Chapitre 2 : La Nounou des Hastam


Debout devant le terrain d'entraînement, Rainier considérait les nouvelles recrues de son oeil acéré. Il se trouvait dans l'une des propriétés des Hastam, à l'écart de toute forme de vie, prés du mur de défense. Le lieu était fortement boisé, avec une ambiance bucolique correspondant mal à ce qui se passait sous ses yeux.

Une trentaine d'hommes et de femmes se battaient devant lui, avec une vivacité et une agilité remarquable. En trois mois, ils avaient fait des progrès énormes.

-Tu es toujours un aussi bon formateur, lança-t-il à Taki.

Assis sur la barrière ceignant le terrain en terre battue, le chevalier sourit au Duc. Taki était au service de Rainier depuis plus d'une dizaine d'années. Il l'avait rencontré avant Dana, bien que les circonstances soient drastiquement différentes. Soldat perdu dans l'alcoolisme, il avait erré dans la ville principale du duché, Lavasti, des mois durant. Jusqu'à ce qu'il cherche des noises à la mauvaise personne. Ou plutôt, au mauvais Duc.

Rainier était jeune alors, et il n'était pas encore marié. Il profitait d'une soirée de liberté lorsque Taki s'en était pris à lui, pour une raison tellement aléatoire qu'il ne s'en souvenait plus. Peut-être une histoire de femmes. Quoi qu'il en soit, le soldat avait fini en prison après s'être pris une raclée de sa part. Taki avait été bien surpris le lendemain, en découvrant que le jeune freluquet n'était autre que la Lance de Gentem. Il avait cru sa dernière heure venue. Mais le Protecteur en avait décidé autrement.

-Je suis le meilleur, signa Taki de ses mains.

Rainier rit devant l'absence d'humilité de son chevalier.

-On va voir ça ! Moi, contre eux.

Taki secoua la tête.

-Ça ne leur laisse aucune chance.

-Je ne leur demande pas de me battre. Je veux voir ce qu'ils valent, Taki. Si je dois leur confier la sécurité de ma famille, je dois être certain qu'ils soient à la hauteur.

Haussant les épaules, le chevalier tapa dans ses mains. Aussitôt, ses recrues arrêtèrent leurs affrontements, pour se mettre en rang devant eux. Maintenant qu'ils étaient habitués aux visites du Duc, ils étaient plus à l'aise en sa présence. Une bonne chose.

Néanmoins, vu la déculottée qu'il allait leur mettre, il allait leur falloir un moment pour s'en remettre.

*

Une semaine ne fut pas écoulée que les rumeurs reprirent de plus belle au sujet du Duc de Hastam. On parlait de maitresses, par dizaines. D'une courtisane qui l'avait rendu fou au point de divorcer. D'orgies à son domicile.

Tout cela, alors que le Duc était l'un des hommes les plus droits qui soient.

Voir même un peu trop droit.

En écoutant les employées de la maison discuter dans le dos de leur maitre, Dana donnait à manger à Ena. Autem et Eorum se trouvaient déjà à leur leçon d'escrime, avec Tamir. Le fils de Cara de Malleus était toujours le bienvenu ici, et Dana était plus souvent la nounou de quatre enfants que de trois. Néanmoins, elle ne s'en plaignait pas. Tamir était un amour.

-Je ne comprends pas comment toutes ces rumeurs ont pu germer, soupira un jardinier.

Dans les cuisines, c'était l'heure de la pause. Dana, avec l'accord du Duc, avait toujours fait prendre le petit déjeuner aux enfants avec les employés de la maison. Cela leur permettait d'apprendre à se connaitre et à s'apprécier. Et surtout, à l'époque, la Duchesse ne serait jamais descendue dans les cuisines. Contrairement au Duc, c'était une pimbêche hautaine.

-Monsieur le Duc n'a pas eu une seule relation depuis la naissance d'Autem, ajouta une femme de chambre. C'est même à se demander si son ancienne réputation de noceur était vraie. Je n'avais jamais vu un noble de son rang être aussi... sage ?

-Monsieur a le sens des responsabilités, intervint Dana en donnant une cuillère de compote à Ena. Il ne veut pas quiconque puisse porter atteinte à ses enfants, en utilisant son comportement contre eux.

Tous les employés présents acquiescèrent.

-C'est déjà assez compliqué comme ça d'avoir des enfants à la peau aussi blanche, marmonna un garçon d'écurie. Rien que ça, c'est déjà toute une histoire.

Le regard que posa Dana sur le garçon le fit se figer. Les autres employés grimacèrent, avant qu'un majordome donne une claque dans le dos du jeune abruti.

-Ne dit jamais ça entre ces murs, mon grand. Dana est une mère louve avec ces gamins.

-Mais, je ne fais que dire la vérité...

-La vérité est déjà bien assez visible, soupira Dana. Si tu es capable de le dire ainsi avec nous, alors qu'Ena n'est pas encore en âge de comprendre, que feras-tu si cela t'échappe devant ses fils ? Ou le Duc ? Ou les Protecteurs ?

Le garçon d'écurie pâlit.

Même si le sujet de ses enfants n'était en aucun cas tabou pour Rainier de Hastam, il n'en restait pas moins vigilant à ce que l'on ne blesse pas sa progéniture. Évidemment, tous savaient qu'Autem, Eorum et Ena n'étaient pas de son sang.

Tous savaient que la Duchesse le trompait avec un autre.

Mais le Duc avait reconnu ses trois enfants.

Pour lui, qu'ils ne partagent pas le même sang n'avait aucun rapport avec sa paternité.

Il était leur père.

Point.

Nul autre dans le royaume n'aurait été capable d'agir ainsi. Rainier de Hastam avait une droiture d'esprit exemplaire. Dana se souvenait encore de ce moment, où Autem était né. De la première fois où il l'avait tenu dans ses bras. De sa peau d'ébène tranchant avec celle, rosée, du bébé. De ses larmes tandis qu'il l'embrassait sur le front, en murmurant « mon fils... »

Pendant que l'autre folle hurlait qu'elle ne voulait pas entendre parler du magnifique bambin qu'elle venait de mettre au monde, qu'elle le tuerait plutôt que de le toucher.

Proposant de nouveau de la compote à Ena, Dana chassa ces souvenirs de son esprit. Les trois fois, ça avait fini de la même façon.

-Dites-moi, à votre avis, il va se remarier dans combien de temps ?

-Vu ses onze ans avec madame, quelque chose me dit que ce ne sera pas pour tout de suite, fit la cuisinière. Il a de quoi être dégouté des épousailles.

-Pas faux... au fait, Dana, tu as déjà été mariée ?

Évidemment. Dès que l'on parlait mariage, cela finissait toujours par lui retomber dessus. Dana soupira en jetant un coup d'œil à Léon, qui venait de lui poser la question. Plus jeune qu'elle, le majordome gérait les finances de la domesticité du Duc. Il avait un certain rang dans la hiérarchie des serviteurs du duché, et surtout, il avait un faible pour elle en dépit de leur différence d'âge.

-Non, je n'ai jamais été mariée.

-Mais pourquoi ? Tu es jolie comme un cœur.

-Je verrai quand les enfants seront grands.

-Les enfants ? Le Duc pourrait prendre une autre nounou.

-Dis donc, mêle-toi de tes fesses, toi.

Dana écarquilla les yeux.

Autem se tenait dans l'embrasure de la porte, les mains sur les hanches, et il toisait Léon de son regard bleu. Visiblement, il était mécontent. Eorum aussi, d'ailleurs.

-Il veut nous prendre Dana ? demanda Tamir en apparaissant derrière eux.

Il avait dix ans, comme Autem, mais il le dépassait déjà d'une bonne tête. Les trois enfants fusillèrent Léon du regard, qui leur fit bravement face.

-Je ne veux pas vous prendre Dana. Je parle juste de son bonheur.

-Parce que tu es mieux placé que nous pour en parler, peut-être ? fit Autem avec mauvaise humeur.

-Vous ne pouvez pas comprendre, les enfants...

Houla, mauvaise idée. Les trois enfants semblèrent sur le point de sauter à la gorge de Léon. En se tournant vers Ena pour viser sa bouche avec la cuillère, Dana écarquilla les yeux en voyant la petite d'un an et demi regarder elle aussi le majordome d'un air mauvais.

-On ne peut pas comprendre ? répéta Autem en croisant les bras. Bien. Dans ce cas, tu vas nous expliquer ce qu'on ne comprend pas.

-Après tout, c'est le rôle des adultes de nous apprendre, ajouta Tamir avec un air mutin.

-Je... Heu...

Léon ne savait clairement pas quoi dire. Avec un soupir, Dana se tourna vers les trois garçons.

-Les enfants, nous parlons ici de mariage et de bonheur conjugal.

-Hein ?

-Voyez-vous, tous les mariages ne sont pas malheureux. Voyez tonton Lev et Flavia.

Ils restèrent un moment coi, avant de pousser un cri horrifié.

-Dana, tu vas te marier !?

*

En plein rendez-vous avec le comte de Suaze, Rainier discutait avec lui de l'import du thé vert venant du duché de Gladia. À l'origine, c'était Flavia qui s'occupait des affaires, là-bas. Mais avec son mariage, elle ne pouvait pas gérer deux duchés à la fois, et Lev refusait que sa femme s'épuise à la tâche.

De fait, c'était Véra qui avait repris les choses. Et aussi bonne soit-elle au combat ou en politique, c'était une bille en commerce. Heureusement, Flavia lui avait trouvé un secrétaire qui tentait tant bien que mal de prendre le relais sur cet aspect-là des choses. Néanmoins, il n'était pas encore au point et certains accords, comme pour le thé, devaient être refaits.

Celui des fèves de cacao aussi, d'ailleurs. Autem adorait le chocolat. Il devait revoir les contrats d'importation avec Cara.

-PAPA !

Le comte de Suaze et Rainier sursautèrent lorsque la porte du bureau s'ouvrit à la volée, sur trois petits garçons qui entrèrent au pas de course. Eorum fut le premier à lui sauter dessus. À six ans, il n'avait pas encore tous les codes de la bonne société. Aussi, lorsqu'il se mit à secouer son père comme un prunier, debout sur ses genoux, il ne s'en formalisa pas. Le comte de Suaze, en revanche, avait des yeux écarquillés. Un Duc de deux mètres secoué par un bout de chou, c'était inattendu.

-Papa ! C'est grave !

-Grave ? Comment ça ?

Comme Eorum semblait incapable de continuer, il regarda son ainé, aux côtés de Tamir.

-Papa. Dana va se marier !

Hein ?

-Monsieur le comte, excusez-moi.

Sans attendre de réponse, Rainier prit Eorum dans ses bras et sortit de son bureau, talonné par les deux autres. Il ne lui fallut pas longtemps pour trouver Dana. La nounou arrivait en courant, ses jupes remontées sur ses chevilles, sa chevelure rousse lâchée sur ses épaules.

-Monsieur ! s'exclama-t-elle en s'arrêtant devant lui.

Les mains sur les genoux, essoufflée, il lui fallut quelques secondes pour parler.

-Désolée de me présenter à vous ainsi. Je cherchais a... rattraper les petits... ils courent vite...

-Sans robe, ils sont plus à l'aise, fit Rainier, conciliant. Mais, Dana... Est-ce vrai que vous allez vous marier ?

Elle ouvrit la bouche, les yeux écarquillés. Puis elle regarda les enfants, inquiets.

-C'est pour ça que vous êtes partis en courant ? J'ai cru que vous étiez en colère contre Léon.

-Alors, c'est vrai ? souffla le Duc.

Il n'avait jamais envisagé cette possibilité. Il n'avait même jamais réellement réfléchi au fait que Dana puisse vouloir un jour partir. En vérité, c'était incroyablement égoïste de sa part.

-Monsieur, je...

-Rainier, on a un souci.

Tenant Eorum d'une main, il fit tourner sa bague ornée d'une pierre bleue, de façon à ce qu'elle entre en contact avec sa paume, pour ouvrir la communication avec le Mage.

-J'arrive, El.

Dana récupéra tout de suite le cadet, tandis que Rainier effleurait une autre de ses bagues. Son armure se matérialisa sur lui, sous les regards surexcités des petits. Saisissant son casque noir qui apparut dans sa main, il ébouriffa les cheveux de ses fils et de Tamir, avant d'adresser un signe de tête à Dana.

-Si vous souhaitez vous marier, Dana, je ferai en sorte de vous trouver une remplaçante. Ne vous en faites pas.

Sur quoi il tourna les talons. Il n'entendit pas son exclamation, pas plus que celles, horrifiées, des garçons. Pour le moment, il devait se concentrer. Les troupes de Hastam se trouvaient à l'extérieur du manoir. On appelait cela une forteresse, mais le confort de la demeure n'avait rien à voir avec celle du Bouclier de Gentem. Il fallait dire que le climat n'était pas le même non plus. Les températures étaient bien plus douces, ici.

Dans tous les cas, le Bataillon des terres désolées se trouvait déjà sur le pied de guerre. Coiffant son heaume à cornes, Rainier savait que sa silhouette en armure noire en effrayait plus d'un. Entre sa taille et sa carrure, il aurait été déjà un homme impressionnant en temps normal. Mais il avait également le pouvoir du Protecteur de l'Est.

Tout cela avait tendance à terroriser les inconnus.

Heureusement, Dana était différente. En passant le portail, il se remémora la première fois où elle l'avait vu partir, ainsi. Elle n'était pas encore remise, alors. Elle l'avait juste regardée, de ses grands yeux verts. Sans peur ni terreur.

Elle lui avait simplement dit « à tout à l'heure », comme si son retour était une évidence.

Comme si elle lui faisait confiance pour revenir.

-Rainier ? Tout va bien ?

Cara posa une main sur son épaule. La visière de son casque relevée, elle fronçait les sourcils.

-Rainier ?

-Dana va se marier.

Il ne savait pas du tout pourquoi il en parlait, ici, dans les terres désolées.

L'odeur de soufre recouvrait tout, et le brouillard violet dense voilait la lumière du soleil. La seule chose qui leur permettait de voir clairement, c'était la magie d'Éléazar. Le brouillard avait été repoussé à plusieurs kilomètres, leur permettant de voir les ennemis arriver, en masse. Mais en l'occurrence, Rainier pensait à autre chose.

-Dana va se marier ? répéta Véra en s'approchant. Comment ça ?

-Je n'en sais pas plus, soupira Rainier. Éléazar m'a appelé à ce moment-là.

Cara tapota son épaule, avec une expression indescriptible.

-Ok, fit Véra. On s'occupera de ça plus tard, voulez-vous ? On a un problème sur le front.

Rainier hocha la tête. Il devait se concentrer. Rabattant sa visière, il fit signe à ses hommes, qui devaient rester en arrière. Le rôle des troupes était d'achever les démons laissés au sol par les Protecteurs. Or, cela était souvent plus dangereux que ce que l'on pouvait penser.

Au pas de course, Véra, Cara et Rainier rejoignirent Lev, déjà au front. Si certains trouvaient les couleurs de leur armure ridicule, elles avaient une utilité toute particulière, notamment pour se reconnaitre sur le champ de bataille. Par exemple, Lev en avait une argentée, qui leur permettait de le retrouver sans problème dans une masse d'ennemis. Quant à celle bleue de Véra, et la rouge de Cara, ça permettait de les distinguer.

Pour ce qui était de Rainier, sa taille permettait de le retrouver sans problème dans les combats. Donc il avait opté pour une armure noire, durant son adolescence.

-Ce n'est pas du menu fretin ! leur cria Lev. On a droit à des Ittlis !

Des Ittlis ? Rainier se trouva soudain totalement concentré. Dans les terres désolées, la majorité des créatures qui les attaquaient n'étaient autres que des « bêtes », au même titre que les loups et les sangliers. Mais en plus dangereux. Ils n'étaient autres que des animaux dangereux. Néanmoins, dans cette brume violacée, quelque part, une civilisation se cachait, dotée de démons d'un tout autre acabit.

Ce n'était pas la première fois qu'ils en voyaient. Et les affrontements étaient toujours âpres.

Ils étaient quatre Ittlis. Un monté sur un dragon. Trois au sol, devant un bataillon de golems d'argile.

-Je m'occupe du dragon, déclara Rainier. Je suis le meilleur dans les combats aériens.

-On se charge du sol, fit Cara. Lev, Véra. Prêts ?

-Toujours, ma belle, lança l'Épée.

-Bordel, j'avais prévu des trucs avec Flavia, râla le Bouclier. On a intérêt à les exterminer rapidos !

Laissant ses camarades foncer droit vers l'ennemi, Rainier ne quitta pas des yeux le dragon qui décolla du sol, l'Ittlis sur son dos. Il allait devoir s'occuper du second avant de se faire le premier.

-El.

-Bien reçu, ma poule.

Partant en courant, Rainier fit apparaitre sa Lance. Longue de près de trois mètres, elle était dotée d'un manche épais assurant sa solidité. En voyant le portail apparaitre devant lui, il la lança de toutes ses forces au travers. Avant de le franchir à son tour.

Le portail de réception se trouvait dans les airs, haut au-dessus du champ de bataille. En chute libre, Rainier vit le dragon en dessous de lui, et sa lance foncer droit vers le reptilien. Comme prévu, l'Ittlis sur son dos fit virer la créature. C'était une chance sur deux, mais ce fut pile dans l'axe du Duc de Hastam.

Rainier atterrit sur l'encolure du dragon. Il aurait probablement glissé, s'il n'avait pas de nouveau fait apparaitre sa lance, pour la planter profondément dans les écailles, ce qui l'empêcha de tomber. Réception presque parfaite.

L'Ittlis, lui, avait les yeux écarquillés.

Les démons de ce type étaient humanoïdes, mais dotés de pouvoirs sans précédent. Ce qui se passait au sol en était la preuve.

Celui-ci ne différait en rien d'un homme dans la trentaine. La seule différence, c'étaient ses canines un peu top prononcées, et la vague de pouvoir qu'il envoya sur le Duc. Vif, ce dernier l'évita, avant de se mettre à courir sur l'échine du dragon. Colossal, ce dernier était assez gros pour que la selle se trouvât perdue au milieu de son dos.

Avec un cri de rage, Rainier projeta sa Lance. Le démon n'eut pas le temps de faire quoi que ce soit. L'arme l'embrocha, lui ôtant la vie sur le coup. Mais rendant sa monture folle de rage.

Éjecté tel un fétu de paille, Rainier tomba, le vent sifflant à ses oreilles.

-Rainier ! cria Éléazar, au travers de sa bague.

-Attends.

Matérialisant de nouveau sa Lance, le Duc de Hastam, le dos tourné vers le sol, en chute libre, fit face au dragon. Sa gueule béante s'ouvrit sur des canines plus hautes que lui. Un noyau de flammes au fond de sa gorge se forma, prêt à se déverser sur lui.

Avec un cri de rage, Rainier projeta son arme, avec une telle force qu'il y eut une onde de choc dans les airs. Au sol, cela perturba les Ittlis. Dans les airs... Le dragon n'eut pas le temps d'éviter la Lance.

La pointe acérée fendit l'orbe enflammé, pour s'engouffrer dans son gosier, et s'enfoncer si profondément dans son corps que cela causa des dégâts irrémédiables. Le dragon se tordit de douleur avec un rugissement atroce.

Puis Rainier franchit le portail déployé par Éléazar, pour atterrir rudement sur un sol rendu élastique par sa magie. La vache, son dos allait s'en souvenir, de cet atterrissage ! Rainier roula, avant de se relever. Le dragon venait de tomber au loin, dans un nuage de poussière.

Déjà, le Mage avait transféré Cara et Véra là-bas, afin qu'elles lui coupent la tête avec leur coup spécial. La lame de l'Épée sur la gorge, la force du Marteau pour la sectionner. Bien. Un problème de réglé.

C'était parti pour la suite.

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