42 - Le Pestilent

12e jour de la saison de la mort 2448

L'aerindien n'était pas clairement la langue maternelle du nouveau venu. D'ailleurs, il semblait éprouver une légère difficulté à prononcer ses mots lorsqu'il parlait.

- J'espérais que tu courais à la rescousse de mon cher fils, continua l'homme.

Une silhouette aux épaules carrés et à la stature intimidante émergea de l'ombre. Ses longues oreilles pointées vers l'arrière révélèrent sa race comme étant elfe sylvaine. Les deux énormes bois de cerfs qui saillaient de son front l'identifièrent immédiatement: Erurawin. Les détails de son visage n'étaient pas évidents dans la pénombre, mais on pouvait aisément distinguer son immense barbe qui descendait jusqu'à son torse. Il semblait faire au moins deux têtes de plus haut qu'Azéna; il était gigantesque. Comment était-ce possible? Avait-il grandi? Était-ce bien lui? Ce n'était pas tout: ses cheveux étaient longs à présent. Il était pieds nus, portait la même robe de rituelle étrange qu'auparavant ainsi qu'une paire de brassards en métal sombre et des gants munies de deux griffes de fer acérées.

- Erurawin? questionna la demie-elfe qui se souvint de sa rencontre aigre avec le chaman noir.

- Tu te souviens de moi, dit Erurawin. J'en suis flatté. De surcroît, tu m'as reconnue ce qui est encore plus impressionnant.

L'aéromancienne devinait qu'était en tête des chamans noirs et possiblement du Sang du Dragon. Assurément, il était important. Ainsi donc, elle n'avait pas rêvé les changements physiques du colosse. Mais au final, ça importait peu.

- Je vais te découper en morceaux, menaça Azéna en serrant les poings.

- Est-ce que ton capitaine serait d'accord avec cela? répliqua-t-il avec une touche de moquerie dans sa voix.

Le reste de l'escouade, incluant les dragons, firent leur arrivée. Lorsque Azéna aperçut son supérieur, sa rage diminua, laissant place à de l'incertitude.

- Voilà qui est une bonne fille, continua le père d'Umah.

Les traits de la demie-elfe devaient s'être adouci, laissant paraître ses émotions. Elle se sentait comme une gamine face à cet elfe qui pourrait sûrement lui démolir le visage en un coup de poing bien placé. D'ailleurs, les elfes avaient un physique habituellement plus svelte. C'était si étrange, voir troublant de faire face à un tel monstre. À bien y penser, Umah commençait à lui ressembler.

Enfin, Azéna remarqua que le chaman avait une de ses grandes mains ouvertes en direction de la dragonne. Ça devait être lui la source de son martyr.

- Arrête, grogna-t-elle, son humeur infernale.

Erurawin eut un sourire en coin, semblent ravis de la défiance qu'elle montrait.

- Où est Umah? continua Azéna. Comment as-tu pu faire une telle chose à ton propre enfant et sa partenaire de vie?

Aucune réplique de la part du chaman mis à part que celui-ci ferma sa main en un poing. Quoi qu'il fît, cela provoqua un spasme dans le corps entier de Yuzia qui gémit dans son agonie.

- ARRÊTE! hurla Azéna qui commençait à voir des petits points noirs dans sa vision.

Elle était trop préoccupée par le chaman pour se rendre compte du malaise du reste de son escouade. Même Reaginn avait de la difficulté à le cacher; il avait du mal à se tiendre en place. Des tics nerveux tels que ses doigts qui jouaient constamment avec une dague trahissait son calme. Ils avaient compris quelque chose qui n'était pas venu à l'esprit de l'adolescente.

- Tu ferais une chaman noire prodige, commenta Erurawin.

- Dans tes rêves, cracha Azéna comme si l'elfe était rien qu'une ordure.

Erurawin changea légèrement son angle, ses petits yeux sombres se posèrent sur Sanah qui portait le jeune Tokhùyl.

- Cette vie ne t'appartient pas, dit-il d'une voix sereine.

Alors qu'il se déplaça encore une fois, Azéna remarqua enfin ce qui avait tourmenté le reste de ses compagnons : les pieds de l'elfe n'étaient plus humains, mais des sabots de cerfs.

- Il aura une bien meilleure condition de vie avec nous que dans un campement de barbares qui font la guerre et attirent le désastre partout où ils passent, accusa Sanah sèchement.

Tokhùyl lâcha un pleur et se mit à beugler en cause de l'agitation de sa porteuse. Sanah le calma en flattant sa petite tignasse ébène qu'elle peigna de ses petits doigts fins.

- C'est bien mal jugé, répliqua le chaman.

- Fait attention à ta langue, ordonna Reaginn à la petite elfe lunaire. Nous sommes en présence du Pestilent. Cela va pour toi aussi Azéna. Recule. Immédiatement.

Sanah ajusta ses lunettes et examina leur ennemi tandis que l'archère obéit à contre-coeur. Tyrath en semblait bien ravit ; il renifla sa partenaire et poussa un petit grognement en signe de salutation. Azéna lui offrit un petit sourire forcé ; elle n'était pas d'humeur.

- Ça fait bien longtemps qu'on ne m'a appelé ainsi, souligna Erurawin. Le Pestilent... Que de souvenirs nostalgiques... Mais trêve de bavardage... J'ai une proposition à vous faire.

Sanah et Morcan écarquillèrent les yeux et tournèrent la tête vers leur capitaine qui ignora cette attention soudaine. Celui-ci semblait pensif, voir intrigué.

- Parle.

- Azéna contre Yuzia et Umah, déclara le Pestilent. Quant à on dragonneau argenté... Je m'en fous. Gardez-le si vous le désirer. C'est une offre équitable.

L'assassin ne répliqua pas ; il semblait toujours réfléchir. Les autres membres de l'escouade sauf Sèvia semblaient tous choqués par son attitude.

- Capitaine, murmura Morcan presqu'en suppliant. Allons...

Reaginn leva une main pour le faire taire. Il croisa le regard de son subordonné pendant un seul instant et ce dernier acquiesça comme s'il avait compris quelque chose.

De son côté, Azéna sentit la rage bouillir dans ses veines. Elle avait confiance en son capitaine, mais ceci était bien suspicieux. Il ne pouvait pas la troquer comme un vulgaire animal; c'était contre le code des Gardiens d'Aerinda. Il devait y avoir quelque chose de plus, mais elle n'arrivait pas à le voir. Elle était aveuglée par l'impatience et la furie qui courait dans son esprit.

- Montre-moi Umah, ordonna Reaginn.

- Tu es aussi corrompu que ce que les histoires à ton sujet dépeignent, ricana Erurawin.

Les yeux du chaman luirent dans le noir ; il était excité par les mauvaises intentions du rôdeur.

- Bien, continua-t-il.

Il leva la tête brièvement. Cette action ne manqua pas à Azéna qui l'imita. Là-haut sur un arrière-plan noir avec quelques étoiles luisantes se trouvait la silhouette d'un dragon qui ne faisait pas partie de l'escouade. Il était si haut qu'il était difficile de juger sa grosseur, mais il semblait désirer garde son statut de spectateur. Sur le coup, Azéna se demanda si c'était ce fameux dragonnier noir qui ne faisait qu'apparaitre de temps en temps pour l'observer. Elle grinça les dents, devinant qu'il devait être un allié d'Erurawin.

- Saloperie, murmura-t-elle tout bas en baissant les yeux.

À sa grande surprise, Erurawin fit signe au mystérieux dragonnier d'approcher ce que ce dernier fit.

- Rends-toi, jeune dragonnière violette, dit-il sur un ton mauvais. Donne-moi ta vie, ton service, ton corps, mais plus particulièrement la légende qui vit en toi.

Des exclamations se firent entendre dans le groupe. Clairement, Reaginn n'avait pas mit toute l'escouade au courant de la situation d'Azéna. D'ailleurs, l'archère ne voulait pas obéir à l'elfe sylvain. Qu'importe ce que son capitaine décide, elle refusait. Elle ne bougea pas d'un poil. Pour le provoquer, elle se croisa les bras et lui lança un regard noir.

- Fait ce qu'il demande, ordonna le capitaine.

- Quoi !? s'exclama Azéna. Tu n'es pas sérieux...

Tyrath grogna et montra les crocs au rôdeur. Reaginn l'ignora et accorda une certaine émotion à l'archère qu'elle n'arrivait pas à décrire, mais pour une raison quelconque, elle décida de suivre ses ordres et de lui faire confiance.

- Ça va Tyrath, murmura-t-elle. Tout va bien aller.

Elle s'approcha d'Erurawin et le laissa passer un immense bras autour de son cou, menaçant de l'étrangler. De l'autre, il empoigna les deux petites mains de sa victime, l'empêchant de dégainer une arme. Le derrière de la tête de l'archère était accoté contre le haut du torse de son capteur. Elle avait l'impression d'être en la présence d'un géant.

Au même instant, le dragonnier noir poussa un jeune homme qui tomba en bas de sa monture. L'individu était bel et bien Umah. Celui-ci avait atterrit lourdement dans un nuage de sable et se releva avec peine et misère. Il semblait à moitié endormit, incapable de coordonner ses mouvements correctement. Il s'approcha de son père et de Yuzia qui était épuisée par la longue torture qu'elle avait endurée.

- Non, dit doucement Erurawin.

Umah pencha la tête, semblant confus, puis il fit volte-face et il se dirigea vers l'escouade d'un pas maladroit et lent. Il semblait zombifié comme si une partie de son esprit n'était pas présent ce qui inquiétait Azéna.

Pendant ce temps, Yuzia procéda à se traîner dans cette direction aussi.

- Merci, dit-elle à Azéna alors qu'elle passait à côté d'elle.

Elle frôla délicatement son museau dans la chevelure naturellement hérissée d'Umah qui se trouvait juste en avant d'elle. Elle lui murmura quelques paroles qu'Azéna n'entendit pas. En réponse, son dragonnier remua les doigts comme s'il essayait de s'exprimer, mais sans rien de plus.

Une fois que Yuzia et Umah se trouvaient en compagnie de l'escouade, ils se dirigèrent vers l'arrière du groupe pour un peu de protection et de repos. De son côté, Reaginn avait plongé son regard dans celui d'Azéna un peu comme pour la réconforter. L'adolescente était certaine que son capitaine avait un plan; il n'allait certainement pas la laisser dans les griffes de l'ennemi. Par contre, un long silence lourd pesait sur sa conscience. Qui allait agit en premier? Elle espérait sincèrement que ce soit l'escouade. Elle craignait ce que le chaman noir planifiait de faire d'elle. Tyrath fouettait le sable de sa queue; il était impatient. Erurawin mut son torse. Azéna le sentit mais, elle ne pouvait pas voir son visage. Tyrath avait réagi en montrant légèrement les crocs. Est-ce que le chaman était en train de provoquer? Si oui, le drake allait craquer d'un moment à l'autre. Elle fit non de la tête pour le convaincre de garder son sang-froid. L'elfe des bois serra son emprise pour encore plus restreindre ses mouvements ce qui la fit toussoter.

- Tu ne sais pas avec quoi tu joues, dit la dragonnière d'une voix brisée par la pression.

- Tu ne sais pas non plus, répliqua le Pestilent. Ton capitaine le sait lui.

Il fit un signe de la main en direction du mystérieux dragonnier noir. Son dragon, aussi maigre et dégoûtant que ses frères et sœurs, prit son essor et se dirigea en ligne droite vers le ciel. Pendant ce temps, son cavalier créa une épaisse couche d'ombre dans son sillage qui enveloppa Azéna et Erurawin.

L'archère sentit son capteur se déplacer sans cesse, la traînant avec lui comme une vulgaire poupée. Elle entendit des grognements autour d'elle, puis des hurlements de guerre. D'autres barbares s'étaient montrés le bout du nez et distrayaient l'escouade. Tyrath se concentrait à se débarrasser de l'ombre qui aveuglait tout le monde, mais le nuage était si épais et large qu'il ratait sa cible : Erurawin. De plus, le nuage refaisait surface à mesure qu'il le dissipait. Le dragonnier noir était sûrement encore là.

C'était un véritable jeu de cache-cache et pendant ce temps, Erurawin s'était tapi dans un coin à part. Azéna désirait signaler Tyrath, mais l'elfe serrait son cou si fortement qu'elle arrivait à peine à respirer.

- Je savais que je pouvais pas leur faire confiance, susurra le chaman dans l'oreille de sa victime.

La chaleur de son souffle sur la peau de la demie-elfe l'énervait. C'était répugnant, absolument repoussant. Elle était trop épuisée pour réagir; la simple tâche de respirer asséchait son énergie. Ses poumons travaillent comme des fous pour la garder vivante. Elle avait l'impression de respirer dans une paille.

Erurawin se mit à psalmodier dans une langue qui lui était étrangère. C'était sûrement une sorte de rituel ou de sortilège; ce n'était pas bon signe du tout. À la fin de son chant, le chaman prononça clairement le prénom du Dieu de la Noirceur: Noktow. Azéna sentit son coeur redoubler en vitesse, menaçant d'exploser. Maintenant qu'elle savait que les divinités étaient réelles, elles étaient bien plus effrayantes.

- N-non, réussit-elle à dire. P-par pit-tié... Pas l-lui...

Devant ses yeux écarquillés par la terreur apparut une forme humanoïde. Celle-ci était première formée entièrement d'ombre puis, elle se transforma en un homme à la longue chevelure ébène et raide qui était équipé d'une longue cape et d'une armure en plaques incluant des épaulières munies de piquants qui rappelaient des crocs, le tout aussi sombre que l'élément que représentait leur porteur. Noktow était moins bâtit qu'Erurawin, mais il émanait une aura à la fois cauchemardesque et glorieuse. Des deux, Azéna en était certaine: elle devait s'éloigner du Dieu. D'ailleurs, celui-ci fixa son attention sur l'adolescente. Immédiatement, Azéna sentit un frisson glacial lui traverser l'épine. Elle était terrorisée ; elle voulait s'enfuir, partir, même disparaître.

- Écoute bien ton père, lui conseilla Erurawin. Car oui, il est le père de tout ce qui meurt, de tout ce qui possède une facette sombre, de tout ce qui brûle, de tout ce qui respire l'air duquel tu dépends.

Enfin, l'elfe des bois lâcha prise de l'adolescente qui s'écroula lourdement au sol. Alors qu'elle était sur le point de heurter le sable, une force invisible ralentit sa chute et lui sauva beaucoup de douleur. Lorsqu'elle leva le regard, elle aperçut Noktow qui se mouvait d'une façon familière: il manipulait le vent autour d'elle.

- Je ne suis pas ton ennemi, souligna le Père des Ombres.

Sa voix était absolue, si caverneuse et impériale. Azéna eut la force de se mettre sur un genou. Désespérée pour de l'aide, elle sonda les environs. Elle n'y voyait qu'un mur épais d'ombre qui l'isolait du monde extérieur. De toute façon, personne ne pourrait rien faire contre un tel adversaire. Malgré le stresse intense, elle ne devait pas défaillir. Elle devait rester forte! Avec peine et misère, elle réussit à se lever et à regarder le dieu comme un égal.

- Bien, dit Noktow, sa voix résonnante dans les brises qui déformaient brièvement l'ombre autour d'eux.

- Que me veux-tu? questionna la demi-elfe qui se dit qu'elle n'avait aucun contrôle sur une divinité.

- Pendant si longtemps ma fille, tu ne m'as pas porté dans ton cœur. Malgré cela, tu as reçu ma marque : celle du vent car oui, le vent est ma création.

- Et alors? Je fais ce que je veux de ma vie.

- Le monde est bien plus complexe que tu le crois, que les dragonniers le croient, que chaque mortel peut imaginer. Il y a tant de perspectives, tant de dimensions, tant de vécu.

Une image de Tokhùyl en compagnie ses parents biologiques apparut dans son esprit. Ils paraissaient heureux autour d'un feu de camp. Ils chantaient, dansaient et faisaient cuir des brochettes de viande sur une branche polie. Soudainement, le sourire de la mère s'effaça et une nouvelle scène apparut. Maintenant, il y avait le barbare qui avait emporté Sanah. Il tenait une femme par les cheveux qui était à quatre pattes au sol et il la montait de derrière. Sans savoir pourquoi, Azéna savait que Tokhùyl était sa progéniture. Que cela était un viol ou non resterait un mystère. Une troisième scène apparut: celle de Sanah qui accusait les barbares de mal élever leurs enfants. Puis, il y avait Morcan qui était anxieux à l'idée de l'adoption sans son consentement. Après tout, il était maintenant l'amoureux secret de Sanah. Finalement, il avait toute cette histoire des lois des dragonniers et du serment: l'interdiction d'avoir des enfants et d'être en relation amoureuse.

- Tu vois? continua Noktow. Et cela n'est qu'une situation bien simple comparé à d'autres.

Azéna fut libérée de ces images floues.

- Et ça me concerne en quoi?

Elle remarqua que le langage corporel d'Erurawin était inhabituel. Il était moite, ses sourcils étaient froncés, ses mains étaient fermées et il se balançait d'un côté à l'autre comme s'il était entrain de prendre son mal en patience.

- J'ai respecté mon marché, lança-t-il.

Noktow qui n'avait pas porté la moindre attention au chaman depuis son arrivé tourna enfin le regard vers celui-ci.

- Patience, grogna-t-il.

L'elfe des bois se recroquevilla face à la soudaine réaction irritée du dieu. C'était presque hilarant de voir un tel colosse être dominé par un seul mot, mais Azéna retint son envie de rire.

Noktow tourna ses yeux vers Azéna et soudainement, il émit une sensation de rage.

- À quoi bon...? Tu es bien l'esprit du vent. Il faut être directe avec vous, dit-il en soupirant. Si têtu et insubordonné! rugit-il soudainement.

Il leva le bras gauche en direction de l'archère qui était maintenant complètement horrifiée. La couleur de ses orbites devinrent complètement noirs. Cette couleur engloutie la vision de l'adolescente qui hurla longuement.

Lorsqu'elle se calma, une série d'images défilèrent dans son esprit. Elle aperçut des centaines de scènes de meurtres, de guerres, de sang, de cadavres, de trahisons, de pertes et de vies brisées.

Lorsqu'elle revint à elle-même, ses joues étaient trempées par des larmes qu'elle ne savait même pas qu'elle avait versée.

- P-pour-q-uoi? bégaya-t-elle?

- Parce que la guerre est déjà commencée, expliqua Noktow sur un ton sérieux.

- Alors que je me prélasse à l'académie?

Cette vérité lui déchira le cœur qui se tordit intensément et lui donna des nausées.

- Ce n'est que le début. Cette merveille n'a pas atteint plusieurs royaumes... Pour l'instant. Alors, ma proposition est la suivante: donne-moi ta loyauté, ton dévouement, ta vie et contrairement aux dragonniers, je t'aiderai. Suis les conseils d'Eruwarin et ensembles, nous pourrons apporter la paix.

En premier lieu, Azéna fut tentée par la proposition du dieu. Les dragonniers ne faisaient pas grand-chose pour aider à la terminaison de la guerre, ça s'en était clair. Par contre, la dernière phrase qu'il prononça lui rappela pourquoi elle était venue si loin pour secourir Umah et Yuzia.

- Me joindre à ces barbares sans cœur qui osent kidnapper leur propre enfant et qui désirent utiliser Turion à des fins corrompus? Je ne crois pas!

- D'abord, tu seras maudite! hurla Noktow. Cela te fera réfléchir plus profondément.

Il la pointa de son index puis, il disparut en se fusionnant à l'ombre qui les entourait.

- Stupide fille, ricana Erurawin. On ne refuse pas le Dieu de l'Ombre.

Azéna se sentait relativement bien pourtant. Elle ne comprenait pas en quoi consistait cette malédiction. Il n'y avait rien de différent.

- On se reverra bientôt, lui dit le Pestilent.

Celui-ci se leva le bras vers le ciel et peu de temps plus tard, l'ombre se dissipa, un dragon noir piqua vers lui et l'empoigna de ses griffes arrière un peu comme un oiseau de proie.

- Non! hurla l'archère.

Elle encocha une flèche et relâcha.

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