mais dans votre bouche, ça me donne envie de vous cogner.

Tamir qui reçut une gifle. Autem poussa un cri, mais le deuxième homme lui en colla une à son tour. Le cœur battant la chamade, il cligna des paupières. En face de lui, son ami serrait les dents, son expression se fermant de plus en plus.

-Elle a tué tous les miens au cours de la Purge ! Elle mérite que je lui prenne tout ce à quoi elle tient !

-La Purge ? répéta Tamir d'une voix très calme. Comme c'est étrange que tu y aies survécu... Serais-tu de ces rats qui ont laissé les siens en arrière pour fuir la colère de ma mère ?

Autem avait déjà entendu parler de la Purge. Mais il ne se souvenait pas des détails. Tout ce qu'il savait, c'était que...

-Tu joues au malin, gamin ? siffla le mage. Bien. Je m'occuperais de toi plus tard. Pour le moment, tu vas voir ton petit copain souffrir. On verra si tu as le même regard, après !

L'adulte se tourna vers l'ainé des Hastam, qui se figea sur sa chaise. Il le devinait... Il allait avoir mal. Quand le mage se saisit d'un outil tranchant gravé de runes sur le chariot de son acolyte, l'enfant riva son regard à celui de Tamir. Ce dernier s'était mis à crier, ruant contre les bracelets en métal à ses poignets et à ses chevilles.

-Tout va bien, murmura Autem d'une voix qu'il aurait voulue ferme, alors que le mage commençait à inciser son bras.

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